MUDBOUND
Dans
les années 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille McAllan,
fraîchement débarquée de la ville de Memphis, découvre la dure vie d'agriculteurs
dans le Mississippi. Malgré les grands rêves d’Henri, sa femme Laura lutte pour
garder foi en son mari et en son entreprise en déclin. Pendant ce temps, Hap et
Florence Jackson, exploitants agricoles de génération en génération, œuvrent
courageusement pour construire leur propre rêve malgré les barrières sociales
auxquelles ils font face.
Mudbound
Réalisation : Dee
Rees
Scénario : Virgil
Williams, Dee Rees, d'après le roman Mudbound
d'Hillary Jordan
Musique : Tamar-Kali
Brown
Production : Netflix
Genre : Drame
Titre
en vo : Mudbound
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 17 novembre 2017
Durée : 134
mn
Casting :
Carey
Mulligan : Laura McAllan
Garrett
Hedlund : Jamie McAllan
Jason
Clarke : Henry McAllan
Jason
Mitchell : Ronsel Jackson
Mary
J. Blige : Florence
Jackson
Jonathan
Banks : Pappy McAllan
Rob
Morgan : Hap Jackson
Kelvin
Harrison Jr. : Weeks
Kerry
Cahill : Rose Tricklebank
Lucy
Faust : Vera Atwood
Dylan
Arnold : Carl Atwood
Henry
Frost : Teddy
Kennedy
Derosin : Lilly May Jackson
Jason
Kirkpatrick : Oris Stokes
Elizabeth
Windley : Amanda Leigh McAllan
Claudio
Laniado : Dr Pearlman
Charley
Vance : le shérif Thacker
Frankie
Smith : Marlon Jackson
Geraldine
Singer : la mère de Laura
Mon
avis : Excellentissime, tout simplement !
Voilà le premier mot qui m’est venu à l’esprit après le visionnage de ce Mudbound, œuvre de la jeune réalisatrice Dee Rees,
produit par Netflix et qui, en toute sincérité, est sans nul doute un
des meilleurs films sur la ségrégation raciale qu’il m’ai été donné de voir,
rien que ça ! Pourtant, même si le sujet m’intéressait, même si j’avais
bon espoir d’avoir affaire a un bon film, je dois reconnaitre que je ne m’attendais
nullement à ce que celui-ci soit aussi bon et que, même si Mudbound n’est
pas un chef d’œuvre du septième art, il me semble évidant qu’il n’en n’ai pas
loin. Ainsi, loin du coté militantiste et pompeux d’un The
Birth of a Nation ou du conformisme d’un 12 Years
a Slave, Mudbound est un film autrement plus malin : moins
de manichéisme, se contentant de présenter les fais, tels qu’ils étaient à l’époque
– et il est clair qu’ils n’étaient guère glorieux pour la patrie de l’Oncle Sam
– intelligent, bien écrit et nous offrant une belle et vaste galerie de
protagonistes oh combien marquants, le film de Dee Rees réussit là où ses prédécesseurs
échouaient un peu, c’est-à-dire, nous toucher aux trippes, nous captiver pour
ces damnés de la terre, qu’ils soient noirs ou blancs. Bien évidement, et sans
grande surprise, du coté de ces bouseux du sud profond des Etats-Unis, pas grand-chose
à sauver, mais bon, a bien y réfléchir, parmi les personnages majeurs, en
dehors du père – excellent Jonathan Banks – véritable ordure s’il en est, pour les
autres membres de la famille, nous n’avons pas affaire a des individus mauvais,
bien au contraire – le fils ainé est raciste, sans nul doute, mais en soit,
malgré ses innombrables défauts, ces derniers sont davantage dut a une
éducation bancale qu’autre chose. Du coup, le spectateur est tout aussi attiré
par le sort des deux familles qui vivent sur cette terre du Mississipi,
reconnaissant que la misère frappe les deux, même si, bien entendu, lorsque l’on
est noir, les choses sont encore plus compliquées – et pas qu’un peu. Si l’on
ajoute a cela une belle histoire d’amitié entre deux jeunes hommes – l’un noir,
l’autre blanc – bien évidement scandaleuse aux yeux de ces bouseux, rapprochés
par la guerre et par une expérience commune que tous ces planqués ne pouvaient
saisir et l’on obtient tout un tas d’ingrédients qui font, de la première à la
dernière minute de ce film, une quasi-perfection. Bref, un superbe long métrage
que ce Mudbound, un film qui, sortie sur Netflix oblige, n’aura pas
autant fait parler de lui comme il le méritait ; mais bon, au demeurant,
il est également la preuve éclatante que, malgré tous ses détracteurs, Netflix
est capable de nous pondre de bons, que dis-je, de très bons films, n’en
déplaise à un certain Steven Spielberg qui, en roulant pour Apple,
affirme que Netflix, c’est tout sauf du cinéma…
Points
Positifs :
-
Sans nul doute un des meilleurs films sur la ségrégation raciale qu’il m’a été
donné de voir. Il faut dire que Mudbound est une œuvre d’une intelligence rare, fort bien écrit, captivant et
qui, plutôt que de tomber dans le militantisme de bas-étage, préfère nous
présenter les faits bruts, aussi durs soient-ils.
- Comme je viens de le souligner, les faits avant
le manichéisme. Alors bien évidement, nous sommes aux Etats-Unis, dans les
années 40, qui plus est dans le sud profond avec son lot de bouseux racistes,
mais bon, les protagonistes principaux, eux, sont plus nuancés voir carrément positifs
– en dehors du père, bien entendu, véritable salopard finit et imbuvable vis-à-vis
de tout le monde.
- Une belle flopée de personnages forts et
charismatiques, interprétés superbement par des acteurs qui frôlent avec la
perfection.
- La misère est au cœur de ce film et si, bien
évidement, celle des noirs est la plus marquante, lorsque l’on voit les blancs,
on se dit qu’ils sont à peine mieux lotis, ce, malgré leurs grands airs de
supériorité.
- Un bon petit rappel sur ce qu’était les
Etats-Unis à l’époque et l’Europe où, les individus de couleurs étaient tout de
même mieux acceptés en tant qu’être humains – eh oui, cela peut en surprendre
certains mais, lors des deux Guerres Mondiales, les soldats américains noirs
ont connu une sacrée surprise en traversant l’Atlantique. Je vous laisse
imaginer leurs sentiments en rentrant chez eux…
Points
Négatifs :
-
Tellement bon qu’il en est… trop court, ce, malgré ses plus de deux heures. Il
faut dire que je n’aurai pas été contre une fin un poil plus développée et que
j’aurai souhaité connaitre le sort de tous les protagonistes – quid donc de Laura McAllan, est-elle restée dans sa vie de
misère ? Probablement, mais bon…
- Quelques petites facilitées scénaristiques ici et là,
mais bon, rien de bien grave.
Ma
note : 8/10
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