LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – LES TRIBULATIONS D’UN MAGE EN AURIENT
L'Université
de l'Invisible a reçu un message de la plus haute importance venu d'Aurient :
l'empereur de la Cité interdite demande un mage, ou plutôt le «Grand Maje».
Chez les Hong, au pays de la grande Muraille, c'est en effet la zizanie suite à
la parution d'un petit livre rouge : ce que j'ai fait pendant mes vacances. Et
le seul vers qui l'on peut se tourner à Ankh-Morpork, c'est bien entendu le roi
de la poisse, Rincevent. À la tête de l'armée Rouge, il devra bientôt affronter
Cohen le Barbare (un mètre cinquante avec des semelles) et sa horde d'Argent
(80 ans de moyenne d'âge) bien décidés à faire un casse... Rincevent, qui ne
rêvait que de tranquillité après toutes ses mésaventures, va finalement devenir
un héros ! Peut-être...
Les Annales du Disque-Monde – Les tribulations
d’un Mage en Aurient
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 03 octobre 1994
Edition
Française : 30 juin 2011
Titre en vo : Interesting Times
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 416
Mon
avis : Le dix septième tome des Annales
du Disque-Monde voit le grand retour du mage le plus incompétent de
l’univers, Rincevent, que l’on avait perdu de vu depuis un bail, où plutôt
depuis le déjà lointain Éric.
Curieusement, si celui-ci m’avait amusé lors de la lecture des premiers tomes
de la saga, je dois avouer qu’il ne me manquait pas tant que ça depuis. Après
tout, entre les aventures du Guet, de la MORT et des Sorcières de Lancre, plus
la mise en avant des mages de l’Université de l’Invisible, l’homme qui portait
un chapeau où était écrit « Maje »
finissait par apparaître légèrement terne. Forcement, ce fut donc avec une
certaine perplexité que je me lançai dans la lecture de ses nouvelles
tribulations. Perplexité vite oubliée car ce tome est un véritable petit bijou.
Déjà le titre, hommage non dissimulé aux Tribulations
d’un Chinois en Chine de Jules Verne. Et, le lieu de l’action : la Chine,
où plutôt ce qui fait lieu de l’Empire du Milieu sur le Disque-Monde, le fameux
continent Contrepoids d’où était originaire Deux Fleurs, le touriste optimiste
des deux premiers volumes de la saga. L’histoire, plutôt amusante de bout en
bout débute suite à un message parvenu à Ankh-Morpork : le Patricien
demande à l’Archichancelier de l’Université de l’Invisible d’envoyer le
mystérieux « Grand Maje » en Aurient.
Un peu perplexe, Ridculle envoie ce pauvre Rincevent, porté disparu depuis des
années et qui n’en demandais pas tant. C’est le début de l’aventure, ou des
ennuis (selon que l’on soit Rincevent ou pas ?) pour notre mage incompétent qui
retrouve sur place le plus grand héros du Disque, le légendaire Cohen le Barbare,
accompagné cette fois ci de la Horde d’Argent, ses compagnons de fortunes, tous
au moins aussi âgés que lui, qui s’apprêtent à fondre sur l’Empire Agattéen
pour ce qui pourrait bien être leur plus grand coup de leur carrière. Et c’est
dans un Empire, qui restitue parfaitement plusieurs périodes de l’Histoire de
la Chine (Empire, Communiste), où se mêlent intrigues, complots, meurtres et
révolutions que Rincevent et Cohen vont devoir jouer serrer s’ils veulent s’en
sortir, surtout que leur adversaire, le sombre et machiavélique Seigneur Hong,
est une espèce de Patricien local qui à des visés de conquêtes mondiales, pas
moins que ça. Mais si l’on rie souvent, au cours des pages et des diverses
péripéties de nos héros, la grande force de Terry Pratchett, dans cet ouvrage,
est d’avoir su retranscrire avec une rare justesse la façon de vivre et de pensé
d’un peuple (forcement le chinois), trop longtemps habitué à vivre sous des
traditions millénaires et à l’obéissance devant l’autorité, ce qui à pu bloqué,
à un moment donné de son histoire, son évolution, alors qu’il avait tout pour
lui. De même, la révolution communiste n’est pas oubliée, et à divers moments
de l’intrigue, on croirait presque entendre des slogans de la Révolution
Culturelle. Œuvre très amusante, où les fous rires sont nombreux, Les tribulations d’un Mage en Aurient
est bien plus profond qu’il n’y parait de prime abord. De même, Rincevent, qui
apparaissait lassant sur le long terme (un lâche, ça marche cinq minutes, mais
pas évidant de se renouveler) en sort grandi de même que l’intérêt pour ce
personnage, certes sympathique et attachant, mais plutôt pathétique si l’on est
objectif. Un bon Pratchett, sans contestation possible.
Points
Positifs :
-
Terry Pratchett retranscrit fort bien la culture et l’histoire de la Chine dans
le Disque-Monde ; ainsi, du culte des ancêtres aux intrigues de palais,
des seigneurs de la guerre aux simples paysans et de l’Empire du Milieu a la
révolution culturelle, les références sont légions et, comme souvent avec l’auteur,
fort judicieuses.
-
Une intrigue qui brille particulièrement par son humour mais également par la
justesse de son propos, plus profond, quand a la culture chinoise.
-
Cohen et sa Horde d’Argent : un grand moment de rigolade, surtout lorsque
nos héros barbares essaient tant bien que mal de ce civiliser…
-
Les fans de Rincevent retrouveront avec plaisir ce dernier, toujours égal à lui-même.
Points
Négatifs :
-
La fin est sympa, certes, mais un poil trop rapide et le sort de certains
personnages reste même en suspens. Dommage…
-
Sympa de revoir Deuxfleurs, ancien compagnon de route de Rincevent, hélas, il a
plutôt tendance a jouer les utilités.
-
Bon, cela reste principalement un volume des Annales avec Rincevent et si ce dernier est amusant, il reste tout
de même basique à force…
Ma
note : 7,5/10