L’ÂGE
DE LA DÉRAISON – LES OMBRES DE DIEU
Tandis
que les forces du Prétendant continuent d’étendre leur mainmise sur les
colonies anglaises du Nouveau Monde, l’armée russe poursuit sa marche
inexorable en provenance de l’Ouest, rejointe au fur et à mesure par les
peuples qu’elle rencontre. Seul un endroit échappe encore à la menace
d’invasion, New Paris, en Louisiane, où Philippe d’Orléans s’efforce de faire
survivre le souvenir du vieux royaume de France. C’est là qu’arrive enfin
Benjamin Franklin en compagnie de ses amis de la Junte, contraint de rallier
Philippe à sa cause pour sauver l’ébauche de démocratie qu’il a eu tant de mal
à mettre en place. Le tsar Pierre, de son côté, ne pense qu’à se venger de ceux
qui ont tué sa femme et l’ont dépossédé de son pays et de son armée. Décidé lui
aussi à demander l’appui de la Nouvelle France, il poursuit sa route vers la
Louisiane, mais désormais sans Red Shoes, le chaman choctaw qui lui a sauvé la
vie, celui-ci étant sujet à des crises de folie meurtrière depuis sa victoire
sur un esprit puissant. Quant à Adrienne de Montchevreuil, elle est en passe de
rattraper Nicolas, le fils qu’on lui a pris alors qu’il n’était encore qu’un
bébé – un enfant devenu, malgré lui, le prophète de l’armée qui déferle sur le
Nouveau Monde. Tous vont se retrouver à New Paris pour en découdre. Ils devront
cependant oublier leurs nombreuses querelles personnelles s’ils veulent avoir
une chance contre leur seul véritable ennemi, les Malakims, dans la formidable
bataille qui les attend.
L’Âge de la Déraison – Les Ombres de Dieu
Auteur
: Gregory
Keyes
Type
d'ouvrage : Fantasy, Uchronie
Première
Parution : 01 octobre 2002
Edition
Française : 12 avril 2007
Titre en
vo : The
Age of Unreason – The
Shadows of God
Pays
d’origine : États-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Jacques
Chambon
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 437
Mon
avis : Ma précédente critique du troisième
tome de L’Âge
de la Déraison, je veux bien évidement parler de L’Empire
de la Déraison, avait put paraître assez dure et effectivement, après
coup, je m’en étais fait moi-même la remarque, constatant que celle-ci avait
été plutôt « a charge ». Cependant,
selon moi, cela ne remet absolument pas en question, comme je l’avais précisé,
la qualité intrinsèque de cette œuvre, qui, et je vais me répéter mérite
amplement que l’on la découvre, mais il me semblait nécessaire qu’a un moment
donné, je pointe du doigt les faiblesses de celui-ci. Et pour cela, le moment
me semblait plus judicieux lors du troisième volume, ce, pour deux raisons :
tout d’abord, je n’avais plus qu’a abordé les points positifs pour finir mais
aussi, de vous parler de mon ressenti de l’intégralité de l’œuvre, deuxièmement,
vu que les deux derniers tomes pourraient parfaitement n’en faire qu’un seul,
tant ils sont liés, quelque part, une critique commune pourrait presque se
faire, d’où mon choix. Car ce qui ressort de prime abord des les premières
pages des Ombres de Dieu, c’est que l’on a l’impression immédiate
de poursuivre la lecture du tome précédant, puisque sans aucune transition,
sans aucun saut dans le temps comme il y en avait eu dans les autres volumes,
cette fois ci, l’intrigue reprend exactement là où on l’avait laissé et de
plus, les coups de théâtre et rebondissements a foisons sur lesquels s’était
achevé L’Empire de la Déraison se prolongeront tout au long de
ce quatrième volume, donnant un peu l’impression que celui-ci n’est que la
conclusion de son prédécesseur qui se prolongerait encore et encore sur près de
quatre cents pages. Du coup, forcement, ceux qui n’auraient pas apprécié cette
surenchère trouveront une fois de plus à redire, et quelque part, il ne serait
pas foncièrement faux d’affirmer que Greg Keyes, dans son style narratif, s’est
un peu loupé, on en faisant un peu trop. Cependant, et même, devrais-je dire
heureusement, tout cela est largement compensé par une intrigue tout bonnement
