LA
LÉGENDE DE HAWKMOON – L’ÉPÉE DE L’AURORE
Les
hordes noires du Ténébreux Empire de Granbretanne ont balayé l'Europe. Seul le
peuple de Kamarg a pu se réfugier dans une autre dimension grâce au pouvoir de
l'antique machine du Peuple des Ombres. Pour combien de temps ? Les savants
fous du Roi-Empereur ne restent pas inactifs; un jour, ils réussiront à
détruire la machine de cristal, qui a recourbé l'espace-temps, et alors...
Mieux vaut prévenir que guérir : Dorian Hawkmoon et Huillam d'Averc sans
hésiter partent pour Londra, au cœur du pays ennemi. Ils ne manquent pas
d'audace : le sinistre Meliadus a juré de se venger. Et s'ils lui échappent,
c'est pour tomber au pouvoir de l'Epée de l'Aurore, qui rend les morts à la
vie. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que Meliadus a juré sur le Bâton Runique.
Les dés sont jetés. Les événements s'enchaînent inexorablement. Bientôt la
vérité brillera d'un éclat insoutenable, et nul ne pourra y échapper.
La Légende de Hawkmoon – L’épée de l’Aurore
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première
Parution : 20 septembre 1968
Edition
Française : 09 octobre 2007
Titre en
vo : The
Sword of the Dawn
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Jean-Luc
Fromental
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 248
Mon
avis : Il me semble évidant, avec ce
troisième tome de La
Légende de Hawkmoon, qu’une vérité s’impose et je ne peux pas la nier
plus longtemps : incontestablement, mais cela avait été plus ou moins dit déjà,
ce cycle, malgré toutes ces qualités est très loin de tenir la comparaison avec
celui d’Elric.
Certes, il faut savoir relativiser et comparer ce qui est comparable, après
tout, nous avons d’un coté l’un des héros les plus cultes de toute la
production d’Heroic Fantasy, un personnage charismatique en diable, tourmenté,
fataliste et inoubliable tandis qu’en face, le sympathique Duc Dorian Hawkmoon
parait bien trop fade, ne possédant pas de grands arguments pour espérer
rivaliser avec son illustre prédécesseur. Cela me peine de dire ca mais
franchement, j’ai été déçu par ce personnage, qui possédait pourtant un
potentiel certain mais qui ne se démarque pas le moins du monde du héros type
des productions du genre. D’ailleurs, jusqu'à ce troisième tome (il sera
toujours temps de revenir dessus par la suite), il n’aura été intéressant qu’au
tout début du cycle, lorsque, vaincu et abattu par le ténébreux Empire de Granbretanne,
son coté désabusé et cynique laissait entrevoir un potentiel qui disparut bien
trop rapidement. De plus, pour son malheur, mais pour notre bonheur, Dorian
Hawkmoon est littéralement écrasé par les personnages secondaires qu’il côtoie,
en particulier le Comte Airain, bien évidement, dans un rôle bourru et assez
classique mais qui fonctionne toujours et surtout le fascinant Huillam d'Averc,
son antithèse totale, cynique, coureur, égocentrique, antihéros par excellence
que l’on préfère largement de part sa classe naturelle. D’ailleurs, j’ai put
remarquer au fil du temps que ce phénomène arrive bien souvent, dans bon nombre
d’œuvres et dans La Légende de Hawkmoon,
incontestablement, D’Averc est mon personnage préféré. C’en est tant mieux
puisque celui-ci tient un rôle important dans L’épée de l’Aurore, troisième tome du cycle, où le français et
Hawkmoon partent tout deux en territoire ennemi, afin d’enquêter sur les plans
de leurs adversaires, qui n’ont pas abandonner tout espoir de faire payer la
Kamarg, exilée dans une autre dimension depuis la fin du volume
précédant, en particulier leurs adversaires de toujours, le Grand
Connétable de l’Ordre du Loup, le charismatique Baron Meliadus. D’ailleurs, ce
tome se décompose en deux parties assez distinctes : une première, qui m’a
