LES
CITÉS OBSCURES – LES MURAILLES DE SAMARIS
Le
conseil de la cité de Xhystos demande à Franz de se rendre dans la cité de
Samaris, en tant qu'observateur, afin de faire taire la rumeur. En effet, cette
rumeur sans fondement se répand dans la ville depuis un certain temps, ce qui
agace de plus en plus le conseil. Considérant Franz comme le plus qualifié pour
cette mission longue, mais sans réel danger, le conseil l'envoie donc vers
Samaris, moyennant une grosse somme d'argent. Franz retrouve ses amis afin de
leur faire part de sa décision sur cette mission. Aucun ne semble apprécier
celle-ci. Il en est de même pour son amie Anna, lorsqu'elle apprend que cette
mission va durer deux ans. Cependant, Franz a donné sa parole : il ne peut plus
reculer. Le jour venu, il quitte Xhystos par le central, afin d'atteindre la
frontière. À ce moment-là, il voyage à bord d'un train qui traverse les
faubourgs à toute vitesse, afin de ne pas être attaqué par les pillards. Au
central N, il monte à bord d'un altiplan qui doit le conduire jusqu'à Trahmer.
La suite du trajet jusqu'à Samaris va se faire à pieds, à l'aide d'un guide…
Les Cités Obscures – Les Murailles de Samaris
Scénario
: Benoît Peeters
Dessins
: François Schuiten
Couleurs : François
Schuiten
Couverture
: François Schuiten
Éditeur
: Casterman
Genre : Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 10
janvier 1983
Nombre
de pages : 90
Mon
avis : La toute première fois que j’ai
entendu parler des Cités Obscures,
œuvre du sieur Benoît Peeters pour le scénario et de François Schuiten pour ce
qui est des dessins, ce fut dans un vieux numéro de Dragon Magazine,
revue culte des amateurs de jeux de rôles et d’imaginaire qui connut son heure
de gloire dans les années 90. Bref, comme vous pouvez le constater, cela fait
un paquer d’années – pour ne pas dire de décennies – que je connaissais Les Cités Obscures, que le concept même
de cette bande dessinée pas comme les autres m’attirait et que je souhaitais me
lancer dans cette saga, convaincu, avant même de lire ne serait-ce qu’un album
de cette dernière, que celle-ci me plairait. Or, curieusement, il m’aura fallu
attendre presque trois décennies pour que, enfin, je me décide enfin à tenter
l’expérience, mais bon, comme dirait l’autre : mieux vaut tard que jamais
et, dans le cas présent, si l’attente fut longue, disons qu’elle aura valu le
coup ! Ainsi, prenons donc Les
Murailles de Samaris, premier volet des Cités
Obscures et paru, pour la petite histoire, en 1983 : indéniablement,
la première chose qui saute aux yeux du lecteur, en dehors du fait que cette
œuvre commence – il faut le reconnaitre – à accuser son âge, c’est que, dès les
premières pages, il s’en dégage une ambiance particulière qui fait que,
immédiatement, on comprend que l’on va lire quelque chose qui sort de
l’ordinaire, de complètement inclassable et que, ici, nous sortirons du carcan
habituel de la bande dessinée… En effet, dans Les Murailles de Samaris, peut-on encore parler de BD à l’état
pur ? Certes, si cela en reste une, malgré tout, comment ne pas
reconnaitre que l’œuvre de Benoît Peeters et de François Schuiten va au-delà de
la simple bande dessinée traditionnelle et que, ici, en plus d’une intrigue
fascinante et fort nébuleuse qui en aura dérouter plus d’un, des éléments plus
singuliers comme, principalement, l’architecture occupent une place importante.
