jeudi 28 février 2019

SUPER 8


SUPER 8

Été 1979, dans une petite ville de l’Ohio nommée Lillian. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Un pick-up se précipite vers un train de marchandise et cause son déraillement. Arrivant sur les lieux de l'accident, ils découvrent d'étranges cubes blancs ainsi que leur professeur de biologie, le Dr Woodward, qui les enjoint de ne jamais révéler ce qu'ils ont vu. Peu après, des disparitions étonnantes d'objets électroniques et de personnes se produisent en ville. L'armée force la population à évacuer la localité, mais le jeune Joe y retourne avec ses amis pour retrouver Alice. Ayant mis la main sur des documents appartenant au Dr. Woodward, ils découvrent que celui-ci a travaillé sur un programme secret au cours duquel le gouvernement a capturé un extraterrestre qui s'est écrasé dans la région en 1958.


Super 8
Réalisation : J. J. Abrams
Scénario : J. J. Abrams
Musique : Michael Giacchino
Production : Paramount Pictures, Amblin Entertainment, Bad Robot Productions
Genre : Science-fiction
Titre en vo : Super 8
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 10 juin 2011
Durée : 112 mn

Casting :
Joel Courtney : Joseph « Joe » Lamb
Elle Fanning : Alice Dainard
Kyle Chandler : Jackson « Jack » Lamb
Riley Griffiths : Charles Kaznyk
Ryan Lee : Cary
Ron Eldard : Louis Dainard
Noah Emmerich : le colonel Nelec
Michael Hitchcock : Rosko, un shérif-adjoint
Gabriel Basso : Martin
Amanda Michalka : Jennifer « Jen » Kaznyk
Zach Mills : Preston
Glynn Turman : le Dr Woodward
Dan Castellaneta : Izzy, le concessionnaire automobile
David Gallagher : Donny
Beau Knapp : Breen
Anthony Shell : Policier
Jessica Tuck : Mme Kaznyk
Joel McKinnon Miller : M. Kaznyk
Andrew Miller et Jakob Miller : les jumeaux Kaznyk
Jade Griffiths : Benji Kaznyk
Britt Flatmo : Peg Kaznyk
Richard T. Jones : Overmyer
Amanda Foreman : Lydia Connors, présentatrice du journal de Channel 14
Brett Rice : le shérif Pruitt
Michael Giacchino : Crawford, un shérif-adjoint
Jack Axelrod : M. Blakely
Bruce Greenwood : Cooper

