mardi 31 mai 2011

THE ROYAL DOLL ORCHESTRA - II


THE ROYAL DOLL ORCHESTRA - II

Le monde est en pleine déliquescence, une épidémie frappe la population et transforme les gens en zombies qui attaquent sauvagement le reste de la population ! Menée par Rutile, une bande de baladins parcourt le monde, tentant de réaliser des miracles grâce à leur musique… Mais cela a-t-il encore un sens ? Alors qu’il fait route vers un nouveau hameau, l’orchestre de Rutile est intercepté par un groupe de personnes disposant également d’un pouvoir. Il s’agit du véritable Orchestre Royal, Rutile ayant déserté la cour plusieurs années auparavant. Ils viennent le chercher pour le ramener à la capitale car après les événements qui ont secoué le village de Toussaint, Rutile doit rendre des comptes à la Reine en personne…

Nous voila déjà au deuxième volume de la nouvelle création de Kaori Yuki, The Royal Doll Orchestra dont je vous aie parlé du premier tome il y a un peu plus d’une semaine. Bien évidement, et ceux qui auraient lu ma précédente critique le savent déjà, j’avais été assez enthousiasmé par cette nouvelle œuvre de la créatrice de ce qui restera a jamais comme étant l’un de mes mangas préférés, Angel Sanctuary, et la lecture de premier volume m’avait conforter sur ce que je pensais des indéniables talents de dame Kaori Yuki ; ainsi, tant par ses scénarios tordus au possible, ses personnages ambigus et tourmentés et ses dessins, souvent superbes, a la fois simples et compliqués, a la fois dépouillés et fourmillant de détails, ce fut donc avec un plaisir non dissimulé que je retrouvais cet auteur, plusieurs années après l’avoir quitter. Et ce premier volume de The Royal Doll Orchestra, malgré un scénario pour le moins curieux – dans un territoire plus ou moins indéterminé, même si inspiré de la France du XVIIème siècle, un virus frappe la population transformant celle-ci en marionnettes, les fameuses poupées du titre – et quelques protagonistes qui sont tout de mêmes assez stéréotypés, force est de constater que celui-ci m’avait grandement plu et j’avais hâte de découvrir la suite.

Et bien, je ne vais pas tourner plus longtemps autour du pot et encore moins m’attarder inutilement puisque tout ce que j’ai put dire, en bien comme en mal (même si je n’ai pas dit énormément de choses de négatifs lors de ma première critique) pour le tome un de The Royal Doll Orchestra est parfaitement valable pour cette suite. Et après tout, est ce vraiment une surprise ? Franchement, non. Surtout pour ce qui est des mangas. Les habitués ne me contrediront pas, les albums tels quels que l’on est habituer à lire dans nos vertes contrées ne sont que des assemblages d’histoires parues, au Japon, de façon hebdomadaire ou mensuelle, ainsi, avant qu’elles ne soient regroupées en un certain nombre de tomes, suivant l’importance de l’œuvre. Forcement, dès lors, les différences entre albums sont minimes et si, sur de longues sagas, il peut avoir évolution graphique entre les premiers volumes et les derniers, c’est plus rare dans les œuvres plus courtes, comme c’est le cas avec The Royal Doll Orchestra. Du coup, que dire de plus, que pourrais-je ajouter à la critique de ce deuxième volume qui ne serait pas une réédite ? Que parfois, dans certaines planches, le style de Kaori Yuki fait un peu fouillis et que l’on a du mal a tout comprendre – accessoirement, c’était déjà le cas avec Angel Sanctuary – effectivement, c’est le cas et d’ailleurs, c’est la le seul point faible graphique que je pourrais souligner vis-à-vis d’un auteur que j’apprécie ; mais vu que dans l’ensemble, c’est tout de même souvent magnifique (quand on aime le style), on passera facilement sur ce défaut mineur. Reste alors bien évidement l’intrigue en elle-même, qui elle, bien évidement, évolue et là, il y a déjà de quoi dire : si dans le premier volume, Miss Kaori Yuki installait son univers et ses protagonistes, force est de constater que celle-ci n’avait pas entièrement finie cette mise en place. En effet, des le premier chapitre intitulé Sa majestée la Reine et son fou (toujours diviser en deux parties), de nouveaux personnages font leur apparition, la Reine – forcement – mais aussi le cousin de celle-ci qui s’avère être également celui de Rutile ; et oui, notre mystérieux chanteur androgyne s’avère être le frère de la Reine. Ainsi, ce premier chapitre de ce deuxième tome a son importance puisque l’on en apprend un peu plus sur Rutile, sur sa famille et son passé, forcement pas très clair. Et si, comme on s’en doute, cela a son importance pour l’ensemble de l’œuvre, curieusement, je l’ai trouvé légèrement inférieur a ce que j’avais lu jusqu'à maintenant ; non pas que cela soit rater en soit mais j’ai moins accroché, pourtant, une telle révélation avait son importance. Heureusement, dès le chapitre suivant, Tragédie lyrique, la série repart sur les chapeaux de roues avec une enquête dans un mystérieux couvent où des nonnes sont retrouvées assassinées. Personnellement, j’ai trouvé cette deuxième partie franchement excellente, les protagonistes sont à la fois inquiétants et attachants, on se demande bien ce que cache ce couvent avec cette Mère supérieure trop souriante pour être honnête et cette sainte sœur pour le moins inquiétante ; de plus, Kaori Yuki s’en donne a cœur joie dans l’une de ses activités favoris : le travestissement de ses personnages ; entre un Rutile qui se plait décidément beaucoup en femme et la jeune Eles – personnage féminin elle – qui ne se complait qu’en garçon et se retrouve mal a l’aise en jupe, c’est un vrai plaisir que de suivre le duo dans des situations pour le moins cocasses. Mais Tragédie lyrique voit également entré en scène de nouveaux protagonistes : tout d’abord, les mystérieux membres du Sénat qui se prétendent vieux tout en ressemblant à des enfants et le pour le moins dangereux ancien pianiste de l’orchestre de Rutile, une espèce de psychopathe portant un masque de chat (non, je ne blague pas). Bref, tout serait parfait – en plus, ce tome se conclut par un magnifique et inquiétant cliffhanger – si je ne trouverais a redire quant au fait que les deux compagnons de Rutile soient si peu utilisés jusqu'à maintenant ; sincèrement, on peut se demander a quoi ils servent ?

Pour être bref, la qualité est toujours au rendez vous dans ce deuxième volume de The Royal Doll Orchestra, bien évidement, l’élément de surprise n’est plus la mais Kaori Yuki réussit encore a maintenir l’intérêt de son histoire par l’apparition de nouveaux protagonistes dont certains tout bonnement hauts en couleurs ainsi que par une histoire suffisamment captivante et pleine de rebondissements – ainsi que de très lourds secrets cachés – qui ne peut que ravir le lecteur. Bien évidement, il y a quelques défauts comme la quasi absence des fameuses marionnettes zombies et des compagnons de Rutile mais cela n’enlève rien a une œuvre, pour le moment, de fort bonne qualité.

mardi 24 mai 2011

LE LABYRINTHE DE LA MORT


LE LABYRINTHE DE LA MORT

Conçu par l'esprit diabolique du baron Sukumvit, le Labyrinthe de la Mort est truffé de pièges mortels et peuplé de monstres assoiffés de sang. D'innombrables aventuriers ont tenté avant vous de relever le défi de l'Épreuve des Champions. Ils ont franchi l'entrée du Labyrinthe et n'ont plus jamais reparu. Et VOUS, oserez-vous y entrer ? Vous serez l'un des six combattants sélectionnés cette année pour affronter les périls du Labyrinthe. Un seul d'entre vous gagnera peut-être, et les autres succomberont. Qui sera cet éventuel vainqueur ? Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à combattre. Bonne chance…


