LE
LIVRE DE CENDRES – LA GUERRIÈRE OUBLIÉE
À
notre époque, un chercheur universitaire traduit et exploite des textes
médiévaux en rapport avec une guerrière oubliée. Il essaie de faire le tri
entre réalité historique et représentations mythiques. 1465. Cendres, huit ans
et orpheline vit dans un camp de mercenaires. Elle y est violée et défigurée
par deux soldats qu'elle tuera malgré son jeune âge. Fin du XVe siècle, les
armées de Carthage mettent le sud de l'Europe à feu et à sang. Rien ne semble
pouvoir les empêcher de détruire l'empire de Frédéric de Habsbourg. Dans les
environs de Gênes, une jeune femme de dix-neuf ans, capitaine d'une troupe de
mercenaires – blonde comme les blés au visage dévasté de cicatrices – va se
mettre sur le chemin de l'envahisseur.
Le Livre de Cendres – La Guerrière Oubliée
Auteur
: Mary Gentle
Type
d'ouvrage : Heroic-Fantasy, Uchronie
Première
Parution : 01 février 2001
Edition
Poche : 30 octobre 2008
Titre
en vo : Ash – A secret History
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Patrick
Marcel
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 576
Mon
avis : Je dois reconnaitre que, la toute
première fois que j’avais lut cet excellent cycle de fantasy de Mary Gentle qu’est
Le Livre de Cendres, j’avais eu un
peu de mal, au départ, pourtant, a force d’acharnement, et, surtout, en me
disant que cette œuvre valait le détour, je me suis armé de volonté et, je ne
l’ai pas regretter car, une fois passé la lente description des débuts de
Cendres, et une fois que l’on se fait au style narratif, assez lourd par
moments, très descriptif (trop parfois) qui fourmille de détails dont certains
ne sont pas franchement utiles, l’histoire se lance, petit à petit, et l’on
commence à se prendre de passion pour cette héroïne peu commune et à sa
compagnie de mercenaires. Mais, même ainsi, il faut s’accrocher pour ne pas se
perdre parmi tous les protagonistes, principaux et secondaires, qui parsèment
le récit, ce qui ajoute à la complexité narrative de celui-ci. Pourtant, une
fois de plus, des que l’on commence à comprendre qui est qui et quel rôle il
joue, alors, l’on ne peut se dire que Mary Gentle à sut nous donner bon nombre
de personnalités fortes ou faibles, charismatiques pour la plupart et qui
gagnent à être développées (mais nous n’en sommes qu’au début) et dont les
multiples relations entre eux, et surtouts avec Cendres, occupent une part non
négligeable de l’intrigue. Ainsi, si l’on à droit à quelques scènes de batailles
assez violentes, la majeure partie du récit s’intéresse davantage aux
sentiments de ses protagonistes que dans bon nombre d’œuvre du même genre, ce
qui peut paraître étonnant de prime abord mais qui s’avère un choix judicieux,
permettant de les rendre plus humains, plus attachants. Ainsi, l’auteur, par un
formidable travail, essaie au maximum de nous rendre les personnages crédibles,
chacun possédant des forces et surtout bon nombre de faiblesses (là aussi, ce
n’est pas très courant dans le genre Fantasy grand public), comme Cendres, bien
évidement, mais également Florian ou Fernando Del Guiz par exemple – celui là,
il gagne véritablement à être connu, mais chut, nous n’en sommes qu’au premier
tome. Et ce souci de crédibilité est sublimé par un artifice littéraire propre
à cette saga : la correspondance, à notre époque, entre un écrivain qui
souhaite démontrer que Cendres à bel et bien exister, et son éditrice. Ainsi,
entre chaque chapitre, le lecteur à droit à quelques échanges de mails où,
petit à petit, au fil des découvertes, le premier essaie vaincre les nombreuses
réticences du deuxième. Et là ou Mary Gentle fait très fort, c’est que parfois,
on y croit, un peu comme si, à la fin du XVe siècle, Carthage existait bel et
bien, lançant au passage une formidable invasion sur le continent européen, et
que Cendres, loin d’être une création imaginaire, avait bel et bien existé.
