LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – NOBLIAUX ET SORCIÈRES
Au
cœur des monts du Bélier, en écarquillant les yeux, on peut repérer le royaume
de Lancre, qui est encore plus petit qu'une panoplie de nudiste. En y regardant
de plus près, on reconnaît trois sorcières qui reviennent de voyage. L'une
d'elles, Magrat, va épouser le roi Vérence. Les noces sont pour bientôt. Tout
s'annonce comme le songe souriant d'une tiède nuit d'été. Pourtant il y a des
imprudents qui, par maladresse, préparent le retour des Seigneurs. Des Nobliaux.
Des Lumineux. Oh ! Les Elfes sont beaux, et même gueulamour. Ils prennent tout.
Et en échange, ils offrent la peur. Alors les trois sorcières sont à la peine,
et elles ne sont pas les seules. Nous avons réuni pour vous une affiche
exceptionnelle : l'archichancelier Mustrum Ridculle, excusez du peu ; le
bibliothécaire de l'Université – quand vous refermerez ce livre, son « Oook ! » résonnera encore à
vos oreilles ; et le deuxième plus grand amant du monde, Giama Casanabo –
frissonnez, Mesdames !
Les Annales du Disque-Monde – Nobliaux et
Sorcières
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 12 novembre 1992
Edition
Française : 10 novembre 2010
Titre en
vo : Lords
and Ladies
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 384
Mon
avis : Ce quatorzième tome des Annales
du Disque-Monde voit le retour, pour notre plus grand plaisir des
sorcières de Lancre. Souvenez vous, nous les avions laisser, a l'issue de Mécomptes
de Fées, revenir chez elles de façon détournée puisque celles ci
avaient décidées de voir un peu du pays et de jouer les touristes. L’histoire
commence avec leur retour et un mariage est annoncé, celui tant attendu de
Magrat et du Roi Vérence (ex-bouffon royal, voir Trois
Sœurcières) et tout semble aller pour le mieux, ne serais ce quelques
évènements plutôt singuliers qui vont vite mettre la puce a l’oreille a notre
inimitable et irascible Mémé Ciredutemps. Avant d'aller plus loin, je dois
avouer que jusqu'a présent, les volumes où apparaissent nos sorcières bien
aimées sont des véritables réussites, pour les intrigues mais surtout grâce a
leur caractère si différents qui les mettent régulièrement dans des situations
hilarantes, en particulier entre elles. Nobliaux
et Sorcières, d’ailleurs, est dans la même veine que ses prédécesseurs et
tous ceux qui on apprécier ces derniers ne peuvent (ne doivent) que ce jeter le
plus rapidement possible sur cette suite ou il n' y a pas grand chose a jeter.
Ainsi, cette fois ci, Pratchett s'intéresse, enfin, aux Elfes. Mais, comme il
fallait s'y attendre, celui-ci ne pouvait les utiliser de la même manière que
le fond les milliers d'auteurs d'Heroic Fantasy, et c'est tant mieux ! Car pour
Pratchett, si les Elfes sont beaux, graciles, minces, ont des oreilles pointues
et sont tellement supérieurs aux humains, ceux du Disque-Monde, ce sont surtout des ordures ! Et rien que pour
cette vision tellement aux antipodes de celle auquel on est habitué, Nobliaux et Sorcières mérite d'être lu –
après tout, c’est tellement rare que les auteurs de Fantasy osent sortir des
canons de Tolkien qu’il faut saluer l’initiative ! Mais si le duel entre
nos sorcières (toujours égales a elles mêmes) et ces salauds d’Elfes occupe
principalement la majeure partie du récit, celui ci ne serait pas aussi
jouissif sans les innombrables seconds rôles qui le jalonnent ainsi que toutes
les révélations que l'on y apprend. Ainsi, entre les différents occupants du
château de Lancre, ceux du royaume, le rôle jouer par les forgerons, les
danseurs de Moris, les jeunes sorcières prêtent à bousculer leurs aînées et les
vieilles habitudes, la présence de quelques mages de l’Université de l’Invisible
et celle de Casanabo, il y a vraiment de quoi faire et chacun a son rôle à
jouer, le plus souvent comique d'ailleurs, quelque soit son importance dans le
récit. Mais, personnellement, c'est Ridculle qui pour moi emporte la palme de
l'hilarité générale : entre la manière dont il traite ses subordonnés (pauvre Économe)
et sa passion amoureuse pour Mémé Ciredutemps, chacune de ses apparitions est
un régal. D'ailleurs, j'ai particulièrement apprécié cette belle histoire d'amour
entre celle-ci et l'Archichancelier (romantisme quand tu nous tiens...), mais
sans oublier une Magrat « Reine
Guerrière », une Nounou Ogg égale a elle même, une flopée de
personnages hilarants, une intrigue passionnante et des Elfes si différents des
bonnes vieilles habitudes… Bref, c'est un ensemble de tout cela qui fait que Nobliaux et Sorcières est une parfaite
réussite qui vous fera rire longtemps après avoir achevé la dernière page...
Points
Positifs :
-
Les Sorcières de Lancre au top de leur forme et ce, dans un récit qui, dans un
genre différent, est tout aussi bon que le cultissime Trois Sœurcières ! Il faut dire que ce Nobliaux et Sorcières est l’un des romans les plus drôles de la
saga, rien que ça !
-
Les Elfes de Pratchett méritent largement le détour, ne serais-ce que par ce
que ces derniers sont aux antipodes de la vision communément admise de ces
derniers dans les nombreux univers d’Heroic Fantasy : terriblement beaux,
graciles, supérieurs aux humains mais aussi et surtout, terriblement mauvais, égoïstes
et sans la moindre once de compassion pour les autres.
-
Un récit parfait de bout en bout, qui se lit quasiment d’une traite ; il
faut dire qu’entre les passages hilarants, ceux plus dramatiques et les
nombreuses références de Pratchett a Shakespeare, on ne s’ennui pas une seconde !
-
Un casting tout bonnement exceptionnel avec, bien entendu, quelques membres de
l’Université de l’Invisible mais aussi, la première apparition d’une certaine
Perdita Crétine…
-
Un Mustrum Ridculle au top de sa forme et que l’on découvre en tant qu’ancien
soupirant de… Mémé Ciredutemps !
-
Fichtre, on a même droit aux univers parallèles !
Points
Négatifs :
-
Je pense qu’il faut posséder un certain bagage culturel pour saisir toutes les
références distillées par Pratchett dans cet ouvrage.
Ma
note : 8,5/10
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