WYTCHES
– TOME 1
La
famille Rooks s'installe dans une petite ville offrant un cadre paisible et
bucolique. La fille, Sailor, semble nerveuse à l'idée de reprendre des cours.
Elle espère que personne ici ne connait la raison de leur récent déménagement. Son
père, Charlie, fait de son mieux pour la rassurer mais entre le mal-être de sa
fille et l'accident qui a récemment cloué sa femme dans un fauteuil roulant, il
a du mal à cacher son angoisse et s'en confie auprès de son ami Reg. Les
phénomènes étranges se multiplient autour de la famille et on comprend vite que
Sailor a été traumatisée par la brutale disparition, sous ses yeux, d'Annie,
une petite frappe qui la torturait dans son précédent lycée. Les choses ne vont
pas s'arranger pour la jeune fille et elle comprend vite que, cette fois, c'est
elle qui risque de connaître le sort d'Annie...
Wytches – Tome 1
Scénario
: Scott Snyder
Dessins
: Jock
Encrage : Jock
Couleurs : Matthew
Hollingsworth
Couverture
: Jock
Genre : Fantastique,
Horreur
Editeur : Image Comics
Titre
en vo : Wytches – Vol 1
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 24
juin 2015
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 13 novembre 2015
Nombre
de pages : 160
Liste
des épisodes
Wytches
1-6
Mon
avis : Indéniablement, il s’en passe des
choses dans le petit monde des comics outre-Atlantique, et si, pour le moment,
les deux mastodontes que sont Marvel et DC tirent
encore leur épingle du jeu, il se pourrait bien que l’avenir ne leur
appartienne plus, ou, du moins, plus autant, car bon, comment dire… dans ce
monde formaté où le super-héros a trop longtemps été roi, où les auteurs
étaient pieds et poings liés par les colosses de l’industrie et où, par la
force des choses, leur liberté créative était, en quelque sorte, bafouée, les
choses changent, petit a petit, certes, mais surement. Car du coté des
productions indépendantes et des éditeurs de moindre importance, Image en
tête, bien sur, c’est fou ce que ces dernières années ont modifié la
donne : bien sur, sur ce blog, depuis ses débuts, je n’ai pas été
insensible a ce changement bienvenue et moult séries ont eu droit aux honneurs,
par le biais de critiques pour le moins élogieuses. Et donc, aujourd’hui, c’est
au tour du premier volume d’un certain Wytches, œuvre qui,
indéniablement, mérite le détour… Bon, tout d’abord, si les anglophones auront
compris que ce comic a quelque chose à voir avec les sorcières, celles-ci
tiennent davantage de Stephen King (dont Scott Snyder, le scénariste, est un
grand fan) que d’une quelconque fée Carabosse : créatures primordiales aux
pouvoirs incommensurables, elles vivent en parallèle de l’humanité et
n’agissent que lorsque celle-ci fait appels a leurs talents, créant, de ce
fait, un pacte faustien du plus bel effet… dans le genre horrifique, j’entends.
Du coup, ici, que le lecteur ne s’attendent point a de quelconques formules
magiques prononcées a la hâte ou a des balais volants mais davantage a une race
humanoïde aux mœurs indicibles mais, en quelque sorte, pas tant que ceux qui
pactisent avec elles. Car ce qui ressort principalement de ce premier tome
de Wytches (composé des six premiers épisodes), c’est
principalement les sentiments humains dans ce qu’ils ont de moins
avouables : peur, envie, égoïsme, et, ne l’oublions pas, jusque où
certains seraient capables d’aller afin d’obtenir leur souhait le plus
fort ? Car finalement, si ces sorcières, comme on les surnomme, mangent
des humains et sont certes horribles, elles n’agissent que lorsque des hommes
et des femmes font appel a elles, lorsque, par le biais de ces fameux pactes,
une proie leur est désignée, et, quelque part, c’est surtout cela qui fait
froid dans le dos car si les sorcières ont une apparence monstrueuse, les vrais
monstres, ce sont les humains, vous, moi… Du coup, plutôt qu’un simple et
énième récit horrifique, Wytches, œuvre qui tenait particulièrement
a cœur de Scott Snyder, est un comics bien plus profond et subtil qu’il n’y
parait de première abord : s’intéressant aux relations humaines, a la
crainte qu’un père peut éprouver de perdre son enfant, aux désirs les plus
noirs et l’égoïsme particulier de l’espèce humaine, sans oublier, bien entendu,
ces fameuses sorcières si particulières, Wytches est une fort
belle surprise, et même s’il y aurait a dire sur le style graphique choisis
(voir plus bas), personnellement, ce premier volume m’a conquis au point d’espérer
qu’un jour, la suite promis par le sieur Snyder, voit le jour…
Points
Positifs :
-
Si les sorcières qui donnent leur nom à cette œuvre ont une apparence
monstrueuse, les véritables monstres de l’histoire, ce sont les humains avec
leur égoïsme, leurs désirs et le fait que, par mesquinerie, ils sont capables
de vendre ceux qu’ils aiment. Sur ce point, Scott Snyder a fait très fort et ce
postulat de départ est l’une des grandes forces de cette œuvre.
-
Oubliez tout ce que croyez connaitre sur les sorcières, celles de Wytches sont
très différentes et tiennent davantage de créatures primordiales existant
depuis des milliers d’années que des vieilles femmes s’en allant au Sabbat.
-
Les relations entre les personnages, fort bien retranscrite par un Scott Snyder
habité par son projet, particulièrement pour ce qui est de l’amour d’un père
pour son enfant et de la crainte que tout parent a, en lui, qu’il arrive quelque
chose a sa progéniture.
-
Comment ne pas voir dans cette œuvre l’immense influence de Stephen King, ce
qui, bien entendu, ravira les fans du maitre de l’horreur moderne.
-
Certes, le style graphique et la colorisation sont particuliers, mais je trouve
que cela apporte un plus indéniable, une certaine touche particulière a une
œuvre décidément hors-norme.
-
Scénaristiquement, c’est très bon et l’avancée de l’intrigue avec ses nombreux
coups de théâtre marque les esprits.
-
Bien aimé les textes de l’auteur en fin de volume où il revient sur les
origines de son œuvre, son enfance, ses gouts.
Points
Négatifs :
- Même
si dans l’ensemble, j’ai apprécier le style graphique de cette œuvre, je trouve
que sur certaines planches, la colorisation est trop chargée ce qui rend par
moments certaines cases peu compréhensibles.
-
Justement, si j’ai apprécié cette colorisation tout de même particulière, il
faut reconnaitre que celle-ci ne plaira pas à tout le monde ; le style de
Matthew Hollingsworth est très spécial tout de même.
Ma
note : 8/10
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