dimanche 31 mars 2019

BLACK HAMMER – DOCTOR STAR ET LE ROYAUME DES LENDEMAINS PERDUS


BLACK HAMMER – DOCTOR STAR ET LE ROYAUME DES LENDEMAINS PERDUS

Jim Robinson passe son temps à observer le ciel et faire des calculs. Comme beaucoup de scientifiques, mais sa vie change quand il reçoit, en 1941, la visite de deux agents du département de la défense. Ils sont venus lui dire que ses recherches sur les pararadiations avaient attiré leur attention. Robinson est surpris car ses études n'ont pas encore été publiées. Stern et Macavoy lui expliquent être particulièrement intéressés par sa théorie d'une para-zone et des énergies qu'elle recèle. Mais quel est le rapport entre le département de la défense et les études de ce brave astronome ? C'est simple, le gouvernement américain va financer, Robinson va trouver la para-zone et en tirer une arme. Le pays est en guerre et cela ne peut durer indéfiniment. Et il faut faire vite : Hitler est en tain de se doter d'une équipe de super-héros ! Robinson est enthousiaste même si sa femme a immédiatement compris que ses recherches allaient l'éloigner d'elle et de leur fils Charlie, âgé à peine de quelques semaines. En quelques mois à peine, il réalise l'impensable et réussit à capturer l'énergie des étoiles ! Doctor Star est né et Jim devient une arme. C'était son âge d'or. Oui, la guerre était terrible mais il n'avait rien ressenti d'aussi fort. Après toutes ces années passées penché au dessus d'un livre ou à écrire des formules, il prenait soudain son envol... loin des siens...


Black Hammer – Doctor Star et le Royaume des Lendemains Perdus
Scénario : Jeff Lemire
Dessins : Max Fiumara
Encrage : Max Fiumara
Couleurs : Dave Stewart
Couverture : Max Fiumara
Genre : Super-Héros
Editeur : Dark Horse
Titre en vo : Black Hammer – Doctor Star & The Kingdom of Lost Tomorrows
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 27 novembre 2018
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 15 février 2019
Nombre de pages : 128

Liste des épisodes
Black Hammer – Doctor Star & The Kingdom of Lost Tomorrows 1-4

Mon avis : En novembre 2017 paraissait en librairie, chez nous, le premier volume d’un certain Black Hammer, œuvre du sieur Jeff Lemire et qui, en plus d’être une ode formidable a l’univers et a l’histoire des super-héros, brillait par son synopsis oh combien accrocheur ainsi que par ses protagonistes charismatiques qui, bien évidement, rappelleront certains super-héros de chez DC et Marvel. Un an plus tard, avec, entretemps, un second volet parut, sortait dans l’Hexagone un certain Sherlock Frankenstein & la Ligue du Mal, mini-série plutôt réussie et qui s’intéressait plus particulièrement au destin de Lucie Weber, un des protagonistes principaux de la série. Du coup, étant plutôt fan de Black Hammer, ce fut avec un certain enthousiasme – mais sans attendre non plus monts et merveilles – que j’attendais Doctor Star et le Royaume des Lendemains Perdus, autre mini-série qui permettait aux amateurs de l’œuvre de Jeff Lemire d’approfondir leur connaissance de l’univers de la saga, en patientant, bien entendu, que ne sorte la suite de cette dernière. Bon, ici, sans grande surprise, nous avons affaire à une mini-série avant toute chose destinée aux fans de Black Hammer, cependant, comme cela avait été le cas pour Sherlock Frankenstein, la qualité est belle est bien au rendez vous et, plus que cela, ce Doctor Star pourra même plaire a celles et ceux qui n’ont jamais lu la série principale et qui souhaiteraient uniquement lire une bonne histoire, au demeurant, plus profonde qu’on pourrait le penser de primer abord. Car oui, plus qu’un simple récit de super-héros, Doctor Star et le Royaume des Lendemains Perdus est aussi une mini-série qui s’intéresse à la relation entre un père et son fils, ou, plutôt, entre l’absence de relation, le premier, le Doctor Star, ayant été tout bonnement trop absent tout au long de la vie de sa progéniture. Du coup, tout l’intérêt de cette mini-série repose sur les sentiments de cet ancien super-héros vis-à-vis de son fils, qu’il n’a pas connu et qui est mourant ; certes, ce n’est pas ce qui a de plus original, il faut le reconnaitre, cependant, la chose est plutôt bien écrite par un Lemire inspiré, au point même que, par moments, certains dialogues et certaines scènes sont particulièrement touchantes… Alors bien sur, il ne faut pas se leurrer, Doctor Star n’est pas un incontournable, mais bon, pour son contenu, pour la relation assez bien écrite entre ce père super-héros et son fils, sans oublier tous les hommages a quelques figures de l’univers DC, je pense que le jeu en vaut la chandelle, surtout si, bien entendu, vous êtes fans de Black Hammer


