LE
DÉCLIN
L'Union
européenne est en crise. Une crise non seulement institutionnelle mais aussi et
surtout identitaire dont on sent bien que la solution sera déterminante pour
les prochaines années. On tente aujourd'hui de construire, autour de valeurs
abstraites une définition de ce que pourrait être l'identité européenne. David
Engels montre dans ce livre à quel point cette volonté de définir l'Europe
comme une entité nouvelle trahit une désolidarisation totale avec notre passé.
Il expose en quoi une identité collective ne peut pas être le résultat d'un
choix mais procède au contraire de l'acceptation – pas nécessairement de
l'adoption – de tous les éléments de ce même passé. Or notre passé est
bimillénaire. A travers une étude comparative simple et factuelle, il fait le
récit de la situation, troublante de ressemblances, vécue par la République
romaine tardive. De la question de la citoyenneté et des flux migratoires à
celle de l'art ou des frontières, cette époque antique apparaît stupéfiante
d'actualité et de modernité. C'est la réussite de ce livre, qui nous donne de
mieux comprendre les enjeux profonds de notre époque.
Le Déclin
Auteur
: David
Engels
Type
d'ouvrage : Essai Historique
Edition
originale : 06 février 2013
Edition
française : 06 février 2013
Titre
en vo : Le Déclin
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Traduction : néant
Editeur : L’Artilleur
Nombre
de pages : 384
Mon
avis : L’Europe est en crise et ceux qui
ne souhaitent pas le reconnaitre sont, au mieux, aveugles, au pire,
parfaitement au courant mais réfutent les faits. Bien évidement, c’est une
évidence, assez implacable quand au destin d’un continent européen qui,
sensiblement, pendant deux mille ans, dirigea le monde, imposa sa culture par
delà les océans, s’imposa implacablement vis-à-vis des autres civilisations et
qui, suite aux deux guerres mondiales, laissa sa place de dominant aux
Etats-Unis et à l’URSS avant de, depuis la chute du communisme, n’être plus qu’un
vulgaire nain – dans tous les sens du terme – ce, au sein d’un monde
multipolaire où notre vieille Europe n’est plus que portion congrue. Bien
évidement, il y avait une solution évidente afin de sauver les meubles :
unir tout ce petit monde, créer, en quelque sorte, des Etats-Unis d’Europe.
Bien entendu, non seulement, cela ne se fit pas vraiment et si, effectivement,
la paix est désormais chose acquise – du moins, jusqu’à quand – force est de
constater que cette fameuse Union Européenne elle-même, porteuse de tant de
belles promesses, est tout en tant en crise que le monde occidental en général.
Les raisons, bien entendu, sont nombreuses et l’auteur, David Engels, y fait
allusion, cependant, le plus intéressant, dans cet essai qui, lors de sa
sortie, fit couler beaucoup d’encore, c’est le parallèle qu’il établit entre la
crise de l’Union Européenne et celle de la République Romaine, République qui,
après des décennies de guerre civile, de conflits idéologiques, de désintéressement
de la population pour la chose politique et d’immigration, aura connu sa fin et
sa survivance en… Empire ! Alors bien sur, je ne suis pas sur que l’Union Européenne
connaisse un tel destin et qu’un Empire voit le jour dans les décennies à venir
– peut-être, tout simplement, en raison du fait que si Rome s’est imposer par
les armes en son temps, de nos jours, si l’Allemagne est la première puissance
européenne, c’est par le biais de son économie – cependant, la lecture de cet
ouvrage n’en reste pas moins fort instructive et ce, pour deux raisons :
pour ce fameux parallèle entre les deux époques, les points communs étant,
effectivement, fort nombreux et franchement troublants, mais aussi, pour mieux
connaitre cette fin de la République Romaine que, finalement, on connait
nettement moins bien que l’Empire Romain à proprement parler. Bref, si vous
appréciez les essais historiques et si vous n’êtes pas coincés par le
politiquement correct à la mode depuis bien trop longtemps en Occident – et cela
ne s’améliore pas – je pense que cet ouvrage est fait pour vous : certes,
il se peut que David Engels se trompe quand a l’avenir de l’Union Européenne,
mais bon, ne serais-ce que pour le parallèle pour le moins évidant avec la
République Romaine et les nombreux exemples présentés qui vont dans le sens de
la thématique de cet ouvrage, je pense que le jeu en vaut la chandelle…
Points
Positifs :
-
Le postulat de départ est, plutôt pertinent et l’on doit admettre que David
Engels a plutôt raison lorsqu’il met en parallèle les nombreux points communs
entre la crise actuelle de l’Union Européenne et celle qui fit chuter la
République Romaine.
-
De très nombreux exemples de concordances nous sont présentés par l’auteur et,
ma foi, pour une bonne partie, sont pour le moins troublants.
-
Engels pointe du doigt bien des raisons qui font que notre civilisation
occidentale est en crise et qu’il n’y a plus vraiment d’espoir : ce n’est
pas politiquement correct, certes, mais cela me semble plus que correct.
-
Une bonne occasion de mieux connaitre la République Romaine, période historique
moins connue que celle qui a suivit, c’est-à-dire, l’Empire Romain.
Points
Négatifs :
-
Si l’ensemble est plutôt bien écrit et fourmille de bonnes idées, certains
passages sont, peut-être, un peu trop exagérés et on a l’impression, par
moments, que l’auteur présente les faits de la manière qui l’arrange.
-
Pas sur du tout que le sort de l’Union Européenne soit de devenir un empire, ou
alors, il faudra des événements nettement plus violents pour y parvenir que
ceux que l’on connait actuellement.
-
Depuis la parution de cet ouvrage, il y a eu le Brexit…
Ma
note : 7/10
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