mardi 14 mai 2019

THE READER


THE READER

Allemagne de l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Un adolescent, Michael Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle. Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l'un de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit L'OdysséeHuckleberry Finn et La Dame au petit chien. Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le cœur brisé. Huit ans plus tard, devenu étudiant en droit, Michael assiste aux procès des crimes de guerre Nazi. Il retrouve Hanna... sur le banc des accusés. Peu à peu, le passé secret de Hanna est dévoilé au grand jour...


The Reader
Réalisation : Stephen Daldry
Scénario : David Hare, d'après le roman Der Vorleser de Bernhard Schlink
Musique : Nico Muhly
Production : The Weinstein Company, Mirage Enterprises, Neunte Babelsberg Film
Genre : Drame
Titre en vo : The Reader
Pays d'origine : États-Unis, Allemagne
Langue d'origine : anglais, allemand, grec, latin
Date de sortie : 10 décembre 2008
Durée : 124 mn

Casting :
Kate Winslet : Hanna Schmitz
Ralph Fiennes : Michael Berg
David Kross : Michael Berg jeune
Bruno Ganz : le professeur Rohl
Alexandra Maria Lara : Ilana Mather jeune
Lena Olin : Rose Mather (la mère d'Ilana) et Ilana Mather âgée
Volker Bruch : Dieter Spenz
Linda Bassett : madame Brenner
Burghart Klaußner : le juge
Karoline Herfurth : Marthe, l'amie de Michael à l'université
Hannah Herzsprung : Julia, la fille de Michael
Susanne Lothar : Carla Berg, la mère de Michael
Matthias Habich : Peter Berg, le père de Michael
Florian Bertholomäi : Thomas Berg
Alissa Wilms : Emily Berg
Jeanette Hain : Brigitte
Claudia Michelsen : Gertrude
Vijessna Ferkic : Sophie, l'amie de Michael au lycée
Moritz Grove : Hoger
Benjamin Trinks : ami de Hoger
Max Mauff : Rudolf