Mon avis : D’entrée de jeu, lorsque Super 8 paru au cinéma, en 2011, il fut présenté comme étant avant tout un hommage a Steven Spielberg et a son œuvre, ainsi, entre cette affiche, qui forcement, en rappelais d’autres, cette bande annonce, qui elle aussi put me rappeler d’autres films, bref, tout un tas d’éléments qui ne signifiaient nullement que Super 8 allait être un bon film, mais qui au moins, donnait envie d’en savoir plus a son sujet. De plus, il y avait aussi le cas du réalisateur de la chose… car dans le petit monde des spécialistes des séries, particulièrement à l’époque, le nom de J. J. Abrams était assez renommé, en particulier pour sa série phare, LOST. Bref, tout un tas d’éléments qui jouaient en faveur de ce Super 8. Et, justement, pour en revenir au sieur Spielberg de nos jours, quoi que l’on puisse éprouver vis-à-vis de pas mal de ses vieilles productions, force et de constater que celles-ci auront, a un moment ou un autre, marquer la vie de millions de personnes depuis une bonne quarantaine d’années. Et justement, c’est la où je veux en venir : Super 8 est, a mon avis, un film qui marchera et fera mouche en particulier aux fameux quadras – nostalgie quant tu nous tiens. Ainsi, en voyant celui-ci, je n’ai pas put m’empêcher de me croire retourner en enfance, notant les références a E.T par ci, aux Goonies par la, voir même a Rencontres du Troisième Type, bref, a tout un cinéma qui peut paraître désuet aux jeunes générations blasées de tout mais qui nous avaient fortement marquer a nous, les plus vieux. Et du coup, entre petits clins d’œil bienvenus, fortes ressemblances avec les œuvres précitées, voir même, coup de génie du sieur Abrams selon moi, une certaine façon de filmer particulière, avec quelques défauts sentant bon les années 70/80, la première partie de Super 8 fut a mes yeux, oh, pas forcement un moment d’extase a nul autre pareil, mais au moins, un très bon moment. Imaginez donc un peu que j’ai même réussi à avaler la sacrée couleuvre qu’est le fait que les héros soient des enfants… perso, je déteste profondément, mais dans le cas présent, ça passe, plutôt bien même. Bref, mais vous l’avez compris, j’ai parfaitement accroché, à la fois au concept, au synopsis, mais aussi et surtout, au fait que tout cela soit avant tout un hommage, et un bon d’ailleurs. Et c’est la que je me pose quelques questions au sujet de Super 8. Comment une personne, bien plus jeune que moi, par exemple, un ado, qui n’aura jamais vu ces fameux vieux films de Spielberg, ces monuments que furent pour toute une génération, par exemple, E.T ou les Goonies, bref, comment cet ado réagira devant Super 8 privé de tout le coté « historique » qui lui est lié. Aimera t-il, détestera t-il ? Sincèrement, je ne saurais quoi répondre, mais personnellement, dans mon cas, c’est le coté « film fait a la façon de Spielberg de la grande époque » qui m’a fait aimer ce Super 8, enfin, surtout cela d’ailleurs car force est de constater qu’il faut également savoir relativiser la chose et qu’en aucun cas, ce film est un chef d’œuvre. Tout d’abord, si j’ai put apprécier le film dans le film, ce fameux court métrage amateur fait par les gamins tout au long de Super 8 – et qui justifie justement le titre de cette œuvre, et oui, c’était bien avant le numérique… que de souvenirs – avec cette histoire de zombis tellement naïve et attachante a la fois et qui m’a fait penser que tout de même, on s’éclatait peut être plus sans les jeux vidéos et internet, si j’ai trouver les jeunes acteurs assez bons dans l’ensemble et plus particulièrement Elle Fanning, tout bonnement exceptionnelle dans une scène d’une intensité incroyable (et pourtant, il ne s’agissait que du fameux tournage amateur), il y a tout de même pas mal de trucs qui ne sont pas passés… Déjà, le final, d’une niaiserie incroyable : franchement, était-on obliger de se taper une telle fin, absolument pas crédible pour un sou avec ce rapport enfant/Alien, cet échange de regard, cette compréhension mutuelle, bref, cette soupe indigeste qui m’a rappeler pourquoi, même jeune, je n’aimais pas E.T. Et puis tous ces bons sentiments, ces pères qui se détestent mais qui se réconcilient en partant sauver leurs enfants, tous ces morts au kilomètre carré, sauf, justement, les enfants et puis ce que j’appellerais « la scène la plus conne de tous les temps » et où je suis obliger de spoiler a mort : retenu prisonnier par l’armée, le Dr. Woodward (qui déjà a la base, aurait dut y passer lors de la collision du train mais bref) refuse de parler et de livrer ses secrets, du coup, comme nos amis les militaires n’apprennent pas ce qu’ils veulent savoir, au lieu de continuer a l’interroger, de le torturer pour qu’il parle voir même, qui sait, de lui donner un quelconque sérum de vérité, bah ils le tuent, tout simplement. Comme ca, s’ils ne savaient rien, bah ils en sauront encore moins. Et la, je suis désolé mais quand je vois une telle scène, tellement débile, je ne peux pas accepter une telle aberration… Mais peut être que tous ces bons sentiments, ces fins a l’eau de rose, ces héros invincibles, bah c’était aussi ca les films de Spielberg et que, forcement, Super 8 ne pouvait que se conclure que de la sorte. Bien évidement, avec du recul et un sacré paquet d’années pris, je n’accepte plus cela, mais plus jeune, bien plus jeune, comment j’aurais réagis ? Bonne question, maintenant, de la a y répondre… Quoi qu’il en soit, entre moult qualités et quelques défauts également, j’ai tout de même apprécié Super 8. Oh bien sur, comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas du tout un chef d’œuvre mais bon, cela reste quand même un film agréable, un fort bel hommage à une certaine forme de cinéma de ma jeunesse, et au moins sur ce point, il est parfaitement réussie, sans nul doute. Je ne sais pas ce que les plus jeunes peuvent éventuellement penser de ce Super 8, mais personnellement, j’aurais tout de même passé un agréable moment, peut être comme si, soudainement, j’étais un peu retombé en enfance… et c’était probablement là le but de ce film ?