Points Positifs :
- Encore une mini-série en lien avec Black Hammer et, ma foi, encore une réussite. Du coup, cela permet aux fans de la série principale de découvrir un peu plus cet univers, pour le moment, sans fautes.
- Un scénario qui s’intéresse davantage a la relation problématique entre un père et son fils, le premier étant un super-héros qui, par son travail et sa volonté d’explorer l’espace, a toujours été absent. Lemire, au passage, réussit à rendre tout cela plutôt touchant, surtout pour ceux et celles qui pourraient se reconnaitre dans cette histoire.
- Un bel hommage au Starman de DC.
- Pour ce qui est des dessins, Max Fiumara livre une prestation plutôt correcte.
- Une belle couverture.

Points Négatifs :
- Même si l’histoire de ce Doctor Star est plutôt sympathique et réussi, ce n’est pas non plus la plus original qui soit et il faut reconnaitre que la problématique du père absent a déjà été traitée maintes fois auparavant.
- Une mini-série avant tout destinée aux fans de Black Hammer, bien entendu.
- Trop d’hommages ne tuent-ils pas les hommages ?

Ma note : 7,5/10

samedi 30 mars 2019

DELHI CRIME – SAISON 1


DELHI CRIME – SAISON 1

En décembre 2012, l'Inde est secoué par une vague d'indignation populaire suite au viol collectif sur une étudiante dans un bus de New Delhi. Les enquêteurs, menés par la commissaire adjointe Vartika Chaturvedi, sont déterminés à traduire les auteurs en justice. Mais, entre manque de moyens et la pression des politiques et des médias, une véritable course contre la montre s’engage pour retrouver les coupables…


Delhi Crime – Saison 1
Réalisation : Richie Mehta
Scénario : Richie Mehta
Musique : Andrew Lockington
Production : Ivanhoe Pictures, Golden Karavan
Genre : Thriller
Titre en vo : Delhi Crime – Sesong 1
Pays d’origine : Inde
Chaîne d’origine : Netflix
Diffusion d’origine : 22 mars 2019
Langue d'origine : hindi, anglais
Nombre d’épisodes : 7 x 50 minutes

Casting :
Shefali Shah : Vartika Chaturvedi
Rasika Dugal : Neeti Singh
Adil Hussain : Kumar Vijay
Rajesh Tailang : Bhupendra Singh
Denzil Smith : Vishal Chaturvedi
Yashaswini Dayama : Chandni
Avijit Dutt : Gururaj Dixit
Gopal Dutt : Sudhir Kumar
Sanjay Bishnoi : Akash
Mridul Sharma : Jai Singh
Jaya Bhattacharya : Vimla Bharadwaj
Swati Bhatia : Ira

