jeudi 20 septembre 2018

SLEEPY HOLLOW


SLEEPY HOLLOW

A la veille du XIXe siècle, dans une bourgade de la Nouvelle-Angleterre nommée Sleepy Hollow, trois crimes affreux ont été perpétrés en moins de quinze jours. Les trois victimes ont été retrouvées le corps sans tête, les têtes ayant disparu. Lorsque la justice de New York l'apprend, elle envoie sur les lieux un de ses plus fins limiers : l'inspecteur de police Ichabod Crane. Lorsque celui-ci arrive à Sleepy Hollow, il apprend des villageois que ces crimes auraient été commis par un terrifiant et redoutable cavalier sans tête qui serait mort dans les bois du Ponant, aux alentours du village, vingt ans plus tôt et qui serait revenu des enfers dans le but de faucher des têtes. Ne croyant pas à ces histoires de fantômes, l'inspecteur est bien décidé à percer le mystère de cette sombre affaire avec l'aide du jeune Masbath et de la ravissante et étrange Katrina Van Tessel. Alors que l'enquête se poursuit, les meurtres quant à eux se multiplient...


Sleepy Hollow
Réalisation : Tim Burton
Scénario : Andrew Kevin Walker et Kevin Yagher, d'après la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow de Washington Irving
Musique : Danny Elfman
Production : Mandalay Pictures et American Zoetrope
Genre : Fantastique
Titre en vo : Sleepy Hollow
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 19 novembre 1999
Durée : 105 mn

Casting :
Johnny Depp : Ichabod Crane
Christina Ricci : Katrina Van Tassel
Miranda Richardson : lady Mary Van Tassel / la sorcière des bois
Michael Gambon : Baltus Van Tassel
Christopher Walken : le Cavalier sans tête
Marc Pickering : le jeune Masbath
Casper Van Dien : Brom Van Brunt
Jeffrey Jones : le révérend Steenwick
Richard Griffiths : le juge Samuel Philipse
Ian McDiarmid : le docteur Thomas Lancaster
Michael Gough : le notaire James Hardenbrook
Steven Waddington : Killian
Christopher Lee : le bourgmestre
Lisa Marie : lady Crane
Martin Landau : Peter Van Garrett

Mon avis : Tout d’abord, je pense que la plupart d’entre vous ont, un jour ou l’autre, entendu parler de cette fameuse légende (américaine, ce qui est rare) d’un cavalier sans tête qui parcourt les bois et les champs de bataille du nord est des USA, en quête d’une tête de remplacement. Forcement, une telle fable ne pouvait qu’intéresser un réalisateur comme Tim Burton et le résultat final de son travail est tout bonnement excellant. Ainsi, il y a l’ambiance générale de ce Sleepy Hollow, comme ce village a l’architecture a la fois attirante et inquiétante, ces teintes sombres, ce brouillard quasi omniprésent tout au long du film, cette foret que l’on aurait pas aimer parcourir seul, la nuit et que n’aurait pas renier un Lovecraft (qui d’ailleurs, n’aimait pas les sous bois). Mais si l’ambiance est la première chose qui nous saute a l’esprit, il y a également les protagonistes de ce film, tous inquiétants et comiques, chacun à leur manière, les notables, ridicules d’apparence mais qui en savent beaucoup, l’inspecteur Ichabod Crane, rationaliste convaincu, inventeur loufoque à ses heures mais qui cache en lui bien des secrets sur son passé et dont les certitudes seront souvent remises en question et les femmes, toutes les femmes de cette histoire qui ont le dont de flirter allègrement avec d’antiques croyances païennes et qui savent si bien manipuler et ensorceler (au sens propre comme au figurer) ces monsieur si surs d’eux d’apparence mais rapidement effrayés par les événements. Pour finir, bien entendu, il y a le chevalier, véritable fantôme ou simple imposteur ? Assez rapidement, le spectateur en aura le cœur net, mais pour ce qui est des buts de celui-ci, tout ne sera pas aussi simple et c’est bel et bien a une enquête policière que Tim Burton nous invite, comme le pensait des le départ le sérieux (trop ?) et fantasque inspecteur Crane, même s’il devra tout de même mettre en cause son coté cartésien. D’ailleurs, Sleepy Hollow nous montre une belle opposition entre la raison et le surnaturel avec, d’un coté, les prémices des enquêtes policières dites sérieuses, les autopsies (a une époque ou cela était très mal vu pour ne pas dire interdit), personnifiées par l’inspecteur Crane, une espèce de Sherlock Holmes en conflit ouvert avec sa hiérarchie avant l’heure, aux croyances païennes, a la religion omniprésente dans un pays fortement marqué par des collons que l’on qualifierait aujourd’hui de fanatiques de part leur rigueur et leur fondamentalisme. Mais comme on s’en apercevra assez rapidement, le merveilleux et le fantastique prendront rapidement le pas sur la raison (qui justement, devra se faire une raison… désolé pour ce jeux de mot plus que facile), ce qui fera vaciller un temps notre très cher inspecteur, mais juste un temps comme il se doit. Alors bien sur, les aigris trouveront toujours à redire entre ceux qui trouveront le scénario un peu simpliste ou les autres qui n’y verront qu’un divertissement banal, comme Hollywood nous en pond par centaines par an (et ce, uniquement en raison de la poursuite finale), voir, pire, ceux qui affirmeront que Burton fit bien mieux avant et après (ce qui est peut être exact mais fort réducteur). Tant pis pour eux car Sleepy Hollow, entre son ambiance, ses acteurs inspirés, ses multiples clins d’œil aux vieux films d’horreur de la Hammer est plus qu’un simple divertissement, c’est un « Burton inspiré », tout bonnement, et il me semble que cela suffit pour que l’on comprenne qu’il vaut largement le détour.


Points Positifs :
- Un des meilleurs films du duo Tim Burton / Johnny Deep, avec un réalisateur en pleine période fructueuse et novatrice et un acteur qui, sans en être a ses débuts, faisait de plus en plus preuve de tout son talent.
- L’ambiance générale du film. Que ce soit pour les décors, la luminosité, les couleurs, les personnages, la musique, on est happé d’entrée de jeu par cette ambiance inquiétante tellement bien mise en scène par le sieur Burton.
- Une intrigue a priori simple – une enquête policière avec des relents de paranormal – mais néanmoins efficace, surtout que l’on ne s’ennui guère devant les nombreux rebondissements et coup de théâtre qui jalonnent ce film.
- Le personnage principal, interprété par Johnny Deep, enquêteur cartésien au sombre passé et plutôt drôle par moments au vu de ses réactions inattendues.
- Si Johnny Deep est bien évidement la tête d’affiche de Sleepy Hollow, le reste du casting est loin de faire de la figuration, bien au contraire.
- L’opposition entre superstitions et modernité, magie et science, femmes et hommes.

Points Négatifs :
- Ne nous leurrons pas, Sleepy Hollow n’est pas non plus un chef d’œuvre. Disons que c’est un très bon divertissement, un excellent Burton et, ma foi, c’est déjà pas mal.
- La course poursuite finale, un peu trop much selon moi.
- La scène de la vision de la sorcière qui, a force d’exagération, en est presque ridicule.

Ma note : 8/10

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