METROPOLIS
– TOME 3
L'enquête
se poursuit autour des cadavres de femmes découverts dans la crypte sous la
Tour de la Réconciliation. L'attentat qui a tué plus de 30 personnes en ce
début 1934, au cœur de Metropolis, capitale de l'Interland, a eu plusieurs
effets, probablement escomptés. Semer le doute sur la pérennité de l'union
franco allemande présidée sous la direction de Briand et Stresemann, mais aussi
révéler un secret probablement plus complexe encore sur les origines de la
tour. Le suicide de l'architecte qui l'a conçue, l'origine bientôt découverte
des dents humaines envoyées à son domicile, tout semble devoir rendre le
mystère de plus en plus épais. Gabriel et le commissaire Lohmann, surveillés
par Freud et la présence étonnante de la très belle Loulou, progressent par
à-coups. Lorsque les vigiles du centre d'où proviennent les explosifs qui ont
permis l'attentat sont mis en garde à vue, ils sont froidement exécutés par
l'un d'entre eux. Il semblerait donc qu'un nouveau complice se révèle pour les
enquêteurs mandatés par la Directoire. Mais son lien avec les extrémistes
allemands des Loups Noirs est-il avéré ? Les indices qui se regroupent ne
sont-ils pas un vaste piège ? Gabriel poursuit à l'instinct, profitant sans
scrupules des penchants violents du commissaire Lohmann, alias M. Jusqu'à une
découverte fortuite et marquante, qui va changer le cours de l'enquête.
Metropolis – Tome 3
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane de Caneva
Couleurs : Dimitris
Martinos
Couverture
: Stéphane de
Caneva
Editeur
: Delcourt
Genre : Uchronie,
Fantastique, Policier
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 19
août 2015
Nombre
de pages : 96
Mon
avis : Il y a de cela quelques jours, je
vous avais parlé avec un certain enthousiasme de l’une des dernières œuvres en
date du sieur Serge Lehman, le créateur de la cultissime Brigade
Chimérique, véritable chef d’œuvre de la bande dessinée superhéroique a
la française, je veux bien évidement parler de Metropolis.
Bien évidement, pour qui est un habitué des œuvres de Lehman, Metropolis ne
surprend pas : en effet, même s’il faut mettre, ici, de coté le genre
superhéroique, on trouve tout de même dans cette bande dessinée tout ce qui
fait le cheval de bataille de l’auteur, c’est-à-dire, son amour pour la vieille
Europe, sa culture de la première moitié du vingtième siècle, les multiples
références aux œuvres de l’époque ainsi que de nombreux clins d’œil a des
figures historiques, qu’elles soient majeures ou pas – pour ne citer qu’un
exemple, le personnage de Loulou n’est autre que l’actrice Louise Brooks et,
accessoirement, il est fascinant de constater a quel point Stéphane de Caneva
la dessine, c’en est troublant. Une œuvre typique de Lehman, donc, que ce Metropolis,
mais une œuvre excellente, certes pas aussi majeure que La Brigade
Chimérique qui, de mon point de vu, restera comme le point d’orgue de
sa carrière, mais une œuvre qui nous prouve, tout simplement, que de nos jours,
Serge Lehman est sans nul doute l’auteur le plus intéressant a suivre dans le
petit monde souvent bien trop étriqué de la BD franco-belge. Mais je parle, je
parle, et je n’ai toujours pas abordé ce troisième tome, car bon, mine de rien,
c’est là ce qui nous intéresse aujourd’hui, n’est ce pas ? Et, ma foi, que
dire si, une fois de plus, et sans surprises, Lehman, comme depuis les débuts
de cette série, a placé une fois de plus la barre très haut, qualitativement
parlant ?! Désormais familier de cet univers uchronique oh combien
original, nous poursuivons l’enquête de l’inspecteur Gabriel Faune et de son
comparse, ce dernier étant tout un programme a lui tout seul puisqu’il se fait
surnommer M le Maudit. L’enquête avance a grand pas, on a droit a tout un tas
de révélations, certaines étant tout simplement stupéfiantes et, justement, la
tournure que prend les événements est, a mes yeux, audacieuse quand a la
véritable identité de certains, si ce n’est de la plupart des habitants de
Metropolis. Bien entendu, une fois de plus, on a droit a tout un tas de
références, qu’elles soient historiques ou culturelles et il faut bien
s’accrocher pour toutes les remarquées, quand aux personnages de Lehman, c’est
un pur bonheur, ces derniers étant diablement bien travaillés, Gabriel Faune
étant, de mon point de vu, un pur régal, notre héros étant bien plus ambigu
qu’on aurait put le penser de prime abord. Quoi qu’il en soit, pour son
scénario tout simplement excellent, sa toile de fond, ses multiples références
et autres inspirations qui sont la marque de fabrique de Serge Lehman, mais
aussi, ne l’oublions pas, les superbes dessins de Stéphane de Caneva, ce
troisième volume de Metropolis est une pure réussite, un
véritable petit bijou qui ne fait que confirmer tout le bien que je pense de
cette série depuis ses débuts. A espérer, maintenant, que la conclusion soit a
la hauteur, Lehman ayant placé la barre si haut jusque là qu’il serait tout de
même dommage de se louper…
Points
Positifs :
-
L’effet de surprise est bien entendu passée depuis longtemps mais bon, pour ce
qui est de la qualité, force est de constater que c’est toujours aussi bon,
pour ne pas dire excellent : le lecteur est en terrain familier et prend
toujours autant de plaisir a la lecture des aventures de l’inspecteur Gabriel
Faune dans cette mégalopole qu’est Metropolis.
-
Les multiples révélations qui parsèment ce troisième tome quand a l’identité
réelle de certains, si ce n’est de la majorité des habitants de la cité, ainsi
que l’implication de bon nombre de protagonistes et la réalité de ce qu’est
vraiment cette ville.
-
Références culturelles nombreuses, références historiques, nombreux clins
d’œil, figures réelles parfaitement reconnaissables, ambiance souvent digne des
films de l’époque : tous ses éléments qui font la force de cette série
depuis ses débuts sont une fois de plus au rendez vous.
-
On avait compris depuis le tome précédent que le héros, Gabriel Faune, était
bien plus ambigu qu’on aurait put le penser de prime abord, mais, mine de rien,
il va loin par moments pour parvenir a ses fins – qui a dit pour Loulou ?!
-
Les dessins de Stéphane de Caneva, bien entendu ! L’ensemble est
excellent, le dessinateur étant franchement impliquer dans cette œuvre et
certaines planches, il faut le reconnaitre, sont tout simplement magnifiques –
surtout lorsqu’il s’inspire du style de Gustav Klimt ou lorsqu’il dessine des
scènes oniriques.
-
La couverture est magnifique !
Points
Négatifs :
-
Pas de véritables défauts véritablement, si ce n’est que le néophyte sera
probablement perdu devant toutes ses références et l’utilisation, par moments
surprenantes, de certaines figures historiques. De plus, l’amateur de bande
dessinée plus axé grand public risque rapidement d’être perdu face a un
scénario complexe, où il faut souvent lire entre les lignes ; bref, une
œuvre qui ne convient peut-être pas a tout le monde.
-
Euh, la crainte que la conclusion ne soit pas à la hauteur de nos
espérances ?
Ma
note : 8,5/10
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