SEPT
PSYCHOPATHES
Londres,
octobre 1941. Alors que l’armée britannique est entièrement mobilisée contre le
3e Reich, le colonel Thompson, militaire dépressif sans ambition, reçoit une
curieuse lettre. Envoyée d’un asile d’aliénés, celle-ci prétend savoir comment
gagner la guerre. Procédant de sa propre initiative pour éviter les quolibets
de ses supérieurs, Thompson rencontre son expéditeur dans sa cellule, un dénommé
Joshua Goldschmidt, professeur en histoire des religions. Ce dernier lui expose
sa théorie : Hitler détenant seul tous les pouvoirs du régime nazi, il
suffirait de le tuer pour déstabiliser le 3e Reich dans son entier. Or, étant
donné que les nombreuses tentatives d’assassinat se sont toutes soldées par des
échecs, il faut envoyer des esprits déviants, dont seuls les raisonnements
déroutants sauront déjouer la vigilance d’une garde rapprochée réputée
invulnérable. En bref, Goldschmidt propose de parachuter sept psychopathes en
Allemagne, avec pour mission d’assassiner Hitler. Dubitatif, Thompson tente
néanmoins le coup (ça ne coûte pas grand chose) et procède à un improbable
casting, au sein des asiles et des prisons londoniennes. En compagnie du
professeur, seront donc envoyés à l’abattoir : un dément persuadé de
communiquer par télépathie avec le führer, un escroc très habile pour prendre
les traits d’autrui, une mère de famille redoutable sniper, un pur salopard
spécialiste des infiltrations, un simulateur doté d’une angoissante
opiniâtreté, et un enragé au corps ravagé par le feu, fou de guerre…
Sept Psychopathes
Scénario
: Fabien Vehlmann
Dessins
: Sean
Phillips
Couleurs : Walter
Couverture : Sean
Phillips
Editeur
: Delcourt
Genre : Guerre
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
mai 2007
Nombre
de pages : 63
Mon
avis : Une dizaine d’années
après sa sortie, voilà que je trouve enfin le temps – et l’envie – de vous
parler d’une des séries de chez Delcourt,
un certain… Sept. Celle-ci, à la
base, ne devait être composée, comme son nom l’indique, que de sept volumes
mais le succès aidant, les éditeurs, sentant le filon, décidèrent de poursuivre
l’expérience au point même que, actuellement, fin 2019, Sept n’est pas achevée. Pour être tout à fait franc avec vous,
cette saga ne m’emballa guère, pourtant, parmi les premiers albums, deux
avaient suffisamment attiré mon attention pour que je les conserve et que,
finalement, je me décide à vous en parler sur ce blog… Et, justement,
commençons par le commencement et le tout premier volet de cette série : Sept Psychopathes. Cet album, lors de sa
sortie, m’avait
attiré, principalement, pour deux raisons : son postulat de départ, sur
lequel je reviendrais, et son dessinateur, Sean Phillips, que les amateurs de
comics connaissent bien et que j’avais découvert, quelques temps auparavant sur
Uncanny X-Men au tout début des
années 2000. Certes, le style de celui-ci ne faisait pas que des heureux, loin
de là, cependant, ayant apprécié celui-ci, ce fut avec une certaine curiosité que
je souhaitais voir Phillips à l’œuvre sur une BD européenne. Bien entendu, Sept
Psychopathes ne vaut pas uniquement par ses dessins, mais aussi et
surtout par son scénario qui à priori, pourrait ne pas paraître original mais
qui réserve bien des surprises, et ce, jusqu’au bout : en pleine Seconde Guerre
Mondiale, un commando britannique est formé afin de tenter d’assassiner Hitler.
A priori, rien de bien transcendant, j’en conviens, cependant, là où la chose
est intéressante, c’est que les assassins ne sont pas choisis en raison de leurs
compétences en infiltration, militaires ou autres, mais pour leurs diverses
folies, allant du simple sentiment d’angoisse au sadisme pur. Persuadés que
combattre le mal par le mal est la seule chance d’aboutir dans une mission
aussi insensée, nos sept psychopathes sont donc larguer en pleine Allemagne,
entraînant le lecteur dans un défilé de rebondissements certains convenus,
d’autres non, et plein de surprises, dont un dénouement plutôt, ma foi,
inattendu. Fort agréable à la lecture, Sept Psychopathes est assez captivant
et se finit rapidement, un peu trop d’ailleurs, tant l’action prend le pas sur
les réflexions métaphysiques… Cependant, cette BD n’en reste pas moins comme
étant assez réussie et elle comblera d’aise l’amateur du genre tout en lui faisant
passer un bon moment. Ma foi, c’est déjà pas mal…
Points
Positifs :
-
Un postulat de départ plutôt original avec son idée que si tuer Hitler est
impossible, alors, il faut utiliser des fous qui, ne sachant pas cela,
pourraient parfaitement réussir. Ubuesque !? Certes, mais au vu du développement
de l’intrigue, force est de constater que l’ensemble est assez réussi.
-
Les sept assassins sont plutôt bien trouvés dans leur genre, quand à l’histoire
en elle-même, riche en rebondissements, elle tiendra en haleine le lecteur qui
souhaite, avant toute chose, passer un bon moment s’en se prendre la tête.
-
Quand on comprend pourquoi personne n’avait jamais réussi à assassiner Hitler,
eh bien, ma foi, disons que l’idée peut paraitre loufoque mais n’en reste pas
moins bien trouvée.
-
Les fans de Sean Phillips seront ravis de retrouver celui-ci dans un genre
auquel il ne nous a pas habitués…
Points
Négatifs :
-
Si ce Sept Psychopathes est
assez plaisant à la lecture et vous fera passer un bon moment, il faut
reconnaitre que nous n’avons pas affaire à une œuvre franchement inoubliable,
loin de là. Ainsi, malgré de bonnes idées, l’ensemble reste assez convenu,
beaucoup trop même, par moments. Je n’aurai pas été contre un petit grain de
folie en plus…
- Le style de Sean Phillips est assez clivant et il
risque de ne pas plaire a tout le monde.
Ma
note : 7/10
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