samedi 31 juillet 2021

L'ÉCHIQUIER DU MAL


L'ÉCHIQUIER DU MAL

En 1942, alors qu'il est prisonnier du camp d'extermination de Chelmno, Saul Laski, un juif polonais déporté, est emmené par le colonel SS Wilhelm von Borchert dans un château perdu en pleine forêt. Là, il participe comme « pion » à une partie d'échecs entre le colonel et un vieil officier SS. Toutes les pièces de l'échiquier géant sont comme lui des prisonniers sortis des camps. Saul fait alors l'expérience traumatisante du « Talent », ce pouvoir psychique qui permet aux deux officiers SS de s'insinuer dans l'esprit des prisonniers pour les faire se déplacer sur l'échiquier ou se tuer lorsqu'ils sont pris par l'adversaire. Après la guerre, devenu psychiatre, Saul Laski s'efforce de retrouver la trace de son ancien tortionnaire, le colonel Wilhelm von Borchert, qu'il appelle l'Oberst. Au mois de décembre 1980, à Charleston en Caroline du Sud, trois vieux amis, Nina Drayton, William Borden et Melanie Fuller, se rencontrent pour évoquer leur jeunesse viennoise et surtout pour compter leurs points. En effet, chacun est doué du « Talent » et montre aux deux autres ses derniers meurtres en date, à grand renfort de coupures de presse, de clichés et de cassettes vidéo. À l'issue de leur rencontre, Melanie Fuller se fait agresser en pleine rue par son majordome, manipulé psychiquement par Nina Drayton. Elle se défend en utilisant elle-même plusieurs passants et voisins innocents et réussit finalement à s'échapper après avoir retrouvé et assassiné son amie Nina. Intrigué par la série de meurtres inexpliqués de Charleston, Saul Laski mène sa propre enquête, bientôt aidé par Natalie Preston, la fille d'une des victimes de Melanie Fuller, et par le shérif du Comté, Bobby Joe Gentry.


L'Échiquier du Mal
Auteur : Dan Simmons
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 10 février 1989
Edition Poche : 09 octobre 2014
Titre en vo : Carrion Comfort
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jean-Daniel Brèque
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 1024

Mon avis : Celui-là, je ne vais pas vous mentir, cela faisait fort longtemps que je souhaitais le lire, sensiblement douze ans, si je veux être précis, plus ou moins quand j’avais lu pour la toute première fois Les Cantos d’Hypérion, véritable classique de la science-fiction et, accessoirement, chef d’œuvre absolu du sieur Dan Simmons. Il faut dire que, depuis que j’en ai entendu parler pour la toute première fois, j’ai eu l’occasion de lire moult critiques pour le moins élogieuses vis-à-vis de L'Échiquier du Mal, que cela soit de la part des critiques, de bons nombres de lecteurs et même d’un certain… Stephen King ; bref, de quoi me plonger avec une certaine confiance dans une œuvre qui, sur le papier, promettait énormément… Le problème, et il est de taille, c’est que, si effectivement, sur le papier, les promesses étaient nombreuses, le résultat final lui, m’aura profondément déçu, ennuyer et m’aura laissé la bien curieuse impression qu’avec Dan Simmons, finalement, en dehors des Cantos, rien de ce qu’aura pondu cet auteur m’aura plu… Pourtant, les choses débutaient plutôt bien dans L'Échiquier du Mal et je dois reconnaitre que cette histoire d’individus surpuissants – les fameux vampires psychiques – capables de manipuler n’importe quel quidam et d’en faire une arme en puissance avait de quoi promettre un roman fantastique de qualité. Le souci, c’est qu’en dehors de ces belles promesses et d’une première partie que l’on peut qualifié de, sensiblement, correcte – à défaut d’être géniale – la suite n’est qu’une lente descente vers le néant narratif et le grand guignolesque… Ainsi, L'Échiquier du Mal est composé de la sorte : une première partie où l’on découvre les protagonistes, les pouvoirs de ces fameux soit disant vampires, une partie assez spectaculaire dans l’ensemble. Ensuite, la deuxième est sans nul doute la pire en étant interminable, Simmons prenant un malin plaisir à agrandir artificiellement son intrigue avec cette pseudo guerre des gangs contre le FBI dont, en toute sincérité, on se moque pas mal. Pour finir, la conclusion qui voit l’auteur tomber encore plus dans le grand n’importe quoi, le scénario basculant totalement dans la série B, un peu comme ces téléfilms américains voir de ces blockbusters qui, en dehors des moyens, un poil plus conséquents, ne brillent pas vraiment par leur scénario… Bref, ici, nous sommes à mille lieux, que dis-je, à des années lumières des Cantos d’Hypérion et je me demande même comment Simmons peut être capable de nous pondre un chef d’œuvre d’un coté et un truc aussi moyen de l’autre – après, il y a aussi le cas Olympos qui est une véritable bouse ! Ajoutons à cela des protagonistes sans grand intérêt et sans le moindre charisme, pas mal d’incohérences, des longueurs a n’en plus finir, un final ridicule et un Simmons qui ne peut s’empêcher, régulièrement, de parler d’Israël et de son besoin de se défendre contre les méchants arabes – on verra ce que cela donnera quelques décennies plus tard avec le tristement célèbre Olympos – et on obtient, au final, un ouvrage qui m’aura franchement ennuyer et qui m’aura laisser pour le moins dubitatif vis-à-vis de toutes les critiques élogieuses que j’ai put lire a son sujet. Certes, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, mais dans le cas de L'Échiquier du Mal, j’ai de quoi être perplexe…


Points Positifs :
- Le postulat de départ de L'Échiquier du Mal est plutôt bon et il est clair que cette idée de vampires psychiques, ces individus surpuissants capables de manipuler les autres par la pensée est tout sauf mauvaise. Bref, il y avait de quoi faire beaucoup mieux…
- La première partie, à défaut d’être géniale, se laisse lire et part sur de bonnes bases.
- William Borden, alias Wilhelm von Borchert, et Melanie Fuller sont les personnages qui marquent le plus les esprits. A un degré moindre, Tony Harod mérite le détour, ne serais-ce que pour tous ses défauts.