Car oui, dans Les Cités Obscures, les
véritables héros, au sens le plus large possible, de l’histoire, ce sont ces
fameuses cités, ici Xhystos et Samaris : les auteurs les mettant en avant,
que cela soit par le biais de leur architecture, leur ambiance, etc. Ainsi, le
protagoniste principal, Franz, partira pour une mission plutôt étrange, dans
cette fameuse cité de Samaris où bon nombre de ses compatriotes auraient
disparus, auparavant et le lecteur va donc l’accompagner, dans son voyage, son
arrivée à destination et dans sa découverte de Samaris, une ville qui, comme on
va s’en rendre compte très rapidement, renferme bien des mystères. Bien
évidemment, je n’en dirais pas plus, histoire de ne pas vous gâcher le plaisir
de la découverte et me contenterais de noter que ce premier volet des Cités Obscures me rappelle La Quatrième Dimension vieille série dont
les conclusions de chaque épisodes avaient de quoi, bien souvent, dérouter les
spectateurs. Alors, Les Murailles de
Samaris, un incontournable absolu ?! Je dirais oui même si, je dois le
reconnaitre, je m’attendais à quelque chose de plus spectaculaire encore – mais
il semblerait, au vu des critiques que j’ai eu l’occasion de lire, que la suite
sera nettement plus aboutie. Alors bien sûr, il faut posséder quelques bonnes
connaissances culturelles afin de saisir toutes les références qui parsèment
cet album, de même, il faut savoir apprécier ce genre d’œuvres, moins
spectaculaires, moins tape à l’œil, moins grand public et qui sont davantage
destinées à celles et ceux qui apprécient des intrigues plus oniriques, plus
métaphysiques. Si c’est le cas, Les
Murailles de Samaris et, dans un sens plus large, Les Cités Obscures, sont bien évidement faites pour vous !
Points
Positifs :
-
Premier volet des Cités Obscures, Les Murailles de Samaris, s’il n’est pas
exempt de quelques petits défauts mineurs, n’en reste pas moins une superbe
bande dessinée, quelque chose d’inclassable, qui mêle références littéraires,
délires architecturaux, ambiance métaphysique, le tout, avec une ambiance
particulière mais oh combien réussie. Bref, un must absolu !
-
Le premier volet de ce qui est, sans aucune contestation, une des plus grandes
œuvres fantastiques de ces quarante dernières années, je veux, bien entendu,
parler des Cités Obscures. Ici, nous
transcendons facilement la simple bande dessinée pour parvenir à un univers qui
englobe bien des médias – dont certains inattendus – et qui nous montre qu’il
est toujours possible de sortir des carcans un peu trop conventionnels d’un
genre donné…
-
La partie graphique est, bien évidemment, une des grandes forces de cette saga
et, dès ce premier volet, François Schuiten fait étalage de tout son talent et
nous livre des planches pour le moins magnifiques et bourrées de petits détails
architecturaux fort inventifs que l’on retrouva tout au long de la série.
-
Les amateurs d’Art Nouveau seront, bien entendu, aux anges en découvrant
l’architecture de cette si fascinante Samaris…
-
Une intrigue qui, a priori, semble débuter plutôt banalement mais qui, au fil
des pages, va prendre une tournure de plus en plus inquiétante avant, bien
entendu, une révélation finale qui en surprendra plus d’un !
Points
Négatifs :
-
Une conclusion peut-être un peu trop rapide au vu de tout le reste, de même, il
subsiste bien des questions quant au pourquoi du comment. Mais bon, c’est un
choix des auteurs de nous avoir donné une fin aussi mystérieuse…
-
Il faut reconnaitre que Les Cités
Obscures ne sont pas une œuvre à mettre entre toutes les mains, bien au
contraire : ainsi, sans certaines connaissances culturelles, on passera à
côté de la plupart des références, de plus, il faut apprécier cette histoire où
l’ambiance prime sur l’action et qui fait la part belle à l’architecture d’une
cité plutôt que de développer des protagonistes qui, accessoirement, sont peu
charismatiques.
-
Ce premier volet accuse un peu son âge et risque de déplaire à un public plus
jeune, ce qui est dommage.
Ma
note : 7,5/10
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