DE
CAPE ET DE CROCS – LE MAÎTRE D’ARMES
La
route fût longue avant d’atteindre l’îlot d’Oxymore. Ce domaine inexploré abrite
le mystérieux maître d’armes qui doit sauver la Lune des conspirations du
prince Jean et du sanguinaire Mendoza qui est maintenant à la tête de ses
armées. Arrivés sur l’îlot, tout n’est que brume et le monde se perd dans une
cotonnade abondante et épaisse. Soudain des cris ! Le renard Armand Raynal de
Maupertuis et le loup Don Lope de Villalobos y Sangrin courent à la rescousse
d’Eusèbe, le lapin, aux prises avec un chevalier blanc qui est bien décidé à
l’occire pour une sombre histoire de nez. Un combat singulier tout en épée et
en alexandrins s’engage alors entre le renard et l’homme en blanc. Ce dernier
est une fine lame et un poète redoutable… Aussi parvient-il, non sans
sournoiserie, à ridiculiser notre pauvre héros. Le loup prend alors le relais. Plus
rustre, moins sensible à l’art syllabique et donc plus concentré, Don Lope
évite sans surprise la botte « un, deux,
trois » tenté par le bretteur en blanc pour enfin gagner dignement le
combat. L’heure est alors aux présentations pour notre gentilhomme, qui n’est
autre que le maître d’armes…
De Cape et de Crocs – Le Maître d’Armes
Scénario
: Alain Ayroles
Dessins
: Jean-Luc Masbou
Couleurs : Jean-Luc
Masbou
Couverture
: Jean-Luc Masbou
Editeur
: Delcourt
Genre : Cape
et Épée, Aventure
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 01
novembre 2007
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Huitième tome de cette excellente
saga qu’est De
Cape et de Crocs, Le Maître d’Armes fut, lors de sa sortie en 2007, plutôt
critiquer par bon nombre des fans de la première heure, ces derniers regrettant
que l’humour des débuts ait laisser sa place a coté bien plus dramatique.
Pourtant, a bien y regarder, et après quelques relectures de cette saga dans
son ensemble, il apparait clairement que, en remettant dans le contexte général
du cycle, le coté dramatique se justifie amplement : il n’était bien évidemment
pas possible pour les auteurs, au vu du déroulement de l’intrigue et du final
de ce tome, de poursuivre dans les calambours et les gags toutes les pages. L’humour,
quant à lui, existe toujours, même si on pourrait le compter sur les doigts d’une
main. De plus, la mélancolie qui coule tout au long de l’album n’est pas pour
me déplaire puisque, après tout, les protagonistes, Don Lope, Armand, le Maître
d’Armes et les autres, se doutent bien que leurs causes est quasiment perdue
d’avance et que la mort les attend, mais ils n’hésitent pas une seconde, avec
panache bien sur, a affronter leur destin. Et forcement, lorsque l’on s’attend
au pire, il est difficile d’avoir le cœur léger, vous ne trouvez pas ? De même,
la bataille finale, très fortement inspirée de celle des Thermopyles (comme par
hasard, le film 300 est contemporain du Maître d’Armes)
qui m’avait déplu lors de ma première lecture, s’est avérée être plutôt bien
pensée, tant par sa rapidité que par le choix des couleurs, rouge et blanc,
montrant toute la violence d’un combat sans pitié, terrible, où les morts s’entassent,
ce qui est une première dans la série et a put détonner lors de la première
lecture tant l’on était habitué à un ton bien moins violent. Alors oui, tout de
même, mais non aussi car cette énième relecture n’a pas suffit malgré tout pour
que je change entièrement d’avis, j’éprouve quand même une nette préférence
pour les albums précédents, mais je ne dirais plus que celui-ci est le pire,
disons qu’il est… différent surtout. Et que, à choisir, je préfère largement
les premiers temps de la série, bien plus joyeux, tout en reconnaissant que les
changements de ton, qui se faisaient de plus en plus nombreux depuis que nos
héros étaient partis pour la Lune devaient forcement aboutir à cela, et que, en
toute logique, De Cape et de Crocs, pour garder sa cohérence devait
passer par un tome très dur. Finalement, au vu de sa relecture, ce n’est plus
forcement le ton, dramatique, empli de désespoir et de fatalisme, ni la
violence de l’album qui m’aura le plus déplut, mais peut être, sur quelques
planches, des choix de couleur pas toujours judicieux à mon avis, et parfois,
une qualité graphique que l’on connue d’un autre niveau, bien supérieur. Mais
bon, malgré tout ce que j’ai put écrire, Le Maîtres d’Armes (dont
je m’aperçois que je ne vous ai même pas parlé du personnage en lui-même, qui
promet d’ailleurs !) est un bon album, différent des autres certes par son ton,
mais qui mérite que l’on revienne sur son cas. Quand à la suite, bien
évidement, c’est une autre histoire…
Points
Positifs :
-
Si ce huitième tome est dur, très dur
même par moments et dénote fortement avec les débuts de la série, il n’en reste
pas moins l’aboutissement logique des événements qui se mettaient en place
depuis que nos héros étaient arrivés sur la Lune.
-
L’identité du Maîtres d’Armes bien sur, personnage haut en couleur et qui est,
bien entendu, Cyrano de Bergerac !
-
L’affrontement final, fortement inspiré de la Bataille des Thermopyles, marque
les esprits de par sa grande violence, ses nombreux morts mais aussi par sa
mise en scène spectaculaire.
-
Moins d’humour, certes, mais ce fatalisme qui plane tout le long de l’album n’est
pas pour me déplaire.
-
Dans l’ensemble, Jean-Luc Masbou livre une prestation à la hauteur de son immense
talent.
Points
Négatifs :
-
Certains fans des débuts qui appréciaient fortement De Cape et de Crocs pour son humour des débuts regretteront
probablement que celui-ci soit quasiment absent dans cet album. Il est clair
que ce tome est très sombre et en aura surpris plus d’un.
-
Une colorisation un peu hasardeuse dans certaines planches, je pense,
particulièrement, au face à face tendu entre Mademoiselle et Hermine et
compagnie – ce jaune omniprésent, franchement bof !
-
Pour rappel, 300 – le film – était sortit
sur les écrans peu de temps avant cet album. De là a dire que les auteurs s’en
sont inspirés fortement…
Ma
note : 8/10
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