2012
Les
Mayas, l'une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous
ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde
aussi. Depuis, les astrologues l'ont confirmé, les numérologues l'ont prédit,
les géophysiciens trouvent cela dangereusement plausible, et même les experts
scientifiques gouvernementaux finissent par arriver à cette terrifiante
conclusion. La prophétie maya a été examinée, discutée, minutieusement
analysée. En 2012, nous saurons tous si elle est vraie, mais quelques-uns
auront été prévenus depuis longtemps... Lorsque les plaques tectoniques se
mettent à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant Los Angeles au
passage, Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme
des millions d'individus, dans un voyage désespéré. Tous ne pourront pas être
sauvés...
En
ce jour de fin du monde, comment aurais-je put ne pas vous parler du film tiré
de cette fameuse soit disant prophétie maya, du film, sortit il y a quelques
années déjà, mais qui, surfant sur l’air du temps, reprenait une bonne partie
des délires de fin des temps que nous avons eu à subir tout au long de ces
derniers mois et qui… enfin… prendrons normalement bientôt fin (oui car je ne
me fait guère d’illusions, tôt ou tard, nous aurons droit à d’autres dates de
fin du monde), je veux bien évidement parler de 2012, de Roland Emmerich, rediffusé sur nos petits écrans cette
semaine et que j’ai donc profiter pour regarder à nouveau. Non, décidément, je
ne pouvais pas ne pas vous en parler aujourd’hui, c’était impossible car bon,
comment dire : 2012, le film,
est le plus parfait exemple que nous pouvons avoir pour cette fin du monde du
21 décembre 2012. Le problème, car problème il y a, c’est qu’un certain
vendredi 4 février 2011, je vous proposais, sur ce même blog, la critique de ce
film. Alors, en théorie, même si je l’avais revus cette semaine, je n’aurais
pas dut vous reproposé cette fameuse critique… sauf que… sauf que, ce long
métrage collait si bien à l’actualité du jour que je n’ai pas pu m’en empêcher.
Bien évidemment, cette « rediffusion »
de ma part ne se reproduira pas (sauf événement exceptionnel, bien entendu)
dans l’avenir, mais bon, quoi qu’il en soit, histoire de rester dans l’ambiance
apocalyptique du jour, voici donc ma critique de 2012, dans sa quasi intégralité :
J’avoue
sans honte que cela faisait quelques semaines que je souhaitais regarder ce
fameux 2012, sorti en salle en 2009,
et qui fit alors couler pas mal d’encre et voir enfler la polémique à ce moment-là,
la NASA y étant même aller de son petit coup de gueule, mal placé selon moi, à
l’encontre du sujet du film et de son déroulement, pointant du doigt les
nombreuses incohérences scientifiques du scénario et arguant même que celui-ci
pouvait instaurer un climat de panique dans la population mondiale, ce qui, au
vu de la réaction de la plupart des gens que je fréquente et que je croise dans
la vie de tous les jours ne me semble pas vraiment être le cas, comme si nous
n’avions pas d’autres chats à fouetter que de nous préoccuper d’une énième fin
du monde après avoir « survécu » a la
dernière annoncée, celle de l’an 2000. Pour moi, indéniablement, la NASA eut
tort de monter au créneau de la sorte : après tout, et même si Roland Emmerich
à pomper sans vergogne sur tout un pan de la sous culture catastrophistes en
vogue depuis des décennies (oui, il n’a rien inventé), peut-on le lui
rapprocher ? Sincèrement, je pense que non : la fameuse date fatidique annoncée
par les Mayas approchant, il était normal qu’un film, voire plusieurs sur le
sujet sortent sur nos écrans, cela s’appelle « exploiter le filon commercial » et si cela peut gêner quelques
irréductibles intellos, cela n’a rien de répréhensible en soit ; après tout,
personne ne nous oblige à regarder ce que l’on n’aime pas. Ensuite, 2012 est avant tout un film, et non un
documentaire scientifique, donc, je ne vois pas très bien ce que la NASA, et
d’autres scientifiques, sont venus faire dans cette histoire ? Les a-t-on vus
critiquer les impossibilités flagrantes des pouvoirs magiques d’un Harry Potter ? Les a-t-on vus critiquer
