THE
READER
Allemagne
de l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Un adolescent, Michael
Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans
dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle.
Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l'un
de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu
le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit L'Odyssée, Huckleberry
Finn et La Dame au petit chien. Hanna reste pourtant
mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le cœur
brisé. Huit ans plus tard, devenu étudiant en droit, Michael assiste aux procès
des crimes de guerre Nazi. Il retrouve Hanna... sur le banc des accusés. Peu à
peu, le passé secret de Hanna est dévoilé au grand jour...
The Reader
Réalisation : Stephen
Daldry
Scénario : David
Hare, d'après le roman Der Vorleser
de Bernhard Schlink
Musique : Nico
Muhly
Production : The
Weinstein Company, Mirage Enterprises, Neunte Babelsberg Film
Genre : Drame
Titre
en vo : The Reader
Pays
d'origine : États-Unis, Allemagne
Langue
d'origine : anglais, allemand, grec, latin
Date
de sortie : 10 décembre 2008
Durée : 124
mn
Casting :
Kate
Winslet : Hanna Schmitz
Ralph
Fiennes : Michael Berg
David
Kross : Michael Berg jeune
Bruno
Ganz : le professeur Rohl
Alexandra
Maria Lara : Ilana Mather
jeune
Lena
Olin : Rose Mather (la mère
d'Ilana) et Ilana Mather âgée
Volker
Bruch : Dieter Spenz
Linda
Bassett : madame Brenner
Burghart
Klaußner : le juge
Karoline
Herfurth : Marthe, l'amie
de Michael à l'université
Hannah
Herzsprung : Julia, la
fille de Michael
Susanne
Lothar : Carla Berg, la mère de
Michael
Matthias
Habich : Peter Berg, le père de
Michael
Florian
Bertholomäi : Thomas Berg
Alissa
Wilms : Emily Berg
Jeanette
Hain : Brigitte
Claudia
Michelsen : Gertrude
Vijessna
Ferkic : Sophie, l'amie de Michael
au lycée
Moritz
Grove : Hoger
Benjamin
Trinks : ami de Hoger
Max
Mauff : Rudolf
Mon
avis : Bon, avant de me lancer dans la
critique de The Reader, je dois avouer que je ne suis pas très
objectif vis-à-vis de ce film, la faute (ou grâce) à la présence de Kate
Winslet, qui, depuis que je l’ai découverte il y a maintenant une grosse
poignée d’années est tout simplement mon actrice préférée. Eh oui, j’ai bien le
droit d’être fan de quelqu’un, et dans le cas présent, j’éprouve toujours un
plaisir certain à retrouver dans une œuvre cinématographique celle qui fut
révélée au monde par Titanic (aux cotés de qui vous savez),
même s’il faut bien reconnaître que sa présence au grand écran est parfois trop
rare à mon goût. Enfin, je ne suis pas objectif, certes, mais même ainsi, ce
qui compte le plus, c’est que le film lui-même soit bon et le jour où celle-ci
tournera dans un navet, Kate Winslet ou pas, je n’hésiterais pas à le signaler.
Mais pour ce qui est de The Reader, dans quelle catégorie se
classe-t-il ? Incontestablement, du moins selon moi, dans celle des bons films.