Points Négatifs :
- Un final complètement ridicule et digne des plus grands navets hollywoodiens. Ici, Simmons est en pilotage automatique et nous pond une conclusion qui flirte allègrement avec le grand guignolesque.
- Entre des protagonistes majeurs qui perdent la vie sans que l’on ressente quoi que ce soit envers eux, d’autres qui se comportent de manière pour le moins stupide ou singulière – pour quelle raison la secrétaire de Tony décide, subitement, de coucher avec lui, sans qu’il y ait la moindre explication – tout un tas de personnages secondaires qui ne servent pas a grand-chose et d’autres qui, subitement, sont présentés comme étant racistes – Melanie Fuller – alors que rien ne le laissait penser jusqu’à alors – probablement un moyen pour Simmons de rendre son personnage moins sympathique – force est de constater que L'Échiquier du Mal ne brille pas par sa cohérence, bien au contraire.
- Mais qu’est ce que c’est long, que de longueurs interminables, que de détails superflus… Simmons était payer à la ligne ou quoi !? Bref, ce roman aurait put contenir, facilement, 400 pages de moins…
- Attention au spoiler : on se demande bien comment Saul Laski et Nathalie Preston finissent par s’en sortir indemnes !?
- Il faut reconnaitre que les dialogues n’aident pas vraiment ; quand je vous disais que l’on nageait en pleine série B…
- Dan Simmons ne peut pas s’empêcher de parler d’Israël, du besoin qu’a ce pays de se défendre des  méchants arabes, etc.

Ma note : 4/10

vendredi 30 juillet 2021

OLYMPOS


OLYMPOS

Échappant au scénario d'Homère, Achille et Hector se sont alliés pour vaincre les dieux et assiéger leur forteresse martienne. Ils profitent de la porte ouverte dans l'espace par les Moravecs, qui leur apportent un sérieux appui. Mais la porte commence à se refermer... Sur Terre, les Voynix, qui ont longtemps été les serviteurs des Derniers Hommes, ont soudain entrepris de se révolter. Les Derniers Hommes, élevés dans la soie, vont devoir apprendre à se battre…


Olympos
Auteur : Dan Simmons
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 28 juin 2005
Edition Poche : 11 septembre 2008
Titre en vo : Olympos
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Guy Abadia
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 1024