Le Labyrinthe de la Mort
Série : Défis Fantastiques n°6
Auteur : Ian Livingstone
Illustration de la couverture : Iain McCaig
Illustrations intérieures : Iain McCaig
Titre original : Deathtrap Dungeon
Traduction : Patricia Marais
Année de l’édition Anglaise : 1984
Sortie de l'édition Française : septembre 1984
Edition Française : Editions Gallimard (Folio Junior)
Nombre de paragraphes : 400

Mon avis : Alors là, attention, chef d’œuvre ! Enfin, a mes yeux. En toute sincérité, et même avec une certaine émotion, je dois reconnaître que Le Labyrinthe de la Mort est l’un de mes Livres dont vous êtes le héros préféré, si ce n’est, tout bonnement, mon préféré ; déjà, ce fut mon premier, et ce genre de détails, vous le savez bien, joue fortement sur les émotions que l’on peut ressentir mais aussi sur notre avis sur une œuvre, mais quoi qu’il en soit, et presque trente ans après l’avoir acheter, découvert, essayer encore et encore jusqu'à en venir a bout puis le refaire encore et encore, je ne peut que constater que Le Labyrinthe de la Mort, pour moi, représente plus qu’un simple Livre dont vous êtes le héros ; car si d’autres titres lui sont supérieurs, et je pense là a la série Sorcellerie !, le fait qu’il ait été mon premier LDVELH, sa qualité intrinsèque, son ambiance, ses pièges, ses monstres, sa difficulté, bref, tout cela fait que, pour moi, il ait autant de valeur qu’un véritable roman. C’est donc avec une certaine fierté, et une émotion que je ne dissimule pas, que je vais vous parler de ce fameux Labyrinthe qui a fait suer et enchanter toute une génération d’amateurs. Sixième titre de la saga des Défis FantastiquesLe Labyrinthe de la Mort, œuvre d’Ian Livingstone, l’un des cofondateurs de la série avec Steve Jackson, nous entraine donc dans une formidable aventure qui a fait beaucoup pour la renommée du genre dans les années 80. Avec sa trame d’une banalité confondante – un baron a construit un labyrinthe souterrain, peuplé de monstres et de chausse-trappes, chaque année, des candidats se portent volontaires pour le traverser lors de l’Epreuve des Champions. Une bourse de 10 000 pièces d’or est le prix de cet exploit que nul, forcement, n’a jamais réussi a accomplir – et qui pourrait faire sourire cyniquement les plus blasés, Le Labyrinthe de la Mort est tout simplement une réussite quasiment parfaite de ce qu’est un excellent livre-jeu ; œuvre typique de Livingston, il en possède du coup toutes les qualités mais aussi les défauts, en particulier, pour les moins patients d’entre nous, ce que l’on nomme, dans le jargon des fans des LDVELH, le « one true path », c'est-à-dire, le chemin unique, ce qui signifie en gros que si vous avez le malheur, ne serais ce qu’une seule fois de vous tromper de chemin, de ne pas ouvrir telle porte ou de ne pas faire ce qu’il faut, et ben, c’en est finis de vous. Et ce fameux système dont use et abuse le sieur Livingston dans ses productions, pourtant si rébarbatif dans pas mal de titres, fonctionne ici à merveille : tout d’abord, nous sommes dans un labyrinthe, et même si on ne s’y perd pas, disons que le one-true-path en est justifié ; ensuite, indéniablement, cela pousse le lecteur/joueur a essayer, encore et encore, faisant fit des morts et des échecs successifs, jusqu'à que, finalement, au bout d’un nombre incalculables d’essais, il ne vienne a bout de ce fichu labyrinthe. Et là, même avec le temps et les décennies, jamais je n’oublierais la sensation de bonheur absolu que j’ai put ressentir quant j’ai enfin réussi à sortir du Labyrinthe du Baron Sukumvit ! Bigre, j’en aurai presque la larme a l’œil… Mais arriver là, une petite précision s’impose : le one-true-path, cela peut vite devenir agacent pour ne pas dire énervant et, bien souvent, c’est un gros défaut (au point que souvent, j’ai abandonné certains autres titres) et ce qui sauve Le Labyrinthe de la Mort, c’est tout simplement sa qualité. Cependant, il est parfois curieux de constater comment avec des idées assez simples – ici, l’exploration d’un labyrinthe jugé imprenable, par nous, c'est-à-dire, un banal guerrier comme le genre héroïco-fantastique nous en livre des tonnes – l’on peut se trouver avec ce que j’appellerais un chef d’œuvre du genre. Bien évidement, et je vous l’ai déjà dit, d’autres LDVELH sont supérieurs a ce Labyrinthe de la Mort, ce fait est indéniable, pourtant, dans sa partie, celui-ci est inoubliable et apparaît en haut des préférences, ou du moins fort bien placé, pour bon nombre des lecteurs qui s’y sont attelés. Cela est dut, bien évidement, a ses qualités, plus qu’a son style sur lequel, comme on a vu, on pourrait trouver a redire, et ces mêmes qualités, que cela soit son ambiance – une pure merveille – ses descriptions des lieux que l’on parcourt – l’on se croirait presque dans ce fameux Labyrinthe – la tension, souvent palpable – au point que, devant un choix de chemin, d’action ou autre, on en tremblerait presque – ses créatures, nombreuses, variées mais aussi assez balèzes lors des combats – entre la Manticore, la superbe Bête Sanguinaire qui illustre l’ouvrage, le Tyrannosaure, le Démon des Miroirs et bien d’autres, il y a de quoi faire – la complexité des pièges, souvent mortels – Livingston a dut s’en donner a cœur joie – et même, un certain coté parfois dramatique – comme le duel fratricide contre Throm le Barbare – quant aux illustrations, elles sont tout bonnement excellentes faisant pour beaucoup pour la qualité de l’ensemble – œuvres d’Ian McCaig, elles méritent amplement le détour – il est donc indéniable, avec tout ceci, que Le Labyrinthe de la Mort a tout pour lui. Alors oui, il n’est pas facile, oui, ce n’est qu’un one-true-path et oui, mille fois oui, d’autres LDVELH sont plus originaux, meilleurs etc. mais même ainsi, presque trois décennies après l’avoir fait pour la première fois – et accessoirement, m’être fait tuer, si ma mémoire est bonne, en mangeant des champignons (vachement héroïque comme mort) – ce fut encore un énorme plaisir que de l’avoir refait. Bien évidement, cela fait longtemps que je ne me souvenais plus de l’ordre exact des paragraphes où aller pour en venir a bout (et oui, je le connaissais par cœur) et j’ai eu un peu de mal a un moment donné mais même ainsi, j’en suis, pour la énième fois, venu a bout, et le plaisir, s’il ne fut pas aussi intense que lorsque j’étais adolescent, n’en fut pas moins grand. Personnellement, avec Le Labyrinthe de la Mort, Ian Livingston a probablement créé ce qui restera comme son meilleur Livre dont vous êtes le héros, une œuvre culte pour beaucoup, une parfaite réussite, et, a mes yeux, une pure merveille, tout simplement.


