mardi 21 mai 2019

LE CLIENT


LE CLIENT

Emad, professeur, et Rana forment un jeune couple qui prépare une représentation de la pièce de théâtre Mort d'un commis voyageur d'Arthur Miller. À la suite d'un tremblement de terre qui a endommagé leur appartement, ils doivent déménager et sur les conseils d'un ami ils emménagent dans un nouvel appartement. Celui-ci était occupé précédemment par une prostituée ; la venue d'un ancien client va changer leurs vies.


Le Client
Réalisation : Asghar Farhadi
Scénario : Asghar Farhadi
Musique : Sattar Oraki
Production : Farhadi Film Production, Memento Films Production, Arte France Cinéma
Genre : Drame
Titre en vo : Forushande
Pays d'origine : Iran, France
Langue d'origine : persan
Date de sortie : 09 novembre 2016
Durée : 125 mn

Casting :
Shahab Hosseini : Emad Etesami, professeur de lycée et acteur
Taraneh Allidousti : Rana, actrice et femme d'Emad
Babak Karimi : Babak, metteur en scène
Farid Sajadhosseini : le client
Mina Sadati : Sanam
Maral Bani Adam : Kati
Mehdi Koushki : Siavash
Emad Emami : Ali
Shirin Aghakashi : Esmat
Mojtaba Pirzadeh : Madjid, gendre de Farid
Sahra Asadollahi : Mojgan
Ehteram Boroumand : Mme Shahnazari
Sam Valipour : Sadra

Mon avis : Pour la petite histoire, cela faisait quelques années que je n’avais pas eu l’occasion de voir un film iranien, du coup, lorsque, hier soir, je me suis aperçu que Arte, décidément ma chaine préférée, diffusait Le Client, œuvre du sieur Asghar Farhadi, je n’ai guère hésité… Ainsi, après Le Passé, Une Séparation et La Fête du Feu, c’était au tour de Le Client, long métrage sorti en 2016 et récompensé au Festival de Cannes de la même année et aux Oscars 2017 et, ma foi, après visionnage de la chose, force est de constater que je n’ai nullement regretter mon choix. Bien évidement, nous sommes, ici, dans un film iranien plus ou moins typique et même si le sieur Farhadi est un réalisateur reconnu dans le monde entier, je pense ne pas me tromper en affirmant qu’il faut être un minimum habitué au cinéma moyen-oriental pour apprécier comme il se doit un tel long métrage. Ainsi, amateurs de cinéma hollywoodien a grand spectacle, passez donc votre chemin puisque, dans Le Client, le rythme est tout autre, plus axé sur les dialogues, les regards, les non-dits plutôt que sur une quelconque esbroufe destinée à en mettre plein les yeux. Cependant, n’allez pas croire que l’on s’ennui ferme devant ce film, ou, plutôt, disons qu’il y a deux sortes de publics : ceux qui apprécient ce cinéma, plus intimiste, et les autres qui, eux, effectivement, feront mieux de passer leur chemin. Pour les premiers, que dire au sujet de ce film d’Asghar Farhadi ? Eh bien, tout simplement que, en dehors de l’exotisme propre au pays d’origine de ce film, forcément, il y a ce couple, brisé par l’agression de la femme, une femme qui a besoin de soutient dans cet univers très macho et peu regardant vis-à-vis de la condition féminine et qui voit son mari ne pensant qu’a la vengeance, oubliant, au passage, de prendre soin d’elle et de ses blessures, sans nul doute plus importantes encore que ce qui nous est montrer et dit à l’écran. Excellent drame psychologique, Le Client confirme une fois de plus tout le bien que l’on peut penser d’Asghar Farhadi, un réalisateur qui, certes, ne nous surprend plus comme à ses débuts, mais qui est encore capable de nous pondre des œuvres fortes, intenses et qui nous amènent à réfléchir. Bref, un cinéma différent, certes, mais qui mérite le détour…


Points Positifs :
- Un excellent drame psychologique qu’est Le Client : il faut dire que ce couple, brisé par l’agression subit par la jeune femme, nous montre sans le moindre fart comment un homme et une femme peuvent réagir différemment devant un tel drame – et, accessoirement, si cela ne doit pas être facile en Iran, bien au contraire, je pense que cela est très loin d’être évidant en Occident.
- Une excellente interprétation des deux acteurs principaux. Sur ce point, il n’y a rien à redire. Au passage, cela nous permet de revoir Shahab Hosseini, déjà très bon dans Une Séparation.
- Beaucoup de non-dits dans ce film, mais cela apporte une touche de réalisme à l’ensemble.
- Le parallèle, en filigrane, qui nous est montré entre le Téhéran moderne et le New-York d’Arthur Miller.

Points Négatifs :
- La famille du vieux ne se doute vraiment de rien du tout à la fin ? Ils doivent bien comprendre qu’il y a un problème, non ? Certes, rien de grave mais bon…
- Il faut, bien entendu, être habitué a ce genre de films pour en apprécier toute leurs qualités et si vous ne jurez que par les blockbusters hollywoodiens, à grand spectacle, ce n’est même pas la peine de perdre votre temps à essayer de regarder un film iranien – c’est dommage mais c’est ainsi…

Ma note : 7,5/10

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