dimanche 3 novembre 2019

BANLIEUSARDS


BANLIEUSARDS

Juin 2018. La famille Traoré vit en banlieue parisienne dans la cité du Bois-l'Abbé, à cheval sur les communes de Chennevières-sur-Marne et de Champigny-sur-Marne. La mère élève seule ses trois fils. Demba, l'aîné, est un délinquant récidiviste pris en exemple par le plus jeune, Noumouké. Le cadet, Soulaymaan, est quant à lui un élève avocat. Inscrit à la petite conférence, un concours d'éloquence dans le cadre de sa formation, face à une adversaire qui lui est en tous points opposée, il doit réfléchir à la question de la responsabilité de l'État dans la violence en banlieue.


Banlieusards
Réalisation : Leïla Sy et Kery James
Scénario : Kery James
Musique : Marie-Jeanne Serero, Sokhan
Production : Les Films Velvet, SRAB Films, Netflix
Genre : Drame
Titre en vo : Banlieusards
Pays d’origine : France
Parution : 12 octobre 2019
Langue d'origine : français
Durée : 96 min

Casting :
Kery James : Demba Traoré, l’aîné
Jammeh Diangana : Soulaymaan Traoré, élève avocat et finaliste du concours d'éloquence
Bakary Diombera : Noumouké Traoré, le frère cadet
Chloé Jouannet : Lisa Crèvecœur, élève avocat et finaliste du concours d'éloquence
Mathieu Kassovitz : Dominique
Slimane Dazi : Abdel
Ange Basterga : policier en civil
Bertrand Périer : Maître Mirabeau, l'organisateur du concours d'éloquence
Cherine Ghemri : Sofia
Patchi Patchenga : Salhi
Brigitte Sy : professeur de TD

Mon avis : Il me faut être franc avec vous sans tarder puisque, en effet, a priori, un film comme ce Banlieusards ne m’aurait jamais attiré et que si mon épouse ne l’aurait pas vu auparavant, si elle ne m’en avait pas fait un résumé plutôt intéressant, insistant sur le fait que ce long métrage portait un regard original sur la problématique des banlieues, disons que j’aurai, comme d’habitude, passer mon chemin… Car, justement, c’est ce regard, différent, osé diront certains, qui fait toute la force de ce film : a contrario de ce que le cinéma français, très à gauche, nous propose depuis des lustres, Banlieusards n’est pas une charge en règle vis-à-vis de l’Etat Français ou de ses institutions comme la police ou la justice, non, ici, le propos est bien plus nuancé et les responsabilités, forcément, partagées puisque celles des habitants de ces dites banlieues ne sont pas occultées. Un postulat original, rarissime en France, allant en partie à contre-courant de la bien-pensance, ce qui, je le pense, aura expliqué pourquoi personne n’aura souhaité distribuer ce film et qu’il aura fallut se tourner vers Netflix pour que ce Banlieusards puisse voir le jour… A la tête de ce projet, un rappeur, Kery James, que je ne connaissais que de nom – désolé mais pour moi, le rap français, j’en suis resté à IAM et NTM – et qui, après que je me sois renseigner un peu a son sujet, c’est avéré être un individu plutôt intelligent, posé et porteur d’un discourt lui aussi a contre courant du mouvement rap traditionnel. Le résultat de ce Banlieusards est, dans l’ensemble, plutôt bon et l’on ne peut que s’attacher rapidement pour cette fratrie et cette maman africaine qui aura tout fait pour ses enfants même si les résultats ne sont pas vraiment là pour le plus agé des trois. Ici, dans ce film, tout est affaire de choix et si l’on peut juger certains propos un peu naïfs, certains dialogues légèrement limites et quelques acteurs qui, ma foi, ont un peu de mal, dans l’ensemble, pour un premier essai, je me dis que le sieur Kery James s’en sort plutôt avec les honneurs, que cela soit pour la thématique de son film ou par le simple fait que, sans les subventions du cinéma français, il ait créer un long métrage qui, franchement, n’a pas grand-chose a envier a beaucoup d’autres, autrement plus portées aux nues par les médias hexagonaux…


Points Positifs :
- La thématique de ce film est plutôt intelligente puisque, plutôt que de mettre uniquement en accusation l’état français, la responsabilité des habitants des banlieues n’est pas occultée, Kery James renvoyant, dos à dos, nos dirigeants comme nos concitoyens, ce qui, ma foi, est assez judicieux et, franchement, plus proche du réel.
- Difficile de ne pas être toucher par le sort de cette fratrie et de cette maman qui aura tout sacrifiée pour ses enfants, parfois avec succès, comme son second fils qui fait des études, parfois en connaissant l’échec, comme son ainé – mais ce n’est nullement de sa faute puisque, comme le rappelle la thématique du film, tout est une question de choix…
- L’idée du concours d’éloquence est plutôt bien trouvée.
- Saluons les performances des jeunes acteurs, inconnus des spectateurs, mais qui s’en sortent plutôt bien.

Points Négatifs :
- Si, dans l’ensemble, Banlieusards est un film intéressant et qui mérite le détour, on ne peut nier qu’il y a certaine naïveté qui s’en dégage, que cela soit en raison de certains dialogues un peu simplistes, certaines scènes franchement bof – quasiment toutes celles où l’on se coltine les caïds du coin qui semblent mal joués ou surjouées – et quelques acteurs un peu, comment dire… bon, qui en font des tonnes…
- Un film qui ne plaira guère aux têtes pensantes parisiennes et à leur bien-pensance victimaire, ce qui explique pourquoi Kery James fut obligé de se tourner vers Netflix pour produire Banlieusards.

Ma note : 6,5/10

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