Points Positifs :
- Un formidable hommage au cinéma de Steven Spielberg et à toute une époque, les années 80, riches en œuvres comme E.T. ou Les Goonies. Il faut dire que le sieur J. J. Abrams maitrise à merveille son sujet et que, regarder Super 8, c’est se replonger dans une époque désormais révolue mais qui rappellera bien des souvenirs a ceux et celles de ma génération.
- Un film familial dans le bon sens du terme. Il faut dire que Super 8 plaira aux plus agés, bien entendu, mais aussi a un public plus jeune qui pourra adhérer a ce genre de cinéma – j’ai fait l’expérience avec un de mes enfants, jeune adolescent, et, ma foi, cela fut concluant.
- La première partie du film est franchement bonne et est quasiment sans défauts, si l’on est fan du genre, bien entendu.

- Le film dans le film, plutôt sympathique.
- Dans l’ensemble, le casting est plutôt pas mal, avec une petite mention pour la jeune – à l’époque – Elle Fanning, qui crève particulièrement l’écran.

Points Négatifs :
- La dernière partie du film est d’une telle mièvrerie que cela en devient navrant. Cela est fort dommage car cela gâche l’impression générale que l’on peut ressentir vis-à-vis de ce film. Et je ne parle pas des nombreuses incohérences qui parsèment l’histoire…
- Dans le genre grand n’importe quoi : l’armée veut faire parler un prisonnier – le savant – celui-ci refuse, plutôt que de l’obliger, non, ils décident de le tuer ! Pourquoi ? Franchement, presque dix ans après, je n’ai toujours pas compris !
- Il faut reconnaitre que Super 8 plaira davantage à ceux de ma génération, bref, si vous êtes un quadra, si vous êtes un vieux fan du cinéma de Spielberg, il n’y a pas de problème, par contre, si vous êtes plus jeune, vous risquez de trouver cela un peu trop mièvre pour être honnête.

Ma note : 7,5/10

mercredi 27 février 2019

LE PHOTOGRAPHE DE MAUTHAUSEN


LE PHOTOGRAPHE DE MAUTHAUSEN

En 1943, en fonction de leur passé républicain et de leur engagement contre le franquisme en Espagne, allié du Troisième Reich, ils sont alors considérés comme des prisonniers politiques. Le jeune Francisco Boix, photographe de métier, est affecté au service d'identification du camp de concentration de Mauthausen sous le commandement de Franz Ziereis, et bras droit de Paul Ricken, le gardien de Mauthausen. Témoin de l’horreur, il tente au jour le jour de cacher des négatifs qui prouvent crimes et abus commis à la campagne à la fin de la guerre.


Le Photographe de Mauthausen
Réalisation : Mar Targarona
Scénario : Roger Danès et Alfred Pérez Fargas
Musique : Diego Navarro
Production : Rodar y Rodar, Filmax, Netflix
Genre : Drame historique
Titre en vo : El fotógrafo de Mauthausen
Pays d'origine : Espagne
Langue d'origine : espagnol, allemand
Date de sortie : 26 octobre 2018
Durée : 110 mn