Mon avis : La problématique principale qui se posait, pour moi, avec Olympos, c’est que, avant même que je n’attaque ses premières pages, j’en avais entendu dire tellement de mal – et pas qu’un peu, quand on lit des termes comme « merde », je pense que cela pose une œuvre – que ce fut avec une grande appréhension que je me suis lancé dans sa lecture. Appréhension compréhensible de par le fait que toutes les critiques allaient dans le même sens, appréhension renforcée par la connaissance avant coup d’un détail scénaristique d’Olympos pour le moins nauséabonds – mais je reviendrais dessus en temps utile. Et cette appréhension, non seulement, ne disparue jamais, mais finit, assez rapidement, par me convaincre du bien-fondé de tout ce que j’avais pu entendre au sujet de ce roman, ce qui fait que, forcément, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’une critique positive sera écrite au sujet d’Olympos. Suis-je trop dur envers cette œuvre ? Franchement, et malgré tout ce que vous lirez par la suite, non. D’ailleurs, inutile de tourner autour du pot, tout ce qui suit ne sera qu’une décente en règle d’un roman qui ne mérite pas grand-chose. Avant de rentrer dans le vif du sujet et de tailler Olympos en règle, commençons par le seul point positif de la chose : Dan Simmons, s’il n’est plus que l’ombre de lui-même, n’en reste pas moins un compteur plus que correct et suffisamment doué pour, au moins, attiré assez l’intérêt du lecteur afin que celui-ci aille au bout du roman. Un exemple tout bête ? Malgré le je m’en foutisme total dans lequel m’avait plongé l’avancée de l’intrigue d’Olympos, je me suis décidé à le finir cette nuit ; ainsi, deux cent pages furent avalées d’une traite, et même si c’était du grand n’importe quoi, même si ce final (sur un ensemble de mille pages, sans compter Ilium, on peut considérer ces deux cent pages comme un final) était médiocre au possible et vint enfoncer davantage tout le mal de ce que je pensais de ce roman, le style d’écriture, la façon que possède Simmons de raconter une histoire fait que, bon gré mal gré, cela se lit convenablement – tout autre auteur, avec un scénario a la Olympos, je l’aurais abandonner depuis belle lurette, mais là, non ; pourtant, mon dieu que c’était nul ! Et puis, que c’est long, énormément long, indiciblement long, horriblement long, à n’en plus finir ! Le comble étant qu’en fait, il ne se passe pas grand-chose d’intéressant au fil de ces mille pages… mais ça se prolonge, Simmons, plutôt que d’aller droit au but, multiplie les situations, les descriptions inutiles, les pensées de ses nombreux protagonistes, les dialogues creux et les pleurnicheries (celles d’Harman étant le summum de la niaiserie) pendant des pages et des pages, tandis que l’action, elle, semble ne jamais avancer. Mais au fait, j’y pense, quelle action ? Certes, il y a bien quelques événements notables comme une courte description de la guerre des grecs et des troyens contre les dieux au début, le duel entre Achille et les Amazones, la petite visite dans le Tartare, le combat final contre Zeus ainsi que quelques autres, mais tout cela est tellement noyer dans une masse chiante au possible, de néant scénaristique et comme en plus, ces fameux « événements intéressants », quand ils ont lieu, sont terriblement courts comparé au reste – pour rappel, mille pages – qu’au final, le lecteur ne peut qu’avoir l’impression qu’il ne s’est pas passer grand-chose, ce qui n’est pas faux, mais qu’en plus, il en ressort avec un sacré mal de crane ! Ajoutons à cela un récit qui ne cesse de se contredire tout au long du roman (Nestor meurt puis il est dit qu’il est vivant à la fin), des événements tout bonnement injustifiables d’un point de vue narratif (Prospero et compagnie au sujet d’Harman), des comportements incompréhensibles (grecs et troyens sont alliés, puis, en cinq minutes, ils ne le sont plus et à la fin, ils rigolent ensemble comme si de rien n’était), des personnages comme Odysseus (ou Ulysse 31) sortis d’on ne sait où dont on ne sait pas le fin mot de l’histoire, des explications qu’on attends tout au long des milles pages… et toujours, une fois celui achever, et une fin tellement… hum, comment dire… conne… où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil – grecs, troyens, humains à l’ancienne, juifs, Prospero, Ariel voir presque Caliban – et vous comprendrez qu’en aucun cas, mais alors, vraiment aucun, Olympos ne peut être considérer comme étant un bon roman. Mais j’ai laissé le meilleur – ou le pire – pour la fin : dans Les Cantos d’Hypérion, Simmons nous avait déjà proposé sa vision du mythe du juif errant, au demeurant, assez réussie, et dans celle-ci, juifs et palestiniens étaient traiter sur un pied d’égalité ; enfin, disons qu’on sortait du manichéisme gentil contre méchant. Or, ici, l’on sent que le sieur Simmons est tombé dans le militantisme sioniste de bas étage : écrit sous la présidence Bush Junior, le palestinien, et en règle générale, le musulman, dans Olympos, est considéré comme étant rien que moins qu’un vulgaire dégénéré de terroriste prêt à faire disparaitre toute vie sur terre afin de tuer les gentils juifs. Mais comme – a en croire Simmons – l’arabe n’est pas suffisamment intelligent pour y parvenir seul, il lui fallait l’aide d’un indécrottable antisémite de base, ennemi de la paix dans le monde et grand ami des terroristes, je veux bien évidement parler du… sonnez les trompettes : le français ! Fourbe parmi les fourbes selon Simmons, celui-ci donna donc la technologie nécessaire aux arabes pour créer, non seulement, l’une des fins du monde les plus ridicules qu’il m’ai été donné de voir dans une œuvre de fiction, mais aussi, l’une des plus détestable par ce que celle-ci laisse sous-entendre. Un peu plus haut, je vous disais que dans une critique d’Olympos, quelqu’un parlait de « merde » à son sujet… franchement, c’est aussi mon avis, et sincèrement, quand je pense qu’Ilium, sans être génial, laissait tout de même entrevoir quelques bonnes idées, et surtout, quand je repense a Hypérion, il m’est fort difficile d’admettre que Dan Simmons se soit autant fourvoyer dans une telle bouse !


Points Positifs :
- Le talent, indéniable, de conteur de Dan Simmons qui, malgré tout, est suffisamment malin et doué pour nous donner envie de lire la suite, même quand celle-ci ne le mérite nullement.
- La curiosité pour ceux qui ont apprécié Ilium de connaitre le fin mot de l’histoire.
- Un ouvrage qui ne choquera nullement les sionistes les plus extrêmes.

Points Négatifs :
- L’un des plus mauvais romans qu’il m’a été donné de lire au cours de ma vie, rien que ça ! Et je pense qu’en affirmant une telle chose, tout est dit !
- Plus de 1000 pages de néant, de grand n’importe quoi, d’incohérences en tout genre et où Simmons passe son temps à se contredire.
- La sous-lecture pour le moins nauséabonde de l’auteur vis-à-vis des palestiniens – et des arabes en général – et de leurs indécrottables alliés antisémites, les français : sincèrement, avec Olympos, Dan Simmons est tombé dans le sionisme de bas-étage, tel un vulgaire militant de la droite Israélienne la plus dure. Mais comment cet auteur qui, en son temps, a sut nous pondre un personnage palestinien aussi charismatique que Fedmahn Kassad a-t-il put tomber aussi bas !?
- Aucun, mais vraiment aucun protagoniste ne possède une once d’intérêt. Et comme en plus, ils sont utilisés de manière incohérente et ridicule, je vous laisse imaginer ce que l’on peut ressentir envers eux…
- Un final d’une connerie indicible ; mais bon, vu tout ce que l’on s’était coltiner jusque là, qui peut encore s’en étonner ?
- La certitude absolue d’avoir lue une merde, tout simplement !

