SEPT
MISSIONNAIRES
Au
IXe siècle, sur les côtes d’Irlande, les hommes du nord appelés Fomoirés (ou
vikings) viennent de piller leur énième monastère. Villageois et moines ont
tous été passés par le fil de l’épée, à l’exception d’un copiste témoin, juste
énucléé. Une réaction s’impose, d’urgence. Pourtant, le haut roi n’a que faire
de ces incursions païennes sanguinaires, trop occupé qu’il est à guerroyer
contre ses propres clans. Le Sire Abbé, guide chrétien en ces contrées, est
aussi très sage. Il ne voit d’apaisement possible qu’à travers la conversion de
ces barbares au culte chrétien. Une mission suicide, en somme, pour ceux à qui
elle va échoir, au regard de la féroce réputation des Fomoirés. Le Sire Abbé a
donc l’intelligence d’y envoyer non les meilleurs, mais les pires de ses
prêtres ! Une communauté de sept moines, dotés d’une réputation sulfureuse,
ternit justement l’image de l’Eglise. Au pire, ce ne sera pas une grande perte.
Frère Oran est d’une vanité sans nom, Curnan est aigri par l’avarice, Enan
jalouse tout le monde, le gros Goban ne pense qu’à manger, le robuste Conan
peine à canaliser sa violence, Lugan est un tombeur de jupons et, enfin,
Tristan est d’une insupportable nature atone. La mission leur est alors ainsi
présentée : soit ils sont jugés pour leurs nombreuses déviances impies et
risquent le bûcher, soit ils se portent volontaires et on leur fit miroiter une
charge d’Evêque à la clé…
Sept Missionnaires
Scénario
: Alain Ayroles
Dessins
: Luigi
Critone
Couleurs : Lorenzo
Pieri
Couverture : Luigi
Critone
Editeur
: Delcourt
Genre : Aventure,
Action, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
mars 2008
Nombre
de pages : 56
Mon
avis : Comme vous avez put le remarquer si vous
avez lu ma critique précédente, celle de Sept
Psychopathes, aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de Sept,
une série d'un genre particulier puisque sous la houlette du scénariste David
Chauvel, devenu directeur de collection, sept scénaristes et sept dessinateurs
nous proposent sept récits différents mettant en scène sept missions a haut
risque menées a bien, a chaque fois, par sept personnages – bien évidement,
comme un certain succès fut au rendez vous, il y eut bien plus d’albums que
prévus au programme... Énormément de sept donc, et si le concept était original
et que le premier volume était assez réussi, la suite, elle, était
nettement moins enthousiasmante… Ainsi, à l’époque, ce fut avec une certaine
appréhension que je m’étais plonger dans la lecture de ce quatrième volet, et,
finalement, mes craintes furent infondées tant Sept Missionnaires
s’est avéré être une heureuse réussite. En effet, si, a priori, une histoire
ayant pour protagonistes principaux des moines peut paraître peu engageante, le
fait que ceux ci soient chacun les représentants de l'un des sept péchés
capitaux et qu’ils soient contraints par leur hiérarchie de partir en terres
hostiles en dit un peu plus sur leurs principales motivations. Étant a la vie
monastique ce que Staline fut a la démocratie, ces sept pécheurs en soutane se
voient donc imposés une mission impossible : évangéliser les... vikings ! C'est
le début d'une histoire loufoque, captivante et rafraichissante où l'on prend
un certain plaisir à voir déambuler ces moines au milieu des vikings, semant
petit a petit la zizanie dans la communauté de ces féroces guerriers. Je n'en
dévoilerais pas plus, afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, mais
quoiqu'il en soit, Alain Ayroles, déjà auteur de l’excellent De
Cape et de Crocs, nous a servi la une très bonne histoire servi par des
dessins plus que correct d'un dessinateur que je ne connaissais pas, Luigi
Critone. A lire sans hésitation, surtout si vous aimez ce genre de récits à
l’humour ravageur…
Points
Positifs :
- Au
départ, on se dit que le synopsis de base n’est pas des plus originaux, puis,
assez rapidement, entre une construction narrative proche de la perfection – en
trois pages, les moines sont présentés – une intrigue plutôt captivante et un
humour omniprésent mais finalement assez fin, force est de constater que nous
avons là une fort bonne BD.
-
On connaissait Alain Ayroles pour De Cape et de Crocs, œuvre culte
s’il en est, et on le retrouve fidèle a lui-même dans cet one-shot du plus bel
effet.
-
Les dessins de Luigi Critone restent certes plutôt classiques mais n’en sont
pas moins fort bien réussis pour ne pas dire fort plaisants.
Points
Négatifs :
-
Aussi bonne soit cette bande dessinée – et, ma foi, elle l’est – ça reste un
petit truc sympathique, qui se lit bien, franchement agréable mais… comment
dire… sans plus, ce n’est pas un chef d’œuvre non plus.
-
Il faut quand même passer outre des personnages franchement stéréotypés. Bon,
je sais que c’est normal dans ce genre d’histoires, mais bon…
Ma
note : 7,5/10
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