HARVEST
Neil Young – 1972
1. Out on the Weekend – 4:35
2. Harvest – 3:03
3. A Man Needs a Maid – 4:00
4. Heart of Gold – 3:05
5. Are You Ready for the Country ? – 3:21
6. Old Man – 3:22
7. There's a World – 3:00
8. Alabama – 4:02
9. The Needle and the Damage Done – 2:00
10. Words (Between the Lines of Age) – 6:42
Ecoutant
moins de musique ces dernières années qu’auparavant, il m’arrive bien souvent
de ne plus écouter certains albums pendant un laps de temps tout bonnement
phénoménal, et ce, alors qu’autrefois, ceux-ci l’étaient, dans les meilleurs
des cas, écoutés religieusement tous les jours, dans les pires, au bas mot, une
fois par semaine. Mais comme chacun sait, les années passent, les temps
changent et les habitudes encore plus, pourtant, et même si je regrette ne plus
avoir autant de temps libre à consacrer à l’intégralité de mes loisirs, force
est de constater que je n’oublie pas tous ces albums mythiques qui ont, à un
moment ou un autre de mon existence, et plus particulièrement, l’époque bénie
où je n’étais qu’un jeune insouciant d’une vingtaine d’années, marquer ma vie.
Et, parmi ces très nombreux opus, je reconnais que ceux de Neil Young occupent
une place particulière pour moi : il faut dire que le canadien, depuis
presque vingt ans, est, avec Bowie, les Beatles ou les Stones, pour ne citer
que les plus connus, ce que l’on peut appeler mon idole. Et les raisons de ce
statut ne sont pas que musicales mais doivent énormément a sa personnalité dans
laquelle je me retrouve : solitaire dans l’âme, amoureux des grands
espaces, le « loner »,
comme on le surnomme (et qui renvoi a l’une de ses toutes premières chansons)
est en plus épileptique, ce qui est également mon cas – le hasard faisant
parfois bien les choses. Mais si ces points communs sont amusants a constater,
ce qui compte avant toute chose, c’est la musique, est, justement, de ce point
de vue-là, le sieur Young se pose en excellent auteur-compositeur diablement
doué et possédant derrière lui une longue, très longue carrière qui ne peut
etre pas composée que de hits absolus, j’en conviens, mais qui fera sans nul
doute de lui comme l’un des musiciens parmi
les plus importants de la seconde moitié du vingtième siècle.
Sur
ce blog, j’avais déjà eu l’occasion de vous parler de quelques-uns de ses
albums : ainsi, que ce soit son premier, sobrement intitulé Neil
Young, puis les excellents Everybody
Knows this is Nowhere ou After
the Gold Rush ainsi que, pour finir, l’aérien Zuma,
en 2009, j’écoutais pas mal le canadien ; à quoi il faut ajouter ses
collaborations avec les Buffalo Springfield et Crosby, Stills & Nash dans Déjà
Vu. Puis, ce fut le néant : d’autres disques et d’autres artistes à
écouter, et encore, de moins en moins, et ce, jusqu’à ces jours ci où, après
quelques années (sic, un record !), j’ai enfin remis un album du maitre
dans mon vieux, très vieux lecteur CD de Sony
(je suis moi-même un vieux dinosaure, en plus, ce truc tombe en morceaux !)
et suis partit pour… oh, très très loin, de l’autre côté de l’Atlantique, dans
la campagne et le sud profond tout en me demandant pourquoi, décidément, l’Alabama
ne s’en sortait pas, et cherchant, tout en me trouvant trop vieux, un cœur d’or…
bref, les amateurs savent fort bien de quel album je parle (et puis, ce n’est
pas bien difficile puisqu’il suffit de lire le titre de ce billet), du
légendaire et inoubliable Harvest !