Ma note : 1/10

ILIUM


ILIUM

Troie, c'est la Guerre chantée par Homère dans l'Iliade. Ici, les dieux de l'Olympe sont des posthumains qui bénéficient, grâce à la technologie, de pouvoirs extravagants, une quasi-immortalité, la possibilité de se déplacer dans le temps et dans l'espace, des armes prodigieuses. Ils habitent, sur Mars, le mont Olympos, le plus haut volcan connu du système solaire. Leur spectacle favori, voire obsessionnel, demeure cette Guerre qui se déroule sur terre et dont aucun d'eux ne connaît l'issue. Aucun, sauf Zeus... Pour vérifier la conformité de la guerre réelle avec ce qu'en a conté Homère, les scholiastes, des spécialistes de l'Antiquité, sont chargés d'observer les dessous de cette Guerre. C'est ainsi que Thomas Hockenberry, un universitaire du XXème siècle, se retrouve malgré lui enrôlé par Aphrodite pour faire triompher les Troyens, et rien moins qu'assassiner Athénée. Mais, à jouer ainsi avec l'espace et le temps, les dieux posthumains mettent en péril le système solaire et l'univers tout entier... Une aventure trépidante, une réflexion sur l'avenir d'une humanité dépassée par ses créations et sur le sens de la culture. Certainement l'un des premiers chefs-d’œuvre de science-fiction de ce XXIe siècle débutant...


Ilium
Auteur : Dan Simmons
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 mai 2003
Edition Poche : 13 septembre 2007
Titre en vo : Ilium
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Guy Abadia
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 896

Mon avis : Ilium, lors de sa sortie il y a de cela quelques années fut un petit événement en soi puisque ce roman marquait le grand retour de Dan Simmons a un genre qui avait fait sa gloire avec Les Cantos d’Hypérion, la science-fiction. L’auteur, après le succès phénoménal de celui-ci, eu la sagesse d’abandonner le genre quelques temps, sachant pertinemment que toute nouvelle œuvre SF serait indéniablement et implacablement comparée à son chef d’œuvre, ce qui était assez compréhensible. Cependant, même en ayant pris son temps pour se relancer dans le bain, la première chose que le fan qui a connu Simmons par le biais des Cantos et qui découvrirait Ilium ensuite, fera, est de comparer les deux œuvres, et ce, aussi différentes et proches qu’elles puissent l’être ; éternel problème de l’écrivain qui, après avoir connu la gloire, se doit de se renouveler, chose qui n’est pas toujours aussi évidente qu’on pourrait le penser de prime abord, bien au contraire. Mais si je vous ai parlé de différences et de points communs entre Ilium et Hypérion, c’est que Simmons, par le biais de deux romans qui racontent chacun une histoire propre, use et abuse toujours des mêmes ficelles qui ont su marcher en leur temps : ainsi, l’on retrouve dans Ilium bien des éléments autrefois présents dans les Cantos, que ce soit ces téléportations instantanées à travers l’espace (les nœuds fax ici, les distrans autrefois) accessoirement aussi nocives les unes que les autres, la présence des intelligences artificielles (les moravecs ayant pris place des IA et des Cybrides), le mythe du Juif errant (ici devenu une femme loin de faire oublier l’inoubliable Sol Weintraub des Cantos) et la judéité en règle générale (en avions-nous besoin dans un récit de SF se déroulant dans le futur ? franchement, premier point négatif pour cette œuvre car on sent que Simmons en fait un peu trop) ainsi que, bien entendu, le gout de l’auteur pour imaginer ce qui pourrait advenir de l’humanité dans des milliers d’années (L’Hégémonie est ici remplacée par une vision bien plus pessimiste qui nous renvoi directement à La Machine à Explorer le Temps de HG Wells). Bref, tout un tas de points communs qui font que l’habitué de Simmons retrouvera dans la lecture d’Ilium des échos d’un lointain passé, certes, pas forcément désagréables en soit, mais qui nous démontrent également que l’auteur a un peu de mal à se renouveler. Une dernière preuve de cet état de fait : le lien des deux œuvres aux grands auteurs du passé : Keats dans Hypérion, Homère, Proust et Shakespeare dans Ilium. Alors mon cher Dan, tu nous aurais sorti un simple copié/collé ? Eh ben, ce n’est pas aussi simple que mes propos pourraient le laisser penser car en fait, Ilium n’est pas dénué d’intérêt. Tout d’abord, le synopsis de base est assez intéressant en soi et mérite largement le détour : imaginez dans un avenir lointain, sur Mars, des dieux grecs avec Zeus, Athéna, Arès et compagnie, qui passent leur temps à vérifier si la célèbre guerre de Troie se déroule conforme à L’Iliade : pour cela, ils utilisent des spécialistes du texte d’Homère, des humains reconstitués afin de vérifier s’il si tout se déroule comme prévu. Ensuite, dans les satellites de Jupiter, des créatures robotiques, les Moravecs, craignant pour la sécurité du système solaire décident d’aller jeter un coup d’œil du coté de Mars afin de découvrir d’où vient la provenance de tous ces joujoux quantiques. Pour finir, sur Terre, vit une humanité déclinante, semblable aux Eloi de La Machine à Explorer le Temps, qui ne soucient que de passer du bon temps et dont la vie est limité a cent ans (pas une année de plus, pas une de moins) tandis que de soi-disant posthumains, eux, seraient partis vivre dans des stations orbitales des siècles auparavant. Bref, tout un tas d’éléments disparates, sans lien apparent, a première vue, entre eux, et trois récits qui se croisent, avant, bien entendu, de se rejoindre à la fin – car bien évidement, le lecteur s’en doute assez rapidement, tous ces événements sont liés. Encore faut-il savoir comment et pourquoi ? Et d’ailleurs, pour ce qui est de ces récits a proprement parlé, force est de constater qu’ils sont assez prenants, chacun un peu dans son style et que si j’ai eu une nette préférence pour les événements de Troie et les complots entre dieux grecs – ce sont les passages les plus durs et ici, la guerre n’a franchement rien de glorieux – je dois avouer que l’humour qui émane de celui avec les deux Moravecs, tellement drôle, mérite à lui seul le détour. Le problème, c’est que Simmons alterne sans arrêt entre les trois récits, concluant chaque chapitre à chaque fois lors des moments culminants, procédé qui, en plus de ne pas être original, fonctionne toujours certes, mais lasse très rapidement au fil des pages, mais bon, à sa décharge, j’avouerai que je ne vois pas trop comment l’auteur aurait pu faire autrement ? Bien évidemment, je ne dévoilerais pas davantage le déroulement du récit ainsi que les nombreuses surprises qui parsèment celui-ci et dont certaines, je l’avoue, sont assez bien trouvées – après tout, il faut toujours savoir préservé une part de mystère pour l’éventuel lecteur qui lirait cette critique et qui serait tenter de découvrir l’œuvre sans la connaitre à l’ avance. Disons, en guise de conclusion, qu’Ilium, sans être du même acabit que Les Cantos d’Hypérion, n’en reste pas moins une œuvre de science-fiction assez plaisante, qui possède son petit lot de bonnes idées et qui est suffisamment prenant pour captiver l’intérêt du lecteur ; ajoutons à cela une petite pincée d’humour et quelques protagonistes hauts en couleur et l’on se retrouve avec un bon petit roman de SF. Le problème, c’est que certaines situations sont tellement osées, voire parfois ridicules, que cela pâtit fortement a la crédibilité de l’ensemble (autant qu’un récit de SF puisse être crédible, j’entends bien) et que l’espèce d’Ulysse 31 avec son sabre laser, franchement, on s’en serait bien passé. De même, que les fans d’Hypérion prennent garde : Ilium reste largement inférieur à son prestigieux devancier, mais bon, dans l’ensemble, ce n’est pas mauvais en soit, cela se lit bien et sans révolutionner le genre, cela vous fera passer un bon moment ; et c’est déjà pas mal. 