Mon avis : Force est de constater que, sur ce blog, les œuvres indiennes brillent particulièrement par leur extrême rareté, pourtant, comme beaucoup le savent, Bollywood, en nombre de productions cinématographiques, n’a strictement rien à envier à Hollywood. Bien évidement, certains me rétorqueront que, qualitativement parlant, ce n’est pas la même chose, cependant, comment comparer puisque les œuvres du sous-continent indien ne sont que bien trop rares sous nos contrées ? Ainsi, en dehors de quelques films vus, ici et là, le plus souvent sur Arte, il y a si longtemps que je possédais encore une crinière acceptable, je n’ai guère eu l’occasion de voir des longs métrages indiens, alors, vous pouvez imaginer ma curiosité en découvrant cette série, ce fameux Delhi Crime qui nous préoccupe aujourd’hui et diffusé sur Netflix… Bon, d’entrée de jeu, je dois reconnaitre que le synopsis de départ m’intéressait grandement : les affaires de viols collectifs en Inde ayant tellement défrayé la chronique depuis quelques années que, même en France, celles-ci sont connus. Qui plus est, celle dont traite cette série, celle dite du gang de Delhi, est sans nul doute une des plus célèbres. Du coup, j’étais bien curieux de voir ce que pouvait donner cette série et… inutile de patienter plus longtemps ou de faire durer le suspens, oui, mille fois oui, Delhi Crime est une belle réussite, que dis-je, sans nul doute une des séries les plus enthousiasmantes et les plus captivantes qu’il m’a été donné de voir ces dernières années ! Vous croyez que j’exagère, que je suis encore tout exciter par son visionnage ? Allons bon, si une série me passionne de la première à la dernière minute, ce, tout au long de sept épisodes, si j’ai été totalement emballer par celle-ci, si j’étais prêt a la regarder dans son intégralité en une seule fois – le travail, hélas, m’en empêchant – je pense que cela veut tout dire, vous ne le croyez pas ? D’ailleurs, je vais aller plus loin : je pense ne pas me tromper en affirmant que la dernière fois que j’étais autant emballer par une série policière, ce fut avec la première saison de The Killing, rien que ça ! Alors oui, je ne vais pas vous mentir, le coté exotique de la chose à jouer, énormément, a mes yeux : comme les séries nordiques possèdent un petit charme particulier, Delhi Crime, en nous montrant les rues de Delhi, cette misère apparente, ces policiers aux manques de moyens évidents, cette culture indienne tellement particulière, forcément, c’est tellement aux antipodes de nos sociétés occidentales et de ce que l’on est habitué de voir que cela ne peut qu’attirer le spectateur un peu plus curieux que la moyenne. Cependant, n’allez pas croire que Delhi Crime ne fonctionne uniquement que par son exotisme, cela serait beaucoup trop réducteur : scénaristiquement, comme je l’ai souligné, c’est une pure réussite et, une fois qu’on est lancé dans l’enquête, il devient quasiment impossible de décrocher avant la fin de la série. Ma foi, c’est tout de même un gage de qualité pour une série policière, n’est ce pas !? Et si l’on ajoute a cela une intrigue tirée d’une histoire vraie, ce qui ajoute un plus a l’ensemble mais aussi, une flopée d’acteurs totalement méconnus sous nos latitudes mais tout simplement parfaits dans leurs rôles, alors, vous comprendrez, sans nul doute, mon enthousiasme vis-à-vis de cette série indienne, qui ne fera probablement pas énormément parler d’elle au sein du grand public, mais qui n’en reste pas moins comme étant, a mes yeux, comme une des plus belles réussites de ce début d’année… et de loin !


Points Positifs :
- En abordant une affaire dramatique et très connue, celle du viol d’une jeune femme, en 2012, par six hommes dans un bus à Delhi, cette série réussit a merveille son but : traiter fort judicieusement de l’affaire en elle-même, nous montrer l’enquête de la police, ce, tout en pointant du doigt une société indienne coutumière du fait et qui, depuis, n’a malheureusement guère changée pour ce qui est de la place de la femme.
- Un thriller captivant de bout en bout et qui nous tient en haleine tout au long des sept épisodes qui composent cette série, ce, sans le moindre temps mort. La chose est suffisamment rare pour ne pas le souligner.
- L’exotisme de la chose, bien entendu ! Il faut dire qu’une série policière en Inde, c’est chose rarissime, et donc, suivre les policiers de Delhi, avec leur manque de moyens flagrants, dans les rues d’une mégalopole gigantesque où règne la pauvreté, ma fois, cela nous change grandement des séries américaines ou occidentales…
- Bien évidement, pour nous autres, occidentaux, les acteurs de Dehli Crime nous sont de parfaits inconnus, pourtant, le casting est loin d’être anodin et bon nombre des actrices et des acteurs de cette série sont célèbres dans le sous-continent indien et sont tout sauf des amateurs. D’ailleurs, cela se constate nettement en visionnant cette série.
- Malgré le coté dramatique de la chose – nous avons tout de même affaire a un viol horrible – Dehli Crime ne manque pas d’une certaine dose d’humour par moments : il faut dire que le manque de moyens de la police y est pour beaucoup et que certains des enquêteurs tiennent un peu des pieds nickelés qu’autre chose.