Casting :
Mario Casas : Francisco Boix, le photographe
Richard van Weyden : l'adjudant-chef SS Paul Ricken, responsable service photographique
Alain Hernández : Valbuena
Adrià Salazar : Anselmo
Eduard Buch : Fonseca
Stefan Weinert : Franz Ziereis, le commandant, SS-Standartenführer
Nikola Stojanovic : Hans Bonarewitz, l’évadé caché dans une caisse en bois
Rubén Yuste : Rosales
Frank Feys : Popeye
Marc Rodríguez : l’infirmier
Albert Mora : le musicien
Joan Negrié : Lejías
Luka Peros : la SS-Hauptsturmführer Karl Schulz
Rainer Reiners : Poschacher
Toni Gomila : Francisco
Macarena Gómez : Dolores
Emilio Gavira : Alexander « A. K. » Katan, le prisonnier
Soma Zámbori : Chmielewski
Erik Gyarmati : Siegfried
Marta Holler : Anna Pointner

Mon avis : Les films sur la Seconde Guerre Mondiale sont, comme chacun sait, légions – d’ailleurs, on pourrait en dire autant de tout un tas d’autres œuvres, des romans a la bande dessinée – de même, ceux traitants de la Shoah ou de la vie dans les camps de concentrations sont, eux aussi, assez nombreux, pourtant, même si l’on pourrait croire le sujet user jusqu’à la corde, force est de constater que ces thématiques accouchent, bien souvent, d’excellents longs métrages. Bien évidement, un petit soupçon d’originalité apporte un plus indéniable et permet à une œuvre de se démarquer de la masse, ce qui, vous l’avez compris, est le cas de ce Photographe de Mauthausen. En effet, ici, si nous sommes dans la catégorie camps de concentrations, pour une fois, ce ne sont pas les juifs qui sont au cœur de l’intrigue mais des prisonniers espagnols, ce qui est pour le moins original et, surtout, en surprendra plus d’un : après tout, d’où pouvaient-ils bien venir puisque l’Espagne était un pays neutre lors de la guerre et que, surtout, Franco était un admirateur d’Hitler !? En fait, il faut remonter un peu plus loin dans le temps, se souvenir que l’aviation germanique aida les franquistes pendant la Guerre d’Espagne et on comprendra qui sont ces fameux prisonniers espagnols : des républicains, battus, livrés aux allemands pour que ces derniers en fassent ce qu’ils veulent. Bref, d’entrée de jeu, Le Photographe de Mauthausen plaira, indéniablement, aux amateurs d’Histoire qui, pour la plupart, trouveront dans ce long métrage matière à en apprendre davantage sur une part plutôt méconnue des prisonniers des camps. Un bon point, donc, a quoi il faut ajouter que, le film en lui-même est assez bon et plaisant à suivre ; certes, l’horreur des camps est belle et bien présente, que ce soit celle de quelques officiers de la race des seigneurs ou celle d’un vulgaire kapo, la mort plane ainsi tout au long du film, cependant, malgré l’absurdité de cette vie à Mauthausen, ou plutôt de cette survie en Enfer, le spectateur n’en sera pas moins conquis par un scénario suffisamment prenant pour que l’ennuie ne survienne jamais. Alors bien sur, ce film n’est pas parfait et souffre tout de même de quelques petits défauts, cependant, dans l’ensemble, il n’en reste pas moins assez réussi dans son genre et, surtout, de par l’originalité de sa thématique, il mérite tout de même le coup d’œil, n’en serais-ce que pour découvrir un pan de l’Histoire franchement méconnue pour ne pas dire occultée de nos jours…


Points Positifs :
- L’amateur d’Histoire sera ravi d’en apprendre davantage sur ces fameux prisonniers espagnols, communistes bien sur, livrés par leur pays aux allemands et qui, donc, vécurent et moururent en masse dans quelques camps de concentrations pendant la Seconde Guerre Mondiale.
- Je ne sais pas ce qu’est la part romancée de l’ensemble – après tout, cela reste une œuvre de fiction – cependant, tout cela est tirée d’une histoire vrai et Francisco Boix a bel et bien exister, travaillant même pour L’Humanité après la guerre avant de mourir prématurément. Quand a ses photos, elles furent utilisées lors du Procès de Nuremberg.
- Le film en lui-même est bon et malgré l’horreur de certaines scènes, la mort, toujours présente, on est rapidement captiver par le scénario.
- Des acteurs assez bons dans l’ensemble même s’il n’y a pas de grands noms au casting.