Points Positifs :
- Il n’était pas évidant pour Dan Simmons de se replonger a nouveau dans la science-fiction vu qu’il avait, tout simplement, écrit l’un des classiques du genre – Les Cantos d’Hypérion – et que, forcément, on ne pourrait pas s’empêcher de comparer les deux œuvres, or, dans l’ensemble, il s’en sort plutôt bien et Ilium reste un bon roman de SF.
- Un postulat de départ intéressant – avec ces dieux grecs qui vient sur Mars et qui nous ont pondu une nouvelle Guerre de Troie, ces robots qui se demandent ce qu’est devenu l’humanité et les derniers survivants de celle-ci qui vient, a la surface de la Terre, comme les Eloïs de La Machine a Explorer le Temps – et qui s’avère, rapidement, assez captivant à suivre.
- Le talent, indéniable, de Simmons en tant que compteur et qui fait qu’il est difficile de poser ce roman tellement on a envie de découvrir la suite.

Points Négatifs :
- La désagréable impression que nous avons affaire ici a un copié/collé des Cantos d’Hypérion tellement certaines situations, certaines idées, certains passages nous renvoient indéniablement au chef d’œuvre de Simmons.
- Il faut tout de même avaler quelques grosses couleuvres comme certaines situations et autres protagonistes que l’on peut qualifier d’étant, tout bonnement, ridicules : le plus bel exemple étant cet espèce d’Ulysse 31 avec son sabre laser…
- Simmons fait alterner ses trois récits en parallèle en nous laissant, à chaque fois, sur un climax : au début, cela fonctionne, assez rapidement, on se dit que l’auteur abuse franchement du procédé.
- Au petit jeu des comparaisons, Ilium reste inférieur aux Cantos d’Hypérion, mais bon, ce n’est pas vraiment une surprise, n’est ce pas ?

Ma note : 7,5/10

JOUR J – 11 SEPTEMBRE


JOUR J – 11 SEPTEMBRE
 
Nous sommes en décembre 2004, John Kerry vient d'être élu président des Etats-Unis, mettant fin au mandat de George W Bush. Le cortège officiel défile dans les rues de New York avec, en toile de fond, les tours jumelles. Grâce à John O'Neill, l'ex numéro 2 du FBI, de nombreux attentats ont été évités, même si beaucoup pensent que l'ex-agent avait un peu déliré lorsqu'il prétendait qu'Al Qaïda fomentait une attaque avec des avions. Le nom du Prince des Ténèbres, un surnom qu'il doit à ses costumes noirs et ses méthodes peu orthodoxes, est discuté dans le bureau du président pour un poste dans la nouvelle administration. Le vice-président Obama souhaite qu'O'Neill fasse un retour au premier plan, convaincu que l'ex-agent affecté, depuis, à la sécurité du World Trade Center, serait un atout majeur contre le terrorisme islamiste. Depuis l'attaque au camion piégé de 1996 contre les tours de Khobar en Arabie Saoudite, l'agent du FBI mène une lutte très personnelle contre un certain Ben Laden qu'il situe au cœur des menaces contre les Etats-Unis. Pour lui, la version officielle qui attribue l'attentat à l'Iran est un mensonge colossal qui dissimule des enjeux secrets, et il sait qu'il ne peut pas compter sur l'aide de la CIA, sauf peut-être un certain Bob Baer aux méthodes très particulières. Une partie de ses activités de ces dix dernières années ont été organisées avec Bob, financées par des fonds privés. Notamment, un homme d'affaires compte sur lui pour venger son fils mort lors d'une mission secrète.
 

