mercredi 26 avril 2017

LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE DIEU FOU


LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE DIEU FOU

Le Comte Airain a perdu le désir de vivre. Sa fille, la douce Yisselda, a été enlevée, puis livrée au Dieu Fou. Dorian Hawkmoon, le fiancé de la belle, guerroie au loin contre les Granbretons. C'est pourtant lui qui, sur le chemin du retour, rencontre les adorateurs du Dieu Fou. Ces gladiateurs nus, luisants et drogués se reconnaissent à leur rire sauvage, pareil à celui de tous les damnés de l'enfer. Ils sont comme une baleine en furie, leur plaisir n'est pas de voler mais de détruire. C'est à l'Amulette Rouge que le Dieu Fou doit sa puissance et sa folie : il l'a dérobée à un serviteur du Bâton Runique et n'a pas le droit de la porter. Par-delà les navires de la mort, par-delà les guerrières en kilt, Hawkmoon atteint un château noir où le Dieu Fou, seul et désespéré (ses suivantes se sont entre-tuées pour satisfaire sa perversité), libère Yisselda; et c'est elle qui, avec un hurlement de bête, se jette sur son sauveur. Devra-t-il la tuer ? Devra-t-il mourir ?


La Légende de Hawkmoon – Le Dieu fou
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première Parution : 15 juin 1968
Edition Française : 01 septembre 2007
Titre en vo : The Mad God’s Amulet
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jean-Luc Fromental
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 256

Mon avis : Second volet de La Légende de Hawkmoon, Le Dieu fou, ne possède pas de grandes différences avec son prédécesseur, Le Joyau Noir : l’action débute là où on l’avait laissée à la fin du premier volume et, d’entrée de jeu, on retrouve le Duc de Köln et Oladhan, son fidèle compagnon des montagnes bulgares (il faut bien que le Champion Eternel ait son compagnon), décidés à revenir le plus rapidement possible en Kamarg, maintenant que notre héros est libéré de la menace que le Joyau Noir faisait peser sur lui. D’ailleurs, une fois de plus, et j’estime bon de le signaler, il n’y a aucun temps mort : l’action dans ce cycle est primordiale et l’on n’a guère le temps de s’attarder sur les états d’âmes des protagonistes, voir même les discussions entre ceux-ci, réduites qu’elles sont au stricte minimum. D’ailleurs, sur ce point, on sent bien que l’auteur s’est contenté d’écrire un récit d’aventure pure, où les rebondissements se succèdent à une vitesse folle et où Moorcock ne s’attarde jamais sur tel passage qui aurait probablement mérité d’être un peu plus développé. C’est souvent dommage d’ailleurs et nous avons là, indéniablement, le principal défaut de cette œuvre qui aurait sans nul doute méritée un autre traitement tant son univers, post-apocalyptique, rempli d’anachronismes bien trouvés, son empire maléfique tout bonnement génial et ses personnages hauts en couleurs, sont plutôt réussis. D’ailleurs, puisque l’on y est, comment ne pas revenir sur ces protagonistes secondaires qui écrasent, de part leur charisme, quasiment tout le reste, y compris le héros, le sympathique Dorian Hawkmoon, que j’aime bien mais qui est tout de même, reconnaissons le, à des années lumières d’Elric !? Et justement, dans ce volume, un nouveau personnage secondaire fait son apparition, le antihéros par excellence, je veux bien évidement parler du charismatique Huillam d'Averc, d’abord adversaire puis allié, au fil des événements du Duc de Köln, qui, par son cynisme, sa prestance et son ambiguïté en devient rapidement sympathique au point que, personnellement, je l’ai préféré à Hawkmoon, un peu trop fade pour le moment. Enfin, dans Le Dieu fou et sans qu’il n’ai le temps de souffler, le lecteur traversera, avec ses héros, toute l’Europe, rencontrera une ancienne race porteuse d’antiques reliques scientifiques, partira au secours d’Yisselda disparue depuis des mois, aura à faire aux mercenaires fous d’un soit disant Dieu porteur d’une amulette rouge dont Hawkmoon devra s’emparer, fera face une fois de plus aux Granbretons qui, après avoir conquis quasiment tout le continent, ont lancer toutes leurs forces contre la Kamarg qui est bien prête de tomber et qu’il faudra sauver à tout prix, tandis que, il devient de plus en plus flagrant que les faits et gestes des divers protagonistes ne semblent pas être le fait de leurs décisions ou du hasard, mais bel et bien du destin. Tout cela en deux cents pages environ, ce qui, il faut le reconnaitre, est bien trop peu, ce qui fait que, même si certains passages sont plutôt épiques, même si l’ensemble se lit plutôt bien, il est clair que si Moorcock s’était davantage investi dans ce cycle, nul doute que la qualité de l’ensemble aurait été oh combien supérieure…


Points Positifs :
- Ceux qui auront apprécié les débuts de La Légende de Hawkmoon retrouveront avec plaisir une ambiance et un style d’écriture nerveux, qui ne se perd pas en discussions et en descriptions, privilégiant l’aventure et qui va droit au but ; un peu trop même, par moments…
- L’arrivée de Huillam d'Averc, noble français qui œuvrait pour les Granbretons et qui va devenir un allié de Hawkmoon. Il faut dire que de par son cynisme et ses manières, ainsi que de par son ambigüité, celui-ci se pose immédiatement en tant que personnage le plus charismatique de la saga ; bien davantage que notre sympathique Duc de Köln, au demeurant…
- En tant que divertissement pur sans prise de tête, il est clair que Le Dieu fou vous tiendra en haleine du début à la fin.

Points Négatifs :
- Quel dommage que Moorcock ne soit pas davantage investi dans l’écriture de ce cycle, car bon, comment dire, avec cet univers original, les Granbretons et quelques protagonistes hauts en couleurs, il y avait de quoi faire beaucoup mieux…
- Quasiment aucune description, des dialogues souvent réduits à leur strict minimum, une multitude d’événements qui se succèdent sans que l’on ait le temps de souffler. On sent le travail vite fait pas forcément bien fait, ce qui est fort dommage d’ailleurs.
- Certes, il faut prendre tout cela pour une parodie de Fantasy, mais bon, il arrive tellement de choses a nos héros qu’au bout d’un moment, on n’y croit plus…
- Du coup, Moorcock a écrit tout cela tellement vite que l’on n’échappe pas a quelques incohérences et autres coquilles, ici et là.
- Une couverture franchement bof !

Ma note : 6,5/10

Aucun commentaire: