dimanche 3 janvier 2021

LOVING


LOVING
 
En juin 1958, Mildred Jeter, une femme noire et Richard Perry Loving, un homme blanc, tous deux originaires de Virginie, se marient dans le district de Columbia voisin afin de contourner une loi qui interdit dans leur État de résidence les mariages interraciaux. À leur retour en Virginie, ils sont arrêtés et inculpés pour avoir contourné la loi. Jugés coupables, ils ont le choix entre une année de prison ou le bannissement de l'État pour 25 ans. Ils décident de partir, au prix d'un déchirement familial. Neuf années plus tard, et après avoir eu trois enfants, Mildred décide d'écrire à Robert Kennedy — alors procureur général des États-Unis — pour se plaindre de leur situation malheureuse, même si les deux époux mènent une vie simple et honnête.
 

Loving
Réalisation : Jeff Nichols
Scénario : Jeff Nichols
Musique : David Wingo
Production : Big Beach Films, Raindog Films
Genre : Drame historique
Titre en vo : Loving
Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 04 novembre 2016
Durée : 123 mn
 
Casting :
Ruth Negga : Mildred Loving
Joel Edgerton : Richard Loving
Nick Kroll : Bernard « Bernie » S. Cohen, l'avocat des Loving
Marton Csokas : le sheriff Brooks
Bill Camp : Frank Beazley
Terri Abney : Garnet
Jon Bass : Philip « Phil » Hirschkop
Michael Shannon : Grey Villet, le photographe de Life
Sharon Blackwood : Lola
Will Dalton : Virgil
Chris Greene : Percy
David Jensen : Juge Bazile
Christopher Mann : Theoliver
Alano Miller : Raymond
 
Mon avis :
 Si cette année 2021 avait débuter de la plus belle des manières avec, pour ce qui est de ma rubrique cinématographique, ce classique du cinéma horrifique qu’est Shining – même si je le trouve largement inférieur au roman original, œuvre, comme chacun sait, de Stephen King – aujourd’hui, le film qui a droit à sa critique aborde un sujet plus terre à terre et nettement plus grave, c’est-à-dire, la ségrégation raciale aux Etats-Unis, ensembles de lois qui, pour la petite histoire, n’ont pris fin que très peu de temps avant ma naissance – pour rappel, je suis né en 1974 – c’est-à-dire, vers la fin des années 60. Bien entendu, certain, en lisant ce préambule, pourront se dire que, pour la énième fois, le cinéma hollywoodien nous ressort le même genre de longs métrages qui ne cessent de revenir sur une repentance de l’homme blanc qui peut parfaitement se justifier mais qui peut, également, finir par lasser au bout d’un moment – comme tous les sujets, trop c’est trop et lorsque l’on n’arrive plus à se renouveler, forcément… Cependant, là où un film comme ce Loving réussit nettement à sortir du lot, contrairement à d’autres œuvres du même genre nettement moins abouties comme Le Majordome ou The Birth of a Nation, par exemple, qui se sentaient obligées de faire dans le grandiloquent, Loving, lui, se contente du principal et, ma foi, c’est amplement suffisant. Après tout, que nous raconte l’histoire de ce film ? Tout simplement une simple histoire d’amour entre un homme et une femme dont le seul et unique tort, finalement, est qu’ils souhaitent vivre leur vie, tout simplement et sans bruit, dans un monde régit par des lois débiles, honteuses et qui voit leur union comme une aberration contraire a la Loi de Dieu. Ainsi, le propos de Loving est moins de nous montrer la lutte de ce couple envers une juridiction d’un autre temps mais plus de nous présenter, sans la moindre esbroufe, comment un couple, malgré les difficultés et les coups du sort souhaite vivre tranquillement une vie normale, sans vouloir se présenter comme étant des portes paroles d’une quelconque cause qui, pour certains, il faut le reconnaitre, n’est pas dénuée d’ambitions politiques. Bref, un peu tout le contraire que le genre nous présente en temps normal et qui fait de Loving, indéniablement, une œuvre nettement plus intéressante et, ma foi, touchante…
 

Points Positifs
 :
- Une histoire touchante qui ne laissera pas grand monde indifférent. Il faut dire que Loving se contente de nous présenter les difficultés de la vie de ce couple interracial dont le seul tort fut, finalement, d’être tomber amoureux et de vivre ensemble, ce, dans un état et une époque où la chose était interdite.
- Contrairement à bon nombre de films du même genre, ici, nous n’avons pas droit a de grands défenseurs des causes civiques qui souhaitent bouleverser les choses mais tout juste la vie d’un couple sans histoire qui ne cherche aucunement a se mettre en avant, souhaitant juste, finalement, vivre tranquillement leur vie…
- Dans l’ensemble, le casting est suffisamment correct et crédible dans l’ensemble. Petite mention à Ruth Negga dans un rôle tout en finesse et en retenue.
 
Points Négatifs :
- Bien évidement, Loving est assez classique dans son traitement et on n’échappe pas à quelques tics d’écritures propres au genre.
- On n’échappe pas à quelques longueurs par moments, ce qui est dommage car ce film est plutôt réussi.
- Une œuvre, bien entendu, qui ne plaira pas aux vieux nostalgiques du Sud profond des Etats-Unis mais, également, aux suprématistes noirs et autres obsédés de la lutte des races…
 
Ma note : 7/10

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