Paru
en février 1972, Harvest est le
quatrième album solo de Neil Young et, sans nul doute, l’un de ses plus connus
si ce n’est le plus célèbre de sa fort longue discographie ; ce qui est sûr,
c’est que ce fut avec cet opus que le canadien connu ses plus grands succès et,
accessoirement, son seul numéro un de sa carrière : l’excellent Heart of Gold. Du coup, cet état de fait
aura fait dire à certains que ce disque est trop commercial, que Young aura accepté
de se renier pour une musique plus commerciale, plus consensuel, ce qui est, de
mon point de vu, un peu idiot : ainsi donc, pour etre crédible, un artiste
se devrait d’etre maudit tout le temps, de ne connaitre que des échecs ou, du
moins, que de piètres succès d’estimes ? Que je sache, je pense que les
membres du Velvet Underground auraient préféré en vendre davantage des albums,
non ? Et puis, si c’est pour mettre en avant des musiciens obscurs, que
personne ne connait et qui n’ont jamais fait grand-chose d’important, au temps
pour moi… et puis, ces mêmes personnes ont tendance à oublier que Neil Young, à
l’époque, ce n’était pas non plus n’importe qui et que, s’il n’atteint jamais l’aura
des Beatles ou des Stones, le bonhomme, de par son appartenance a Crosby,
Stills, Nash & Young était lui aussi une star… certes, dans une époque où
il y en avait beaucoup mais une star quand même. De plus, le canadien a
souvent, au gré de ses albums et de ses collaborations, souvent alternés les
genres, passant des disques plus calmes a d’autres, autrement plus violents,
plus rocks, alors, qu’Harvest ne le
soit pas, c’est un fait, mais prétendre qu’il soit commercial, ca, franchement,
non.
Victime
à l’époque de grave problèmes de dos qui l’empêchaient de trop forcé et donc,
de ne presque pouvoir pas utiliser sa guitare électrique, Neil Young, que l’on
connaissait donc bien plus violent, nous offre donc avec Harvest ce que l’on peut appeler sans problèmes une véritable petite
perle musicale, un classique du genre, un chef d’œuvre absolu comme on en avait
pas mal à l’époque, et quasiment plus désormais. Disque campagnard s’il en est,
Harvest fait partie de ses rares
albums que l’on peut écouter tranquillement chez soi, la nuit – il ne
réveillera pas les voisins – ou au bord d’une voiture, traversant les grands
espaces américains avec une clope au bec et l’autre sur le volant. Un disque
calme, ou prédomine la guitare acoustique, et où la majeure partie des titres
sentent bon la country, genre souvent tourner en dérision de nos jours, mais
dont l’importance dans l’histoire de la musique est indéniable – après tout, le
rock, c’est le mélange du blues et de la country. Un disque d’où sortent des
titres tout bonnement prodigieux, comme, pour ne citer que mes préférés, Heart of Gold, bien entendu, mais aussi Harvest, le sublime Old Man que je ne me lasse jamais d’écouter et, comment ne pas le
citer, l’excellent Alabama – bien plus
électrique – chanson musicalement parfaite en soi, mais avant tout, joli petit
brulot contre le sud profond raciste qui nous rappelle le déjà sublime Southern Man paru dans l’album
précédant, After
the Gold Rush, et qui valut a Neil Young la non moins célèbre réplique
de la part du groupe de rock sudiste Lynyrd Skynyrd : Sweet Home Alabama – probablement à prendre moins au premier degré
que la légende ne le laissait sous-entendre, Young et Ronnie Van Zant s’appréciant
davantage qu’on aurait pu le croire.
Harvest
est sorti il y a quarante et un ans déjà, et, malgré les décennies, il n’a rien
perdu de son charme, de son intensité et de son intrinsèque valeur musicale. Probablement
curieux pour une oreille jeune, de nos jours, il ne s’en avère pas moins comme
étant un véritable petit bijou et peut etre, comme je vous l’ai déjà dit,
considéré comme étant un pur chef d’œuvre. Bien évidemment, Neil Young ne se
limita pas à Harvest et sa longue et éclectique
carrière est là pour nous le prouver, mais bon, ceci est déjà une autre
histoire – déjà racontée pour partie sur ce blog – et je pense que je
reviendrais bientôt, ici même, pour vous en raconter la suite.