Jour J – 11 Septembre
Scénario : Fred Duval, Jean-Pierre Pécau, Fred Blanchard
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Jérôme Maffre
Couverture : Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 16 juin 2021
Nombre de pages : 200
 
Mon avis :
 Avec Le Lion d’Égypte et La Secte de Nazareth, j’avais déjà eu l’occasion de vous parler de la série Jour J, série dans laquelle je retrouvais avec un certain plaisir le célèbre duo de L’Histoire Secrète, je veux, bien évidement, parler de Jean-Pierre Pécau pour ce qui est du scénario et d’Igor Kordey pour les dessins. Ces deux volets – parmi tant d’autres et avec d’autres dessinateurs – étaient plutôt plaisants et non dénués d’intérêts, cependant, en comparaison avec l’album dont je vous parle aujourd’hui, il est évidant que nous atteignons ici un niveau largement supérieur… Renommé 11 Septembre pour l’occasion – ce qui peut se comprendre même si cela n’était pas nécessaire – cet album nous propose, en une intégrale, la trilogie Le Prince des Ténèbres qui était sortie il y a quelques années. Bien évidement, dès son titre – du moins, le nouveau – le lecteur sait de quoi parlera cet album, sauf que, comme le veut le concept de la saga, c’est à une uchronie que nous allons avoir affaire et donc, ici, les attentats du 11 Septembre n’eurent pas eu lieu puisqu’ils avaient été contrés par la pugnacité d’un homme : John O'Neill. Pour certains, ce nom n’est pas totalement inconnu puisqu’il était le protagoniste principal d’une très bonne série, The Looming Tower, qui revenait sur les événements – réels, eux – qui avaient amenés aux attentats et qui, justement, nous expliquait comment les craintes du sieur O’Neill n’avaient pas été écoutés. Dans 11 Septembre – ex Le Prince des Ténèbres, donc – les choses ne se déroulent pas de la même manière, comme dans toute bonne uchronie et le lecteur à donc droit à un monde fort différent du notre où, les attentats n’ayant pas eu lieu, il n’y eut pas, par la force des choses, de guerre en Irak et en Afghanistan tandis que Bush Junior faisait un petit tour avant de céder sa place à John Kerry tandis les pays arabes de démocratisaient doucement, qu'Al Qaïda était marginalisé et que Daesh n’existait même pas… Une uchronie plutôt pertinente, intéressante et qui  à pour elle le fait de se dérouler dans un passé très proche, connu par la plupart des lecteurs qui, accessoirement, se délecteront de ce récit diablement captivant et qui, au passage, est sublimé par un Igor Kordey en bonne forme, ce qui a de quoi ravir les fans du croate. Bref, si vous êtes passés à coté de ce Prince des Ténèbres, il y a quelques années, voilà une bonne occasion de découvrir cette trilogie qui est, indéniablement, la plus belle réussite de la saga Jour J : passionnant, bien écrit, instructif, cet album nous montre un monde tel qu’il aurait put être et, quelque part, il s’en est fallut de peu…
 

Points Positifs
 :
- Et si les attentats du 11 Septembre n’avaient pas eu lieu ? Excellent postulat de départ pour cette uchronie qui est écrite d’une manière fort intelligente et qui parait fort plausible – du moins, si ses supérieurs avaient écouté John O'Neill. Bien évidement, on peut ergoter sur tel événement ou sur l’évolution du monde arabe tel qu’il nous est présenté ici, cependant, dans l’ensemble, cette trilogie est une belle réussite.
- Une excellente uchronie qui a pour elle le fait que les événements qui si déroulent aient eu lieu dans un passé récent – vingt ans cette année – ce qui fait que la plupart des lecteurs les aient connus, ce qui est un plus, bien entendu.
- Un bon travail de recherche de la part des auteurs qui fait que l’on a parfois du mal à faire la différence entre événements réels et imaginaires, du moins, au début, bien entendu.
- Même si je trouve qu’Igor Kordey est plus doué avec des récits se déroulant dans le passé, force est de constater que le croate nous livre ici une belle prestation et que ses fans ont de quoi être ravis pas celle-ci.
- Une intégrale de qualité qui permet à ceux qui étaient passés à coté du Prince des Ténèbres de découvrir cette uchronie qui est, sans nul doute, la plus belle réussite de la série Jour J.
 
Points Négatifs :
- Une vision peut-être un peu trop optimiste de la part des auteurs quand à l’évolution démocratique des pays arabes ?
- Comme il est de coutume de le dire avec Igor Kordey, celui-ci possède un style particulier qui fait que, soit on adore, soit on déteste, du coup, ce n’est pas ici que ses détracteurs changeront d’avis a son sujet…
 
Ma note : 8/10

jeudi 29 juillet 2021

Y A-T-IL UNE ERREUR QU'ILS N'ONT PAS COMMISE ?


Y A-T-IL UNE ERREUR QU'ILS N'ONT PAS COMMISE ?
 
Pénurie de masques, absences de tests, manque de moyens dans les hôpitaux, comité d’experts attentiste... Vous croyez savoir ce qui s’est passé ? Un médecin réputé raconte à quel point la crise du Covid-19 a été un désastre sanitaire. Le Président ? Le Premier ministre ? Les ministres de la Santé ? Les experts ? Ils n’ont rien vu venir. Plus grave : certains savaient. Ce témoignage féroce, incontestable et inquiétant est un ouvrage nécessaire sur tout ce qui n’a pas été dit.
 