Points Négatifs :
- Pas mal de raccourcis au cours de l’histoire : ainsi, sans grande transitions et sans que l’on ait eut l’impression qu’il se soit écouler énormément de temps, on passe de la défaite allemande a Stalingrad – 2 février 1943 – a l’arrivée des troupes américaines a Mauthausen – 5 mai 1945. Dommage, cela nuit un peu à l’ensemble.
- Le camp de Mauthausen m’a semblé un peu trop propre…
- Il manque un petit je ne sais quoi qui aurait fait de ce film un incontournable, mais bon, je chipote un peu… n’est pas La Liste de Schindler qui veut…

Ma note : 7,5/10

mardi 26 février 2019

WASTBURG


WASTBURG

Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l'œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu'un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter.


Wastburg
Auteur : Cédric Ferrand
Type d'ouvrage : Fantasy
Première Parution : 7 mai 2010
Edition Poche : 26 avril 2013
Pays d’origine : France
Langue d'origine : Français
Editeur : Folio SF (Gallimard)
Nombre de pages : 416

Mon avis : Si j’ai entendu parler de Wastburg, ce fut par le biais de la lecture d’une œuvre d’un autre auteur français au profil plus ou moins similaire à celui de Cédric Ferrand, Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski – sans oublier l’exceptionnel Gagner la Guerre et Le Sentiment du Fer. Et vu le grand bien que j’en avais entendu parler, ainsi que la ressemblance, dans le fond et la forme, avec les récits du Vieux Royaume de Janua Vera, depuis lors, je m’étais dit que tôt ou tard, il fallait que je m’attaque a ce Wastburg, ce qui fut fait il y a quelques jours à peine… et d’ailleurs, il m’aura fallu que quelques jours pour en venir à bout, ce qui est toujours annonciateur, quand cela arrive, que l’œuvre m’a plu. Et là, comment dire, c’est bel et bien le cas car dans le genre captivant, Wastburg est pas mal : ainsi, et dès les premières pages, quel plaisir de se plonger dans la vie de cette cité franche, coincée entre deux royaumes rivaux et où transpire tout le talent du sieur Ferrand, qui réussit l’exploit de nous donner l’impression que celle-ci est réelle tant le sentiment d’immersion, au sein de la vie quotidienne de ses habitants est intense. Alors bien sûr, Wastburg, véritable héroïne de l’histoire, est une citée tout aussi peu recommandable que la Ciudalia de Gagner la Guerre, et, forcément, au fil des pages, nous nageons en pleines magouilles, meurtres, vols et complots… apparemment, sans liens entre eux, sauf que, en fait, si chaque chapitre met en avant un ou plusieurs protagonistes différents, qui finissent d’ailleurs souvent mal, ce qui peut perturber certain lecteurs, il y a bel et bien un lien entre tout cela, une intrigue en filigrane que l’on se plait à suivre et qui se révèle au fil des chapitres. Du coup, et malgré un final un peu étonnant mais acceptable, force est de constater que pour un premier coup d’essai, Cédric Ferrand s’en sort bigrement bien et nous offre un fort bon roman et un univers franchement réussi qui mériterait sincèrement une suite.


Points Positifs :
- Une ambiance générale réussie et l’impression tenace que Wastburg est une ville réelle, mais en plus, il y a l’univers dans un sens plus large du terme ainsi que le passé de celui et l’explication pour l’absence de la magie et des créatures fabuleuses.
- L’intrigue principale, qui ne se dévoile que petit à petit, au fil des chapitres, et qui, entre complots et l’identité du Burgmaester, est plutôt réussie.
- Le fait que chaque chapitre mette en avant des protagonistes différents : cela nous donne divers points de vus de l’histoire, même si pour la plus part, ce sont des membres de la Garde et, de plus, au fil des pages, on prend plaisir à en revoir certains.
- Quelques-uns de ces protagonistes, justement, sont plutôt charismatiques : je pense bien évidement au Burgmaester, figure majeure et mystérieuse du roman, mais aussi à Polkan, le recruteur, le Bourreau et quelques autres…
- Un style d’écriture familier mais qui apporte un petit plus à l’ambiance locale de la cité.
- Un certain humour non négligeable et souvent bienvenu.