Points Négatifs :
- Le coté exotique de la chose risque de déplaire au grand public. Il faut dire que nous sommes ici a des années lumières des séries policières auquel nous sommes habituées : ainsi, déjà qu’entre les séries US et nordiques, il y a un monde, alors, une série indienne… Après, ce n’est pas vraiment un défaut, loin de là, mais si vous ne jurez que par les superflics a l’américaine, ne perdez pas votre temps…
- Je n’aurai pas été contre le fait que le dernier épisode soit un poil plus long.

Ma note : 8,5/10

vendredi 29 mars 2019

BERSERK – TOME 14


BERSERK – TOME 14

La terrible cérémonie du sabbat a fait de nombreuses victimes. La troupe du Faucon n'est plus et, afin de sauver Casca, Guts a perdu un bras et un œil. Sa bien-aimée a subi un terrible traumatisme en se faisant violer par le nouveau Griffith, celui qui fait désormais partie des God Hand, et elle a perdu l'esprit. Le pire se passe ensuite lorsque la jeune femme est prise de contractions : elle accouche alors d'un monstre que Guts écrase. Ensemble, ils trouvent refuge chez un vieux forgeron où vit également Rickert. Casca se terre dans le silence et n'est plus vraiment elle-même, ce qui a le don de mettre Guts hors de lui. Il s'habitue progressivement à cette nouvelle situation mais, très vite, un monstre s'approche de la maison...


Berserk – Tome 14
Scénariste : Kentaro Miura
Dessinateur : Kentaro Miura
Genre : Seinen
Type d'ouvrage : Dark Fantasy
Titre en vo : Berserk vol. 14
Parution en vo : 29 septembre 1997
Parution en vf : 01 juillet 2006
Langue d'origine : Japonais
Editeur : Glénat
Nombre de pages : 192

Mon avis : Comment pouvoir passer après un treizième tome qui, en toute franchise, représentait le point d’orgue de la saga, le summum d’une intensité narrative de la part de son auteur, bref, le volume le plus important de Berserk, celui qui expliquait tout, c’est-à-dire, pourquoi notre héros, Guts, haïssait autant son ancien ami, Griffith, comment ce dernier s’était transformer en God Hand, un espèce de seigneur démoniaque aux pouvoirs incommensurables, mais aussi, ce qui arrivait a Casca et au reste de la Troupe du Faucon ? Oui, c’était impossible de passer après un tel monument, le résultat, aussi bon soit-il dans ce quatorzième tome, ne pouvant que souffrir du jeu des comparaisons… Pourtant, cet album est loin de démériter, bien au contraire, même si, en toute sincérité, si nous sommes à des années lumières de son prédécesseur, nous sommes également loin des meilleurs de la saga. Ici, nous sommes davantage dans un tome de transition, qui conclut la très longue éclipse narrative – débutée dans le troisième tome – avec la séparation entre Guts et Casca et nous replonge dans les débuts de Berserk, désormais si lointains. D’ailleurs, retrouver le Guts des débuts de la série ne peut que choquer : habitués que nous étions, depuis longtemps, a un jeune homme puissant, certes, capable de disjoncter, certes, mais néanmoins humain, cela fait bizarre de retrouver ce guerrier impitoyable et sans merci, solitaire et sans attaches. Bien évidement, le flash-back narratif nous a expliquer comment Guts en est arrivé là et, ma foi, cela se comprend fort bien, mais bon, passer de l’une a l’autre version du personnage, cela choque un peu… Mais bon, ce nouveau Guts que l’on retrouve, avec ses faux-airs de Ken dans Hokuto no Ken, il va falloir s’y habituer, et, d’ailleurs, après toutes ses souffrances, toutes ses pertes, comment ne pas le comprendre dans son désir de vengeance ?! Alors certes, le chemin sera long pour celle-ci – et, en 2019, il n’est pas achevé ce qui laisse songeur – mais bon, dans ce quatorzième volume de la saga, il reprend et si, indéniablement, narrativement, nous sommes nettement un ton en-dessous des derniers albums, ne perdons en aucun cas espoir : Kentaro Miura nous réserve encore bien des surprises…