Points Positifs :
- Sans discussion possible la plus belle réussite d’Ian Livingstone puisque, dans Le Labyrinthe de la Mort, même ses défauts (chemin unique, objets à trouver dont une bonne partie inutile, etc.) trouvent leur justification. Ce labyrinthe est mortel, personne n’a jamais réussi à en ressortir et vous allez rapidement comprendre pourquoi.
- Point de vu ambiance, vous allez être gâtés et assez rapidement, vous ressentirez toute la dangerosité des lieues, vous tremblerez devant les multiples pièges mortels, vous serez marquer a jamais par certaines scènes mémorables et, accessoirement, affronterez des adversaires tout bonnement cultes !
- Pendant un moment, on est accompagné d’un autre candidat, un barbare, et sa mort marque les esprits.
- Manticore, Tyrannosaure, Bête Sanguinaire, Démon des Miroirs, etc. Non mais quel bestiaire !
- Illustrateur régulier des débuts de la série, Iain McCaig se transcende et livre des dessins de toute beauté.
- Une couverture tout simplement culte !
- Oui, je sais, ce fut mon premier LDVELH, alors, il y a ce petit coté nostalgique…

Points Négatifs :
- On n’échappe malheureusement pas aux traditionnels défauts du genre et oui, c’est tout de même idiot de ne pas pouvoir faire marche arrière et revenir sur ses pas, de plus, il s’agit d’un terrible one-true-path, ce qui signifie, vous l’avez compris, que si vous vous écartez ne serais-ce qu’une fois du bon chemin, s’en est finis de vous !
- Bien évidement, scénaristiquement, c’est plus que basique : entrer dans un labyrinthe et en sortir.

Ma note : 9/10

LA CITÉ DES VOLEURS


LA CITÉ DES VOLEURS

La terreur s’est abattue sur la ville de Silverton depuis que Zambar Bone et ses Chiens de Lune, assoiffés de sang, y exercent leurs méfaits. Les paisibles marchands de la cité ont besoin d’aide et c’est VOUS, l’aventurier intrépides, qu’ils vont appeler à la rescousse. Votre mission vous conduira au long des rues sombres et sinueuses du Port-du-Sable-Noir où les créatures de la nuit guettent dans l’ombre le voyageur imprudent. Et si vous parvenez à traverser la ville, vous devrez alors affronter l’infâme Zambar Bone lui-même, retranché dans sa place forte… Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à combattre. Bonne chance…


La Cité des Voleurs
Série : Défis Fantastiques n°5
Auteur : Ian Livingstone
Illustration de la couverture : Iain McCaig
Illustrations intérieures : Iain McCaig
Titre original : City of Thieves
Traduction : Janine Hérisson et Henri Robillot
Année de l’édition Anglaise : 1983
Sortie de l'édition Française : septembre 1984
Edition Française : Editions Gallimard (Folio Junior)
Nombre de paragraphes : 400

