lundi 4 janvier 2021

THE ARTIST


THE ARTIST
 
À Hollywood, en 1927, George Valentin est un acteur très célèbre du cinéma muet, auquel le succès est monté à la tête. De son côté, Peppy Miller est une jeune femme qui tente sa chance dans le cinéma après avoir été prise en photo avec Valentin. Cette photo, à la une de Variety, ne plaît pas du tout à Doris, la femme de George. Peppy se fait embaucher comme figurante et recroise le chemin de Valentin dans un studio où il découvre ses talents de danseuse. Il la fait alors embaucher pour un second rôle sur son nouveau film, mais la présence de Peppy le trouble. Tous deux se retrouvent plus tard dans la loge de George, où ils manquent de succomber. Le temps passe, Peppy enchaîne les seconds rôles et commence à en avoir de plus importants, tandis que Valentin est toujours la vedette, mais son producteur, Al Zimmer, lui montre alors les essais vocaux d'une ancienne partenaire de Valentin. Zimmer est enthousiaste, Valentin est moqueur, ne croyant pas au succès du cinéma parlant.
 

The Artist
Réalisation : Michel Hazanavicius
Scénario : Michel Hazanavicius
Musique : Ludovic Bource
Production : La Petite Reine, La Classe américaine, France 3 Cinéma, Studio 37, JD Prod, uFilm, Jouror Productions
Genre : Comédie Romantique
Titre en vo : The Artist
Pays d'origine : France
Langue d'origine : anglais, intertitres anglais ou français
Date de sortie : 12 octobre 2011
Durée : 100 mn
 
Casting :
Jean Dujardin : George Valentin
Bérénice Bejo : Peppy Miller
James Cromwell : Clifton, le chauffeur / valet
John Goodman : Al Zimmer, le patron des studios Kinograph
Penelope Ann Miller : Doris, la femme de George
Uggie : le chien Jack
Malcolm McDowell : le figurant à qui Peppy montre sa photo à la une du journal
Bitsie Tulloch : Norma
Dash Pomerantz : le petit ami de Peppy
Beth Grant : la domestique de Peppy
Ed Lauter : le premier chauffeur de Peppy
Joel Murray : le policier de l'incendie
Ken Davitian : le prêteur sur gage
Basil Hoffman : le commissaire-priseur
Bill Fagerbakke : le policier devant la vitrine
Beau Nelson : un ami gadget de Peppy
Ezra Buzzington : le journaliste qui interviewe Peppy au restaurant
Hal Landon : l'acteur jouant Napoléon
Harvey Alperin : le docteur
Lily Knight : l'infirmière
Annie O'Donnell : la vieille dame
Jewel Shepard : la starlette
Nina Siemaszko : la femme dans le cinéma
Missi Pyle : Constance, la partenaire de George dans le film A Russian Affair
Katie Wallack : la danseuse à l'audition
 
