VICTORIA & ABDUL
VICTORIA
& ABDUL
À
la fin de son règne, lors du jubilé d'or de 1887, on découvre la reine ennuyée
par l'obséquiosité servile de son entourage. Sur le plan affectif, elle est
seule depuis la mort de son mari, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, trente ans plus
tôt, et la scène introductive du banquet souligne cette solitude : les convives
n'y paraissent que comme des pantins sans partager aucun sentiment ni propos
avec la Reine. Lors de ce banquet, un seul invité se distingue : un des deux
Indiens dépêchés par les autorités coloniales depuis la cité d'Agra pour
présenter une pièce commémorative. Les deux hommes sont tenus par le protocole
de ne jamais dévisager la Reine lorsqu'ils la joueront devant elle, et de se
retirer le dos courbé à reculons tout le long du hall. Toutefois l'un d'eux, Abdul
Karim, ne respecte pas cette règle et lance à la Reine un regard appuyé. Mais
cette dernière le trouva beau, et elle le dira plus tard à son majordome. Par
la suite, elle réclame à nouveau sa présence, à la stupéfaction des valets.
Victoria & Abdul
Réalisation : Stephen
Frears
Scénario : Lee
Hall, d'après le roman de Shrabani Basu
Musique : Thomas
Newman
Production : BBC
Films, Working Title Films, Cross Street Films
Genre : Biographie,
Historique
Titre
en vo : Victoria & Abdul
Pays
d'origine : Royaume-Uni, Etats-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 15 septembre 2017
Durée : 111
mn
Casting :
Judi
Dench : la Reine Victoria
Ali
Fazal : Mohammed Abdul Karim
Eddie
Izzard : Bertie, Prince de Galles
Tim
Pigott-Smith : Sir Henry
Ponsonby
Adeel
Akhtar : Mohammed
Simon
Callow : Giacomo Puccini
Michael
Gambon : Robert Arthur Talbot
Gascoyne-Cecil
Julian
Wadham : Alick Yorke
Olivia
Williams : Jane Spencer
Fenella
Woolgar : Miss Phipps
Jonathan
Harden : Guillaume II
Robin
Soans : Arthur Bigge
Mon
avis : Je ne vais pas vous mentir, je n’avais
jamais entendu parler de ce film, Victoria
& Abdul, ce, jusqu’à il y a quelques jours à peine. Sortit dans un
relatif anonymat aux yeux du grand public, particulièrement chez nous, en 2017,
ce long métrage historique aurait put y rester, pour ce qui me concerne, si je
n’étais pas tombé dessus, complètement par hasard, sur la plateforme Netflix. Une bonne surprise, selon moi,
puisque, si je connais assez bien la Reine Victoria, une des plus grandes
souveraines que la Grande-Bretagne ait connu – si ce n’est la plus grande,
après tout, celle-ci régna fort longtemps à l’époque même où son pays devint la
première puissance mondiale, au point même que l’on puisse parler d’époque
Victorienne – je dois reconnaitre que cette partie de sa fin de vie, c’est-à-dire,
son amitié avec un serviteur indien, Mohammed Abdul Karim qui parvient, au fil
du temps, a gagner une place importante au près de la souveraine, m’était
totalement inconnu. Bref, ne serais-ce que pour son synopsis initial et le
sujet qu’il traitait, ce film avait de quoi attirer mon attention, sauf que,
comme c’est malheureusement souvent le cas, toutes les meilleures attentions du
monde ne suffisent pas et, dans le cas présent, force est de constater que Victoria & Abdul est une œuvre sympathique
mais sans plus… Traité beaucoup trop légèrement selon moi, le film, pourtant
intéressant, historiquement parlant, a du mal à sortir de cette impression de mièvrerie
navrante qui ne le quitte jamais totalement : ainsi, l’ensemble ressemble
davantage a une douce comédie plus ou moins dramatique qu’a autre chose et le
fameux Abdul que l’on nous présente apparait comme un individu gentillet qui
souhaite s’élever plutôt que comme ce qu’il était véritablement, c’est-à-dire,
quelqu’un de nettement plus complexe et imbu de sa personne. De même, il y a
comme un souci de temporalité dans ce film : ici, on a l’impression que
quelques mois, à peine, se sont écoulés entre le début et la fin de l’intrigue
alors, qu’en fait, Mohammed Abdul Karim sera rester au service de la Reine
Victoria une bonne douzaine d’années… Bien entendu, tout cela n’est guère
important et l’on peut parfaitement apprécier ce film Victoria & Abdul pour ce qu’il est, c’est-à-dire, un film plutôt
sympathique et plaisant à regarder qui nous dévoile une partie méconnue de la
fin de vie de l’une des plus puissantes reines de l’histoire mondiale. Insuffisant,
bien entendu, pour en faire une œuvre incontournable quand aux amateurs d’Histoire,
ils feront leurs propres recherches pour en connaitre davantage au sujet de ce
bien singulier serviteur indien qui, pendant plus d’une décennie, côtoya la
famille royale de l’Empire Britannique…
Points
Positifs :
-
Un film plutôt intéressant puisqu’il nous permet d’en apprendre un peu plus sur
une partie de la vie de la Reine Victoria et de son amitié, pour le moins
singulière, avec un jeune indien musulman qui, petit à petit, franchis les échelons
pour devenir un membre important de la cour britannique, ce qui, vous vous en
doutez, créera moult jalousies et divers problèmes.
-
Si, historiquement parlant, Victoria
& Abdul n’est pas totalement exact, dans les grandes lignes, c’est plus
ou moins ainsi que cela s’est passé. Ainsi, entre cette amitié innatendu entre
la souveraine et son Munshi, les diverses figures historiques qui apparaissent
à l’écran et certains événements que l’on nous montre, nous ne sommes nullement
dans un quelconque fantasme du réalisateur.
-
Si Judi Dench est plutôt crédible en Reine Victoria plus vrai que nature, le
reste du casting est assez bon dans l’ensemble.
-
Reconstitution historique assez fidèle, décors, costumes. Ma foi, le cinéma
britannique nous prouve une nouvelle fois qu’il est le meilleur du genre.
Points
Négatifs :
-
Bien entendu, historiquement, il y aurait pas mal de choses à redire :
déjà, Mohammed Abdul Karim fut un individu nettement plus complexe que le jeune
et naïf personnage que l’on nous présente à l’écran, ensuite, il y a un énorme
problème de temporalité dans ce film où l’on a l’impression que l’intrigue se
déroule sur quelques mois alors que, en fait, Abdul Karim resta au service de
la souveraine pendant plus de douze ans !
-
L’ensemble est traité d’une manière beaucoup trop légère pour être honnête
selon moi et l’on navigue, par moments, dans la comédie dramatique plutôt que
dans la reconstitution historique.
-
Entre le beau gosse que l’on nous montre à l’écran et le véritable Mohammed
Abdul Karim, il y a un monde, il suffit de regarder les clichés historiques
pour s’en rendre compte.
Ma
note : 6,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire