BANLIEUSARDS
Juin
2018. La famille Traoré vit en banlieue parisienne dans la cité du Bois-l'Abbé,
à cheval sur les communes de Chennevières-sur-Marne et de Champigny-sur-Marne.
La mère élève seule ses trois fils. Demba, l'aîné, est un délinquant récidiviste
pris en exemple par le plus jeune, Noumouké. Le cadet, Soulaymaan, est quant à
lui un élève avocat. Inscrit à la petite conférence, un concours d'éloquence
dans le cadre de sa formation, face à une adversaire qui lui est en tous points
opposée, il doit réfléchir à la question de la responsabilité de l'État dans la
violence en banlieue.
Banlieusards
Réalisation
: Leïla Sy et Kery James
Scénario
: Kery James
Musique : Marie-Jeanne
Serero, Sokhan
Production : Les
Films Velvet, SRAB Films, Netflix
Genre : Drame
Titre
en vo : Banlieusards
Pays
d’origine : France
Parution
: 12
octobre 2019
Langue
d'origine : français
Durée : 96 min
Casting :
Kery
James : Demba Traoré, l’aîné
Jammeh
Diangana : Soulaymaan
Traoré, élève avocat et finaliste du concours d'éloquence
Bakary
Diombera : Noumouké
Traoré, le frère cadet
Chloé
Jouannet : Lisa
Crèvecœur, élève avocat et finaliste du concours d'éloquence
Mathieu
Kassovitz : Dominique
Slimane
Dazi : Abdel
Ange
Basterga : policier en
civil
Bertrand
Périer : Maître Mirabeau,
l'organisateur du concours d'éloquence
Cherine
Ghemri : Sofia
Patchi
Patchenga : Salhi
Brigitte
Sy : professeur de TD
Mon
avis : Il me faut être franc avec vous
sans tarder puisque, en effet, a priori, un film comme ce Banlieusards ne m’aurait jamais attiré et que si mon épouse ne l’aurait
pas vu auparavant, si elle ne m’en avait pas fait un résumé plutôt intéressant,
insistant sur le fait que ce long métrage portait un regard original sur la
problématique des banlieues, disons que j’aurai, comme d’habitude, passer mon
chemin… Car, justement, c’est ce regard, différent, osé diront certains, qui
fait toute la force de ce film : a contrario de ce que le cinéma français,
très à gauche, nous propose depuis des lustres, Banlieusards n’est pas une charge en règle vis-à-vis de l’Etat Français
ou de ses institutions comme la police ou la justice, non, ici, le propos est
bien plus nuancé et les responsabilités, forcément, partagées puisque celles des
habitants de ces dites banlieues ne sont pas occultées. Un postulat original,
rarissime en France, allant en partie à contre-courant de la bien-pensance, ce
qui, je le pense, aura expliqué pourquoi personne n’aura souhaité distribuer ce
film et qu’il aura fallut se tourner vers Netflix
pour que ce Banlieusards puisse voir
le jour… A la tête de ce projet, un rappeur, Kery James, que je ne connaissais
que de nom – désolé mais pour moi, le rap français, j’en suis resté à IAM et
NTM – et qui, après que je me sois renseigner un peu a son sujet, c’est avéré
être un individu plutôt intelligent, posé et porteur d’un discourt lui aussi a
contre courant du mouvement rap traditionnel. Le résultat de ce Banlieusards est, dans l’ensemble, plutôt
bon et l’on ne peut que s’attacher rapidement pour cette fratrie et cette maman
africaine qui aura tout fait pour ses enfants même si les résultats ne sont pas
vraiment là pour le plus agé des trois. Ici, dans ce film, tout est affaire de
choix et si l’on peut juger certains propos un peu naïfs, certains dialogues légèrement
limites et quelques acteurs qui, ma foi, ont un peu de mal, dans l’ensemble,
pour un premier essai, je me dis que le sieur Kery James s’en sort plutôt avec
les honneurs, que cela soit pour la thématique de son film ou par le simple
fait que, sans les subventions du cinéma français, il ait créer un long métrage
qui, franchement, n’a pas grand-chose a envier a beaucoup d’autres, autrement
plus portées aux nues par les médias hexagonaux…
Points
Positifs :
-
La thématique de ce film est plutôt intelligente puisque, plutôt que de mettre
uniquement en accusation l’état français, la responsabilité des habitants des
banlieues n’est pas occultée, Kery James renvoyant, dos à dos, nos dirigeants
comme nos concitoyens, ce qui, ma foi, est assez judicieux et, franchement,
plus proche du réel.
-
Difficile de ne pas être toucher par le sort de cette fratrie et de cette maman
qui aura tout sacrifiée pour ses enfants, parfois avec succès, comme son second
fils qui fait des études, parfois en connaissant l’échec, comme son ainé – mais
ce n’est nullement de sa faute puisque, comme le rappelle la thématique du
film, tout est une question de choix…
-
L’idée du concours d’éloquence est plutôt bien trouvée.
-
Saluons les performances des jeunes acteurs, inconnus des spectateurs, mais qui
s’en sortent plutôt bien.
Points
Négatifs :
-
Si, dans l’ensemble, Banlieusards est
un film intéressant et qui mérite le détour, on ne peut nier qu’il y a certaine
naïveté qui s’en dégage, que cela soit en raison de certains dialogues un peu
simplistes, certaines scènes franchement bof – quasiment toutes celles où l’on
se coltine les caïds du coin qui semblent mal joués ou surjouées – et quelques
acteurs un peu, comment dire… bon, qui en font des tonnes…
-
Un film qui ne plaira guère aux têtes pensantes parisiennes et à leur
bien-pensance victimaire, ce qui explique pourquoi Kery James fut obligé de se
tourner vers Netflix pour produire Banlieusards.
Ma
note : 6,5/10
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