Mon avis :
 Voir The Artist, c’est accepter, avant toute chose, de faire un superbe plongeon dans notre passé, ou, plus exactement, dans celui du cinéma, puisque, après tout, que se passe-t-il dans ce long métrage qui fit couler tant d’encre et remporta tant de récompenses il y a de cela, sensiblement, une décennie ? Un acteur célèbre, interprété par Jean Dujardin, véritable star du cinéma muet, se retrouve mis sur la touche par l’arrivée du cinéma parlant : cet état de fait, véritable révolution à l’époque, bien plus importante, au demeurant, que l’arrivée de la couleur, mis effectivement de côté bon nombre d’anciennes gloires qui n’ont pas souhaiter ou, tout simplement, pas pu faire la transition entre le muet et le parlant. Et c’est ce drame, justement, qui se trouve au cœur de l’intrigue de l’œuvre de Michel Hazanavicius. Bien évidemment, lorsque l’on connait un tant soit peu l’histoire du septième art, c’est un petit régal que de voir un tel film, d’apprécier les clins d’œil à certains vieux chef d’œuvres comme, par exemple, celui a  Douglas Fairbanks dans Le Signe de Zorro, la scène du repas en tête à tête qui renvoi a Citizen Kane ou certaines affiches des films de Peppy Miller fortement inspirées d’œuvres de l’époque. De même, comment ne pas voir dans le synopsis de The Artist des réminiscences d’Une Étoile est Née de William A. Wellman ou de ne pas penser, tout bonnement, a Chantons sous la Pluie qui lui aussi traitait de l’arrivée du parlant dans le monde du cinéma ? Bref, avant toute chose, The Artist est un somptueux hommage, déclaré et qui ne s’en caches pas, a toute une époque, et cette volonté affichée, qui prime sur tout le reste, aura déplu à certains. En effet, curieusement, ou pas, ce sont les français qui auront le plus boudés ce long métrage, ce qui est tout de même amusant quand on n’y pense… Voilà un film français, fait par des français et avec des acteurs principaux français, qui se permet le luxe de triompher un peu partout dans le monde, et qui se voit décrier dans son propre pays, ce qui me laisse penser deux choses : tout d’abord, ici, on dirait qu’on en est encore a préféré l’éternel perdant au vainqueur (voir Anquetil – Poulidor) ce qui, à force, en devient un peu ridicule, ensuite, je vais finir par croire que l’intelligentsia de notre beau pays ne jure que par certains réalisateurs absolument pas grand public pour un sou et par, pour ce qui est de la production nationale, les films d’auteur pseudo-intellectuels et les films… comiques, de temps en temps. Mais un film comme The Artist qui clame tout son amour au cinéma américain – mais attention, celui d’avant-guerre – et qui reprend tous les canons du genre, messieurs dames, on ne peut que le dénigrer ! D’ailleurs, qu’un journal comme Libération ait put en dire du mal n’a fait que, une fois de plus, confirmer tout le mal que je pense de lui… Car bon, est-ce un mal de faire un film muet et en noir et blanc qui raconte une histoire sur ce qui s’est passé dans le milieu du cinéma à l’orée des années 30 ? Visiblement, a en croire certains, oui. Attention, je ne vise absolument pas les gens qui, de toute façon, n’aiment pas les films muets, ou en noir et blanc, ou de toute façon trop anciens, avec eux, c’est une affaire de gouts et ceux-ci ne se discutent pas. Par contre, certains critiques français qui pestent contre The Artist pour des raisons limite ridicules, c’est autre chose. Mais autant laisser ces prophètes de mauvais augure, ces éternels grincheux et insatisfaits dire du mal d’un film, d’un réalisateur et des acteurs et des actrices qui ont, premièrement, porter bien haut les couleurs françaises à l’étranger (même si c’est pour louer le cinéma américain d’antan, ce sont quand même des français qui l’on fait) et qui, au demeurant, ont réaliser un superbe film qui, selon moi, méritait toutes les distinctions qu’il a reçu, n’en déplaise à certains. J’ai aimé The Artist pour ce qu’il est, c’est-à-dire, un brillant hommage à une ère révolue, un film de fan pour les fans, j’ai aimé The Artist pour m’avoir rappeler tout un tas de films excellents et de grands acteurs, j’ai aimé The Artist pour son coté simple, nature, pour la fraicheur qui en découle, mais aussi, pour la performance de ses acteurs, Jean Dujardin bien sûr (quand je repense à Un Gars, une Fille, que de chemin parcouru depuis…) mais aussi  Bérénice Bejo, franchement excellente elle aussi, j’ai aimé The Artist car, quelque part, c’est cela aussi le cinéma que j’aime, et je pourrais vous parler encore, pendant des heures et des heures, de l’intrigue du film, des diverses symboliques entraperçues (comme les trois singes qui symbolisent bien ce que Jean Dujardin ne veut pas : voir ce cinéma muet qui arrive, entendre car dans ses films, il n’y a pas de son, parler car, bien entendu, ses rôles sont muets), des seconds rôles, eux aussi excellents et de cette impression tenace, d’être devant un film d’époque, mais, mieux que de grands discours, autant vous laisser découvrir par vous-même ce que vaut ce The Artist : il pourra vous plaire, vous déplaire, mais à coup sûr, il ne vous laissera pas indifférents. 
 

Points Positifs
 :
- Probablement une des œuvres modernes les plus inattendues, de par sa conception, de ces dix dernières années : prenons donc un film sortit en 2011, en noir et blanc et muet et faites en un bel hommage au cinéma hollywoodien du tournant des années 30, et vous obtenez The Artist, incontestablement, une œuvre terriblement originale qui ravira les vieux amateurs de septième art qui se souviennent avec plaisir de ces vieux longs métrages muets et de la révolution que fut, alors, l’arrivée du parlant sur grand écran.
- Un des plus beaux hommages à l’âge d’or du cinéma américain aura été fait par des français et, ma foi, de fort belle manière ! Il faut dire que, sensiblement dix ans après sa sortie, The Artist n’a absolument rien perdu de sa force, de sa pertinence et de son intérêt et que le revoir me procure toujours autant de plaisir !
- La réalisation, bien sur, qui nous donne l’impression d’avoir affaire a un film d’époque !
- Un casting cinq étoiles où se mêlent acteurs français et américains. Bien évidement, Jean Dujardin est parfait en vieille gloire du cinéma muet, mais comment ne pas reconnaitre que Bérénice Bejo n’est pas excellente, elle aussi ?
- Une petite mention, bien entendu, au chien Uggie, entretemps décédé – en 2015 – une des grandes figures de ce film.
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, The Artist est un film particulier et l’on peut parfaitement comprendre qu’une partie du public ait du mal à accrocher à un film muet et en noir et blanc. C’est dommage mais c’est ainsi.
- Une bonne connaissance de l’histoire du septième art me semble nécessaire afin de mieux saisir le scénario du film.
- Si vous êtes un indécrottable bobo parisien fidèle lecteur de Libération, du Monde ou de L’Humanité – oui, il y en a encore quelques uns – et que vous ne supportiez absolument pas qu’un film rende hommage au cinéma américain – le grand Satan impérialiste – tout en tweetant sur votre dernier IPhone et en vantant les mérites du Mac, alors, bien entendu, vous détesterez The Artist
 
Ma note : 8/10

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