dimanche 8 juillet 2018

JOUR J – LA SECTE DE NAZARETH


JOUR J – LA SECTE DE NAZARETH

En l’an 33 de l’ère des Poissons, à Jérusalem, Ponce Pilate décide de crucifier le voleur Barrabas. Sous l’avis de son conseiller, il épargne néanmoins le prophète fou qu’on appelle Jésus de Nazareth. Celui-ci prône la révolte en voyant ses frères torturés par l’armée romaine. Quinze ans plus tard, les Poissons, la secte de Nazareth, a pris le pouvoir et s’est emparée de Jérusalem. Les légions romaines font le siège de la ville pour la reprendre. A Rome, le centurion Gaïus retrouve un vieil ami, Claudius, dans le quartier malfamé de Subure. Claudius demande de l’aide à son ancien compagnon. En effet, il a eu vent que Judas d’Iscariote, le dernier général des Poissons, projette d’assassiner un haut dignitaire romain. Il faut donc empêcher cet attentat qui pourrait précipiter Rome dans le chaos et la peur. Certains disent même que cet acte de violence annoncerait l’avènement de Dieu et l’Apocalypse. Pourtant, il est trop tard : le sénateur Gravita est assassiné par une femme « poisson » qui s’est faite passer pour une servante. La guerre entre Rome et la secte des Poissons est déclarée…


Jour J – La secte de Nazareth
Scénario : Fred Duval, Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Ozren Mizdalo, Len O’Grady
Couverture : Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Historique, Mondes décalés, Politique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 04 décembre 2013
Nombre de pages : 56

Mon avis : Après vous avoir parler du Lion d’Égypte, douzième tome de la série uchronique de chez DelcourtJour J, faisons un petit bon dans le temps pour ce qui est des tomes de celle-ci pour nous intéresser au quinzième, La Secte de Nazareth, et qui nous permet de retrouver le même trio d’auteurs : Jean-Pierre Pécau et Fred Duval au scénario, Igor Kordey aux pinceaux. Et donc, ma foi, force est de constater que Le Lion d’Egypte m’avait franchement emballé et que ce fut avec une certaine impatience, et de bons espoirs, que je me lançais dans ce nouvel opus qui, dès son synopsis, me plaisait fortement : imaginez donc un univers où Ponce Pilate aurait sauver Jésus de la crucifixion au lieu du brigand Barabbas, mais surtout, imaginez qu’ensuite, le célèbre fils de Dieu perde littéralement les pédales et devienne un intégriste religieux de la plus belle espèce et qui n’hésiterait pas à faire couler le sang !? Oui, un postulat de départ fort intéressant et qui, dans son opposition juifs/romains, nous renvoi indubitablement à notre époque moderne et à celle entre américains (occidentaux en règle générale) et fondamentalistes islamistes. Car à la lecture de cette Secte de Nazareth, il apparait vivement que ce Jésus Christ n’a rien à envier à un Ben Laden et si cette version osée et aux antipodes de celle dont on nous bassine depuis… deux millénaires… pourra en choquer plus d’un, force est de constater qu’elle est plutôt réussie. Ajoutons à cela un récit pour le moins réussi, plutôt captivant, tout un tas (comme il est de tradition dans cette série) de personnages et d’événements historiques plus ou moins détournés et un Igor Kordey inspiré et vous comprendrez pourquoi ce quinzième opus de Jour J mérite, selon moi, le coup, ne serais ce que pour les amateurs d’Histoire, décalée ou non, mais aussi ceux qui se plairont à trouver les inspirations des auteurs avec notre époque moderne.


Points Positifs :
- Un Jésus Christ aux antipodes de celui que l’on connait, cruel, fondamentaliste et prêt à mettre l’Empire romain à feu et à sang pour son Dieu et son peuple ; cela fait du bien d’avoir enfin une vision complètement différente de cette figure qui n’était que paix et amour…
- Le parallèle plus qu’évidant entre l’opposition juifs/romains et américains/intégristes musulmans et qui plaira aux amateurs du genre.
- Un Igor Kordey en bonne forme (selon moi) et qui nous livre d’excellentes planches par moments.

Points Négatifs :
- Comme d’habitude avec cette série, un seul album pour un récit aussi riche, cela fait peu et, du coup, le tout est fortement compressé et les auteurs sont donc obligés d’user de raccourcis et de faire l’impasse sur certains événements  au détriments d’autres.
- Mais qu’est-ce que c’est que cette fin !? Certes, elle n’est pas mauvaise, bien au contraire, mais ne méritait-elle pas au moins une page, une seule et unique misérable page supplémentaire afin de lui rendre honneur ?
- Une fois de plus, le cas Kordey divisera la plupart des amateurs de bandes dessinés et entre ceux qui détestent son style et ceux qui, comme moi, l’apprécient mais reconnaissent que certaines cases vois carrément certaines planches font un peu brouillon…

Ma note : 7,5/10

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