Mon avis : Nous voilà déjà au cinquième tome des Défis Fantastiques et après être parti, a deux reprises, tuer un méchant sorcier dans des souterrains/forteresse dans les deux premières aventures, s’être balader dans une foret pas si maléfique que le titre pouvait le laisser penser afin de retrouver le marteau de guerre des nains, puis, pour finir, faire un saut dans le futur le plus lointain pour jouer a Star Trek, voici que le sieur Ian Livingstone, aussi surnommé « l’homme qui écrit toujours le même livre » nous revient pour son deuxième opus en solo avec, cette fois ci, une nouvelle innovation apparente puisque dans La Cité des Voleurs, comme son nom l’indique, l’aventure aura lieue en milieu urbain. Grande première donc pour un Défis Fantastiques de pouvoir enfin visiter une ville, qui plus est, fortement mal famée comme on nous annonce ce qui ne peut qu’allécher le lecteur friand de nouveautés. Sauf que, hélas, cela ne sera pas entièrement le cas. Mais procédons dans l’ordre… Tout d’abord, force est de constater que nous avons droit, avant même l’ouverture du livre, a une superbe illustration de couverture, signée par un Ian McCaig en grande forme. Certes, on pourrait trouver celle-ci fortement aguichante, avec ce squelette portant une faux en premier plan – le grand méchant du jour, Zambar Bone en personne –, le Port-du-Sable-Noir derrière, et accessoirement, ce n’est pas entièrement faux ; cependant, elle n’en reste pas moins assez réussie en soit et laisse présager deux choses : premièrement, une grande aventure (chose que l’on attend encore depuis le premier tome des LDVELH), deuxièmement, un grand méchant charismatique en diable (bon, pour ca, Balthus était pas mal). Rassurez vous, ou plus tôt, désespérez vous, on n’aura ni l’un, ni l’autre ! C’est assez brutal dit comme cela, dès le début de cette critique, certes, je ne le nie pas, mais après tout, a quoi bon tourner autour du pot ? Et puis, pour la défense de cette Cité des Voleurs, tout n’est pas à jeter non plus dans ce titre non plus. Disons qu’il est en-deçà de nos espérances, malheureusement. Pourtant, ça commençait bien puisque, une fois admirer la belle couverture, l’introduction de Livingstone est, comment dire, vraiment bonne ; longue, bien écrite, certes pas génial en soit ou franchement originale, je l’accorde, mais celle-ci lance bien l’aventure et a ce moment là, on n’a qu’une seule hâte, débuter l’aventure au plus vite. Ça tombe bien, c’est un Défis Fantastique première génération tout ce qui a de plus basique, sans ajout de nouvelles règles (comme dans La Galaxie tragique par exemple ou dans d’autres titres à venir) a maitrisé et sans transition, on arrive au paragraphe 1. Et, assez rapidement, une fois pénétrer dans la ville, on se rend compte qu’au bout de cinq volumes, les choses n’ont toujours pas changé pour ce qui est de la structure de jeu : en effet, après avoir dut avoir a choisir entre le couloir de droite ou celui de gauche – avec possibilité d’ouvrir ou non une porte – puis, le sentier de droite ou celui de gauche – avec possibilité de jeter un œil dans une clairière ou dans une cabane – puis, pour finir, de choisir entre la planète de droite et celle de gauche – et de s’y poser ou pas – voila que Livingstone nous offre le magnifique choix entre la rue de droite et celle de gauche – avec, soyons fous, celle du milieu – et, bien évidement, la possibilité de rentrer, ou pas, dans des habitations et autres boutiques. Et comme depuis cinq volumes désormais, certains choix seront judicieux, d’autres non ; et comme depuis cinq volumes, on ne peut toujours pas retourner en arrière (pourtant, dans une ville, lorsque je me ballade, je vais où bon me semble). Pour quelle raison ? Parce que ! Et puis c’est tout. Bon, a la rigueur, on se dit que c’est les débuts des Défis Fantastiques, que tout n’est pas encore au point et que les améliorations seront à venir (on en reparlera avec Livingstone), ce qui n’est pas entièrement faux, alors, plein de courage et d’enthousiasme, on se lance dans l’exploration de cette fameuse Citée des Voleurs, cet antre de coupes jarrets, de malfrats, d’assassins et de trafiquants en tout genre, s’attendant du coup au pire et, au bout de quelques paragraphes, on commence a se poser des questions : « euh, ca a l’air un peu tranquille tout de même ». Certes, suivant le chemin que l’on choisit au départ, j’exagère un peu, mais pas tant que ca car question ambiance, on ne peut pas dire que cette première partie nous donne véritablement l’impression de risquer notre peau dans une ville de malfrats. Et puis, subitement, après n’avoir rien fait d’exceptionnel, voila que l’on arrive a un pont et que, sous celui-ci, on trouve tout de suite le fameux et puissant sorcier Nicodème ! Ah, Nicodème, encore un exemple type des sorciers de Titan (un peu comme Yaztromo), capable de nous transformer en grenouille d’un simple geste du doigt, mais incapable de lever son postérieur pour aller botter les fesses au grand méchant de service. Car bien évidement, mais je pense que vous l’aviez deviné, ce rôle nous incombera et ce bon vieux Nicodème se contente juste de nous annoncer ce qu’il faut faire pour vaincre le puissant Zambar Bone : trouver une liste d’objets indispensables sinon c’est la mort, comme dans tout bon vieux Livingstone, et parmi ceux-ci, cela va du truc le plus débile – les cheveux d’une sorcière – au plus ridicule – le tatouage d’une licorne sur le front – en passant, a la rigueur, par le seul qui soit crédible – la flèche d’argent – et, forcement, voilà que l’on comprend tout de suite que, désormais, c’en est finis de la petite ballade tranquille dans les rues car, une fois de plus, nous voila partis pour un bon vieux one-true-path des familles. Et forcement, cela se corse un peu. Bien évidement, pas pour ce qui est des combats, en toute franchise, ceux-ci, pour peux que vous ayez des caractéristiques convenables ne vous poserons guère de problèmes pendant les trois quarts du livre puisque seuls les tous derniers adversaires sont assez costauds. D’ailleurs, le fait d’avoir a se taper une flopée de rats, lutins et autres serpents a 4 ou 5 d’habileté m’aura plus ennuyer qu’autre chose, mais bon. Pour ce qui est de la difficulté, celle-ci vient forcement que, une fois Nicodème découvert, il faille ensuite retrouver ses fameux objets et là, comme tout amateur le sait, un seul mauvais choix d’orientation peut être fatal quant à la réussite finale. Pourtant, force est de constater que ces fameux objets obligatoires ne sont pas très difficiles a trouver et, que pour certains, il faut vraiment faire exprès pour passer a coté – je pense surtout au tatoueur et au jardin botanique – ainsi, il ne devrait pas être trop difficile de quitter la ville avec tous les ingrédients nécessaires. Pour la petite histoire, j’ai eu un coup de bol monumental puisque en le refaisant hier soir, j’ai trouvé le bon chemin du premier coup alors qu’en toute sincérité, j’ai presque avancé au pifomètre, ainsi, fort de mes trois objets – cheveux de sorcières, perles noirs et fleur de lotus –, de ma flèche d’argent et de mon tatouage à la con sur le front (non mais, et on accepte une telle honte, comme ca, sans réfléchir !?), j’ai quitter Port-du-Sable-Noir confiant, tout en me demandant finalement en quoi cette ville portuaire avait de véritablement dangereux. Certes, la rencontre finale avec les deux gardes trolls est vraiment bien (miracle, des adversaires qui m’ont posé des problèmes) mais elle arrive un peu trop tard dans l’intrigue et ne peut m’empêcher de me dire que, décidément, Livingstone aurait put approfondir l’ambiance d’une ville qu’on nous présentait comme un repaire de coupes jarrets… Et puis, ce fut le drame ! L’impardonnable erreur d’Ian Livingstone ! L’une des plus grandes aberrations de l’histoire des Livres dont vous êtes le héros ! Une fois quitter la ville, nous arrivons a un paragraphe qui nous annonce que si, nous n’avons pas tous les objets nécessaires pour vaincre Zambar Bone, c’est la fin ; nous n’avons même pas la possibilité, comme ce fut le cas dans des titres précédant, de retourner faire un petit tour dans la ville pour trouver ce qui nous manque. Bien évidement, c’est dur, mais, finalement, un peu conforme a la série. Or, qu’apprends-t-on dès le paragraphe qui suit ? Que finalement, on pouvait continuer ! Et oui, ce vieux sénile de Nicomède nous envoi un message pour nous apprendre qu’il n’arrive pas à se souvenir quels ingrédients il faut utiliser pour vaincre Zambar Bone, et qu’il nous faut choisir, comme ca, au pifomètre, entre le mélange Cheveux sorcière/Perles noires, Cheveux sorcière/Fleur de lotus ou bien Perles noires/Fleur de Lotus. Et déjà que je trouve ce procédé littéralement débile pour ne pas dire injuste puisqu’a aucun moment, on ne nous donne le moindre indice quant a la bonne combinaison (ne comptez pas sur Nicomède, il ne sert décidément a rien), pourquoi avoir éliminé d’office le joueur dans le paragraphe précédant alors que, si ca se trouve, il avait les bons ingrédients ? Non, sur ce coup là, Livingstone s’est littéralement planté et est impardonnable. Alors, le doute au ventre (car on ne peut s’empêcher de se demander si l’on a fait le bon choix), on parvient finalement a la Tour de Zambar Bone, et, après un combat assez ardu contre des Chiens de Lune, le reste est déceptionnant puisque ce final est d’une rapidité et d’un ennuie total, l’aventurier que nous sommes se contentant bêtement de monter les étages, un a un, avec toujours ce choix de pénétrer ou pas dans telle pièce, ou dans une autre (certaines donnent des bonus, d’autres peuvent être mortelles, sympa a quelques paragraphes de fin) ; aucune description, une tour fort peu peuplée, pas franchement dangereuse, un manque d’ambiance flagrant et navrant, on arrive rapidement devant le maitre des lieux, et puis, on se rends compte que c’est encore pire : allez, je ne vous avais encore rien dit jusqu'à maintenant mais franchement, Zambar Bone n’est pas l’ennemi le plus charismatique de l’histoire des LDVELH. Déjà, son nom me fait un peu penser au cirque, je ne sais pas pourquoi, mais voilà une espèce de Liche, un nécromant de premier ordre – enfin, on nous le présente ainsi – mais sans passé, sans histoire, sans but véritable – a part celui de se taper la fille du maire, mais comment fera t-il puisque ce n’est plus qu’un squelette ? – dont on ne sait rien, qui se contente de nous menacer et que l’on ne combattra même pas. Livingstone aurait tout de même put donner un peu plus d’épaisseur a son vilain du jour ; de même, les ingrédients auraient put nous permettre de devoir l’affronter, ca aurait fait un combat final contre un adversaire puissant, mais non, même pas, on n’a que deux choix : soit on a eu de la chance – au pif, pour rappel – soit non et la, on est mort ! Du coup, je dois vous faire une petite confidence : arriver devant le sieur Zambar Bone, je me suis évidement rendu compte que j’avais fais le mauvais choix d’ingrédients et je suis mort, sauf que, sincèrement, je n’avais aucune envie de devoir me retaper tout le bouquin, surtout que j’avais trouver tous les objets qu’il fallait, de revenir a la tour et, de prendre encore le risque de me gourer et de le refaire une troisième fois, surtout que, ca allait m’apporter quoi ? Rien du tout. Bref, petite tricherie finale mais compréhensible, selon moi, voir même nécessaire devant ce que j’appellerais le beau foutage de gueule de Mr Livingstone quant à son histoire d’ingrédients. Indéniablement, il m’apparaît que La Cité des Voleurs est porteuse de bien trop de défauts pour en faire un bon Défis Fantastique. Les bonnes idées existent, je ne les nie pas, comme le fait, bien évidement, de pouvoir pour la toute première fois, jouer en milieu urbain. Sauf que, malheureusement, Ian Livingstone ne parvient pas a nous captiver et que le manque d’ambiance est flagrant. De même, tout cela apparaît comme bien trop gentillet, les adversaires rencontrées sont, pour la plus part, d’une faiblesse maladive, les situations dangereuses peu nombreuses et même le grand méchant du jour, Zambar Bone, n’a pas un énorme charisme, bien au contraire. Reste alors les superbes illustrations d’Ian McCaig, qui rehaussent le niveau, quelques passages plus ou moins réussis mais bien trop rares et surtout, une énorme impression de gâchis car ce livre possédait un potentiel certain. Mais comme en plus, il faut se taper le coup des ingrédients à deviner complètement au hasard (plus le fait que l’on se fasse éliminer alors que si ca se trouve, il ne nous manquait que celui qui ne servait a rien) et que, pour moi, cela est impardonnable, je ne pourrais pas considérer La Cité des Voleurs comme un bon Défis Fantastique, malheureusement.