Points Positifs :
- Même s’il était impossible de passer après le mythique treizième tome, force est de constater que cet album est riche en scènes fortes : l’accouchement de Casca, horrible, comment Guts a obtenu son bras mécanique et son épée, son premier affrontement post-éclipse avec un démon, puis, après le retour au présent, cet affrontement face a des créatures mi-fées, mi-insectes.
- Les fans de la première retrouveront avec plaisir ce Guts impitoyable des débuts.
- Les fans de Puck retrouveront avec plaisir celui-ci. Mine de rien, son rôle comique apporte une certaine légèreté dans ce monde de violence et d’horreur.
- Première apparition de Farnese et de Serpico, des personnages qui vont prendre énormément d’importance par la suite !
- Un petit plus dans ce tome : la première histoire de ce qui sera par la suite Berserk, ce qui nous permet de voir les divers changements opérés par la suite par l’auteur. Bien entendu, c’est avant toute chose destiné aux fans les plus ultras de la saga.
- Pour ce qui est des dessins, comme d’habitude, il n’y a rien à redire, Kentaro Miura étant un excellent artiste.
- Une couverture assez réussie.

Points Négatifs :
- Impossible de passer après le treizième tome qui, bien entendu, est le meilleur de la série. Du coup, cet album souffre énormément au petit jeu des comparaisons alors qu’il est loin d’être inintéressant, loin de là.
- Un album un peu entre deux eaux avec une première partie qui conclut le très long flashback et une autre qui revient au présent.
- Cela choque un peu de retrouver le Guts des débuts, bien plus violent et faisant peu de cas des autres, même si la chose est normale.

Ma note : 7,5/10

TOM STRONG – TOME 1


TOM STRONG – TOME 1

En 1899, un petit esquif navigue sur les Indes Occidentales. La mer est extrêmement agitée et le capitaine a beaucoup de mal à maintenir le cap. Loin de se calmer, la tempête devient de plus en plus violente et la frégate se rapproche dangereusement des rochers. Le navire finit par sombrer et le capitaine meurt. Le couple Susan et Sinclair sont encore en vie et échouent sur une terre abandonnée : Attabar Terru, l'île gardée par les arcs-en-ciel. Sinclair ne perd pas de temps et confectionne un étonnant robot qui obéit aux moindres de ses ordres et qui est doué de paroles. Le robot Pneuman s'affaire pour construire un abri. En trois mois, il créé un véritable petit village au creux d'un volcan éteint. Le couple est heureux, vivant reclus du monde et pouvant consommer leur amour sans modération. Susan finit par tomber enceinte, mais l'accouchement est compliqué. Sinclair n'est pas médecin et elle peine à l'aider. C'est alors qu'une tribu d'indiens, cachés jusque là, rentre dans la cabane et aide Susan à accoucher correctement. C'est un garçon qui portera le nom de Tomas Strong, dit Tom Strong !


