LE
CYCLE D’ELRIC – ELRIC Á LA FIN DES TEMPS
Vous
voulez suivre Elric dans sa quête éternellement recommencée à la pointe de
Stormbringer, son infidèle épée ? C'est l'occasion : le voici englouti dans une
fracture du continuum, affrontant les habitants de la fin des temps... ou les
derniers Danseurs, qui sont assez puissants pour changer leur univers à volonté
(ce qui peut devenir lassant)... ou même les Seigneurs du Chaos qui, raillant
les lois de la vérité, mettent les intrus au défi de les distraire par leurs
bons mots. Car au terme du temps, au bout de l'univers, au-delà des plus
lointaines limites, il y a la dérision ! Elle vous suivra jusqu'à une courte
aventure que l'empereur déchu, porteur d'une épée affamée, n'aurait jamais osé
illustrer : ce héros bien composite sera-t-il capable de donner le bonheur à sa
dulcinée par la force de tous ses membres ? Et vous refermerez le volume,
marqué à jamais par la Chose de Pierre.
Le Cycle d’Elric – Elric à la fin des temps
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Dark Fantasy
Première
Parution : 12 juin 1981
Edition
Française : 03 avril 2006
Titre en
vo : Elric
at the End of Time
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Bénédicte
Lombardo
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 192
Mon
avis : Je dois reconnaître que j’étais
plus que perplexe avant de me lancer dans la lecture de ce neuvième tome du Cycle
d’Elric, après tout, la saga ne s’était elle pas achevée par la mort de
celui-ci dans Stormbringer
? Une fin parfaite pour une œuvre inoubliable dont on pouvait douter de
l’intérêt de prolonger celle-ci par un neuvième volume pas forcement
indispensable et qui ressemblait plus à un fourre tout hétéroclite qu’à un
véritable ouvrage. Bref, la méfiance était de rigueur de prime abord mais bon,
d’un autre coté, je me disais que les nouvelles proposées dans cet Elric à la fin des temps pouvaient être
de bonne facture et permettraient, à défaut d’être indispensable, au minimum,
de passer un agréable moment en compagnie du Prince albinos. Forcement, ce fut
loin d’être le cas, et, en toute objectivité, et avant de développer mes
arguments, le lecteur qui se sera passionner pour la saga dans son intégralité
pourra faire l’impasse sur ce volume, plus que dispensable même si tout n’est
pas à jeter, non plus. Ne tournons pas autour du pot, Elric à la fin des temps est ce que l’on appelle un bon moyen pour
un éditeur de se faire un peu d’argent en prolongeant de façon pas forcement
utile, un cycle déjà conséquent à la base (huit volumes avant celui-ci) ; mais
bon, d’un autre coté, le lecteur averti ne pourra pas crier au loup et se
renseignera avant de l’acheter, après tout, je savais pertinemment où je mettais
les pieds : deux nouvelles avec Elric, et deux autres, dont un gros pavé, et un
pastiche, sans lui. Voila ! Pourtant, ça commençais bien avec la première
nouvelle, Elric à la fin des temps,
qui donna son nom à l’ouvrage, et où l’on voit le dernier descendant des
Empereurs de Melniboné projeté à la fin des temps dans un univers décrit par
Moorcock dans un autre de ses cycles : Les
danseurs de la fin des temps, une œuvre que, pour la petite histoire, je n’ai
jamais lu. Le contraste entre ces fameux habitants de la fin des temps qui,
tels des Dieux enfantins, ne pensent qu’à l’amusement et Elric, est saisissant,
mais pas à l’avantage de celui-ci qui apparaît plutôt ridicule et primaire
devant ceux-ci en ne pensant que par la dualité Loi/Chaos et son sérieux
habituel. Une bonne nouvelle, plutôt amusante et qui mérite à elle seule
l’achat de ce neuvième tome, ne serait ce que pour voir Elric passer un peu
pour un imbécile. Malheureusement la suite est d’un autre niveau, bien moins
intéressant d’ailleurs. Le Dernier
Enchantement, écrite au tout début du cycle pour être, à la base, la toute
dernière aventure d’Elric est tout simplement l’histoire la plus mauvaise qu’il
m’est été donné de lire à son sujet ; a vite oublier donc. De même, le gros
pavé de l’œuvre, Sojan, est très loin
d’être indispensable : ici, nul Elric, mais un mercenaire louant ses services
et vivant des aventures dans un monde médiéval fantastique où l’on retrouve des
éléments semi-Steampunk, mais dont le style d’écriture et de narration, plus
que daté (l’une des toutes premières œuvres de Moorcock, datant de 1957/58)
nuit beaucoup à l’intérêt de la chose. D’un point de vu historique, cela pourra
intéresser les fanatiques de l’écrivain britannique qui voudront tout lire de
lui, mais d’un point de vu littéraire, autant passer son chemin, Moorcock à
fait beaucoup mieux par la suite. Quand à la fin, la très courte nouvelle, La Chose de pierre, disons que l’auteur
se parodie lui-même, ce qui est plutôt amusant d’ailleurs. D’ailleurs, sur ce
point, je la connaissais pour l’avoir découvert pour la première fois dans l’un
des premiers numéros de Dragon Magazine
et plus précisément le septième numéro, datant de septembre/octobre 1992, page
39 à 41. Ainsi, ce fut une agréable surprise de la redécouvrir quelques années
plus tard, de façon inattendue… Bref, vous l’avez compris, Elric à la fin des temps, est plus que dispensable, et le lecteur
qui souhaitera s’en tenir au cycle en lui-même pourra s’arrêter à Stormbringer, véritable fin de la saga.
Maintenant, ceux qui voudront aller plus loin ne perdront pas forcement leurs
temps à la lecture de cet ouvrage, tout en ayant conscience que l’on est très
loin, cette fois ci, de la qualité intrinsèque du cycle lui-même. Attendons
maintenant de savoir ce que vaut Les
Buveurs d’âmes, dernière œuvre en date des aventures du Prince albinos,
bouquin que je n’ai jamais lu encore et dont je suis curieux de savoir ce qu’il
a dans le ventre ?!
Points
Positifs :
-
La nouvelle Elric à la fin des temps
est la plus intéressante – la seule – du lot. Mêlant son héros fétiche à son
univers des Danseurs de la fin des temps,
Moorcock s’en sort plutôt bien, surtout qu’Elric y est plutôt tourné en
dérision avec son coté obstiné et obtus.
-
La chose de pierre, très courte
nouvelle où l’auteur se parodie totalement et qui rappellera quelques souvenirs
aux vieux lecteurs de Dragon Magazine.
Points
Négatifs :
-
Force est de constater que Elric à la fin
des temps est tout sauf un indispensable et qu’il ne plaira qu’aux
fanatiques absolus de Moorcock, et encore…
-
Sojan, qui est pour notre malheur la nouvelle
la plus longue du lot, est une véritable purge. Bon, certes, on reconnaitra que
Moorcock n’avait que 17 ans lorsqu’il l’écrivit et qu’il fit beaucoup mieux par
la suite. Par contre, on peut se demander pourquoi celle-ci a été publiée dans
un soit disant tome du Cycle d’Elric ?
Ah, oui, histoire de se faire de l’argent bien sur…
-
Le dernier enchantement devait être,
à la base, la dernière aventure d’Elric. Heureusement que ce ne fut pas le cas,
car bon, comment dire, elle n’est franchement pas terrible…
-
La certitude d’avoir été pris pour des pigeons.
Ma
note : 3,5/10
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