a tout va, en gros, tous les films de science-fiction, tous ceux de Fantasy,
tous ceux où l’on voit des voyages dans le temps, des découvertes de monde
perdus, ceux ou des robots se transforment en véhicules, ceux ou des types
contrôlent le magnétisme ou même, carrément, tous ces films d’action tout
simplement pas crédibles pour un sous et ou des types survivent a mille morts,
se relevant sans cesse malgré leurs blessures au mépris de tout bon sens (Bruce
Willis étant le champion hors catégorie du genre) ? Bah non, alors, mes amis de
la NASA, si vous critiquer 2012,
aller donc faire de même avec cette simili d’Hélène et les garçons du moment, j’ai nommé Twilight ; et oui, les vampires n’existent pas eux non plus, alors,
ça serait bien que l’on arrête de mettre dans la tête des jeunes adolescentes
des histoires à dormir debout aussi absurdes ! J’exagère ? Franchement, peut-être
mais je ne pense pas : un film, un livre, une bande dessinée, bref, n’importe
quelle œuvre, est avant tout de la fiction. Et celle-ci, ne reflète pas
forcement la réalité, ceci étant valable en fait pour tout, y compris les
romans Harlequin (bah, vous y croyez
a ces éternels histoires d’amour ou la bonne rencontre et épouse un millionnaire
? Aussi crédible que Rambo qui a lui
tout seul se tape toute l’Armée Rouge en Afghanistan dans Rambo III.). Donc, selon moi, toute personne normalement constituée
aura vu, ou verra un jour, 2012, pour
ce qu’il est : un simple film de divertissement, et c’est tout. Ensuite, il y a
les cas désespérés, ceux qui attendent la fin du monde en contant les jours,
ceux qui voient des complots partout, ceux qui se sentent espionner par des
petits gris (les extraterrestres, pas les escargots) en permanence : à ceux-là,
2012 ne leur fera pas grand mal ;
après tout, ils n’auront pas attendu la sortie de ce film pour tout connaître
de la prophétie Maya. Bref, je ne vois pas trop pourquoi un tel déchainement à
l’encontre de ce film ? A moins, peut-être, pour des raisons autres ?
Je
me suis dit, que l’une des choses qui aurait pu ne pas plaire à certains, c’est
que l’on nous montre, en plus bien entendu de la fameuse fin du monde, le
comportement des puissants de ce monde. Et celui-ci est loin d’être des plus
nobles, comme il fallait s’y attendre, mais comme on le voit trop rarement sur
grand écran ; en effet, dans les films ou téléfilms catastrophistes de tous
poils, on est habitué a que, après une période de réticence plus ou moins
longue, l’on prévienne finalement les populations avant que celles-ci prennent
la fuite, soient évacuées ou aillent casser des vitrines en guise de
protestation. Dans 2012, rien de cela
: tout est planifié au plus haut lieu, le G8 et tout un tas d’autres pays, dans
le plus grand secret, les moyens mis en œuvre pour préserver les futurs
survivants, les œuvres d’art, les animaux etc. sont fait dans le plus grand
secret tandis que ceux qui essayent de dévoiler la vérité sont retrouvés
mystérieusement morts. Quant aux survivants, ne nous leurrons pas, on les
connaît d’avance : chefs d’Etats, ministres, hauts gradés militaires et, forcément,
tous ceux qui ont les moyens de se payer le fameux passe pour leur survie :
hommes d’affaires, stars du sport, de la musique. Bref, dans 2012, les choses sont clair, nettes et
précises : vous êtes riches, vous survivez, vous ne l’êtes pas, bah, tant pis
pour vous. Mais dans le fond, le pire, ce n’est pas forcement ce que le film
nous montre, c’est tout juste de savoir que, si jamais une catastrophe dans le
genre devait survenir, et bien, cela se passerait ainsi. Et cette évidence,
cruelle mais hautement réaliste, aura peut être gêné plus que la fin du monde
en elle-même. De là à dire que c’est pour cette raison que certains sont tombés
à bras raccourcis sur ce film est un bien grand pas que je ne franchirais pas,
mais tout de même, je suis sûr qu’un film comme Indépendance Day, accessoirement, un sacré navet, où le Président
des USA prend son avion de chasse pour aller botter le cul aux envahisseurs Aliens
cela fait plus plaisir que de voir des milliardaires russes, américains ou des
Emirats du Golfe se payer leur survie a un milliard la place.