Points Négatifs :
- Aussi sympathique soit ce Wastburg, cela reste tout de même largement inférieur à une œuvre comme Gagner la Guerre, incontestablement le maître étalon du genre. Certes, le roman de Cédric Ferrand est sympathique mais il lui manque le souffle épique des romans de Jean-Philippe Jaworski.
- Il y a du bon et du moins bon tout au long de l’ouvrage.
- La fin, peut-être un peu trop rapidement expédiée et qui aurait méritée d’être un peu plus développée selon moi.
- L’utilisation de quelques expressions un peu trop modernes et qui dénotent un peu dans le langage de protagonistes censés vivre à une époque moyenâgeuse.

Ma note : 7/10

ALBATOR 84 – L'ATLANTIS DE MA JEUNESSE


ALBATOR 84 – L'ATLANTIS DE MA JEUNESSE

Début du XXème siècle, un homme survole la Nouvelle-Guinée vers Rabbaï à bord de son avion, l'Arcadia. Il tente de passer la montagne Stanley, mais les turbulences sont trop fortes et il s'écrase. Fin du XXXème siècle, la Terre est asservie par les humanoïdes. La misère règne et les Terriens n'ont ni la volonté ni les moyens de se révolter. Seule une radio clandestine, La Voix de la Liberté, entretient un mince espoir. Un jeune capitaine, Albator, revient de mission et pose de manière catastrophique son appareil, L'Ombre de la Mort, pour le rendre inutilisable. À son débarquement, il est accueilli par Zoll, un tocargien, qui lui demande d'aller faire son rapport deux heures plus tard. Avant d'y aller, il part dans les bas-fonds de la cité pour aller retrouver sa compagne, Maya, aussi appelée « La Rose » et voix de la radio clandestine. Ensuite il se rend au commandement suprême des humanoïdes sur la Terre, où il est réprimandé et mis à pied. Il reçoit ses tickets de rationnement des mains de Mima puis se rend dans un tripot où il rencontre Alfred, un ingénieur appartenant aussi aux forces terriennes, qui rêve de se révolter, et Emeraldia qui commande le Queen Emeraldas. C'est le début d'une amitié éternelle entre les deux hommes et d'une grande histoire d'amour entre Alfred et Emeraldia. Suite à une bagarre, les deux hommes sont arrêtés par Zoll, qui les soumet à un appareil qui révèle le lien qui les unit. Environ 3000 ans plus tôt, leurs aïeuls se sont rencontrés lors de la Seconde Guerre mondiale et se sont entraidés. L'Albator de cette époque donne à Alfred l'appareil de visée reçu de son père qui s'est écrasé en Nouvelle-Guinée quelques années plus tôt.


Albator 84 – L'Atlantis de ma jeunesse
Réalisation : Tomoharu Katsumata
Scénario : Hirokazu Onaka, d'après les personnages de Leiji Matsumoto
Musique : Toshiyuki Kimori, Remo Giazotto (Adagio d'Albinoni)
Production : Toeï Animation
Genre : Science-fiction, Space Opéra
Titre en vo : Waga seishun no Arcadia
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 1982
Durée : 120 mn

Casting :
Makio Inoue : Harlock
Kei Tomiyama : Tochirô Ôyama
Reiko Tajima : Emeralda
Reiko Mutô : Maya
Takeshi Aono : Murigson
Shûichi Ikeda : Zoll
Tarô Ishida : Zêda
Hiromi Tsuru : Mira
Yuriko Yamamoto : Mîmé