Tom Strong – Tome 1
Scénario : Alan Moore, Leah Moore
Dessins : Chris Sprouse, Arthur Adams, Jerry Ordway, Dave Gibbons, Gary Frank, Alan Weiss, Paul Chadwick, Gary Gianni, Kyle Baker, Russ Heath, Pete Poplaski, Hilary Barta, Howard Chaykin, Shawn McManus
Encrage : Alan Gordon, Cam Smith, Karl Story, Steve Mitchell
Couleurs : Tad Ehrlich, Mike Garcia, Wildstorm FX, Matt Hollingsworth, David Baron, Alex Sinclair, Dave Stewart
Couverture : Chris Sprouse
Genre : Super-Héros
Editeur : DC Comics
Titre en vo : Tom Strong – vol 1
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 20 avril 2010
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 07 décembre 2018
Nombre de pages : 536

Liste des épisodes
Tom Strong 1-19

Mon avis : Dans la longue et forte prolifique carrière du sieur Alan Moore, il apparait nettement que Tom Strong est, du moins, en apparence, une œuvre un peu a part de ce que l’auteur britannique nous a habitués depuis longtemps. Il faut dire qu’avec sa légèreté, son humour, ses personnages pittoresques et son synopsis qui flirte allègrement avec l’âge d’or des comics, nous sommes ici à mille lieux de ce chef d’œuvre absolu qu’est Watchmen. Pourtant, a bien y regarder, Tom Strong est tout sauf une anomalie  et serait davantage à ranger dans la catégorie hommages, comme, en leur temps, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires put l’être pour l’époque Victorienne – du moins, à ses débuts – ou Providence pour l’œuvre de Lovecraft. En effet, ici, le magicien Moore nous propose un formidable hommage à l’âge d’or des comics, a ses héros sans défauts, qui font le bien, a ces histoires simples, aux ennemis et aux enjeux parfaitement clairs, où l’on ne se prenait pas la tête et où l’on se contentait d’une certaine légèreté, certes impossible de nos jours, mais non dénuée d’un certain charme désuet. Tom Strong, donc, c’est un peu tout cela, mais servi a la sauce Moore, c’est-à-dire, que non seulement l’auteur sait parfaitement ce qu’il fait – c’est-à-dire, qu’il use de sa parfaite connaissance du sujet pour le sublimer – mais qu’en plus, il se permet l’exploit de le renouveler, surtout à une époque – le tournant des années 2000 – où le monde des comics venait de connaitre une décennie de héros musclés, violents, d’héroïnes fort peu vêtues et aux poses lascives, tandis que la frontière entre bien et mal était de plus en plus tenue. Forcément, dans le lot, Tom Strong apparait comme un véritable ovni : un héros positif d’un autre temps qui ne cesse de clamer son appartenance a la superscience, cela dénote dans le paysage… Pourtant, la réussite est au rendez vous et ce, pour deux raisons : les vieux de la vieille de l’époque – qui le sont encore plus depuis – auront apprécié ce bel hommage a une époque révolue, surtout vu la tournure prise par les comics dans les années 90. Ensuite, pour la simple et bonne raison que Tom Strong, avec ses airs de grand dadais sur de lui, sa famille aimante et ses ennemis très méchants, eh bien… c’est du tout bon, tout simplement ! Alors, bien entendu, comme souvent chez Alan Moore, posséder une excellente connaissance du monde des comics et, dans un sens plus large, de la culture populaire, s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de la chose, cependant, si vous êtes un amateur de l’âge d’or des comics, si vous en avez assez de ces héros violents et sans morale – et cela ne s’est absolument pas arranger depuis les années 2000 – et si vous souhaitez lire quelque chose de plus léger – en apparence – alors, il serait fort dommage de passer a coté de Tom Strong, une œuvre certes un peu atypique de l’inimitable Alan Moore mais qui n’en reste pas moins indispensable. Alors, ruez vous sur ce premier volet, si ce n’est pas déjà fait, vivez des aventures loufoques avec nos héros face a des femmes nazies, des fourmis géantes, des monstres singuliers ou des aztèques venus d’une autre dimension, et, surtout, amusez vous bien, ce, en attendant le second intégrale de Tom Strong qui, au passage, ne devrait pas trop tarder, histoire de prolonger le plaisir…