Points Positifs :
- Le plaisir de pouvoir, pour la toute première fois, se balader dans une ville, le fameux Port-du-Sable-Noir. Alors bien sur, celle-ci est un peu en-deçà de ce que l’on pouvait attendre, mais bon, ça nous change un peu des souterrains et autres couloirs.
- Incontestablement, les illustrations de Iain McCaig apportent un plus a l’ambiance générale de l’aventure.
- Une fort belle couverture ; accessoirement, l’une des plus cultes.
- Malgré pas mal de défauts, cela reste une aventure plaisante par moments, surtout qu’il y a quelques rencontres assez marquantes.

Points Négatifs :
- Du Ian Livingstone pur jus avec tous ses traditionnels travers : c’est un one-true-path sans aucune logique, il faut trouver tous un tas d’objets plus ou moins indispensables, un mauvais choix de direction et vous voilà mort, bref, rien de nouveau sous le soleil…
- Parlons-en de ces fameux objets à trouver : aucun indice quand au mélange à effectuer, le hasard a encore une place importante dans nos choix et, bien entendu, le prétendu grand sorcier Nicodème ne nous sert strictement à rien.
- Ian Livingstone se fout du monde : si l’on n’a pas tous les ingrédients en quittant la ville, on a perdu, puis, un paragraphe plus tard, on apprend qu’en fait, on n’avait pas besoin de tous les ingrédients, ce qui signifie, finalement, qu’on nous fait perdre alors qu’on pouvait avoir les bons !
- Zambar Bone est sans nul doute l’un des plus ridicules méchants de LDVELH alors que le bougre partait pourtant avec un potentiel certains : aucune motivation, aucun passé, on ne comprend pas bien son but (couché avec la fille du maire ?) et, pire que tout, on ne le combat même pas. Bref, une sacrée déception !
- Accessoirement, on retombe dans le super scénario où il faut aller tuer le méchant sorcier.
- Pour une cité soit disant remplie de coupe-jarrets et autres assassins, je l’ai trouvé plutôt tranquille Port-du-Sable-Noir…
- Ne nous emballons pas : si l’action se déroule dans une ville, il s’agit toujours d’aller a droite ou a gauche, les rues remplaçants les couloirs, les maisons, elles, les salles, etc.

Ma note : 6/10

lundi 23 mai 2011

LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD


LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD

Sinbad et son équipage interceptent un homuncule transportant une tablette en or. Koura, créateur de l’homuncule et adepte de la magie, veut récupérer la tablette et se lance à la poursuite de Sinbad. Entretemps, Sinbad a fait la rencontre du Vizir qui détient une autre partie de la carte d'or modulable, et ensemble ils décident de mettre sur pied une expédition à travers les mers en vue de résoudre l'énigme de la carte. Ils sont accompagnés d'une esclave qui a un œil tatoué sur la paume d'une main. Durant leur périple, ils croisent des animaux étranges, des tempêtes, et leur route est parsemée d'embûches laissées par Koura.


Le Voyage fantastique de Sinbad
Réalisation : Gordon Hessler
Scénario : Brian Clemens, d'après une histoire de Brian Clemens et Ray Harryhausen
Musique : Miklós Rózsa
Production : Columbia Pictures
Genre : Aventures, Fantastique
Titre en vo : The Golden Voyage of Sinbad
Pays d'origine : Royaume-Uni, États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 20 décembre 1973
Durée : 105 mn

Casting :
John Phillip Law : Sinbad
Caroline Munro : Margiana
Tom Baker : Koura le magicien
Douglas Wilmer : Le Vizir
Martin Shaw : Rachid
Grégoire Aslan : Hakim
Kurt Christian : Haroun
Takis Emmanuel : Ahmed
John D. Garfield : Abdul
Aldo Sambrell : Omar
Robert Shaw : L'Oracle de toutes les connaissances

Mon avis : Ce fut il y a environ trois décennies, par le biais de l’excellente émission, présentée par l’inimitable Eddy Mitchell, l’inoubliable et cultissime Dernière Séance, que je fis la connaissance, du moins, a l’écran, de celui qui restera a tout jamais comme le magicien des effets spéciaux, le grand Ray Harryhausen. Cette découverte, que dis-je, cette révélation, eut lieu lorsque fut diffusée Le septième voyage de Sinbad et que, mes yeux d’enfants voyaient pour la toute première fois s’animer a l’écran un cyclope, un squelette et un dragon. Ce soir là, notre ami Eddy Mitchell nous proposa alors un petit sujet sur Ray Harryhausen qui me permit de découvrir quelques extraits de ses autres films comme Jason et les Argonautes (et le duel final contre les squelettes, l’une des scènes les plus connues du cinéma fantastique) et ce Voyage fantastique de Sinbad (avec le combat contre la statue de Kali). Dès lors, je n’eus plus qu’une seule envie, voir ses films et si, au cours de ma vie, j’eu l’occasion de croiser de nouveau la route des œuvres d’Harryhausen – comme par exemple Le choc des Titans – ce fut bien évidement Jason et les Argonautes, quelques années plus tard, qui remporta la palme de mes préférences. Quant a ce Voyage fantastique de Sinbad, et ce fameux duel contre les six sabres de Kali, il me fallut encore patienter quelques années, et ce fut un mercredi matin, dans une autre émission consacrée au cinéma, Cinéma de Quartier, présentée par Jean-Pierre Dionnet que je le vis pour la toute première fois. Ayant depuis acquis le DVD, j’eu l’occasion de voir et revoir ce film, chose que, vous vous en doutez donc, je viens de refaire puisque je vous en parle aujourd’hui. Alors bien sur, une fois de plus, les amoureux des effets spéciaux a l’ancienne seront aux anges puisque, avec un Griffon, un Centaure Cyclope, une espèce d’Homoncule, un golem de bois et, bien évidement, Kali dans toute sa splendeur, l’amateur du genre en aura vraiment pour son compte. D’ailleurs, sur ce point, la scène du combat contre la déesse étant autant culte que celle où Jason et ses compagnons affrontaient les squelettes en Terre de Colchide. Mais disons que, pour être tout à fait franc, on ne peut pas dire que le scénario soit exempt de tous défauts. Sans aller jusqu'à dire que celui-ci ait été écrit sur un timbre poste – cela serait exagéré – disons que tout cela ne vole pas bien haut : tombant par hasard (enfin, suite a un homoncule ailé touché par une flèche) sur un mystérieux artefact – le morceau d’un bijou – qui lui donne des cauchemars – où il voit une danseuse avec un œil tatoué sur sa main droite, un sorcier qui cache son visage et quelques trésors – notre sympathique Sinbad (aussi appelé l’homme qui change de tête entre chaque film qui lui est consacré) se retrouve embarqué dans une nouvelle aventure où, se lance une course contre la montre pour parvenir le premier a une espèce de fontaine de jouvence. Bien évidement, il faut un ennemi a sa mesure et cette fois ci, nous allons avoir droit a un méchant sorcier (curieux, ce n’est pas la première fois) qui, pour la petite histoire, a des petits airs de Jafar (le méchant dans Aladin) qui ne cesse de vieillir a chaque utilisation de son pouvoir (bof alors). Mais heureusement, Sinbad n’est pas seul et est accompagné du Vizir local (portant un masque doré parce que le pauvre, il est défiguré), de la fille au tatouage – la sublime Caroline Munro au décolleté ultra plongeant et qu’on ne fixe jamais dans les yeux tout au long du film – d’une espèce de fils de riche dilettante et de son fidèle second (enfin, a Sinbad, pas au pocherons). Et la joyeuse troupe va avoir fort a faire, entre coups bas, morceaux indéniables de bravoures, le tout saupoudré d’humour avec la fameuse phrase qui revient toute les cinq minutes : « attache ton chameau » (Au point de lasser, j’en conviens), et ce, pendant un peu moins de deux heures qu’en toute sincérité, on ne voit pas du tout passé. Bref, c’est un agréable divertissement, certes, mais au point d’en laisser un souvenir impérissable, non. Car bien évidement, Le voyage fantastique de Sinbad vaut énormément par ce que je nommerais les monstres de Ray Harryhausen qui une fois de plus, fonctionnent a merveille, et ce, même si on a déjà put connaitre plus spectaculaire dans le genre. Du coup, ceux-ci et, surtout, la scène du combat contre la déesse Kali marquera longtemps les esprits et c’est bien évidement avant tout cela que le spectateur retiendra de ce film. Quoi que, celui-ci n’est pas si mauvais que l’on pourrait le croire, les acteurs en font des tonnes, bien évidement mais Caroline Munro est sexy en diable, Tom Baker est parfait en grand méchant sorcier et, ma fois, John Phillip Law fait un Sinbad plus qu’acceptable (en tout cas, bien plus que celui du Septième voyage). Bref, une œuvre peut être pas exceptionnelle mais qui mérite tout de même que l’on s’y attarde, pour peux que l’on soit un vieux passionner de péplums a l’ancienne, et, bien évidement, d’effets spéciaux a la Ray Harryhausen, cela va de soit.


