LA
MAUVAISE ÉDUCATION
Dans
les années 1980, Ignacio et Enrique se retrouvent. Ensemble ils ont grandi
vingt ans auparavant dans une école religieuse et ont tous les deux subi
l'omniprésence, les émois sexuels, ainsi que les mauvais traitements du père
Manolo, un professeur de littérature et prêtre pédophile passionnément épris
d'Ignacio.
La Mauvaise Éducation
Réalisation : Pedro
Almodóvar
Scénario : Pedro
Almodóvar
Musique : Alberto
Iglesias
Production : Canal
+ España, El Deseo, Televisión Española
Genre : Drame
Titre
en vo : La Mala Educación
Pays
d'origine : Espagne
Langue
d'origine : espagnol
Date
de sortie : 19 mars 2004
Durée : 105
mn
Casting :
Gael
García Bernal : Ángel / Juan /
Zahara
Fele
Martínez : Enrique Goded
Daniel
Giménez Cacho : Père Manolo
Lluís
Homar : M. Manuel Berenguer (Père
Manolo plus âgé)
Javier
Cámara : Paca / Paquito
Petra
Martínez : la mère
Nacho
Pérez : Ignacio enfant
Raúl
García Forneiro : Enrique enfant
Francisco
Boira : Ignacio
Juan
Fernández : Martín
Alberto
Ferreiro : Enrique
Serrano
Sandra
: la personne trans parodiant Sara Montiel
Sara
Montiel : extrait du film Esa Mujer de Maria Camus
Mon
avis : Aussi incroyable que la chose
puisse paraitre, depuis que ce blog existe, je n’ai eu l’occasion qu’a une
seule et unique reprise de vous parler d’un film de Pedro Almodóvar, sans aucun
doute possible le meilleur réalisateur espagnol de ces trente dernières années
et, accessoirement, le plus connu. Ce fut, donc, par le biais de Julieta,
œuvre assez récente dans la longue filmographie du maitre, l’année passée,
mais, aujourd’hui, c’est à l’un de ses longs métrages les plus connus que je m’attaque,
le fameux La Mauvaise Éducation. Bon,
disons le tout de suite, ici, nous avons droit à ce que l’on peut appeler, sans
contestation possible, un superbe film : certes, Almodóvar délaisse un peu
son thème de prédilection habituel – les femmes, la problématique avec les
mères de ses protagonistes, quoi que, sans être marquant, ce thème n’est pas
totalement absent du film – pour nous entrainer dans une histoire qui met en
avant, sous fond de polar et de sombre affaire de pédophilie au sein de l’institution
religieuse espagnole, l’homosexualité, la transsexualité, la bisexualité et le
travestissement. Les personnages principaux, marqués par les abus d’un religieux
qui aimait énormément les enfants, se retrouvent donc, quelques années plus
tard, un d’eux étant devenu un réalisateur à succès, l’autre, un jeune artiste
qui souhaiterait percer dans le milieu du cinéma. Tout pourrait aller pour le
mieux dans le meilleur des mondes et un couple se former ? En fait, les
choses sont nettement plus compliquées que cela et l’on se rend compte, très
rapidement, que nos certitudes sont plus qu’incertaines, surtout pour ce qui
est des véritables buts de l’un des protagonistes. Almodóvar maitrise à
merveille un scénario bourré de coups de théâtres pour le moins innatendu et
qui mêlent réalité et fiction dans une mise en abyme pour le moins audacieuse
qui s’avère être un des points forts de ce film. Bref, fort bien écrit,
terriblement prenant jusqu’à son dénouement, La Mauvaise Éducation est un excellent Almodóvar qui ravira, je n’en
doute pas, ses fans. Certes, ce n’est peut-être pas le plus aboutit de ses
films, mais bon, au vu de la qualité générale de ce film, il serait vraiment
dommage de faire l’impasse sur celui-ci…
Points
Positifs :
-
Indéniablement, un des meilleurs films de Pedro Almodóvar même s’il n’est pas
le plus connu. Traitant de l’homosexualité dans l’Espagne du début des années
80, mais aussi, de la problématique de la pédophilie au sein de l’Eglise
Catholique – d’où le titre du film – La Mauvaise
Éducation est une œuvre bien plus intelligente qu’il n’y parait de prime
abord et qui ravira, bien entendu, les fans du réalisateur espagnol.
-
Un scénario terriblement malin et qui brille par une mise en abyme pour le
moins réussie et qui alterne entre réalité et fiction, au point de perdre, par
moments, le spectateur.
-
Un casting de qualité mais si l’on ne devait en retenir qu’un, ce serait bien
entendu, Gael García Bernal – que j’avais découvert dans Amours
Chiennes – tout simplement parfait dans un rôle nettement plus ambigu
qu’on pourrait le penser au départ.
-
Une mise en scène parfaite, une photographie irréprochable et, ma foi,
certaines séquences méritent le détour – ah, la scène de la piscine !
Points
Négatifs :
-
Bien entendu, les homophobes fuiront ce film comme la peste.
-
Nombreuses sont les scènes un peu osées, ce qui risque de déplaire à un certain
public. Après, c’est du Almodóvar, ce n’est pas un blockbuster hollywoodien
calibré pour un grand public décérébré…
Ma
note : 8,5/10
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