dimanche 24 novembre 2019

SEPT PSYCHOPATHES


SEPT PSYCHOPATHES

Londres, octobre 1941. Alors que l’armée britannique est entièrement mobilisée contre le 3e Reich, le colonel Thompson, militaire dépressif sans ambition, reçoit une curieuse lettre. Envoyée d’un asile d’aliénés, celle-ci prétend savoir comment gagner la guerre. Procédant de sa propre initiative pour éviter les quolibets de ses supérieurs, Thompson rencontre son expéditeur dans sa cellule, un dénommé Joshua Goldschmidt, professeur en histoire des religions. Ce dernier lui expose sa théorie : Hitler détenant seul tous les pouvoirs du régime nazi, il suffirait de le tuer pour déstabiliser le 3e Reich dans son entier. Or, étant donné que les nombreuses tentatives d’assassinat se sont toutes soldées par des échecs, il faut envoyer des esprits déviants, dont seuls les raisonnements déroutants sauront déjouer la vigilance d’une garde rapprochée réputée invulnérable. En bref, Goldschmidt propose de parachuter sept psychopathes en Allemagne, avec pour mission d’assassiner Hitler. Dubitatif, Thompson tente néanmoins le coup (ça ne coûte pas grand chose) et procède à un improbable casting, au sein des asiles et des prisons londoniennes. En compagnie du professeur, seront donc envoyés à l’abattoir : un dément persuadé de communiquer par télépathie avec le führer, un escroc très habile pour prendre les traits d’autrui, une mère de famille redoutable sniper, un pur salopard spécialiste des infiltrations, un simulateur doté d’une angoissante opiniâtreté, et un enragé au corps ravagé par le feu, fou de guerre…


Sept Psychopathes
Scénario : Fabien Vehlmann
Dessins : Sean Phillips
Couleurs : Walter
Couverture : Sean Phillips
Editeur : Delcourt
Genre : Guerre
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 mai 2007
Nombre de pages : 63

Mon avis : Une dizaine d’années après sa sortie, voilà que je trouve enfin le temps – et l’envie – de vous parler d’une des séries de chez Delcourt, un certain… Sept. Celle-ci, à la base, ne devait être composée, comme son nom l’indique, que de sept volumes mais le succès aidant, les éditeurs, sentant le filon, décidèrent de poursuivre l’expérience au point même que, actuellement, fin 2019, Sept n’est pas achevée. Pour être tout à fait franc avec vous, cette saga ne m’emballa guère, pourtant, parmi les premiers albums, deux avaient suffisamment attiré mon attention pour que je les conserve et que, finalement, je me décide à vous en parler sur ce blog… Et, justement, commençons par le commencement et le tout premier volet de cette série : Sept Psychopathes. Cet album, lors de sa sortie, m’avait attiré, principalement, pour deux raisons : son postulat de départ, sur lequel je reviendrais, et son dessinateur, Sean Phillips, que les amateurs de comics connaissent bien et que j’avais découvert, quelques temps auparavant sur Uncanny X-Men au tout début des années 2000. Certes, le style de celui-ci ne faisait pas que des heureux, loin de là, cependant, ayant apprécié celui-ci, ce fut avec une certaine curiosité que je souhaitais voir Phillips à l’œuvre sur une BD européenne. Bien entendu, Sept Psychopathes ne vaut pas uniquement par ses dessins, mais aussi et surtout par son scénario qui à priori, pourrait ne pas paraître original mais qui réserve bien des surprises, et ce, jusqu’au bout : en pleine Seconde Guerre Mondiale, un commando britannique est formé afin de tenter d’assassiner Hitler. A priori, rien de bien transcendant, j’en conviens, cependant, là où la chose est intéressante, c’est que les assassins ne sont pas choisis en raison de leurs compétences en infiltration, militaires ou autres, mais pour leurs diverses folies, allant du simple sentiment d’angoisse au sadisme pur. Persuadés que combattre le mal par le mal est la seule chance d’aboutir dans une mission aussi insensée, nos sept psychopathes sont donc larguer en pleine Allemagne, entraînant le lecteur dans un défilé de rebondissements certains convenus, d’autres non, et plein de surprises, dont un dénouement plutôt, ma foi, inattendu. Fort agréable à la lecture, Sept Psychopathes est assez captivant et se finit rapidement, un peu trop d’ailleurs, tant l’action prend le pas sur les réflexions métaphysiques… Cependant, cette BD n’en reste pas moins comme étant assez réussie et elle comblera d’aise l’amateur du genre tout en lui faisant passer un bon moment. Ma foi, c’est déjà pas mal…


Points Positifs :
- Un postulat de départ plutôt original avec son idée que si tuer Hitler est impossible, alors, il faut utiliser des fous qui, ne sachant pas cela, pourraient parfaitement réussir. Ubuesque !? Certes, mais au vu du développement de l’intrigue, force est de constater que l’ensemble est assez réussi.
- Les sept assassins sont plutôt bien trouvés dans leur genre, quand à l’histoire en elle-même, riche en rebondissements, elle tiendra en haleine le lecteur qui souhaite, avant toute chose, passer un bon moment s’en se prendre la tête.
- Quand on comprend pourquoi personne n’avait jamais réussi à assassiner Hitler, eh bien, ma foi, disons que l’idée peut paraitre loufoque mais n’en reste pas moins bien trouvée.
- Les fans de Sean Phillips seront ravis de retrouver celui-ci dans un genre auquel il ne nous a pas habitués…

Points Négatifs :
- Si ce Sept Psychopathes est assez plaisant à la lecture et vous fera passer un bon moment, il faut reconnaitre que nous n’avons pas affaire à une œuvre franchement inoubliable, loin de là. Ainsi, malgré de bonnes idées, l’ensemble reste assez convenu, beaucoup trop même, par moments. Je n’aurai pas été contre un petit grain de folie en plus…
- Le style de Sean Phillips est assez clivant et il risque de ne pas plaire a tout le monde.

Ma note : 7/10

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