Oui, je sais, j’aime les films de « bonnes femmes » comme dirait
quelqu’un que je connais très bien ; je ne peux m’empêcher d’être attiré par
ces belles histoires d’amour le plus souvent impossible et à l’issu tragique et,
à ce sujet, j’ai remarqué que très souvent, les films où apparaît Kate Winslet ne
finissent pas forcement bien : on est bien loin de la comédie sentimentale
hollywoodienne, très loin même. Amour impossible (une femme d’une trentaine
d’années/un adolescent, auquel il faut rajouter le fait, non négligeable à
l’époque où à lieu l’intrigue que celle-ci fut une ancienne SS), amour
contrarié, incompréhensions mutuelles, The Reader s’éloigne
très rapidement de la simple histoire d’amour pour nous entraîner nous, les
personnages, dans une intrigue bien plus complexe où prédomine la tristesse
mais où des sentiments aussi complexes que le rôle de chacun dans le second
conflit mondial ( la scène où les accusées sont traitées de nazis par une foule
plutôt âgée est révélatrice de cela : quelles étaient les opinions politiques
de ces gens lorsque Hitler était au pouvoir ? Et m’a fait penser à ce qui
arriva en France lors de la libération où soudainement, la population se
prétendit « résistante »), le fait de savoir ou non, bref, la
responsabilité de tout un peuple devant un acte, horrible, la Shoah, et le fait
de juger des gens, dont la responsabilité est certaine, mais qui apparaissent
aussi comme des boucs émissaires. Une œuvre, donc, que l’on peut diviser en
deux parties : une première, qui nous narre les premiers émois amoureux d’un
adolescent avec une femme plus âgée, qui lui apprend tout des jeux de l’amour,
puis, une seconde partie bien plus sombre, quelques années plus tard, lorsque celui-ci
à grandi et se fait homme, et qu’il apprend l’horrible vérité au sujet de celle
qui, malgré tout, restera comme le grand amour (voir l’unique) de sa vie. Tout
cela, incontestablement fait de The Reader un film
bouleversant, qui donne à réfléchir sur bien des sujets, dont certains assez
graves, et sublimé par le jeu d’acteurs tout simplement excellents ; Kate
Winslet, bien entendu, tout simplement parfaite dans un rôle à la fois ambigu
et triste (après tout, elle préfère cacher au monde le fait qu’elle soit
analphabète que se défendre) mais aussi, et bien plus que Ralph Fiennes (égal à
lui-même, c'est-à-dire bon, mais à la présence limitée finalement), au jeune
David Kross qui pour moi fut la révélation de ce film. Bref, vous l’avez
compris, à mes yeux, The Reader est un film qui, malgré ses
défauts – j’y reviendrais plus bas – que j’apprécie beaucoup, et je le
conseille vivement aux amateurs du genre tout en leur donnant cette petite mise
en garde : cette œuvre est très loin de n’être qu’une banale histoire d’amour
contrariée. Pour finir, je ne pouvais ne pas m’indigner devant l’avis de
certains critiques (pour ne pas les citer, le journal Le Monde, les
américains dans leur grand ensemble) qui ont osés prétendre que ce film serait…
antisémite ! Mais où vont-ils chercher de telles aberrations, je me le demande
? Est-ce parce que, malgré la révélation du passé de Hanna (Kate Winslet),
l’amour du jeune homme pour elle perdure ? Est-ce parce que, les crimes de
celle-ci, qui ne sont aucunement niés tout au long de l’histoire, pourraient
avoir une infime explication par le fait qu’elle soit analphabète et que sa
honte l’ai souvent amené à fuir, y compris rejoindre les SS ? Est-ce que parce
que, à un moment donné, l’un des étudiants ose affirmer que ce procès, justifié
vu les crimes, l’est moins par le fait que ces femmes doivent payer, en tant
que boucs émissaires, pour les fautes de tout un peuple ? Si c’est le cas, et
bien, je n’aurais aucun problème à le dire : une telle accusation est
parfaitement ridicule, tout simplement. Et à force de crier à l’antisémitisme
pour tout et n’importe quoi, l’on fait plus de mal que de bien…
Points
Positifs :
-
Un fort beau film sur l’amour d’un jeune adolescent pour une femme plus âgée et
qui restera comme étant l’amour de sa vie mais aussi, un film intelligent sur
la responsabilité de tout un peuple sur ce qui restera comme étant un des plus
grands crimes de l’histoire humaine, je veut bien évidement parler de la Shoah.
-
Toute la partie traitant du procès d’Hanna Schmitz et des autres gardiennes est passionnante : il faut dire
que, ici, quelque soit la responsabilité, non niée, de ces femmes, quid donc de
ces gens qui l’est traitent de nazis ? Qu’ont-ils fait pendant la guerre,
qu’ont-ils fait alors que des millions de juifs étaient déportés et massacrés ?
- L’excellente interprétation d’une Kate
Winslet dans un de ses plus beaux rôles mais aussi, du jeune David Kross –
autrement plus présent à l’écran que le sieur Ralph Fiennes, c’est un fait.
-
Si vous aimez les histoires d’amours impossibles, The Reader ne vous laissera pas indifférent.
Points
Négatifs :
-
La problématique traditionnelle des films américains qui se déroulent dans d’autres
pays où l’anglais n’est pas la langue maternelle mais où tout, quasiment tout,
est écrit en… anglais. Forcément, cela ne peut que nuire a la cohérence de l’ensemble.
-
Le vieillissement des protagonistes, au cours du film, est traité de manière un
peu légère selon moi, mais bon…
-
Ralph Fiennes est mis en avant dans ce film alors que, en toute objectivité, c’est
David Kross – qui interprète son personnage plus jeune – qui marque surtout les
esprits.
Ma
note : 7,5/10
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