Mon avis : Il y eut un temps, désormais très lointain, que les plus jeunes d’entre vous ne peuvent connaitre ; en cette époque, devenue depuis culte, de formidables dessins animés étaient diffusés sur nos écrans, qui étaient alors au nombre de trois : TF1Antenne 2 et FR3 – rien que les noms, si ce n’est le premier, toujours d’actualité, pourraient paraitre étranges aux oreilles de bon nombre d’entre vous. Cette époque, donc, n’a rien à voir avec celle du Club Dorothée – pourtant exceptionnelle en soit également – car elle est encore plus ancienne ; oui, une époque bénie allant, grosso modo, de la fin des années 70 au début des années 80 et où, les plus âgés, ceux de ma génération donc, furent indéniablement marqués par des titres comme GoldorakCapitaine FlamLes Mystérieuses Cités d’Or mais aussi, ce qui nous préoccupe aujourd’hui, l’inoubliable Albator ! Quatre dessins animés légendaires – parmi tant d’autres – symbole même d’une époque aujourd’hui révolue et qui, chacun dans son style, firent, finalement, ce que je suis aujourd’hui. Bien évidemment, par la suite, d’autres vinrent, tout aussi bons, mais encore aujourd’hui, après presque quatre décennies, si je ne devais en citer qu’une poignée d’incontournables, cela serait forcément ceux-là. Et parmi ceux-ci, comment ne pas démarquer Albator ? Ah, le légendaire Capitaine Corsaire, le pirate de l’espace, l’un des héros les plus classieux qu’il m’a été donné de voir, avec sa longue cape, sa cicatrice, son bandeau sur l’œil droit et ses cheveux au vent ; et puis, son vaisseau, l’Atlantis, ou plutôt ses vaisseaux, puisque, entre la série des années 70 et celle qui suivit quelques années plus tard – Albator 84 en France – ce n’étaient pas les mêmes, comme les ennemis du pirate au grand cœur : d’abord les Sylvidres, des extraterrestres mi-humaines mi-plantes, puis les terribles humanoïdes, quoi que, chronologiquement, c’est le contraire. Et donc, Albator avec ses combats spatiaux, ses compagnons (Alfred, Miimé, Emeralda et les autres), ses ennemis implacables, son coté baroudeur seul contre tous et ses grands sentiments, marqua a tout jamais l’enfant que j’étais, avec donc, deux séries mais aussi, un film. L’Atlantis de ma jeunesse, car tel est son titre. Pour la petite histoire, la toute première fois que je l’ai vu, je ne savais même pas qu’il s’agissait d’un film : en effet, lors de la diffusion d’Albator 84, nos amis d’Antenne 2 crurent bon de diffuser celui-ci a la suite des épisodes de la série, ce qui, alors que je devais avoir dans les dix ans environ, me troubla pas mal : hein, quoi, mais il n’était pas mort Alfred ? Mais, ce n’est pas ses origines à notre bon vieux capitaine ? Tient, c’est donc comme ça qu’il a perdu son œil Albator ! Et qu’il a eu son vaisseau… bref, tout un tas de révélations un peu passé de côté puisque, malheureusement, je n’avais pas pu tout regarder à l’époque, à mon grand regret. Mais malgré tout, pendant toutes ces années, j’avais gardé en mémoire quelques scènes, parmi les plus marquantes, comme celle de la blessure à l’œil d’Albator, forcément, mais aussi les passages avec ses ancêtres, qui, à ma grande surprise d’alors, se révélaient être… allemands, l’un d’eux ayant même été pilote pendant la seconde guerre mondiale – détail qui avait alors choquer le très jeune enfant que j’étais qui avait alors une vision du monde qui se limitait a gentils d’un côté, méchants de l’autre, le gris et les toutes les nuances étant, comment dire, inexistantes. Mais bon, comme je vous l’ai dit, les années sont passées, je n’avais que quelques souvenirs de ce fameux film dont, pendant longtemps, je ne me doutais même pas que c’en était un. Et puis, hier soir – nostalgie, quand tu nous tiens – j’eu la terrible envie de me revoir ce fameux film, cet Atlantis de ma jeunesse que je n’avais vu, donc, qu’une seule et unique fois – et encore, pas entièrement – il y a plus de trente ans. Et, sincèrement, quel bonheur de retrouver Albator, quel plaisir de revoir un personnage, un univers (œuvre du légendaire Leiji Matsumoto), une ambiance qui, malgré le poids des années, n’a finalement pas pris une ride. Car indéniablement, ce qui ressort immédiatement de ce film, c’est sa grande qualité ; certes, il faut se remettre dans le contexte – nous sommes au début des années 80 et graphiquement, d’énormes progrès seront effectués par la suite – mais pour l’époque, force est de constater que c’est tout bonnement superbe : bien évidement, le style de la série y est pour beaucoup, mais comment ne pas louer le travail effectué par les équipes de la Toeï Animation, alors au sommet de leur art. Et puis, il y a le scénario, captivant au possible pour les fans de la série qui ne peuvent que se réjouir de découvrir – ou plutôt redécouvrir – les origines du plus célèbre des corsaires de l’espace, et ce, même si parfois – est-ce un effet de la traduction ou pas ? – certaines explications n’étaient pas très claires et que certains raccourcis scénaristiques étaient, comment dire, un peu trop faciles. Mais ces petits défauts, finalement mineurs, n’enlèvent rien au charme de ce qu’il faut bien être un excellent film tiré d’une non moins excellente (et légendaire) série, et franchement, je dois avouer que j’en ai pris plein les yeux au cours des deux heures, environ, que dura cet Atlantis de ma jeunesse. Bien évidemment, pour apprécier au mieux ce film – mais cela est valable pour la, ou plutôt, les séries – il vaut mieux avoir un certain âge, avoir connu cette fameuse époque bénie dont je vous ai parlé au début de cette critique, bref, être un indécrottable nostalgique dans mon genre – et je peux vous assurez qu’il y en existe des tas. Comment, nous sommes que des vieux cons qui ne vivons que dans le passé ? Hum, vous avez probablement raison les jeunes, mais sincèrement, quand je revois, après tant d’année, cet Atlantis de ma jeunesse, quand je revois avec plaisir un personnage aussi charismatique qu’Albator, un personnage depuis longtemps entré dans la légende et ben, cela ne me dérange absolument pas de passer pour un vieux con. Bien au contraire !


