THE
GHOST IN THE SHELL – TOME 1
2029.
Le Japon est devenu une corpo-nation qui recouvre l’Asie toute entière. Dans un
immeuble d’une mégalopole, un membre du gouvernement, soupçonné d’avoir aidé à
l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien premier ministre, effectue des
tractations secrètes et illicites avec un diplomate d’un autre pays. La
sécurité publique espionne la réunion et se prépare à intervenir pour arrêter
tout le monde en flagrant délit. En secret, une femme-cyborg, Motoko Kusanagi,
écoute également, soutenue par sa propre équipe. Lorsque la police intervient,
le diplomate se sert de son immunité pour s’en sortir, et joue sur les lois et
les procédures pour empêcher également l’arrestation du membre du gouvernement
japonais. Tandis que la police reste impuissante, soudain la femme intervient :
invisible grâce à son camouflage optique, elle crible le diplomate de balles
avant de disparaître... Le lendemain, Kusanagi se rend dans le bureau du
ministre de la sécurité intérieure et produit un ordre d’assassinat signé par
l’ancien premier ministre... Un mois plus tard, le conseil national accepte la
demande de création d’une unité spéciale d’élite anticriminelle, la section 9,
dirigée par Kusanagi, chargée d’intervenir pour résoudre en secret et de
manière efficace, voire radicale, les situations les plus complexes pour
lesquelles les autres sections d’intervention des forces armées du gouvernement
sont impuissantes. Seulement, dès la première mission, Kusanagi et son équipe
se retrouvent au milieu des luttes de pouvoir des gens pour qui ils
travaillent...
The Ghost in the Shell – Tome 1
Scénariste
: Masamune
Shirow
Dessinateur : Masamune
Shirow
Genre : Seinen
Type
d'ouvrage : Science Fiction, Policier, Cyberpunk
Titre
en vo : The Ghost in the Shell – vol 1
Parution
en vo : 20 octobre 1991
Parution
en vf : 15 mars 2017
Langue
d'origine : Japonais
Editeur : Glénat
Nombre
de pages : 352
Mon
avis : Indéniablement, au tournant des
années 80 et 90, au Japon, il y eut trois œuvres majeures qui définirent alors
le genre cyberpunk principalement mais qui, il ne faut pas l’oublier, permirent
un peu aux mangas d’accéder a une place non négligeable aux yeux du grand
public occidental, peu familier du genre – en dehors des adaptations animées
qui faisaient alors fureur sur nos écrans. Ces trois œuvres furent Akira, bien évidement, de Katsuhiro
Otomo, sans nul doute la meilleure et la plus connue, Gunnm
de Yukito Kishiro et,
pour finir, The Ghost in the Shell de
Masamune Shirow dont je vous propose la critique en ce jour. Pour la petite
histoire, et comme cela avait été le cas pour Gunnm en son temps, je n’avais jamais eu l’occasion de lire, jusqu’à
aujourd’hui, ce manga alors que, pour ce qui est de Akira, étant un vieux de la vieille, j’avais découvert le chef d’œuvre
du sieur Otomo par la version colorisée paru a l’époque. Cependant,
contrairement a Gunnm auquel j’avais plutôt
bien accrocher – même si cela fait quelques mois que j’ai un peu mis ce manga
de coté – j’ai eu le plus grand mal a me lancer véritablement dans The Ghost in the Shell, finissant même
par me faire violence pour en venir a bout ! Voilà, la chose est dite et j’entends
déjà certains hurler au loup devant mes propos, mais bon, que voulez vous que
je vous dise au sujet du manga culte (c’est un fait) de Masamune Shirow qui est
un pur chef d’œuvres pour certains mais qui, a mes yeux, possède beaucoup trop
de défauts pour que je le considère comme étant un incontournable ? Car le
problème avec The Ghost in the Shell,
ce qui m’embête un peu a son sujet, c’est que, si je reconnais que l’univers
proposé est plutôt réussi, si j’ai accrocher a certains des protagonistes, si
les diverses missions a proprement parler de la Section 9 sont loin d’être
inintéressantes, si le scénario d’ensemble nous amène a nous poser tout un tas
de questions sur ce qu’est la vie, sur ce qui fait la différence entre l’humanité
et les robots et comment la vie peut évoluer, sans oublier, bien évidement, les
magnifiques dessins de Masamune Shirow, tout cela est indéniablement gâché par
une complexité monumentale, une lourdeur pas avenante pour un sou et une somme
de textes qui font que, dès les premières pages, on se surprend a souffler de dépit
et a se rendre compte qu’on a passer un temps fou a essayer de déchiffrer et de
comprendre si peu de choses. Bref, pour certains, toute cette complexité fait
parti du jeu et apporte un plus a l’ensemble, pour les autres, harassés par des
tonnes et des tonnes de textes et de délires métaphasiques de l’auteur parfois
inutiles, ils se diront que le jeu n’en vaut décidément pas la chandelle et
préférerons la simplicité sans prise de tête d’un Gunnm ou la magnificence évidente d’un Akira…
Points
Positifs :
-
Peut-être l’un des mangas qui a le plus marqué le genre cyberpunk avec un
univers cohérent, d’une richesse impressionnante, une ambiance fort bien
décrite et un travail en amont de la part de l’auteur qui est plutôt louable et
remarquable. Cela nous change de certaines bande dessinées écrites a la va-vite
et bien plus pauvres dans l’ensemble.
-
S’il y a une chose que l’on ne peut retirer a Masamune Shirow, c’est son
indéniablement talent artistique car le bougre dessine fort bien et parcourir
cette édition – agrémentées de quelques pages colorées – est un pur régal.
-
Un scénario général bien plus intelligent qu’on pourrait le penser de prime
abord. Il faut dire que la lecture nous amène à nous poser des questions sur ce
qu’est la vie, comment on peut la qualifier, comment elle peut évoluer, comment
peut-on considéré les robots et autres cyborgs, etc.
-
Motoko Kusanagi n’est pas l’héroïne de manga la plus originale qui soit,
cependant, elle n’en reste pas moins plutôt charismatique et parfaitement
emblématique de son époque.
-
Une édition française quasi-parfaite !
Points
Négatifs :
-
Une complexité de lecture de tous les instants ! Il faut dire que j’ai
rarement eu l’occasion de lire une bande dessinée aussi pénible a lire alors
que cela ne se justifie nullement, ce qui est dommage car l’idée générale est plutôt
bonne et certaines histoires assez réussies, cependant, l’auteur a eu l’idée
saugrenue de vouloir tout expliquer, le moindre détail et se perd en plus dans
des délires plus ou moins assumés, ce qui alourdit les pages par des tonnes et
des tonnes de textes souvent inutiles…
-
Pour une version intégrale, pourquoi les quelques scènes coquines ont été
censurées ? Ah un moment donné, soit on nous présente une œuvre dans son
intégralité, soit on ne prétend pas qu’il s’agit d’une intégrale !
Ma
note : 7,5/10