Y a-t-il une Erreur qu'ils n'ont pas Commise ?
Auteur : Christian Perronne
Type d'ouvrage : Société
Edition originale : 06 janvier 2021
Edition française : 06 janvier 2021
Titre en vo : Y a-t-il une Erreur qu'ils n'ont pas Commise ?
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Traduction : Néant
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 216
 
Mon avis :
 On aurait put penser, naïvement, que l’on en avait finit avec le Covid-19 il y a de cela une année, comme si, après le confinement – le seul, l’unique, le vrai, celui du printemps 2020 – l’épidémie s’en irait toute seule. Bien évidement, la suite nous prouva le contraire, il y eut de nouvelles vagues, de nouveaux morts – encore plus nombreux – de nouveaux pseudos-confinements, le fameux vaccin ou, plus précisément, les vaccins et puis, puisque nous en sommes là, à présent, le controversé pass sanitaire qui permet aux révolutionnaires de Facebook allongés dans leur canapé, aux quelques Gilets Jaunes encore en vie et aux derniers communistes de France de hurler à la dictature… Bref, tout cela n’est pas finit, loin de là, et même si j’en ai franchement marre d’entendre tout et n’importe quoi dans les médias, dans les réseaux sociaux voir même dans mon entourage, j’ai profité de mes congés estivaux pour m’attaquer à un ouvrage qui avait fait énormément parler de lui lors de sa sortie il y a un an : Y a-t-il une Erreur qu'ils n'ont pas Commise ? Œuvre du professeur Christian Perronne, médecin qui n’est plus vraiment en odeur de sainteté parmi ses pairs dans l’Hexagone, cet essai revient donc sur la gestion de la crise sanitaire lors de ses débuts et est, selon moi, indispensable, ne serais-ce que pour nous rappeler a quel point celle-ci fut traitée n’importe comment en France… Absence de prise en compte de la pandémie qui touchait les autres pays et qui, fatalement, arriverait en France, non fermeture des frontières, manque cruel de masques, absences de tests, déconfinement traité par-dessus la jambe, conseil scientifique peu crédible qui aura dit tout et son contraire, politiques complètement paumés, maintient absurde du premier tour des Municipales et autres joyeusetés du même genre sont un peu oubliés désormais mais sont fort bien rappelés dans cet ouvrage qui, même si son auteur est un peu partisan, est fort pertinent et mérite que l’on s’y attarde, particulièrement lorsque nos gouvernants ne cessent de s’autocongratuler en affirmant le plus sérieusement du monde qu’ils font mieux que dans les autres pays… Mais bon, quelque part, on a probablement les dirigeants que l’on mérite ?!
 

Points Positifs
 :
- Un essai fort instructif qui nous rappelle toutes les aberrations, les mensonges et les absurdités qui ont jalonnées la première vague du Covid-19 en France. Certains de nos politiques aimeraient peut-être que l’on oublie tout cela mais bon, comment dire, parfois, les gens ont la mémoire longue et ce genre d’ouvrage est là pour nous aider à nous rappeler à quel point Emmanuel Macron et ses ministres ont été mauvais au printemps 2020.
- Si cela n’était pas aussi tragique au vu des morts, il reste le plaisir de redécouvrir certaines phrases légendaires de nos dirigeants lors de la pandémie.
- Une écriture claire, passionnante et qui, de manière chronologique, revient sur les événements des débuts de la crise sanitaire. Affligeant quand on y pense avec du recul…
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, le professeur Christian Perronne est une personnalité clivante et tout ce qu’il affirme ici n’est peut-être pas à prendre au pied de la lettre, surtout lorsqu’il ne cesse de vanter les mérites de Didier Raoult qui est tout de même, n’en déplaise à ses fans, un individu egocentrique qui s’est, lui aussi, énormément tromper et qui a dit tout et son contraire !
- Un peu trop partisan par moments même si, effectivement, il est difficile de ne pas l’être…
- Bien évidement, si vous êtes un inconditionnel de Macron, Véran et compagnie, cet ouvrage vous déplaira fortement…
 
Ma note : 7/10

CHRONIQUES DES APPARITIONS EXTRATERRESTRES


CHRONIQUES DES APPARITIONS EXTRATERRESTRES
 
Quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir sur la réalité des apparitions extra-terrestres, il faut rappeler que plus d'un millier d'observations analogues à celles de notre époque figurent dans les chroniques du XIXe siècle et des siècles précédents. Dans ce livre, Jacques Vallée, mathématicien et astronome, analyse et critique les témoignages connus les plus intéressants jusqu'en 1968. Il souligne particulièrement le fait qu'à travers l'histoire et dans le monde entier existe une tradition populaire permanente et cohérente au sujet d'apparitions d'objets mystérieux dans le ciel et de visites d'êtres extra-terrestres. Par exemple, l'expérience de Joe Simonton, un fermier du Wisconsin, qui aurait reçu la visite de ces créatures fantastiques en 1960 n'est pas très différente d'un témoignage analogue d'un Indien du Mexique au XVIe siècle. Les circonstances changent mais il est possible de découvrir des ressemblances fondamentales entre ces récits. Jacques Vallée apporte pour la première fois une documentation précise et une chronologie complète des faits importants que l'on peut dégager d'environ 900 témoignages significatifs sur les objets volants non identifiés au cours des cent dernières années.
 

