L'ANNÉE
SANS ÉTÉ
Un
an après Waterloo, en 1816, le monde est frappé par une catastrophe restée dans
les mémoires comme l’année sans été ou l’année du mendiant… Une misère
effroyable s’abat sur l’Europe. Des flots de paysans faméliques, en haillons, abandonnent
leurs champs, où les pommes de terre pourrissent, où le blé ne pousse plus. Que
s’est-il passé ? En avril 1815, près de Java, l’éruption cataclysmique du
volcan Tambora a projeté dans la stratosphère un voile de poussière qui va
filtrer le rayonnement solaire plusieurs années durant. Ignoré des livres
d’histoire, ce bouleversement climatique fait des millions de morts. On lui
doit aussi de profondes mutations culturelles, dont témoignent les ciels peints
par Turner, chargés de poussière volcanique, ou le Frankenstein de Mary
Shelley. L’auteur nous invite à un véritable tour du monde. Au Yunnan, les
paysans meurent de faim, vendent leurs enfants et se lancent dans la culture du
pavot à opium, moins sensible que le riz aux variations climatiques. Dans le
golfe du Bengale, l’absence de mousson entraîne une mutation redoutable du
germe du choléra, dont l’épidémie gagne Moscou, Paris et la
Nouvelle-Angleterre. L’Irlande connaît une effroyable famine, suivie d’une
épidémie de typhus, qui laisse de marbre le gouvernement britannique. En
Suisse, des glaciers avancent avant de fondre brutalement, détruisant des
vallées entières. Aux États-Unis, des récoltes misérables provoquent la
première grande crise économique, etc. Ce livre, qui fait le tour d’un événement
à l’échelle planétaire, sonne aussi comme un avertissement : ce changement
climatique meurtrier n’a pourtant été que de 2 °C…
L'Année sans Été
Auteur
: Gillen
d'Arcy Wood
Type
d'ouvrage : Essai, Histoire, Climatologie
Edition
originale : 10 mai 2014
Edition
française : 25 aout 2016
Titre
en vo : Tambora – The Eruption That
Changed the World
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Philippe
Pignarre
Editeur : La
Découverte
Nombre
de pages : 304
Mon
avis : Cela faisait un certain temps que
l’ouvrage de Gillen d’Arcy Wood, cette Année
sans Été, était sur mes tablettes et je dois reconnaitre que, pour une
fois, si l’attente fut longue, le jeu en aura valut la chandelle. Il faut dire
que, dans le cas présent, il aurait été difficile, pour ma part, d’être déçu
par cet ouvrage : certes, cela pouvait toujours être possible dans le cas
où l’auteur aurait été mauvais, cependant, non seulement ce n’est pas le cas
mais, surtout, au vu du sujet abordé, ce fut avec une avidité certaine que je
me suis plonger dans la lecture de cet essai oh combien intéressant… Ainsi, en revenant
sur l’éruption du Tambora, qui eut lieue en avril 1815, sur l’île de Sumbawa,
dans l’archipel indonésien, Gillen d’Arcy Wood nous prouve fort habilement que celle-ci,
non seulement fut la plus importante de ces derniers milliers d’années mais
que, surtout, elle causa des ravages un peu partout dans le monde, entrainant
moult conséquences dramatiques, bien entendu, mais aussi plus inattendues, la
plus étonnante étant le lien de celle-ci avec la période romantique, que cela
soit au niveau de la peinture comme de la littérature – eh oui, le fameux Frankenstein de Mary Shelley… L’idée, a
priori, peut sembler absurde aux yeux de certains, pourtant, au vu de la
démonstration de l’auteur, il apparait grandement qu’elle n’est nullement
dénuée de fondement. Ainsi, de l’éruption du Tambora a l’autre bout du monde
qui causa bien des victimes directes, les conséquences furent nombreuses et
entre la famine causée par la propagation des cendres volcaniques dans l’atmosphère,
l’épidémie de typhus, les diverses tempêtes, récoltes perdues et crises économiques,
l’auteur nous démontre fort bien ce qu’un événements hors du commun peut,
rapidement, bouleverser le climat mondial, cela, en faisant le parallèle avec
notre époque où les dégradations du climat sont de plus en plus importantes,
ce, pour des conséquences qui, sans nul doute, seront encore plus importantes…
Bref, un essai que je ne peux que conseiller, ne serais-ce que pour la mise en
lumière d’un événement passé presque totalement occulté à l’époque et qui,
pourtant, aura changé le monde…
Points
Positifs :
-
Les conséquences de l’éruption du Tambora sont fort nombreuses et, pour le
moins, inattendues, tant elles sont variées. Tout le propos du présent essai
est, justement, de nous montrer ce que cette catastrophe entraina dans les
années qui suivirent, que cela soit au niveau humain, économique, scientifique
ou culturel.
- On
ne va pas se mentir, l’éruption du Tambora n’est pas la plus connue, loin de
là, pourtant, historiquement parlant, ce fut la plus importante que connue l’humanité,
du coup, la mise en lumière de celle-ci – et de ses conséquences – est une fort
bonne chose.
-
Une lecture claire et captivante. Il faut dire que, une fois passer les
premières pages où l’on est surpris par les propos de l’auteur, on est
rapidement convaincu par la pertinence de ses idées.
Points
Négatifs :
- Dommage
que Gillen d’Arcy Wood ne se soit pas davantage attardé sur la catastrophe en elle-même
et ses conséquences dans l’Asie du Sud-Est, premier lieu à être toucher. Certes,
comme il le dit lui-même, il existe peu de sources, mais bon, je pense que
quelques pages supplémentaires n’auraient pas été de trop…
-
Quelques coquilles dans la traduction.
Ma
note : 8/10
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