LE
CHANT DU BOURREAU
Lors
d’un concert au Madison Square Garden, Charles Xavier, fidèle a son idéal, fait
de son mieux pour assurer la cohabitation pacifique entre humains et mutants.
Un beau discours, émouvant, qui ne trouve guère d’échos positifs dans le
public, tandis que ses élèves assurent une protection rapprochée mais qui
s’avère inefficace : Cable, aussi incroyable que cela puisse paraitre, lui tire
dessus et le blesse grièvement, laissant Xavier dans un état critique, qui plus
est infecté par le virus techno-organique qui ronge déjà le corps du leader de
X-Force. Son forfait effectué, Cable s'est enfui et les X-Men et X-Factor se
lancent sur ses traces. Au même moment, Jean Grey et Scott Summers, sont enlevés
par les Cavaliers d’Apocalypse qui les remettent à un individu bien mystérieux
du nom de Stryfe, un homme qui semblerait tirer toutes les ficelles dans
l’ombre…
Le Chant du Bourreau
Scénario
: Scott Lobdell, Fabian Nicieza, Peter David
Dessins
: Andy Kubert, Greg Capullo, Jae Lee, Brandon
Peterson, Larry Stroman
Encrage : Terry
Austin, Harry Candelario, Andy Kubert, Al Milgrom, Jimmy Palmiotti, Dan
Panosian, Mark Pennington
Couleurs : Joe
Rosas, Glynis Oliver, Mike Thomas, Steve Buccellato, Marie Javins, Brad Vancata
Couverture : Andy
Kubert
Genre : Super-Héros
Editeur
: Marvel
Titre
en vo : The Executioner's Song
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: Novembre
1992 – Février 1993
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Panini Comics
Date
de parution : 08 mars 2017
Nombre
de pages : 312
Liste des
épisodes
Uncanny X-Men 294-297
X-Men 14-16
X-Factor 84-86
X-Force 16-18
Mon
avis : Il y a de cela quelques mois, je
vous avais parlé du Complexe
du Messie, sans nul doute un des derniers crosovers plus ou moins
potables de la franchise mutante de chez Marvel.
Pourtant, comme je l’avais souligné alors, cet event, malgré quelques bonnes
idées, apparaissait beaucoup trop moyen si on devait le comparer aux heures de
gloires des X-Men et de leurs séries sœurs
– du moins, pour ce qui fut des crosovers – je veux bien évidement parlé des
années 90. En effet, si ces dernières ont depuis longtemps mauvaises presse
parmi les spécialistes – parfois a raison, parfois a tord – force est de
constater que cette décennie vit les X-Men
post-Claremont atteindre des sommets insoupçonnés ; ainsi, alors que leur
père avait été débarqué comme un malpropre et que ses « tueurs », Jim Lee et consort, s’en étaient aller fonder
Images, Marvel confia les rênes des X-Men
a deux inconnus ou presque, Scott Lobdell et Fabien Nicieza, et, le plus
incroyable, c’est que les deux hommes, parfaitement respectueux et connaisseurs
du travail de Claremont, firent mieux que sauver les meubles ! Ainsi, sous
leurs mains, chaque personnage avait droit au chapitre, il y avait moult
intrigues et sous-intrigues qui accouchèrent, le plus souvent, du meilleur, et,
au passage, ils nous offrirent quelques crosovers tout simplement exceptionnels
comme L’Age d’Apocalypse – le maitre
étalon du genre – Onslaught et, dans
le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, Le
Chant du Bourreau, leur premier essai du genre et, ma foi, une de leur plus
belles réussite ! Alors bien entendu, le temps étant passé, avec du recul,
il est difficile de ne pas pointer du doigt les défauts propres a l’époque, c’est-à-dire,
c’est héros aux musculatures improbables, ces héroïnes aux poses lascives, ces
discours interminables en plein combats, ces dessinateurs – pour la plupart –
qui cherchaient à copier Jim Lee, sans oublier, bien entendu, ces gros flingues
complètement improbables, marques de fabriques de personnages comme Cable ou
Bishop. Mais en dehors de ces fautes de gouts propres aux années 90, il
apparait grandement que Le Chant du Bourreau,
scénaristiquement, est une pure merveille, surtout si on le compare a ses
équivalents modernes qui promettent tellement et qui déçoivent tant… Xavier
victime d’une tentative de meurtre, tout semble accuser Cable – on comprend
pourquoi – les X-Men et X-Factor sur les traces de ce dernier et de son équipe,
X-Force, la plupart des protagonistes sont parfaitement mis en avant, on a
droit a trois des quatre grand méchants de l’époque, c’est-à-dire, Mr Sinistre,
Apocalypse et Stryfe – seul Magneto manque a l’appel – et au vu, justement, des
raisons de ce dernier, c’est-à-dire, une sombre histoire de famille et de
vengeance, comment ne pas se dire que oui, du moins pour ce qui était des X-Men et des crosovers, c’était bien
mieux avant ? Epique, captivant de bout en bout, d’une intensité dramatique
peu commune, Le Chant du Bourreau est
le véritable premier coup d’éclat du duo Lobdell et Nicieza, un crosover d’une
autre époque, comme on n’en fait plus et, je pense ne pas me tromper, comme on
n’en fera plus jamais !
Points
Positifs :
-
Un des meilleurs crosovers de la franchise X-Men
de tous les temps, rien que ça ! Il faut dire que, pour un coup d’essai,
Scott Lobdell et Fabian Nicieza réussissent un formidable coup de maitre et
nous proposent un truc énorme, en douze parties, une sombre histoire de
vengeance familiale qui aura marqué toute une époque et bien des personnages…
-
Stryfe est un personnage tragique, un vrai méchant qui possède une bonne raison
de vouloir se venger de Scott, Jean, Cable et Apocalypse. Loin des débiles
profonds que l’on retrouve un peu trop souvent dans les comics de super-héros,
voilà un homme mauvais, certes, mais complexe et qui marque les esprits.
-
Pour ce qui est des dessins, on retiendra, principalement, les épisodes de X-Factor dessinés par Jae Lee : un
style particulier, sublime, sombre et qui sort indéniablement des sentiers
battus. Petite mention, également, à Greg Capullo sur X-Force qui fait preuve de son talent naissant a l’époque.
-
Il y en a des protagonistes dans Le Chant
du Bourreau, mais quasiment tous sont développés, ont un rôle à jouer, ce
qui laisse songeur, surtout si on fait les comparaisons avec les nombreux
events plus récents de chez Marvel.
-
Des débuts forts prometteurs pour Scott Lobdell et Fabian Nicieza, deux des
plus grands noms de la franchise X-Men,
toutes époques confondus.
- L’épisode final, fort beau, avec Xavier et Jubilee.
Points
Négatifs :
-
Les défauts des années 90 sont, malheureusement, présents, c’est-à-dire qu’on a
droit, dans le désordre, à : des héros aux musculatures improbables, des héroïnes
aux poses lascives, des discours interminables en plein combats, des
dessinateurs qui cherchaient à copier Jim Lee, sans oublier, bien entendu, ces
gros flingues complètement improbables et presque aussi grands que ceux qui les
portaient.
-
Pour ce qui est des dessins, on nage en pleines années 90 également avec du bon
et du moins bon : ainsi, Andy Kubert, encore débutant, fait du Jim Lee,
quand a Brandon Peterson, franchement, je n’ai jamais été fan du bonhomme…
-
Quelques petites incohérences scénaristiques ici et là, ce qui n’est pas
anormal dans un crosover aussi long où ont officié trois scénaristes et
davantage de dessinateurs.
Ma
note : 8,5/10
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