Ceci
étant, après m’être longuement fait l’avocat du diable avec 2012, il est temps, désormais, de le
déglinguer en bonne et due forme ! Et oui, aussi surprenant que cela puisse
paraître au vu de tout ce que je viens d’écrire, je ne vais pas maintenant
chanter les louanges de ce film, tout simplement parce que celui-ci ne le
mérite pas. D’ailleurs, mettons les choses au point tout de suite : en soit, 2012 n’est pas franchement mauvais,
c’est un film catastrophe comme il en existe tant, avec un sujet qui ne me
laisse pas indifférent, même si je n’y crois pas le moins du monde pour ce qui
est du 21 décembre 2012, des effets spéciaux tout à fait extraordinaires par
moments et qui possède, à la fois, les qualités et les défauts du genre. Oui,
j’ai aimé le coté plausible de l’intrigue, ce fameux complot des gouvernements
pour cacher la vérité comme je l’ai dit précédemment, oui, voir ainsi des
villes entières disparaitre, des voitures s’envoler dans tous les sens, toutes
ces destructions et même, le truc impossible mais spectaculaire au plus haut
degré, le tsunami qui ravage l’Himalaya, franchement, il n’y a rien à redire,
chapeau bas messieurs ! En plus, un petit détail personnel m’a ravi : habitué
jusqu'à l’écœurement que les américains sauvent le monde à eux seuls, cela m’a
fait plaisir que cela soit les chinois qui aient construits les Arches, et ce,
même si, Hollywood oblige, ce sont des américains qui ont découvert la chose et
qui ont annoncé la catastrophe, mais bon, pour une fois qu’ils ne sont pas
seuls, on ne va pas râler. Et puis, ce qu’il y a de bien dans les films
catastrophes, c’est justement les scènes fortes, celles où des personnages plus
ou moins importants meurent : de La tour
infernale à 2012, en passant par Titanic et tant d’autres, tous ces films
ne seraient rien sans tous leurs morts ; rien de morbide la dedans, c’est juste
le genre qui vaut cela. Et sur ce point, oui, 2012 fonctionne par moments, certains étant assez intenses, voir
même troublants comme la scène où le scientifique indien et sa famille
s’apprêtent à mourir, mais là, c’est probablement mon côté émotif qui a jouer
(le père qui dit adieu à son fils et qui sait qu’il ne pourra pas le sauver m’a
fait froid dans le dos). Sauf que, comme je l’ai dit, par moments…
Car
malheureusement, il faut le reconnaître, tous les défauts du genre sont bel et
bien là, gâchant indéniablement le film : bah tient, quand est-ce que dans un
film Hollywoodien, ils vont nous tuer l’un de ces fichus gosses des héros !?