Points Positifs :
- La scène où Sinbad et ses compagnons affrontent une statue animée de la déesse Kali est l’une des plus cultes du cinéma fantastique – en toute sincérité, autant que celle où Jason a affaire aux squelettes dans Jason et les Argonautes.
- Bien évidement, ce sont les créatures du magicien Ray Harryhausen qui sont, une fois de plus, les vedettes du film : une fois de plus variées, marquantes pour certaines, l’amateur en a pour son argent.
- John Phillip Law est le Sinbad le plus crédible de la trilogie.
- Entre une Caroline Munro sexy en diable et au décolletée plongeant qui aura traumatisé toute une génération d’adolescents ainsi qu’un Tom Baker en méchant sorcier bougrement charismatique, le reste du casting n’est pas en reste.
- Un sympathique divertissement, sans prise de tête, et, ma foi, avec une certaine dose d’humour.

Points Négatifs :
- La réplique « attache ton chameau » est prononcée tellement de fois qu’au bout de 20 minutes, on a envie de foutre des claques à John Phillip Law !
- Bon, il faut reconnaitre que, scénaristiquement, tout cela ne vole pas bien haut et reste par moments limite.
- Ray Harryhausen est bien entendu au rendez vous avec ses créatures, mais bon, reconnaissons que si la statue de Kali est culte, le reste, c’est un ton en dessous.

Ma note : 7,5/10

dimanche 22 mai 2011

THE ROYAL DOLL ORCHESTRA - I


THE ROYAL DOLL ORCHESTRA - I

Le monde est en pleine déliquescence, une épidémie frappe la population et transforme les gens en zombies qui attaquent sauvagement le reste de la population ! Menée par Rutile, une bande de baladins parcourt le monde, tentant de réaliser des miracles grâce à leur musique… Mais cela a-t-il encore un sens ?

Après m’être replonger dans la lecture de mangas il y a environ deux mois avec les cinq premiers tomes de Hunter X Hunter, voici que je me lance désormais dans une œuvre toute nouvelle, que j’ai découvert un peu par hasard a mon travail (en fait, en rangeant une salle de réunion, je suis tomber sur un prospectus sur les mangas laissé là par la responsable de « Lectures manga jeunesse »), et que j’avais donc placé depuis quelques temps sur mes tablettes : The Royal Doll Orchestra de la mangaka Kaori Yuki. Ainsi, que ce soit par le synopsis de base de ce manga – cette histoire a priori abracadabrantesque ou, dans un monde où un virus transforme la population en poupées de porcelaine, un orchestre royal, pour le moins mystérieux, erre de village en village en essayant de sauver les habitants grâce a leurs musique (au moins, on ne pourra pas dire que ce n’est pas original) – mais aussi et surtout par son auteur, que j’avais découvert il y a quelques années avec Angel Sanctuary, je ne pouvais décidément pas passer a coté d’une œuvre décidément bien alléchante, du moins, selon mes propres critères (qui, comme vous pouvez le voir, son assez variés). D’ailleurs, mon envie de découvrir ce fameux Royal Doll Orchestra doit beaucoup, bien évidement, à Angel Sanctuary, cette longue série de vingt tomes qui m’a fait découvrir Kaori Yuki il y a près d’une décennie, cette histoire qui traitait d’amour incestueux entre un frère et une sœur, mais aussi et surtout, de cette guerre entre des anges et des démons, de ces complots entre ciel et enfer, où les plus vicieux ne sont pas forcement ceux que l’on croit et avec ses protagonistes certes caricaturaux mais tout de même hauts en couleurs qui avaient sut m’enchanter et me passionner tout au long de vingt excellents albums. Ainsi, tant pour son intérêt scénaristique que pour ses dessins, j’avais énormément apprécié cette œuvre de Kaori Yuki, une femme dont on ne connaît pas vraiment son âge (même si elle est, par déduction, de ma génération), faisant même de celle-ci, en toute honnêteté, l’un de mes mangas préférés, tous genres confondus. Forcement, quelques années plus tard, donc, quand je suis tombé sur cette nouvelle série de la mangaka, de bons souvenirs sont remontés à la surface et je me suis dit que je ne perdais rien à essayer de voir ce que ce fameux Royal Doll Orchestra avait dans le ventre.

Et bien, comment dire, disons que je ne regrette pas le moins du monde l’acquisition de ce premier tome de cet orchestre royal de guignols (oui, a priori, ce n’est pas la traduction exacte mais Miss Kaori l’a voulu ainsi, donc, je n’irais nullement contre la volonté de celle-ci) ; je dirais même plus que je suis plus qu’enchanter par ce que j’ai put lire ce vendredi soir, et que cela m’a fait bigrement plaisir. Bien évidement, comment ne pas repenser tout de suite a Angel Sanctuary ? Impossible pour la simple et bonne raison que ce fut par le biais de cette série que j’ai découvert Kaori Yuki et que, du coup, retrouver son style graphique, ses personnages au look mi-romantique mi-gothique le tout mâtiné de SM avec tout ce qui va avec – cuir, chaines etc. – ses protagonistes a la sexualité pour le moins ambigu, ses hommes androgynes où bien malin est celui qui peut démêler si une femme ne se cache pas derrière un homme et vice versa. Bref, pour le fan de la demoiselle, c’est un véritable régal que de la retrouvé, ainsi, des années plus tard (ce qui est mon cas) avec une histoire complètement différente – puisqu’ici, nul guerre entre ciel et enfer ne nous ait proposé – mais si semblable de part le style, bien évidement, mais aussi la sensualité et la face cachée des protagonistes et la violence crue de certaines scènes.

Mais n’allez pas croire que ce Royal Doll Orchestra n’est qu’une pale copie d’Angel Sanctuary car cela serait, premièrement, assez réducteur, deuxièmement, plutôt faux. Certes, il lui ressemble mais vu que c’est le même auteur, cela est tout à fait normal, mais cette nouvelle série n’en reste pas moins, en tout cas pour ce qui est de ce premier tome, assez prometteuse quant a la qualité finale de l’ensemble de la saga. Car ne nous leurrons pas, si dans ma précédente critique d’une bande dessinée – voir mon article précédant consacré au troisième volume des Chroniques de la Lune noire – j’avais été assez virulent et même pessimiste quant a l’intérêt de cette série, cette fois ci, un seul tome m’aura suffit pour me faire une idée précise du potentiel de ce Royal Doll Orchestra et ce qui est sur, c’est que celui-ci est assez élevé. Bien évidement, cela ne signifie nullement que le reste de la saga (qui ne durera que cinq tomes, ca aussi c’est une bonne nouvelle, ca évite les séries qui s’éternisent pendant des lustres) soit a la hauteur, mais bon, quelque part, cela m’étonnerais que cela ne soit pas le cas et sur ce point, je suis assez optimiste. Car oui, mille fois oui, la lecture du premier tome de The Royal Doll Orchestra m’aura grandement enthousiasmer, au point même que je me soit dit, en achevant celui-ci, que ce n’était pas tous les jours qu’une œuvre, quelle qu’elle soit, me plaisait autant.

