MOI, DANIEL BLAKE
MOI,
DANIEL BLAKE
Daniel
Blake, veuf, menuisier de 59 ans, est victime d'un accident cardiaque, ce qui
l'oblige à faire appel pour la première fois de sa vie à l'aide sociale. Ses
médecins lui interdisent de travailler. Mais il est déclaré apte par une
compagnie privée sous-traitant pour l'administration la chasse aux
tire-au-flanc. Les services sociaux le privent donc de l'allocation à laquelle
il croyait avoir droit. Il peut faire appel, mais la procédure sera longue. On
lui conseille, en attendant, de s'inscrire au chômage. Lors d'un de ses rendez-vous
ubuesques au centre d’emploi, Blake fait la connaissance de Katie Morgan, mère
célibataire contrainte de loger à 450 km de sa ville natale pour éviter d'être
placée en foyer de sans-abri, ce qui lui ferait perdre la garde de ses deux
enfants. La fonctionnaire chargée de son dossier refuse de la recevoir, au
motif qu'elle est arrivée en retard. Katie a beau expliquer qu'elle ne connaît
pas la ville, qu'elle n'est pas familiarisée avec le réseau de bus local, rien
n'y fait. Son allocation est supprimée pour une durée d'un mois. Blake et Katie
vont s'entraider.
Moi, Daniel Blake
Réalisation
: Ken Loach
Scénario
: Paul Laverty
Musique : George
Fenton
Production : Sixteen
Films, Why Not Productions, Wild Bunch
Genre : Drame
social
Titre
en vo : I, Daniel Blake
Pays
d’origine : Royaume-Uni, France
Parution
: 21
octobre 2016
Langue
d'origine : anglais
Durée
: 100
min
Casting :
Dave
Johns : Daniel Blake
Hayley
Squires : Katie Morgan
Sharon
Percy : Sheila, l'employée féroce
du Jobcenter
Briana
Shann : Daisy, fille de Katie
Dylan
McKiernan : Dylan, fils de
Katie
Natalie
Ann Jamieson : employée du Jobcenter
Stephen
Clegg : responsable du Jobcenter
Micky
McGregor : Ivan, le
vigile du supermarché
Neil
Stuart Morton : le directeur
du supermarché
Colin
Coombs : le facteur
Bryn
Jones : le policier
Mick
Laffey : le conseiller en avantages
sociaux
John
Sumner : le responsable des CV
Mon
avis : Jusqu’à présent, je n’avais eu l’occasion
qu’une seule fois de vous parler d’un long métrage de Ken Loach, réalisateur
britannique qu’il est inutile de présenter et ce film, c’était Le Vent
se Lève, œuvre qui nous replongeait dans les années 20, en pleine lute
pour l’indépendance de l’Irlande. Pour être tout à fait franc, malgré un
postulat de départ intéressant et la présence, en tant que rôle principal, de Cillian
Murphy – Peaky
Blinders – je n’avais guère été emballé par ce long métrage qui,
pourtant, remporta la Palme d’Or à Cannes en 2006. Il faut dire – et ceci
explique probablement cela – que le sieur Ken Loach est très bien vu en France
et que toute l’intelligentsia parisienne ne jure que par lui, ainsi, ce ne fut
guère une surprise qu’une autre de ses œuvres, Moi, Daniel Blake, ait été primée, quelques années plus tard – en 2016
pour être plus précis – à Cannes… Pourtant, ici, les choses étaient assez
évidentes à mes yeux : ainsi, si Le
Vent se Lève avait pour lui un sujet qui, sans m’enthousiasmer, était plutôt
intéressant, Moi, Daniel Blake,
représente un peu un certain genre de cinéma que je n’apprécie pas trop :
le misérabilisme. Certes, je ne nie pas que nous montrer la pauvreté des gens,
la difficulté de leur vie, cela a son intérêt et que, même, cela peut accoucher
de fort bons films, cependant, à un moment donné, pour moi, le cinéma, c’est avant
toute chose m’évader, rêver, sortir du traintrain quotidien et non m’ennuyer
ferme devant la vie de tous les jours de tout à chacun, surtout les plus
miséreux… Fatalement, dans Moi, Daniel
Blake, il n’y a que cela, ou presque, c’est-à-dire, les déboires d’un
homme, agé et malade, qui ne devrait plus travailler et qui se retrouve
contraint, par la faute d’un système complètement ubuesque – et, au demeurant,
ubuesque – obligé de chercher du travail alors qu’il ne peut pas travailler
sous peine de perdre ses quelques allocations… Bien entendu, une fois de plus,
je ne dis pas que tout cela n’est pas intéressant ou pertinent, disons plutôt que
je n’aime pas le genre, surtout lorsqu’il est aussi caricatural car bon,
comment dire, ce Moi, Daniel Blake n’est
pas fin pour un sou et entre des protagonistes tous plus stéréotypés les uns
que les autres et un misérabilisme pesant, une fois arriver à la fin du film,
on n’a plus qu’une seule envie, se tirer une balle ! Bref, si vous
appréciez le genre, ma foi, allez-y, peut-être trouverez vous votre compte avec
ce film, si ce n’est pas le cas, si, pour vous comme pour moi, le cinéma, c’est
aussi s’évader de son quotidien, rêver, être émerveiller et, surtout, être
moins militant que ne peut l’être ce Moi,
Daniel Blake, alors, passez votre chemin, il y aura mille fois plus enthousiasmant
ailleurs…
Points
Positifs :
-
Un postulat de départ terriblement banal et terre à terre mais qui n’en reste
pas moins intéressant tout de même. Après tout, il est difficile de ne pas
prendre fait et cause pour ce pauvre homme qui se voit, petit à petit, broyer
par la machine implacable et ubuesque des services sociaux britanniques…
-
Pour ce qui est du casting, il n’y a rien à redire, les acteurs sont plutôt bons
et font le job.
-
Si vous êtes un bobo parisien fidèle lecteur de Libération et des Inrockuptibles,
qui ne jure que par les discours de Mélenchon ou des écolos, tout en, bien
évidement, gagnant confortablement bien votre vie, alors, cette fresque sociale
de Ken Loach est faite pour vous !
Points
Négatifs :
-
Trop de misérabilisme tue le misérabilisme ! Il faut dire que, à un moment
donné, Moi, Daniel Blake n’est qu’une
succession de malheurs qui tombent, les uns après les autres, sur ce pauvre
homme : maladie, perte de son travail, services sociaux indifférents,
proches qui sont tout autant misérables que lui, bref, une lente descente aux
Enfers jusqu’à un final qui, forcément, ne peut qu’être dramatique…
-
Plus caricatural que cela, tu meurs ! Il faut dire que l’intégralité des
protagonistes de ce film ne sont que des caricatures ambulantes et qu’aucune
nuance n’est au rendez vous ici.
-
Une mise en scène peu enthousiasmante qui donne l’impression que l’on se
trouve, par moments, face à un téléfilm.
-
Si vous avez véritablement des ennuis pour boucler les fins de mois, si vous
êtes en quête d’un travail, si votre quotidien n’est pas très heureux, alors,
vous préférerez probablement vous évader devant votre écran plutôt que de voir
un film qui vous rappellera votre quotidien ?!
Ma
note : 6/10
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