franchement emballé et qui à lieu à Londra principalement et sur le territoire Grandbreton,
où l’on suit Hawkmoon et D’Averc, bien entendu, mais surtout, et c’est bien
plus intéressant, les intrigues de la Cour du Roi Huon, où certains personnages
font leurs apparitions, comme la Comtesse Fiona ou l’extraordinaire Taragorn,
le Maître du temps, mais où l’on voit aussi que les ambitions de tout à chacun,
et surtout, la quête de vengeance de Meliadus risque de provoquer des
dissensions futures. Une première partie excellente, donc, de part son contexte
et quelques rebondissements imprévus mais la suite, malheureusement est loin
d’être aussi passionnante. Pourtant, les péripéties de nos deux héros par delà
l’Océan Atlantique, en Amarekh sont nombreuses, mais le tout est desservie par
l’un des gros travers de la série : la rapidité flagrante a laquelle celle-ci
fut écrite. Du coup, au lieu de s’attarder sut tel événement qui aurait mériter
un traitement plus long, le lecteur aura la désagréable surprise de voir filer
les événements, ceux-ci s’enchaînant assez rapidement, sans grandes surprises
et avec, comme un peu trop souvent, des interventions désormais plus ennuyeuses
qu’autre chose, du fameux Guerrier d’Or et de Jais, véritable Deus-Ex-Machina
de la saga que Moorcock aurait mieux fait de nommer L’Homme qui tombe a pic (les connaisseurs savent de quoi je parle).
Et puis, pour couronner le tout, si vous contiez sur un quelconque dépaysement
en arrivant en Amarekh, détrompez vous ; je sais que je vous en dis un peu trop
peut être mais au moins, vous ne vous ferez pas d’illusions inutiles comme moi.
Enfin, malgré tout, L’épée de l’Aurore,
malgré des défauts intrinsèques à la série, se lit plutôt bien, et contient
quelques moments agréables voir mêmes excellents. Mais pour cela, ne vous
leurrez pas, ils sont tous dans la première partie, du coté de Londra, ou bien,
grâce aux interventions d’un Huillam d'Averc en grande forme. Le reste
s’apparente de plus en plus à une quête au nouvel artefact magique, en
attendant le suivant ; bref, rien de bien transcendant et l’on attend surtout,
en arrivant aux dernières pages de ce troisième tome, de passer rapidement au
suivant, en espérant que celui-ci, qui clôturera la première partie de la saga,
remonte un peu un niveau qui, sincèrement, est loin d’être a la hauteur de
celui d’Elric…
Points
Positifs :
-
La première partie de L’épée de l’Aurore
est une pure merveille et fait partie de ce que Moorcock a fait de mieux dans
ce cycle : il faut dire que, dans celle-ci, l’auteur s’intéresse aux
intrigues de cour de l’Empire Grandbreton, met en avant tout un tas de
protagonistes plutôt intéressants – Meliadus, Fiona, Taragorn – et comme en
plus, Hawkmoon et d’Averc sont plongées dans l’antre de leurs ennemis, l’intrigue
est oh combien passionnante !
-
Huillam d'Averc, sans nul doute l’un des personnages les plus charismatiques de
la saga et qui, en tous cas, est bien plus plaisant à suivre que le sympathique
mais limité Hawkmoon. Fort heureusement, il tient un rôle important dans ce
tome !
-
Même si la seconde partie est moins bonne, il y a quelques passages plutôt réussis
et celle-ci reste supérieure a ce que l’on avait eu droit dans Le Dieu fou.
Points
Négatifs :
-
Malheureusement, la seconde partie, si elle n’est pas mauvaise et malgré les
efforts de l’auteur, retombe par moments dans les travers de la série, surtout
vers la fin, avec cette succession d’événements a n’en plus finir.
-
Je n’en peux plus du Guerrier d’Or et de Jais, véritable Deux ex Machina bien
pratique dont use et abuse Moorcock sans arrêt…
-
Je l’aime bien Dorian Hawkmoon, mais coté charisme, il est a mille lieux d’un
Elric. Et puis, qu’est ce qu’il est gnangnan par moments !
Ma note : 7,5/10
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