Bien évidement, ce premier volume permet a Kaori Yuki de poser son univers, de présenter ses protagonistes, en premier lieu ce fameux orchestre ambulant mené de main de mettre par l’androgyne et mystérieux Rutile, accompagner par un violoniste aux tendances psychopathes et par un violoncelliste taciturne – accompagné d’un hérisson (bah oui) – d’arriver dans une étrange ville où la petite troupe va faire la connaissance de celui qui sera le quatrième membre de leur groupe musical. Bien évidement, j’éviterais d’en dire plus sous peine de faire un énorme spoiler me contentant juste, pour ceux qui auraient lu Angel Sanctuary, que des ressemblances avec Kouraï dans celui-ci existent (comprenne qui pourra mais bon, je ne vais pas vous raconter toute l’histoire non plus). Cette première partie, donc, intitulé Ouverture pour marionnettes insomniaques est diviser en deux chapitres est de prime intérêt, pour le reste de la saga, bien évidement, mais de très bonne facture et permet de lancer de la meilleur des façons la série. La seconde partie, toujours sous le même format, intitulé Le rossignol en captivité est plus conventionnel et nous montre ce que pourra être éventuellement (j’utilise le conditionnel puisque je n’ai pas encore lu la suite) la saga dans les prochains tomes : l’orchestre arrive dans un nouveau village/ville/château etc. et doit a chaque fois régler le problème qui se pose – avec forcement ces fameuses poupées/marionnettes/guignols – par le biais de sa musique. Sauf que, au lieu de ce qui pourrait n’être qu’une simple démonstration de style narratif, la demoiselle Kaori Yuki nous propose une très bonne intrigue, suffisamment tordue pour plaire aux amateurs du genre et, de plus, bien plus fine par la psychologie de certains protagonistes que l’on pouvait le croire de prime abord. Et ce, en nous faisant quelques petites révélations sur les rapports entre les protagonistes et en nous présentant un nouveau, ma fois, pas forcement original mais intéressant.

Bref, après lecture de ce premier volume de The Royal Doll Orchestra, je ne peux que louer le travail de Kaori Yuki qui a sut nous offrir une très bonne entrée en matière pour une œuvre qui, selon moi, mérite largement le détour. Bien évidement, le synopsis de départ est pour le moins curieux mais les plus avisés pourront toujours se dire que l’on pourrait parfaitement remplacer ce virus qui transformer les humains en marionnettes par un autre qui les transformerait en zombies et que tout cela serait du coup plus conventionnel, ce que je ne nierais pas par ailleurs. Mais quoi qu’il en soit, et c’est le plus important, ca marche ; on accroche rapidement aux personnages, on a envie d’en savoir plus eux ainsi que sur cet univers et sur cette malédiction qui s’est abattue sur la population. Bien évidement, les dessins de Kaori Yuki, franchement bons, apportent un plus indéniable a l’ensemble et, tous ces points positifs, les uns après les autres, ne donnent qu’une seule envie : découvrir rapidement la suite, forcement ! Ne serais ce que pour voir si la suite de cette série sera toujours aussi bonne.

lundi 16 mai 2011

LA GALAXIE TRAGIQUE


LA GALAXIE TRAGIQUE

Happé par l’effroyable Vide de Selestian, le vaisseau cosmique Voyageur émerge de l’autre côté du trou noir pour pénétrer dans un univers inconnu. Or, le commandant du vaisseau Voyageur, c’est VOUS, et sa destinée repose entre vos mains. Serez-vous capable de retrouver le chemin de la Terre en visitant les planètes que vous rencontrerez pour demander de l’aide aux extra-terrestres qui les peuplent ? Ou serez-vous condamnés, vous et votre équipage, à errer à jamais dans un espace inexploré ? Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à combattre. Bonne chance…


La Galaxie Tragique
Série : Défis Fantastiques n°4
Auteur : Steve Jackson
Illustration de la couverture : Peter Andrew Jones
Illustrations intérieures : Peter Andrew Jones
Titre original : Starship Traveller
Traduction : Camille Fabien
Année de l’édition Anglaise : 1983
Sortie de l'édition Française : septembre 1984
Edition Française : Editions Gallimard (Folio Junior)
Nombre de paragraphes : 343