excellente, qui, des premières pages du premier tome aux toutes dernières de
celui-ci, aura su captiver l’attention du lecteur. Car si celui-ci tombe sous
le charme des péripéties de Benjamin Franklin et d’Adrienne de Montchevreuil,
ainsi que de cette formidable lute entre l’espèce humaine et les Malakims, ces
mystérieux anges, fées, esprits, fantômes de nos légendes depuis la nuit des
temps, ce cycle sera une véritable jouissance pour lui, incontestablement. Alors
bien sur, Les Ombres de Dieu sont le parfait exemple de ce
qu’est une fin de cycle puisque, forcement, est venu le temps des réponses a
toutes les questions que l’on se posait, que l’on connaît enfin le sort de la
bataille contre les Malakims mais aussi, et surtout, celui des très nombreux
protagonistes de cette longue histoire et là, attention, nous allons avoir
droit a un massacre et pas mal de têtes vont tomber (du coup, en en tremblerait
presque pour certains). Après coup, cette relecture du final m’a même davantage
plu que lors de la première fois, il y a de cela quelques années... Cependant,
ce qui n’a pas changé, et cela, je le regrette, c’est que cette fin, correcte
dans l’ensemble, manque un peu, malgré le panache de la bataille finale, d’une
certaine cohérence et aurait gagnée a être un peu développée : Greg Keyes, a
force de nous avoir pondu je ne sais plus combien de protagonistes, en a tout
bonnement oublié un bon nombre a la fin et, du coup, le lecteur ne pourra que
s’interroger sur le sort de pas mal de protagonistes plus ou moins importants,
ce qui est tout de même dommage et viens un peu gâcher le plaisir. Enfin bon,
malgré toutes les petites critiques que j’ai put émettre tout au long des
quatre tomes, vous l’avez compris, je considère le cycle de L’Âge de la
Déraison comme étant un des cycles de Fantasy les plus plaisant a lire
de ces dernières années, incontestablement. Tant par ces excellentes idées, son
originalité étonnante de part les temps qui courent, ses personnages (certains
historiques, d’autres imaginaires, a vous de trouver qui est qui) et son
mélange des genres réussie (pour rappel, entre roman de cape et épée, Uchronie,
Steampunk, Fantasy etc.), Greg Keyes a réussi une œuvre fort sympathique, dont
je ne nie ni n’occulte les défauts de style ou narratifs, mais qui restera dans
les annales de la littérature fantastique de ce début de millénaire. Une œuvre
à découvrir de toute urgence.
Points
Positifs :
-
La conclusion tant attendue d’un cycle fort captivant et qui aura,
particulièrement, briller de par son originalité et son habile mélange des
genres, et ce, depuis ses débuts.
-
Un dernier volume qui se lit presque d’une traite. Il faut dire qu’entre les
diverses batailles, les morts de protagonistes majeurs, les derniers
retournements de situations et les ultimes révélations, le lecteur aura droit a
une conclusion qui le tiendra en haleine jusqu’au bout.
-
Même si cela peut sembler un peu tirer par les cheveux, après coup, la manière
dont Adrienne de Montchevreuil réussi a sauvé la mise et a sauver l’humanité
des Malakims est plutôt bien trouvée et, accessoirement, en accord avec tout le
reste.
-
La rencontre entre Benjamin et Adrienne : depuis le temps qu’on l’attendait !
-
La charge héroïque et suicidaire de Charles XII et de Pierre le Grand.
Grandiose !
Points
Négatifs :
-
Comme dans le volume précédent, Greg Keyes à tendance à tomber un peu trop dans
l’exagération a tout va. Dommage, ce coté grand spectacle nuit énormément à l’ensemble,
surtout si on se souvient des débuts du cycle, bien plus réussis.
-
Euh, l’auteur a créer tellement de personnages pour son cycle que, du coup,
vers la fin, il en oublie une bonne partie dont on ne sait même pas s’ils ont
survécus ou pas ? Ainsi, l’exemple le plus flagrant est, bien entendu,
celui de Karevna, personnage loin d’être mineur…
-
Un dernier volume plus court et qui, je pense, aurait gagné a posséder quelques
dizaines de pages supplémentaires.
Ma
note : 7,5/10
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