Points Positifs :
- Le plaisir de se plonger dans l’une des œuvres les plus atypiques d’Alan Moore puisque, ici, nous avons affaire a un formidable hommage aux comics de l’âge d’or, avec leurs héros positifs, leur manichéisme, leur amour et leur foi en la science… du moins, en apparence puisque la pate Moore est bel et bien présente.
- Hommage à l’âge d’or des comics, a Superman, aux Fantastiques – Tom Strong a une famille – aux pulps, aux films de SF des années 50, aux nanards érotiques avec des femmes nazis, a la JLA et, dans un sens plus large – comme à chaque fois chez Moore – à la culture populaire dans son sens le plus large. Bref, un comics qui ravira les amateurs éclairés.
- A priori, Tom Strong, héros grand, musclé, intelligent et positif a tout du parfait repoussoir. Cependant, plus les épisodes défilent et plus on apprécie cet espèce de grand dadais certes parfait mais qui nous renvoi a une autre époque, non dénué d’un certain charme désuet.
- Un casting assez conséquent au programme : entre la famille de notre héros, ses divers alliés, ses rencontres, ses adversaires, son fan club, il y a de quoi faire. Pourtant, chaque personnage, ou presque, possède un petit je ne sais quoi qui le rend intéressant.
- Pour ce qui est du dessin, plusieurs artistes officient au court de ce premier tome, avec plus ou moins de succès, mais le plus important, bien entendu, c’est Chris Sprouse qui livre ici une excellente prestation, renforçant le coté Pulp de l’ensemble sans tomber dans le pastiche de bas étage.
- Un humour assez présent, Moore se plaisant à se moquer, par moments, de ses héros, particulièrement Tom Strong, héros invincible et parfait mais tout de même déconnecté de certaines réalités.

Points Négatifs :
- Comme souvent chez Moore, posséder de bonnes bases en histoire des comics et, dans un sens plus large, en culture populaire, s’avère nécessaire pour mieux saisir toutes les subtilités de ce Tom Strong, sans parler, bien entendu, des nombreuses références qui parsèment les 500 pages de cet album.
- Ce héros très propre sur lui, ces histoires en apparence simples, ce manichéisme assez présent risque de rebuter bon nombre de lecteurs qui prendront tout cela au premier degré.
- Il y a indéniablement des longueurs au fil des épisodes : ainsi, certains sont tout simplement excellents tandis que d’autres n’apportent pas grand-chose à l’ensemble, ce qui, par moments, nuit un peu a la lecture. Certes, il n’y a rien de mauvais dans Tom Strong, mais bon, certains épisodes plus courts sont un peu limites.
- Si Chris Sprouse est le dessinateur principal, il y a foule d’autres artistes dans cet album et, forcément, dans le lot, on y trouve des très bons et d’autres, comment dire…

Ma note : 8/10

dimanche 24 mars 2019

BLACK MONDAY MURDERS – UNE LIVRE DE CHAIR


BLACK MONDAY MURDERS – UNE LIVRE DE CHAIR

Théo Dumas est inspecteur à la crim' de New-York. C'est un sacré bon flic, mais il a été placardisé. Ces dernières années, il a résolu pas mal de cas insolubles. Ses méthodes sont peu orthodoxes mais elles fonctionnent. Sa hiérarchie se contentait jusque là de fermer les yeux. Après tout, le résultat, c'est ce qui compte. Mais la petite musque a pris un autre air le jour où il est sorti de sa voiture pour abattre froidement, en pleine rue, un civil. La logique aurait voulu qu'il aille au mitard, mais quand ses collègues ont débarqué au domicile de la victime, ils y ont trouvé huit têtes et demie dans le congélateur et sa prochaine victime ligotée sur son lit. Alors buter un monstre, on va dire que ça peut faire partie des zones grises d'une carrière de policier. Un mois de suspension et un petit bureau, histoire de se faire un peu oublier. Mais ce matin, c'est son capitaine qui vient le sortir du placard. Il l'envoie dans un immeuble luxueux du Financial District. Il y a eu du grabuge et ce n’est pas joli ! Une fois sur place, il constate en effet qu'un corps mutilé a été placé en suspension, soigneusement encordé. Alors qu'il essuie quelques sarcasmes de ses confrères déjà sur place, il est le seul à reconnaître le cadavre de Monsieur Rothschild. Et la position de son corps renvoie à celle d'une horloge, qui indique 20 heures...