Mon avis : Alors, tragique ou pas cette fameuse Galaxie tragique ? Oui, bon, j’ai parfaitement conscience que débuter la critique de ce nouveau tome des Défis Fantastiques, le quatrième pour la petite histoire, par un mauvais jeu de mots d’une nullité affligeante n’est pas franchement la meilleur des manières et ne peut que, une fois de plus, nuire a ma propre crédibilité. Mais bon, que voulez vous, je n’ai pas put m’en empêcher, et ce, au point d’en être moi-même tragique… oui, c’est bon, je ne le ferrais plus. Mais au fait, quid de cette Galaxie tragique (non, là, c’est le titre) ? Et bien, tout d’abord, ce nouveau LDVELH est le second volume écrit en solo par Steve Jackson, déjà auteur de la peu enthousiasmante (malgré quelques bonnes idées et un boss de fin charismatique) Citadelle du Chaos, et une fois de plus, nous retrouvons la ce que l’un des deux fondateurs des Défis Fantastiques nous proposera dans ses volumes à venir : de l’innovation, des prises de risques et un certain non conformisme ; car là où un Livingston nous sortira toujours des œuvres plus ou moins conformistes, Jackson se démarquera vivement de son compère en sortant des sentiers battus et pour ce quatrième volume des Défis Fantastiques, force est de constater que celui-ci frappe fort puisque cette fois ci, nous sortons carrément, et pour la toute première fois, du cadre habituel de l’Heroic-Fantasy pour nous plonger tout bonnement dans la SF ! Ainsi, ne serais ce que pour cette raison, La Galaxie tragique à une place a part dans le petit monde des Livres dont vous êtes le héros. Pourtant, cette œuvre est loin, très loin de faire l’unanimité parmi les amateurs du genre. Fortement critiquée depuis sa sortie, en 1983, La Galaxie tragique ne possède qu’un lot assez réduit de fans, et si le néophyte pourrait penser que cela est dut au fait que ce LDVELH est mal aimé en raison son ambiance SF, ce n’est pas vraiment pour cela ; en effet, a la base, l’idée de Jackson est tout bonnement excellente et l’on ne peut que se réjouir d’une telle initiative, ce qui, au passage, n’arrivera que bien trop rarement par la suite. Cependant, nombreux sont ceux qui critiquent fortement cet ouvrage depuis belle lurette, lui trouvant mille et un défauts qui, a première vue, pourraient inquiéter le lecteur/joueur qui n’avait jamais eu l’occasion de le faire. Personnellement, j’étais dans ce cas là ; adolescent, du temps où je collectionnais les Livres dont vous êtes le héros, j’avais connu quelques mésaventures avec certains titres SF et La Galaxie tragique ne m’avait jamais franchement attiré, de même que d’autres titres comme Rendez vous avec la M.O.R.T ou Le combattant de l’autoroute. Bien évidement, j’étais (et d’ailleurs, quelque part, je le suis encore) bien plus attiré par l’Heroic-Fantasy ce qui, au passage, me fit passer à coté de titres intéressants. Comme vous vous en doutez, les années ont passé et une fois adulte, je me suis procurer cette fameuse Galaxie tragique afin de, premièrement, compléter ma collection (surtout a un prix attractif), deuxièmement, voir ce que celui-ci valait véritablement et constater par moi-même si toutes les critiques étaient justifiées. Et bien en fait, parfaitement. Bon, tout d’abord, abordons les points positifs de ce Défis Fantastiques : déjà, le fait que l’action se déroule dans l’espace et que, pour la première fois, un LDVELH nous permet de changer d’ambiance ; personnellement, je n’ai rien contre la SF en général et c’est tout de même hautement plus original que de devoir pour la énième fois partir tuer le grand méchant sorcier qui menace le monde. Ensuite, l’ambiance. Alors oui, Jackson aurait put faire mille fois mieux, c’est un constat indéniable, cependant, quel plaisir de se prendre pour le Capitaine Kirk et de déambuler ainsi, de planète en planète, d’explorer de nouveaux mondes étranges, d’autres civilisations etc. (vous connaissez la suite), car ce qui fait la grande force de ce livre/jeu, c’est son coté Star Trek parfaitement assumé et pour un vieux fan de cette série culte comme moi, quel plaisir. De même, et pour finir (hein, quoi, déjà ?!), les différentes races d’extraterrestres rencontrées sont suffisamment variées pour éveiller la curiosité du lecteur ; de même, certaines situations marquent assez les esprits et sont, selon moi, très bien trouvées comme le passage où un virus se propage dans notre vaisseau et où il faut trouver rapidement une solution pour sauver l’équipage, celui où l’on débarque sur une planète où tous ses habitants ont droit au chapitre et où il n’y a nul dirigeant (le véritable communisme ?), notre officier médical qui, en tentant de soigner la population locale d’une planète se trouve infecter a son tour ainsi que le combat contre un robot-tueur dans une arène, grand moment de ce livre. Ainsi, sans nul doute que lors de ma première tentative, où, pour rappel, je découvrais La Galaxie tragique, j’étais assez enthousiaste, trouvant que, finalement, et sans être non plus le truc de la mort qui tue, ce Défis Fantastique méritait peut-être une réhabilitation. Hélas, subitement, sans crier gare, je me suis aperçu que j’arrivais déjà a la fin, alors que j’avais a peine exploré ce fameux univers parallèle ; dubitatif devant ce constat, je me suis retrouver un peu couillon avec mes deux coordonnées d’emplacement de trou noir mais sans aucune de temps. Du coup, hop, fin de l’aventure et disparition ridicule et mal amener dans un autre trou noir. Déjà là, je commençais à sentir venir l’arnaque. Alors bien sur, La Galaxie tragique est assez courte en soit même – tout juste 340 paragraphes – ce qui en faisait le plus court des Défis Fantastiques, mais tout de même, quelle curieuse impression de ne pas avoir véritablement commencé l’aventure. Car le gros problème, justement, c’est que malheureusement, il ne se passe pas grand-chose. Déjà, ne vous attendez pas a un système de jeu hautement original, c’est du LDVELH première époque pur et dur et il est difficile de faire plus simple, nos seuls et uniques choix se limitant a aller sur la planète bleu, a gauche, la rouge, a droite, ou de continuer notre chemin ; bref, aucune évolution notable, les planètes se contentant de remplacer les fameuses portes dans les couloirs d’un quelconque souterrain. Ensuite, ces fameuses planètes : évidement elles sont assez variées, par contre, pour ce qui est de leur description, on repassera ; tout le temps vides, on ne rencontre à peine que quelques malheureux habitants et nos interactions avec ceux-ci sont souvent limités. D’ailleurs, l’idée pourtant excellente a la base de pouvoir se téléporter avec des membres de notre équipage n’est absolument pas développée comme on pouvait l’espérer et la plus part du temps, j’avais tendance à oublier que j’étais accompagner. Et cet équipage, justement ? Alors là, ca se gatte fortement : imaginez donc un Docteur Mc Coy ou un Mr Spock avec un charisme proche de celui d’une huitre (et encore, la comparaison est désobligeante pour celle-ci) et vous avez notre équipage qui décidément, ne casse pas des briques… L’on n’en viendrait presque à souhaiter effectuer l’aventure en solo plutôt que de se coltiner une telle équipe de bras cassés. Mais ce n’est pas tout, encore une fois ! A quoi bon nous offrir trois systèmes de combats différents – mains nues, phaseur et entre vaisseaux – si on ne les utilise quasiment jamais (personnellement, dans mes multiples essais, celui au phaseur reste une énigme) et d’ailleurs, sur ce point, il est bon de vous révéler le coup de grâce : si vous voulez venir a bout de ce livre, vous ne livrerez aucun combat !!! Du jamais vu dans un LDVELH ! Et on en vient au défaut ultime, La Galaxie tragique se révèle être un redoutable one-true-path mais sans logique aucune car une fois arriver au fameux paragraphe où on vous demande si vous avez les coordonnées du trou noir et celles de temps, c’est un petit peu au hasard que vous allez jouer votre avenir et celui de vos hommes puisqu’a aucun moment de l’aventure – par ailleurs courte – on ne vous donne le moindre indice quant aux véritables coordonnées. Du coup, soit vous avez du bol et vous allez au 340, soit ce n’est pas le cas et Steve Jackson décide de clore les débats en vous annihilant purement et simplement. Sympa n’est ce pas ? Et si vous n’avez pas les coordonnées, ce n’est pas grave, vous n’avez pas la possibilité de les cherchez encore (pourquoi ? Parce que !) et vous finissez de la même façon. Ridicule ? Effectivement… Du coup, je ne peux que comprendre les multiples critiques, bien souvent virulentes, de la part des amateurs des Livres dont vous êtes le héros a l’encontre de La Galaxie tragique, car, en partant d’un postulat de base original et prometteur – jouer a la façon de Star Trek dans un LDVELH – Steve Jackson se loupe complètement et nous offre du coup une œuvre creuse, vide, sans grande ambiance, bourrée de défauts et où l’on s’ennui vite, bref, une monumentale déception. Bien évidement, tout n’est pas à jeter dans ce livre, mais les défauts sont tellement nombreux et néfastes que la qualité de l’ensemble s’en trouve fortement affecter. C’est tout de même dommage pour La Galaxie tragique qui avait pourtant de bonnes idées au départ et qui apparaît, après coup, comme l’un des plus mauvais titre de la série.


Points Positifs :
- Premier Défis Fantastique à sortir du cadre traditionnel du médiéval fantastique puisqu’ici, nous nageons en pleine science-fiction.
- On louera la prise de risque et l’originalité de Steve Jackson, c’est toujours ça…
- On sent que Steve Jackson s’est fortement inspiré de Star Trek, ce qui est une bonne chose.

Points Négatifs :
- Bien entendu, l’aventure a lieu ici dans l’espace, certes, nous voyageons a bord d’un vaisseau spatial, mais bon, ne nous leurrons pas, il faut toujours tourner a gauche ou a droite, les planètes remplacent les salles et, comme dans tout bon Défis Fantastique qui se respecte, on ne peut pas faire demi-tour.
- Espace, frontière de l’infini… tellement vide… c’est fou ce que les quelques planètes visitées semblent désertes.
- Il n’y a qu’un seul et unique chemin pour parvenir a son but, cependant, alors qu’il faut trouver des coordonnées de trous noirs, nous n’avons aucun indices quand a celles-ci et, d’ailleurs, il n’y a aucune logique tout au long de l’aventure, les choix se faisant au petit bonheur la chance.
- Trois systèmes de combat, c’est bien ; encore faut-il qu’ils servent à quelque chose.
- On découvre avec désarroi que notre équipage est aussi charismatique que s’il était composé d’huitres ; ah, nous sommes loin de celui de l’USS Enterprise…
- Mais qu’est ce que c’est court !
- Les illustrations du sieur Peter Andrew Jones n’aident pas à élever le niveau, bien au contraire.

Ma note : 3/10