Bien entendu, cela n’est pas le cas. Ainsi, la grande force du récit est de
nous emmener à le rendre possible, en particulier au début – car ensuite, cela
se gatte un petit peu avec les golems – et, une fois de plus, on ne peut que
tirer son chapeau à l’auteur. La
Guerrière Oubliée est donc, malgré un début pas facile à aborder, une bonne
entrée en matière dans cette fantastique saga qu’est Le Livre de Cendres. Certes, en tant que premier tome, il était
logique que Mary Gentle, se doive de poser son univers, ses personnages et ses
intrigues. Et, à ce propos, peut être s’y attarde-t-elle un peu trop ?
Cependant, une fois que l’on rentre dans le vif du sujet, il est certain que
l’on a énormément de mal à lâcher le roman qui fourmille de bonnes idées et
dont ses personnages principaux deviennent vite attachants de part leur humanité.
Ici, nous sommes à milles lieux de la Fantasy dans ce que celle-ci à de plus
banal avec ses héros sans peur et sans reproche, sur qui repose l’avenir du
monde, ses individus bien trop souvent ennuyeux au possible dont le destin est
de terrasser le grand machin truc et de régner sagement sur tel royaume mille
et une fois vu et revu. A la place, des individus sommes toutes banaux, avec
bon nombre de défauts, mais avec une histoire solide et originale, qui nous
donne envie de découvrir ce que fut la Bourgogne au Moyen-Âge ou de se
renseigner sur ces fameuses compagnies de mercenaires qui parsemaient les
champs de bataille. De plus, comme l’auteur sait régulièrement nous tenir en
haleine avec des rebondissements complètements imprévus qui remettent nos certitudes
en questions (vous verrez bien lorsque Cendres s’entretiendra avec la
mystérieuse Faris), nous nous trouvons au final avec un excellant premier tome
d’une saga qui promet énormément. A ne pas manquer sous aucun prétexte, même
s’il faut s’avoir s’armer de courage pour un début et un style qui pourrait en
rebuter quelques uns.
Points
Positifs :
-
Une œuvre franchement originale, assez atypique, où Mary Gentle nous entraine
sur les traces d’une compagnie de mercenaires du XVe siècle, compagnie menée
par une femme, Cendres, et qui va avoir a faire a une invasion venue d’Afrique
du Nord, d’une certaine Carthage et de ses Wisigoths…
-
L’auteur réussit la gageure de presque nous faire croire, par moments, que
cette invasion carthaginoise a bel et bien eu lieue, que Cendres et ses
compagnons ont bel et bien existés et que l’Histoire, en quelque sorte, après
la chute de la Bourgogne, s’en est trouvée modifiée à jamais – pour ne pas dire
occultée. Bien évidement, le lecteur n’est pas naïf, cependant, l’ensemble est
si bien écrit que, par moments…
-
Une flopée de protagonistes hauts en couleurs – avec, en tête de liste, Cendres
bien sur – et fort bien développés : Robert Anselme, Angeloti,
Florian/Floria, etc.
-
Excellente idée que d’avoir inclus les échanges de mails entre l’auteur qui
souhaite écrire sur la vie de Cendres et son éditrice. Cela renforce l’impression
que tout cela est réel.
-
La vie quotidienne d’une compagnie de mercenaires de l’époque est, ma foi, fort
bien décrite.
-
L’envie d’en découvrir davantage sur cette époque et, principalement, sur cette
fameuse Bourgogne…
Points
Négatifs :
-
Malheureusement, le principal défaut de cette saga et ses longueurs, dut,
principalement, au style narratif de Mary Gentle qui, bien souvent, a tendance à
s’attarder en descriptions pas forcément utiles – et qui ralentissent le rythme
de lecture. De même, certains passages ne sont pas évidents à comprendre et on
se surprend, souvent, à revenir un ou deux paragraphes en arrière pour
comprendre ce que souhaitait dire l’auteur.
Ma
note : 8/10
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