Chroniques des Apparitions Extraterrestres
Auteur : Jacques Vallée
Type d'ouvrage : Ufologie, Paranormal
Edition originale : 01 septembre 1969
Edition française : 20 janvier 1974
Titre en vo : Passport to Magonia
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jacques Vallée
Editeur : J’Ai Lu
Nombre de pages : 309
 
Mon avis :
 Dans le petit monde pas aussi loufoque que l’on pourrait le penser qu’est l’ufologie – même si, dans celui-ci, on y trouve un peu de tout, y compris le pire – il est indéniable que le nom de Jacques Vallée impose le respect, ce, alors même que ce dernier n’est pas le plus fervent défenseur de l’hypothèse extraterrestre du phénomène. Informaticien, astrophysicien, ufologue et auteur de science-fiction, le chercheur français travaille depuis des décennies outre-Atlantique – y compris pour la Nasa – et est devenu un grand nom des amateurs d’ovnis au point même que le sieur Stephen Spielberg se soit inspirer de lui pour créer un des personnages de son célèbre film, Rencontres du Troisième Type. Bref, vous l’avez compris, Jacques Vallée n’est pas n’importe qui, du moins, pour les passionnés d’ufologies, particulièrement ceux qui se disent que le phénomène est nettement plus complexe qu’on pourrait le penser de prime abord – affabulations, mauvaises interprétations visuelles d’un coté, rencontres extraterrestres de l’autre – et, ma foi, force est de constater que cet ouvrage le prouve fort bien… En effet, Chroniques des Apparitions Extraterrestres est un essai plutôt intéressant et qui sort nettement des sentiers battus puisque, ici, plutôt que d’aller dans le sens de simples visiteurs venus des étoiles, Jacques Vallée préfère faire le parallèle avec d’autres apparitions qui, au fil des siècles, au fil des millénaires parfois, ont parsemées l’histoire de l’humanité. Ainsi, dans les pages de cet ouvrage, on retrouve tout naturellement des contacts avec des ovnis modernes – du moins, avant les années 70 puisque celui-ci date de 1969 – mais aussi d’autres un poil plus ancien – bref, avant la fameuse rencontre de Kenneth Arnold en 1947 – sans occulter la fameuse vague des dirigeables géants ayant eu lieu a la fin du XIXème siècle, les navires volants de Magonia du Moyen-âge mais aussi – et cela en surprendra sans aucun doute plus d’un – les cas de rencontres avec des fées, des lutins voir même des démons et autres créatures pour le moins singulières… Bref, arrivé à ce point de ma critique, le lecteur comprend que ce Chroniques des Apparitions Extraterrestres n’est pas un essai d’ufologie comme les autres puisque Jacques Vallée s’évertue, tout au long de celui-ci, a mettre en parallèle toutes ces rencontres oh combien singulières avec des êtres ou des vaisseaux qui n’étaient pas humains et qui, finalement, on lieues depuis des millénaires. Bref, fées et ovnis, selon l’auteur, pourraient être issus du même phénomène et même si dit ainsi, la chose peut paraitre incongrue pour ne pas dire absurde, la lecture de cet ouvrage a de quoi nous faire changer d’avis et nous amener à nous questionner sur ces diverses rencontres inexplicables mais qui, au vu des témoignages, sont légions… Finalement, on ne peut que se féliciter de ce Chroniques des Apparitions Extraterrestres qui n’a finalement qu’un seul et unique défaut : son style un peu lourd, redondant par moments – Vallée a de meilleures idées qu’il n’écrit – et le fait que l’on ressort de tout cela avec une multitudes de témoignages certes intéressants mais avec bien peu d’hypothèses, ce qui est dommage. Quoi qu’il en soit, si vous êtes un passionné d’ovnis et d’énigmes en général, Chroniques des Apparitions Extraterrestres est, indéniablement, un incontournable qui vous amènera à regarder le phénomène ovni sous un regard nouveau, ce qui, ma foi, est une fort bonne chose…
 

Points Positifs
 :
- Probablement un des essais d’ufologie parmi les plus originaux qu’il m’a été donné de lire. Il faut dire que Jacques Vallée bouscule, ici, les conventions établies en mettant en parallèle les apparitions modernes d’ovnis avec celles plus anciennes de dirigeables ou de navires volants mais aussi, et surtout, avec toutes les rencontres avec des fées, des lutins, des ogres, des démons et autres créatures du folklore mondial.
- Si le postulat de cet ouvrage peut sembler incongrue de prime abord, la lecture de cet ouvrage nous amène, très rapidement, à nous dire que l’hypothèse de l’auteur est plutôt pertinente et que, oui, effectivement, il y a bel et bien des points communs entre les ovnis et le petit peuple…
- De multiples témoignages, modernes et anciens, plutôt intéressants même si certains sont un peu discutables, il faut le reconnaitre.
 
Points Négatifs :
- La mise en parallèle entre le phénomène ovni et les créatures des contes de fées du folklore mondiale est excellente, cependant, il manque une conclusion à tout cela : non pas une explication car il ne peut pas en avoir, mais plutôt quelques hypothèses un poil plus développées que celles que l’auteur nous présente.
- Un style un peu trop lourd, des redondances, une place trop importante accordée aux témoignages modernes. Dommage car tout cela nuit un peu au plaisir de la lecture…
- Bien évidement, si vous ne croyez pas aux ovnis – et donc, encore moins aux fées ou aux fantômes – alors, vous fuirez cet ouvrage comme la peste en rigolant doucement…
 
Ma note : 7,5/10