Black Monday Murders – Une Livre de Chair
Scénario : Jonathan Hickman
Dessins : Tomm Coker
Encrage : Tomm Coker
Couleurs : Michael Garland
Couverture : Tomm Coker
Genre : Esotérique, Fantastique
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Black Monday Murders – vol 2
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 24 avril 2018
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 22 février 2019
Nombre de pages : 240

Liste des épisodes
Black Monday Murders 5-8

Mon avis : En aout de l’année passée, j’avais eu le plaisir de vous proposer la critique du premier volet de Black Monday Murders, nouvelle création du sieur Jonathan Hickman et qui nous entrainait dans un monde où, comme dans le notre, l’argent serait roi et régirait les hommes, mais où, depuis la nuit des temps, celui-ci verrait des groupes d’hommes et de femmes ayant véritablement fait un pacte avec des démons, contrôler a la fois les nations mais décidant également du sort de celles-ci. Un postulat de départ pour le moins original, avec un coté complotiste fort bien trouvé, complexe, certes, mais terriblement captivante dès ses premières pages. Comme en plus, coté dessins, Tomm Cocker livre une excellente prestation, vous pouvez comprendre aisément pourquoi j’attendais la suite avec grande impatience ! Celle-ci étant paru il y a tout juste quelques semaines, quid donc, de cette dernière ? Eh bien ma foi, première bonne nouvelle – que dis-je, excellente – c’est toujours aussi bon ! Dans la lignée du premier volet, ce second tome de Black Monday Murders nous entraine avec plaisir dans cet univers oh combien horrible mais qui n’en reste pas moins toujours aussi passionnant : les rivalités entre les différentes maisons et entre les membres de ces dernières sont, bien entendu, au cœur de l’intrigue, de nouvelles révélations sur le passé des protagonistes ont lieu, quelques figures importantes passent de vie à trépas et l’on a même droit a une rencontre totalement halluciné avec Mammon en personne, démon de son état. Scénaristiquement, c’est une pure réussite, quand aux dessins, le sieur Cocker reste égal à lui-même, c’est-à-dire, excellent. Bien évidement, cette œuvre reste assez complexe et risque de déplaire a un public que l’on peut qualifier de plus basique et qui ne jure que par des super-héros, cependant, si vous aimez réfléchir un tant soit peu, si vous n’avez pas peur de plonger dans cet univers oh combien démoniaque où règne l’argent, alors, n’hésitez pas une seconde : Black Monday Murders est un excellent comics et il serait fort dommage de passer a coté !


Points Positifs :
- Le plaisir de retrouver la suite d’une série qui avait très bien démarrée et qui, au vu de ce nouvel album, est toujours aussi bonne. Scénaristiquement, c’est une pure merveille et entre des protagonistes hauts en couleurs et charismatiques, ce coté complotiste franchement plaisant et les pseudo-explications de l’auteur de ce que serait, ici, le monde de la finance, le pouvoir lié a l’argent et les crises économiques, c’est un pur régal !
- Un entretient avec Mammon et d’autres démons en personne, les rivalités entre membres des maisons de l’ouest et de l’est, quelques morts qui marquent les esprits, pas mal de révélations, bref, on ne s’ennui pas une seule seconde dans ce second volet.
- Pour ce qui est des dessins, Tomm Cocker livre, une fois de plus, une prestation que l’on ne peut que qualifier d’excellente.
- L’ambiance, oppressante à souhait et toujours aussi réussie.
- Une couverture dans la lignée de celle du premier volet, c’est-à-dire, magnifique.

Points Négatifs :
- Nous avons tout de même affaire a une œuvre assez complexe qui risque d’en rebuter plus d’un. Il faut dire que Black Monday Murders n’est pas un comics simpliste de super-héros ; nous sommes à mille lieux de Marvel ici !
- Est-ce une erreur de traduction ou celle-ci vient-elle de l’œuvre originale à la base, mais, quoi qu’il en soit, il y a un petit souci sur les dates vers la fin…

Ma note : 8,5/10