J’en peux plus, tout le monde peut mourir sauf eux ! Ils ont quoi, une
protection spéciale, des jets de chance imparables, trop de points de vie ? Ah
le petit indien, il peut bien crever mais c’est normal, c’est un indien, les
autres, pas de soucis, ils y réchappent tous, mêmes les antipathiques, mais
blancs, russes. Je m’énerve mais c’est un problème récurrent dans pas mal de
films US, comme s’ils n’osaient pas tuer des enfants, comme si, dans la vie
réelle, ceux-ci ne mourraient jamais ? Mais ce n’est pas tout, ce n’est qu’un
détail parmi beaucoup d’autres. Tenez, encore une fois, l’on peut constater que
les moches, enfin, pour les canons hollywoodiens, n’ont pas une grande
espérance de vie : amusant de constater que, quand on est gros, que l’on fume
ou que l’on dit des gros mots, hop, on se fait zigouiller ; quand on est russe
aussi, à croire que certains vivent encore en pleine Guerre froide ? Mais cela,
c’est de l’habituel en quelque sorte, un peu comme ce président des USA qui ne
prend peut être pas son avion pour sauver le monde mais qui préfère, tel le
capitaine qui coule avec son navire, mourir héroïquement avec les siens… comme
c’est beau, j’en ai presque la larme à l’ œil. Ce qui est plus gênant, c’est de
devoir se taper des incohérences, non pas scientifiques, mais de simple bon
sens, comme l’écrivain raté qui s’en va sauver sa marmaille, son ex-femme et le
compagnon de celle-ci et qui, tout au long du film, échappent à la mort pour
quelques centimètres au moins deux cent ou trois cents fois : tremblement de
terre, explosion volcanique, immeubles qui s’effondrent, voitures et trains qui
volent, chute d’avion en pleine montagne, ils se permettent même le luxe de
traverser un building de bureaux, en voiture, et de s’en sortir comme si de
rien n’était ; bref, un grand n’importe quoi qui ne cesse a aucun moment du
film et dont l’on se serait fort bien passé. Et puis, car ce n’est pas finis,
revenons un peu aux fameuses scènes de destruction : oui, elles sont
somptueuses, je vous l’ai déjà dit et je le confirme encore, mais finalement,
si rares en soit : Los Angeles ravagé par un tremblement de terre, la caldeira
du Parc national de Yellowstone entre en éruption, destruction de Washington,
du Vatican, d’Hawaï et de Las Vegas, et on voit aussi la statue du Christ Roi
de Rio de Janeiro s’effondrer, et puis, en gros, c’est tout… Hoh, les gars, et
des symboles comme la Tour Effel, les pyramides, des villes comme Londres,
Moscou et Tokyo, celle-ci apparaissant quelques secondes dans le scénario par
le biais d’un coup de fil et puis on ne voit rien. On aurait aimé en voir plus,
voir vraiment la fin du monde et pas seulement celle des Etats-Unis, comme
d’habitude majoritaire. Alors on a bien la destruction du Vatican,
spectaculaire, mais pas celle de la Mecque, tournée mais non incluse au montage
pour, selon Emmerich, ne pas « provoquer
une fatwa » ; pff, dans quel monde vis-t-on ? Bref, cette pauvreté des
images, dans ce qui est tout de même l’élément essentiel du film, la
destruction du monde, vient porter le coup de grâce final à une œuvre déjà bien
mal engagé.
Alors
oui, j’ai défendu 2012 sur ce qu’il
me semblait juste à mes yeux, de même, j’ai pu apprécier certaines idées et le côté
spectaculaire de la chose, hélas, dans l’ensemble, il y a bien trop de défauts
pour que je puisse considérer l’œuvre de Roland Emmerich comme un bon film,
loin de là. Par contre, et même si j’ai été globalement déçu, j’avouerais que
les américains possèdent tout de même le don de captiver le spectateur : oui,
c’est n’importe quoi, oui, ça énerve, mais (un grand mais puisque par-dessus le
marché, j’ai regardé 2012 en VF, une
catastrophe, et avec une image pas franchement terrible) tout de même, je
reconnais que j’en ai pas perdu une miette…