LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – ACCROCS DU ROC
Suzanne
est une jeune étudiante discrète. Si discrète qu'elle devient très souvent
invisible. Ses origines familiales sont un peu floues d'ailleurs. Un beau jour,
la Mort aux Rats vient la chercher en couinant, Suzanne ne comprend pas un mot
mais elle sent que quelque chose de grave et d'important se prépare. C'est un
magnifique cheval blanc qui l'emmène à travers les airs jusqu'à une immense
demeure : ah oui, il s'agit de la maison de la Mort. Son grand-père. Il vient
d'avoir une petite crise existentielle et a délaissé ses affaires courantes.
Suzanne doit assurer l'intérim. Pendant ce temps-là, à Ankh-Morpork, un jeune
barde débarque en ville, accompagné de sa harpe et bien décidé à en jouer. En
chemin vers la Guilde des Musiciens, il rencontre ses futurs acolytes, un troll
et un nain, le premier tape sur des cailloux et le second s'essouffle dans un
cor. Mais un accident est vite arrivé : le jeune barde perd sa harpe et trouve
un étrange instrument, une guitare, animée semble-t-il d'une vie propre. Le
premier concert – illégal – est un feu d'artifice : la musique s'est emparée
des musiciens et des spectateurs comme un incendie. Le premier Groupe de rocs
du Disque-monde vient de se créer et fait un sacré remue-ménage à Ankh-Morpork
! Mais cette guitare met le barde en danger de mort et Suzanne devra
intervenir. Roc and troll, quand tu nous tiens !
Les Annales du Disque-Monde – Accrocs du Roc
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 10 février 1994
Edition
Française : 29 juin 2011
Titre en
vo : Soul
Music
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 416
Mon
avis : Comme cela m’était arrivé avec Les Zinzins d’Olive Oued
et Les Petits Dieux,
voir Pyramides,
une fois de plus, un volume des Annales du Disque-Monde
qui m’inspirait quelques craintes et dont je n’attendais pas grand-chose, s’est
avéré une fort agréable surprise. Sans atteindre le niveau des titres précités,
Accrocs du Roc, seizième tome de la
saga, n’en est pas moins prenant et réussi. Pourtant, homme de peu de foi que
je suis, je me demandais comment Terry Pratchett allait marier l’univers
burlesque qu’il à su créer au rock’n’roll (oui, vous avez bien entendu, le rock
débarque dans le Disque-Monde), ce
qui, il faut bien le reconnaître, n’était pas chose aisée. Or, une fois de
plus, la réussite est au rendez vous et donc, dans Accrocs du Roc, nous retrouvons comme personnage principal La MORT,
qui connaît une fois de plus, l’une de ses fameuses crises existentielles qui
en font tout son charme, mais également, Suzanne, sa petite fille (bref, la
fille de Mortimer qui avait fait son apparition dans le volume
du même nom), qui fait là sa toute première
apparition et qui se voit, bien malgré elle, contrainte de prendre du coup la
succession de son grand père, de qui elle tient beaucoup (ne me demandez pas
comment est ce possible, c’est un fait). Bien évidement, cela ne va pas se
passer aussi simplement et la jeune fille, ne supportant pas l’apparente
injustice du poste, ne compte pas l’entendre de cette façon et compte bien agir
comme bon lui semble, surtout après fait la rencontre d’un étrange jeune
musicien assez envoûtant, un certain «
Buddy ». Car celui-ci et son groupe, composé d’un nain et d’un troll, sont
en train de révolutionnés Ankh-Morpork avec une toute nouvelle musique, le roc.
