FLEX
MENTALLO
Flex
Mentallo est un super héros assez atypique avec son apparence de culturiste de
plage. Longtemps membre des Doom Patrol, il a vécu de nombreuses aventures et a
même un jour croisé son créateur, l'auteur de comics Wally Sage. Ces derniers
temps, des attentats à la bombe ont lieues un peu partout. Flex parvient à en
annuler grâce à ses capacités hors normes mais lorsqu'il interroge la police,
ceux-ci n'ont aucune idée des éventuels responsables. De son côté, Wally Sage
n'a plus vraiment goût à la vie. Il commet l'irréparable en faisant une
tentative de suicide. Alors que la vie s'échappe de lui, il est victime de
délires et de visions. Il s'interroge notamment sur le rôle des super héros et
sur la vision nostalgique qu'il a d'eux. Parallèlement à sa chute dans le
néant, Wally croisera-t-il Flex dans son enquête ? Rien n'est sûr...
Flex Mentallo
Scénario
: Grant Morrison
Dessins
: Frank Quitely
Encrage : Frank
Quitely
Couleurs
: Peter Doherty
Couverture
: Frank Quitely
Genre : Super-héros
Editeur : DC Comics
Titre
en vo : Flex Mentallo
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: Juin
– Septembre 1996
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 11 janvier 2013
Nombre
de pages : 144
Liste
des épisodes
Flex
Mentallo 1-4
Mon
avis : Je ne sais pas si d’autres sont
dans mon cas mais, que ce soit Grant Morrison ou Frank Quitely, la première
fois que je les ai découvert œuvrant ensemble dans un comics, c’était sur New
X-Men, au début des années 2000, un run qui aura marqué indéniablement
la franchise tombée depuis, il faut le reconnaitre, en désuétude. Mais il faut
dire qu’entre les scénarios diaboliques du sieur Morrison et le style si
particulier de son comparse, depuis lors, toute œuvre où ces deux là
travaillent main dans la main a le don de m’intéresser au plus haut point. Du
coup, vous pouvez imaginez ma surprise lorsque, il y a quelques jours, je suis
tombé sur ce Flex Mentallo, œuvre complètement inclassable et qui
est bien au-delà du simple récit de super-héros. Pour la petite histoire, Flex
Mentallo, individu bodybuildé inventé par Morrison au cours de son passage
sur la Doom Patrol il y a de cela un quart de siècle environ
est la première collaboration entre le scénariste et celui qui deviendra son
dessinateur fétiche, celui qui saura retranscrire au mieux les délires du
britannique, Frank Quitely ; bref, vous l’avez compris, ce comics commence
a dater un peu, cependant, même s’il fêtera bientôt son vingtième anniversaire,
la première chose qui saute aux yeux en parcourant ses pages, c’est qu’il a
très bien vieilli, et ce, contrairement a 99% de la production de l’époque. La
deuxième chose qui saute aux yeux au bout de quelques pages de lectures, c’est
que Flex Mentallo n’est pas a mettre entre toutes les
mains : véritable hommage de la part de Grant Morrison aux comics de son
enfance et a ces fameux super-héros qui combattaient le mal avec le sourire, et
ce, a une époque, les années 90, où la violence gratuite et la perte de valeurs
était la norme dans le monde des comics, Flex Mentallo est
donc une œuvre complexe, bourré de références et de multiples hommages – si
vous en saisissez la moitié, c’est déjà pas mal – a des types costumés qui ont
enchantés l’enfance du scénariste. Cependant, Flex Mentallo, c’est
aussi une œuvre autobiographique où le scénariste se met en scène, dévoile ses
doutes, ses peurs les plus profondes, ses difficultés à nouer des relations et
où, dans une mise en abime impressionnante, réalité et fantasmes ne cessent de
se mêler au point de rendre la lecture pour le moins ardue. Forcément, sans une
connaissance de l’histoire des comics, sans un sacré bagage derrière soit, se
perdre dans cette œuvre sera chose aisée et si jamais vous n’avez jamais lu le moindre
récit superhéroique de votre vie, alors, sincèrement, n’essayez même pas de
lire Flex Mentallo, vous n’y comprendrez strictement rien, ce qui,
d’ailleurs, est normal. Véritable délire psychédélique, chef d’œuvre absolu,
magnifique hommage a un âge d’or depuis longtemps oublié, Flex Mentallo est
une œuvre rare, complexe mais qui vaut le coup qu’on s’y accroche ;
Morrison, ici, est au firmament et Quitely fait une démonstration éclatante de
son immense talent. Bref, un incontournable du genre, mais, bien entendu,
réservé a un certain public uniquement qui saura l’apprécier a sa juste valeur…
Points
Positifs :
- Sincèrement,
j’ai rarement lu un truc aussi cintré, barré, complexe que ce Flex
Mentallo mais le pire, c’est que ça marche.
-
Un fort bel hommage à l’Age d’Or des comics et à une époque, depuis longtemps
révolue, où les super-héros étaient souvent ridicules, affrontaient des
adversaires encore plus ridicules qu’eux, où le manichéisme était roi mais où,
il faut le reconnaitre, une certaine magie pouvait encore exister aux yeux des
enfants.
-
Un véritable récit autobiographique de la part de Grant Morrison qui nous
dévoile là ses craintes d’une apocalypse nucléaire – chose que les plus jeunes
n’ont pas connus mais que ceux de ma génération et les plus âgés se souviennent
encore – ses difficultés relationnelles avec les gens, son amour immodéré pour
les comics, son gout pour les paradis artificiels, etc.
-
La mise en abime où réel et irréel ne cessent de se côtoyer au point que l’on
ne sait plus qui est quoi.
-
Références, hommages : celles-ci sont tellement nombreuses qu’il est
impossible de toutes les saisir.
-
Frank Quitely est égal à lui-même, c’est-à-dire, tout simplement parfait et
démontre une fois de plus qu’il est le partenaire idéal de Grant Morrison.
-
Un type bodybuildé portant un slip léopard ?! Et pourtant, malgré le coté
ridicule de la chose, il est charismatique le bougre !
Points
Négatifs :
- Flex
Mentallo est une œuvre d’une complexité rare qui n’est pas destiné à
tous les publics : pour en saisir toute la subtilité, pour l’apprécier a
sa juste valeur, il faut posséder un certain bagage de connaissances du genre
superhéroique – et encore, je suis persuader que je suis passé a coté de plein
de choses.
-
Justement, en plus de n’être pas destiné a tout le monde, Flex Mentallo est
bigrement complexe a lire et nombreux seront ceux qui seront capables
d’abandonner en court de route estimant que tout cela n’est qu’un délire
egocentrique de l’auteur…
Ma
note : 8,5/10
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