samedi 22 décembre 2018

TANÂTOS – LE JOUR DU CHAOS


TANÂTOS – LE JOUR DU CHAOS

Le génie du mal Tanâtos est en train de réussir son coup. S’appuyant sur une technologie très avancée pour ce début de XXe siècle, il s’est grimé et fait passer plusieurs mois durant pour le député Roger Lampoit. Il a ainsi réussi à aiguiser les tensions internationales en Europe, jusqu’à amener les nations au bord du conflit. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand s’avèrera alors l’étincelle manquante. Cet homme-caméléon attise désormais les intérêts financiers des acteurs de l’armement d’Allemagne et de France, s’arrangeant pour que ce secteur économique fructueux ne subisse en aucun cas les affres d’une guerre désormais probable. Mais c’est sans compter sur les moyens d’investigation hors-norme utilisés par l’agence de détectives Fiat Lux, elle-même financée par un mystérieux mécène. Le détective Louis Victor fait la visite des locaux à son confrère et ami, l’inspecteur Bernin. Grace à un fabuleux fichier et à un habile relevé d’empreintes digitales, ils identifient deux malfrats complices de Tanâtos, surnommés Tue-la-peur et Mort-en-coin. Après une traque mouvementée et remarquée sur les toits de Paris, Victor parvient même à passer les menottes à Tue-la-peur ! Cette petite anicroche agace passablement Tanâtos, qui compte bien réagir. Mais avant cela, il doit s’occuper d’un autre détail : supprimer Jaurès, dont le discours pacifiste est un frein à l’entrée en guerre…


Tanâtos – Le jour du chaos
Scénario : Didier Convard
Dessins : Jean-Yves Delitte
Couleurs : Frédérique Avril
Couverture : Jean-Yves Delitte
Editeur : Glénat
Genre : Polar, Uchronie, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 février 2008
Nombre de pages : 54

Mon avis : Si le premier tome de Tanâtos possédait pas mal de bonnes idées et un vilain, le fameux Tanâtos, plutôt charismatique, il n’en possédait pas moins quelques défauts, le principal étant, selon moi, cette idée absurde de la part des auteurs de vouloir rendre des comptes par le biais d’une bande dessinée. Cependant, or cette débilité crasse et un petit souci par moments au niveau des visages des protagonistes (certains se ressemblaient un peu trop tôt), dans l’ensemble, le premier volume de Tanâtos promettait énormément pour la suite, ce qui fut amplement confirmer dans ce tome, franchement, et je pèse mes mots, excellent. Oh, bien sur, on notera une fois de plus le petit souci des visages et le fait que Jean Jaurès a toujours barbe et cheveux noirs, mais en dehors de ces deux détails, pour le reste, c’est du tout bon : ainsi, scénaristiquement, même si l’on sait par avance que Jaurès va mourir et que la première guerre mondiale va avoir lieu, on ne peut s’empêcher d’être captiver par un scénario diaboliquement prenant où ce satané Tanâtos tire les ficelles de ce terrible drame qui plongera l’Europe et le monde dans le chaos. Certes, il a en Louis Victor, le détective privé, un adversaire a sa mesure qui prend enfin de l’importance, cependant, malgré tous les efforts de ce dernier et de ses compagnons, Tanâtos, véritable émule du grand Fantômas, génie du mal et génie tout court (il suffit de voir toutes ses inventions anachroniques), finira par parvenir a ses fins : les nations européennes vont se déclarer la guerre, des millions d’hommes vont mourir, les industriels de l’armement vont se remplir les poches et, bien entendu, Tanâtos, encore plus. Captivant du début à la fin, possédant des dialogues réussis, ce second tome de la saga atteint la quasi-perfection et lance enfin une série dont on devinait le potentiel dès ses débuts !


Points Positifs :
- Une belle petite claque comme j’aimerai en prendre plus souvent : certes, le premier volet était déjà pas mal, mais là, non seulement, scénaristiquement, c’est supérieur et captivant au possible, mais comme en plus, les auteurs ont cesser leurs enfantillages de mesquine vengeances, on peut enfin se consacrer sur l’essentiel, c’est-à-dire, une superbe histoire !
- On sait par avance comment tout cela va terminer (mort de Jaurès, Guerre Mondiale), cependant, découvrir au fil des pages cette histoire parallèle où Tanâtos est responsable de tous ces drames est franchement jouissif.
- Tanâtos possède un sacré charisme, pourtant, a la base, ce n’était pas gagner avec sa combinaison noire. Mais tel Fantômas dans les films de Louis de Funès et Jean Marais, c’est non seulement un génie du mal mais un génie tout court !
- Les dessins de Jean-Yves Delitte, bien entendu, qui retranscris merveilleusement bien l’architecture de l’époque, les vêtements mais aussi les diverses inventions de Tanâtos.
- Même les dialogues et les expressions, typiquement d’époque, passent beaucoup mieux que dans le premier tome.

Points Négatifs :
- Encore et toujours le petit défaut au niveau des visages de certains personnages qui ont souvent tendance à se ressembler. De plus, Jean-Yves Delitte a également un peu de mal à rendre ses scènes d’actions dynamiques, l’artiste se débrouillant mieux avec les décors, visiblement.
- Avec tous les changements historiques du premier volume – mais aussi du second – c’est fou ce que la réalité reprend rapidement son chemin, ce qui, accessoirement, n’est pas très logique…

Ma note : 7,5/10

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