Et c’est là que pour apprécier convenablement au mieux cet ouvrage, une bonne
connaissance musicale est primordiale, sinon, le lecteur passera largement à
coté de tout ce qui en fait la saveur, tant les clins d’œil de Pratchett au
véritable rock’n’roll sont légions. Certes, ne pas connaître l’histoire du rock
n’empêche pas d’apprécier ce livre, mais du coup, énormément de choses ne
seront pas comprises, comme les multiples références à de très nombreux
groupes, chansons et autres comportements du public, tout bonnement hilarants
et qui parsèment l’ouvrage. Franchement, je dois l’avouer, étant moi-même un
très grand amateur des années 60/70, j’ai pris mon pied à la lecture de cet Accrocs du Roc, et je n’ai pu que
m’incliner une fois de plus devant l’immense talent de l’auteur britannique qui
a su marier avec maestria deux genres aux antipodes l’un de l’autre : le rock
et l’Heroic Fantasy. Non seulement, l’intrigue est intéressante et prenante,
mais, l’ajout de nombreux rôles secondaires fait pour beaucoup dans l’intérêt
final de l’œuvre, en particulier grâce aux mages de l’Université de
l’Invisible, de nouveaux présents, véritables éléments comiques du livre, mais,
a y regarder de plus prêt, peut être même de la saga en générale, tant, chacune
de leur apparition, au fil des tomes, signifie que l’on va passer de très bon
moments. Et si ce sont surtout eux qui nous font rire (après tout, ce n’est pas
vraiment le cas avec une Suzanne qui se pose bien trop de questions et un Buddy
ensorcelé par sa guitare), d’autres personnages comme PJMTLG (toujours la
lorsqu’il y a de l’argent à se faire), la MORT (forcement), voir le Patricien,
tiennent un rôle tout autant important et comique, chacun a sa façon. Alors,
tout n’est pas parfait, certes, comme le sort des parents de Suzanne, a peine
abordé, et la fin qui aurait mérité d’être un peu plus développée, mais c’est
un bon volume des Annales que nous
avons là, et c’est ce qui compte. Accrocs
du Roc, malgré ses qualités, pourrait néanmoins être réservé à ceux qui
possèdent une certaine culture musicale, comme je l’avais écrit précédemment.
Je ne peux m’empêcher de me poser la question car si, tout de même, les
éléments comiques sont légions (merci les mages, surtout le Doyen), les références
qui pour moi paraissaient évidentes et me faisaient plaisir, pourraient
paraître insignifiantes aux yeux du profane. D’où mon petit bémol interrogatif.
Cependant, reste une intrigue suffisamment bien maîtrisée, qui saura
transporter le lecteur dans un océan de plaisir musical et comique, dont il
gardera longtemps le souvenir.
Points
Positifs :
-
Inclure le Rock’n Roll dans un univers de Fantasy pouvait sembler une chose impossible
or, et ce, de fort belle manière, Terry Pratchett réussit cet exploit avec une
maitrise parfois étonnante mais qui n’en reste pas moins réelle.
-
Les multiples références – évidentes ou un peu moins – qui parsèment cet
ouvrage ; bien entendu, posséder une bonne connaissance musicale,
particulièrement de la période allant des années 50 aux années 70/80 est
fortement recommandée sous peine de passé à coté de la plupart des clins d’œil de
l’auteur.
-
Si, dans ce roman, la plupart des éléments comiques sont le fait des
personnages secondaires – les Mages, Planteur, le groupe de bras cassées –
force est de constater que ces derniers nous font passer un fort agréable
moment.
-
L’intrigue n’est pas la plus réussie, certes, mais elle n’en reste pas moins suffisamment
bonne et possède quelques bonnes idées ; importance de la musique et du
son dans la vie, doit-on ou nous changer le destin d’une personne, etc.
Points
Négatifs :
-
Un final un peu trop rapidement expédié selon moi ; certes, c’est souvent
le cas quand on y pense bien avec Pratchett mais dans le cas présent, je
regrette qu’il n’y ait pas eu quelques pages supplémentaires.
-
Mouais, la Mort qui nous refait le coup de la crise existentielle, cela
commence a faire doublon.
-
Quel dommage que Mortimer et Ysabell nous quittent sans nous faire un dernier
coucou…
Ma
note : 7,5/10
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