Points Positifs :
- Le film le plus aboutit de la grande saga qu’est Captain HarlockAlbator de par chez nous – un classique indémodable qui, au demeurant, est indispensable pour connaitre les origines du corsaire de l’espace et de ses compagnons. Bien évidement, cet Atlantis de ma jeunesse est fortement lié à la série Albator 84, comme on la connait chez nous, sans nul doute la meilleure.
- Captivant de bout en bout, des personnages hauts en couleurs et charismatiques au possible, une intrigue réussie et qui alterne entre le Space Opéra pur et dur et un certain sentimentalisme fort bien trouvé.
- Harlock – Albator – Toshirō – Alfred – Emeralda, Mîmé… des personnages cultes pour les fans !
- Même si ce film commence à accuser son âge, ce qui est normal, il n’en reste pas moins de fort bonne qualité et il faut louer le travail des Studios Toei, tout simplement impeccable.
- La bande originale, particulièrement pour l’inclusion d’extraits du Adagio d'Albinoni.

Points Négatifs :
- Malheureusement, la traduction française n’est absolument pas a la hauteur, mais il y a pire, si vous souhaitez regarder celui-ci en japonais, vous aurez la désagréable surprise de découvrir qu’il manque une bonne partie des sous titres, ce qui est plutôt gênant pour suivre l’intrigue…
- Bien évidement, cet Atlantis de ma jeunesse est avant toute chose destinée aux plus âgés d’entre nous, ceux qui ont connu les heures de gloires d’Albator à la télévision française, au début des années 80.
- Bien évidement, même si l’animation reste de qualité, elle accuse tout de même un peu son âge.

Ma note : 7,5/10