Mon avis : Bon, avant de me lancer dans la critique de The Reader, je dois avouer que je ne suis pas très objectif vis-à-vis de ce film, la faute (ou grâce) à la présence de Kate Winslet, qui, depuis que je l’ai découverte il y a maintenant une grosse poignée d’années est tout simplement mon actrice préférée. Eh oui, j’ai bien le droit d’être fan de quelqu’un, et dans le cas présent, j’éprouve toujours un plaisir certain à retrouver dans une œuvre cinématographique celle qui fut révélée au monde par Titanic (aux cotés de qui vous savez), même s’il faut bien reconnaître que sa présence au grand écran est parfois trop rare à mon goût. Enfin, je ne suis pas objectif, certes, mais même ainsi, ce qui compte le plus, c’est que le film lui-même soit bon et le jour où celle-ci tournera dans un navet, Kate Winslet ou pas, je n’hésiterais pas à le signaler. Mais pour ce qui est de The Reader, dans quelle catégorie se classe-t-il ? Incontestablement, du moins selon moi, dans celle des bons films. Oui, je sais, j’aime les films de « bonnes femmes » comme dirait quelqu’un que je connais très bien ; je ne peux m’empêcher d’être attiré par ces belles histoires d’amour le plus souvent impossible et à l’issu tragique et, à ce sujet, j’ai remarqué que très souvent, les films où apparaît Kate Winslet ne finissent pas forcement bien : on est bien loin de la comédie sentimentale hollywoodienne, très loin même. Amour impossible (une femme d’une trentaine d’années/un adolescent, auquel il faut rajouter le fait, non négligeable à l’époque où à lieu l’intrigue que celle-ci fut une ancienne SS), amour contrarié, incompréhensions mutuelles, The Reader s’éloigne très rapidement de la simple histoire d’amour pour nous entraîner nous, les personnages, dans une intrigue bien plus complexe où prédomine la tristesse mais où des sentiments aussi complexes que le rôle de chacun dans le second conflit mondial ( la scène où les accusées sont traitées de nazis par une foule plutôt âgée est révélatrice de cela : quelles étaient les opinions politiques de ces gens lorsque Hitler était au pouvoir ? Et m’a fait penser à ce qui arriva en France lors de la libération où soudainement, la population se prétendit « résistante »), le fait de savoir ou non, bref, la responsabilité de tout un peuple devant un acte, horrible, la Shoah, et le fait de juger des gens, dont la responsabilité est certaine, mais qui apparaissent aussi comme des boucs émissaires. Une œuvre, donc, que l’on peut diviser en deux parties : une première, qui nous narre les premiers émois amoureux d’un adolescent avec une femme plus âgée, qui lui apprend tout des jeux de l’amour, puis, une seconde partie bien plus sombre, quelques années plus tard, lorsque celui-ci à grandi et se fait homme, et qu’il apprend l’horrible vérité au sujet de celle qui, malgré tout, restera comme le grand amour (voir l’unique) de sa vie. Tout cela, incontestablement fait de The Reader un film bouleversant, qui donne à réfléchir sur bien des sujets, dont certains assez graves, et sublimé par le jeu d’acteurs tout simplement excellents ; Kate Winslet, bien entendu, tout simplement parfaite dans un rôle à la fois ambigu et triste (après tout, elle préfère cacher au monde le fait qu’elle soit analphabète que se défendre) mais aussi, et bien plus que Ralph Fiennes (égal à lui-même, c'est-à-dire bon, mais à la présence limitée finalement), au jeune David Kross qui pour moi fut la révélation de ce film. Bref, vous l’avez compris, à mes yeux, The Reader est un film qui, malgré ses défauts – j’y reviendrais plus bas – que j’apprécie beaucoup, et je le conseille vivement aux amateurs du genre tout en leur donnant cette petite mise en garde : cette œuvre est très loin de n’être qu’une banale histoire d’amour contrariée. Pour finir, je ne pouvais ne pas m’indigner devant l’avis de certains critiques (pour ne pas les citer, le journal Le Monde, les américains dans leur grand ensemble) qui ont osés prétendre que ce film serait… antisémite ! Mais où vont-ils chercher de telles aberrations, je me le demande ? Est-ce parce que, malgré la révélation du passé de Hanna (Kate Winslet), l’amour du jeune homme pour elle perdure ? Est-ce parce que, les crimes de celle-ci, qui ne sont aucunement niés tout au long de l’histoire, pourraient avoir une infime explication par le fait qu’elle soit analphabète et que sa honte l’ai souvent amené à fuir, y compris rejoindre les SS ? Est-ce que parce que, à un moment donné, l’un des étudiants ose affirmer que ce procès, justifié vu les crimes, l’est moins par le fait que ces femmes doivent payer, en tant que boucs émissaires, pour les fautes de tout un peuple ? Si c’est le cas, et bien, je n’aurais aucun problème à le dire : une telle accusation est parfaitement ridicule, tout simplement. Et à force de crier à l’antisémitisme pour tout et n’importe quoi, l’on fait plus de mal que de bien…


Points Positifs :
- Un fort beau film sur l’amour d’un jeune adolescent pour une femme plus âgée et qui restera comme étant l’amour de sa vie mais aussi, un film intelligent sur la responsabilité de tout un peuple sur ce qui restera comme étant un des plus grands crimes de l’histoire humaine, je veut bien évidement parler de la Shoah.
- Toute la partie traitant du procès d’Hanna Schmitz et des autres gardiennes est passionnante : il faut dire que, ici, quelque soit la responsabilité, non niée, de ces femmes, quid donc de ces gens qui l’est traitent de nazis ? Qu’ont-ils fait pendant la guerre, qu’ont-ils fait alors que des millions de juifs étaient déportés et massacrés ?
- L’excellente interprétation d’une Kate Winslet dans un de ses plus beaux rôles mais aussi, du jeune David Kross – autrement plus présent à l’écran que le sieur Ralph Fiennes, c’est un fait.
- Si vous aimez les histoires d’amours impossibles, The Reader ne vous laissera pas indifférent.

Points Négatifs :
- La problématique traditionnelle des films américains qui se déroulent dans d’autres pays où l’anglais n’est pas la langue maternelle mais où tout, quasiment tout, est écrit en… anglais. Forcément, cela ne peut que nuire a la cohérence de l’ensemble.
- Le vieillissement des protagonistes, au cours du film, est traité de manière un peu légère selon moi, mais bon…
- Ralph Fiennes est mis en avant dans ce film alors que, en toute objectivité, c’est David Kross – qui interprète son personnage plus jeune – qui marque surtout les esprits.

Ma note : 7,5/10

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