dimanche 9 décembre 2018

INCENDIES


INCENDIES

Montréal. À la suite du décès de leur mère Nawal Marwan, les jumeaux Jeanne et Simon se voient remettre deux lettres par le notaire Jean Lebel. L'une qu'ils doivent donner à leur père qu'ils n'ont jamais connu et qu'ils croyaient mort, et l'autre à leur frère dont ils ignoraient l'existence. Commence alors pour les jumeaux une longue quête vers leurs origines et la découverte de la vie de leur mère. Celle-ci, Nawal Marwan, de famille chrétienne, a été forcée d'abandonner son premier fils à la naissance car il était le fruit d'une relation avec un musulman. Marqué d'un signe distinctif au talon, il fut placé dans un orphelinat à Daresh, la capitale, où elle s’était promis de venir le rechercher ses études terminées. Mais les tensions éclatèrent dans le pays et, en voulant le retrouver, elle découvrit que l'orphelinat avait été détruit par des milices musulmanes et les enfants emmenés avec eux, du côté des camps de réfugiés de Deressa.


Incendies
Réalisation : Denis Villeneuve
Scénario : Denis Villeneuve, adapté de la pièce Incendies de Wajdi Mouawad
Musique : Grégoire Hetzel
Production : Sony Pictures Classics, Happiness, Les Films Séville
Genre : Drame
Titre en vo : Incendies
Pays d'origine : Canada
Langue d'origine : français, arabe
Date de sortie : 17 septembre 2010
Durée : 130 mn

Casting :
Lubna Azabal : Nawal Marwan
Mélissa Désormeaux-Poulin : Jeanne Marwan
Maxim Gaudette : Simon Marwan
Rémy Girard : Notaire Jean Lebel
Abdelghafour Elaaziz : Abou Tarek
Allen Altman : Notaire Maddad
Mohamed Majd : Chamseddine
Nabil Sawalha : Fahim
Baya Belal : Maika
Bader Alami : Nicolas
Karim Babin : le garde du corps de Chamseddine
Anthony Ecclissi : Sauveteur
Yousef Shweihat : Sharif

Mon avis : Le monde est divisé en deux catégories : il y a les œuvres que tout le monde connait et qui ne sont pas forcément de qualités, cependant, il y a également celles plutôt méconnues et qui, pourtant, mériteraient de l’être davantage. Cela, bien entendu, est valable pour tous les genres confondus et, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est-à-dire, celui du septième art, force est de constater que Incendies est un parfait exemple de film méconnu mais qui, pourtant, porte en lui bien des qualités… Long métrage canadien, plus précisément québécois – ce qui me fit regarder le début avec méfiance, vu que je ne comprenais pas grand-chose en raison de cet accent oh combien particulier – Incendies, paru en 2010, fait parti de ce genre d’œuvres auquel il faut s’accrocher, bref, c’est-à-dire qu’il choisit son public, car bon, comment dire… êtes vous prêts a passer plus de deux heures devant un film dont une partie des dialogues vous échappera – a moins de maitriser l’arabe – a alterner régulièrement entre passé et présent, au risque, par moments, de ne pas savoir où vous en êtes – surtout lorsque, au détour d’une scène, on passe de la mère a la fille, les deux actrices se ressemblant un peu, beaucoup lorsqu’elles portent des vêtements presque identiques – bref, êtes vous prêts a vous prendre la tête ? Pour beaucoup, ce ne sera pas le cas, mais pour les autres, une fois passé un premier tiers loin d’être évident, toute la substance qualitative de cet Incendies sera votre récompense et, ma foi, celle-ci sera à la hauteur de nos espérances ! Car oui, Incendies est un bon film, compliqué, certes, ardu a la compréhension, je ne le nie pas, mais une fois que l’on est dedans, une fois que l’on suit les destins croisés, par delà les décennies, de cette mère et de ses enfants, alors là, ce n’est plus qu’une lente montée en puissance jusqu’à la révélation finale, oh combien choquante et inattendue, mais qui, après coup, n’en reste pas moins tout bonnement géniale. Il fallait oser nous pondre un tel dénouement, je ne le nie pas, cependant, aussi horrible soit-il, il n’en reste pas moins tout simplement parfait, comme étant l’aboutissement de cette longue quête jugée d’embuches et qui ne pouvait qu’être dramatique. Alors oui, Incendies souffre de cette complexité que l’on pourra juger excessive, on pourra regretter tous ces dialogues non sous-titrés, auxquels on ne comprend rien, mais bon, si l’on fait abstraction de cela, si on se dit que ce parti pris narratif est un moyen de renforcer la crédibilité de l’ensemble, on accepte la chose, tout en reconnaissant que, malgré tout, même sans la compréhension de bien des dialogues, le principal, lui, ne nous est nullement occulté et que, parfois, juste le jeu d’acteurs, l’intonation, les regards, suffisent amplement…


Points Positifs :
- Une formidable histoire dramatique où se mêlent, par delà les décennies, les destins d’une mère et de ses enfants. Alternant régulièrement entre plusieurs époques, le scénario, tel un excellent puzzle auquel on ne comprend pas grand-chose tant que la dernière pièce n’aura pas été ajoutée, est une pure merveille.
- La révélation finale, oh combien horrible mais tellement réussie dans son genre. Franchement, je ne m’y attendais absolument pas et si cette dernière a de quoi choquer, elle n’en reste pas moins excellente.
- Des acteurs totalement inconnus, ou presque, pour ma part, mais qui n’en restent pas moins assez bons dans leurs rôles respectifs.
- On peut se dire que le fait que bon nombre de dialogues nous soient incompréhensibles – pas de sous-titres a l’horizon – nous permet de mieux nous immerger dans l’intrigue ; eh oui, a la place des héros, si l’on se retrouve en pays étranger et qu’on ne maitrise pas la langue, on ne comprendra rien.

Points Négatifs :
- Un film qui souffre tout de même de son coté jusqu’au boutiste. Entre un début compliqué, une bonne partie des dialogues auxquels on ne comprend rien, des allers retours sans arrêts entre diverses époques, il est très facile de s’y perdre. Dommage, un soupçon de simplicité, ici et là, aurait permis a Incendies de toucher un plus large public.
- Franchement, je n’aurai pas été contre les sous-titres…
- Pourquoi ne jamais nommer le pays où se déroule l’histoire, c’est-à-dire, le Liban !?

Ma note : 7,5/10

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