mercredi 19 février 2020

SHI – AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA COLÈRE


SHI – AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA COLÈRE

Londres, mai 1851. La toute première Exposition Universelle vient à peine d’ouvrir ses portes, que le monde s’y bouscule déjà. Parmi eux, une noble famille anglaise du nom de Winterfield est venue au grand complet pour l’événement. A peine ont-ils mis les pieds dans le Crystal Palace, le lieu qui accueille l’exposition, que la famille est abordée par une pauvre enfant qui leur réclame une pièce pour se nourrir. La famille est choquée de retrouver une pouilleuse dans un endroit aussi prestigieux, à l'exception de la jeune fille du Colonel Winterfield, Jennifer. Cette dernière remet une pièce à l’enfant en lui conseillant de ne plus revenir, si elle veut éviter les problèmes. Plus loin, dans l’exposition, Jennifer, qui vient de se trouver une nouvelle passion avec la photographie, s’arrête pour prendre un cliché d’une belle japonaise portant son bébé dans ses bras, au sein d’un décor enneigé. Mais soudain, alors qu’elle s’apprête à capturer l’instant, elle se rend compte que le bébé est mort ! À mesure qu’elle s’approche de la jeune femme, cette dernière s’affole tout en parlant dans sa langue natale. Pour la calmer, un policier présent sur place décide de lui donner des coups de matraque, avant de l’évacuer avec des collègues en direction de l’asile. Jennifer récupère le corps du nouveau-né et l’apporte à son oncle médecin, qui constate qu’il est décédé depuis au moins 24 heures…


Shi – Au Commencement était la Colère
Scénario : Zidrou
Dessins : José Homs
Couleurs : José Homs
Couverture : José Homs
Editeur : Dargaud
Genre : Thriller, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 20 janvier 2017
Nombre de pages : 54

Mon avis : Je ne vais pas vous mentir, plus les années passent et moins j’éprouve de l’attrait pour la bande dessinée franco-belge actuelle ; ainsi, en dehors de quelques titres, ici et là, qui sortent de la masse d’une production bien trop souvent convenue et sans saveur, il reste les classiques, les incontournables, mais bon, ces derniers, quelque part, on les connait par cœur au bout d’un moment. Pourtant, tout n’est pas perdu et, comme je le soulignais, de temps en temps, il y a vraiment des titres qui, eux, me donnent envie… et, justement, cela tombe bien puisque Shi, œuvre du duo composé de Zidrou au scénario et de José Homs aux dessins, a de quoi s’avérer être, à mes yeux, un futur incontournable ! Il faut dire que, ici, je ne partais pas totalement dans l’inconnu : ayant entendu le plus grand bien de cette œuvre, depuis quelques mois, j’ai tout simplement attendu la sortie, en début d’année, du quatrième et dernier tome de ce qui est présenté comme étant le premier cycle de la saga pour me lancer dans celle-ci. Un choix judicieux, selon moi, puisqu’il va me permettre de découvrir l’intégrale de Shi d’une traite et, ma foi, au vu de ce premier volume, Au Commencement était la Colère, force est de constater que je n’ai nullement été déçu ! Tout d’abord, débutons par ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est-à-dire les dessins : œuvre de José Homs, que je ne connaissais nullement, ceux-ci s’avèrent être une des grandes réussites de cette saga. Ainsi, entre un dynamisme de tous les instants, un cadrage cinématographique, des personnages qui ont de la gueule et une fort belle reconstitution du Londres Victorien, il y a de quoi se ravir devant ces planches. Mais le scénario, lui, n’est pas en reste et, dans le cas présent, si nous sommes, bien entendu, dans un tome d’introduction, si celui-ci met en place l’intrigue, les protagonistes et quelques uns des enjeux, force est de constater que, d’entrée de jeu, Zidrou parvient à nous tenir en haleine avec un synopsis, ma foi, fort accrocheur. Les personnages sont plutôt bien travaillés, on s’intéresse immédiatement pour ces deux femmes que tout sépare et si le final les mets toutes deux en fort mauvaise posture, disons que c’est pour mieux nous donner envie de découvrir la suite… après tout, ce n’est pas parce que nos deux héroïnes apparaissent battues, totalement dominées par cette société masculine et sur de sa virilité que les choses ne vont pas changées…


Points Positifs :
- Un bon, que dis-je, un très bon premier volume pour une saga dont j’ai entendu le plus grand bien et dont j’attends beaucoup. Il faut dire que, d’entrée de jeu, ce premier tome de Shi marque durablement les esprits de par ses nombreuses qualités et que rares sont les sagas qui débutent aussi bien !
- Un scénario qui, bien entendu, n’a pas tout dévoiler – après tout, tout cela semble se jouer sur deux époques différentes – mais qui s’annonce déjà passionnant et prometteur. Il faut dire que, assez rapidement, on se prend d’intérêt pour ces deux jeunes femmes et on a hâte de voir comment celles-ci vont renverser la situation, bien mal compromise…
- Les dessins de José Homs sont, indéniablement, un des gros points forts de Shi. Reconstitution minutieuse et réussie du Londres Victorien, cadrages dynamiques, protagonistes qui ont de la gueule, couleurs tout aussi réussies. Ma foi, sur ce point, il n’y a rien à redire.
- Un casting de protagonistes de qualité, ce, des héroïnes au moindre second rôle. Il faut dire que Zidrou nous livre une galerie de personnages fort détaillés et que José Homs les mets superbement bien en scène.
- Une BD indéniablement féministe que ce Shi ! Ajoutons à cela le parallèle entre la mainmise de l’Empire Britannique sur une bonne partie du monde comparé a celle de la gente masculine…

Points Négatifs :
- Bon, cela reste un tome d’introduction et si celui-ci est franchement excellent, il faudra attendre la suite pour voir si celle-ci réussit à être tout aussi bonne et a maintenir ce haut niveau qualitatif !?
- Histoire de chipoter un peu, disons que la couverture n’est pas aussi bonne que le contenu. Reconnaissons qu’elle est un peu bof…

Ma note : 8,5/10

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