SLEEPY
HOLLOW
A
la veille du XIXe siècle, dans une bourgade de la Nouvelle-Angleterre nommée
Sleepy Hollow, trois crimes affreux ont été perpétrés en moins de quinze jours.
Les trois victimes ont été retrouvées le corps sans tête, les têtes ayant
disparu. Lorsque la justice de New York l'apprend, elle envoie sur les lieux un
de ses plus fins limiers : l'inspecteur de police Ichabod Crane. Lorsque celui-ci
arrive à Sleepy Hollow, il apprend des villageois que ces crimes auraient été
commis par un terrifiant et redoutable cavalier sans tête qui serait mort dans
les bois du Ponant, aux alentours du village, vingt ans plus tôt et qui serait
revenu des enfers dans le but de faucher des têtes. Ne croyant pas à ces
histoires de fantômes, l'inspecteur est bien décidé à percer le mystère de
cette sombre affaire avec l'aide du jeune Masbath et de la ravissante et
étrange Katrina Van Tessel. Alors que l'enquête se poursuit, les meurtres quant
à eux se multiplient...
Sleepy Hollow
Réalisation : Tim
Burton
Scénario : Andrew
Kevin Walker et Kevin Yagher, d'après la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow de Washington Irving
Musique : Danny
Elfman
Production : Mandalay
Pictures et American Zoetrope
Genre : Fantastique
Titre
en vo : Sleepy Hollow
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 19 novembre 1999
Durée : 105
mn
Casting :
Johnny
Depp : Ichabod Crane
Christina
Ricci : Katrina Van Tassel
Miranda
Richardson : lady Mary Van
Tassel / la sorcière des bois
Michael
Gambon : Baltus Van Tassel
Christopher
Walken : le Cavalier sans tête
Marc
Pickering : le jeune
Masbath
Casper
Van Dien : Brom Van Brunt
Jeffrey
Jones : le révérend Steenwick
Richard
Griffiths : le juge Samuel
Philipse
Ian
McDiarmid : le docteur
Thomas Lancaster
Michael
Gough : le notaire James
Hardenbrook
Steven
Waddington : Killian
Christopher
Lee : le bourgmestre
Lisa
Marie : lady Crane
Martin
Landau : Peter Van Garrett
Mon
avis : Tout d’abord, je pense que la
plupart d’entre vous ont, un jour ou l’autre, entendu parler de cette fameuse
légende (américaine, ce qui est rare) d’un cavalier sans tête qui parcourt les
bois et les champs de bataille du nord est des USA, en quête d’une tête de
remplacement. Forcement, une telle fable ne pouvait qu’intéresser un
réalisateur comme Tim Burton et le résultat final de son travail est tout bonnement
excellant. Ainsi, il y a l’ambiance générale de ce Sleepy Hollow, comme ce village a l’architecture a la fois
attirante et inquiétante, ces teintes sombres, ce brouillard quasi omniprésent
tout au long du film, cette foret que l’on aurait pas aimer parcourir seul, la
nuit et que n’aurait pas renier un Lovecraft (qui d’ailleurs, n’aimait pas les
sous bois). Mais si l’ambiance est la première chose qui nous saute a l’esprit,
il y a également les protagonistes de ce film, tous inquiétants et comiques,
chacun à leur manière, les notables, ridicules d’apparence mais qui en savent
beaucoup, l’inspecteur Ichabod Crane, rationaliste convaincu, inventeur
loufoque à ses heures mais qui cache en lui bien des secrets sur son passé et
dont les certitudes seront souvent remises en question et les femmes, toutes
les femmes de cette histoire qui ont le dont de flirter allègrement avec
d’antiques croyances païennes et qui savent si bien manipuler et ensorceler (au
sens propre comme au figurer) ces monsieur si surs d’eux d’apparence mais
rapidement effrayés par les événements. Pour finir, bien entendu, il y a le
chevalier, véritable fantôme ou simple imposteur ? Assez rapidement, le
spectateur en aura le cœur net, mais pour ce qui est des buts de celui-ci, tout
ne sera pas aussi simple et c’est bel et bien a une enquête policière que Tim
Burton nous invite, comme le pensait des le départ le sérieux (trop ?) et
fantasque inspecteur Crane, même s’il devra tout de même mettre en cause son coté
cartésien. D’ailleurs, Sleepy Hollow nous montre une belle
opposition entre la raison et le surnaturel avec, d’un coté, les prémices des
enquêtes policières dites sérieuses, les autopsies (a une époque ou cela était
très mal vu pour ne pas dire interdit), personnifiées par l’inspecteur Crane,
une espèce de Sherlock Holmes en conflit ouvert avec sa hiérarchie avant
l’heure, aux croyances païennes, a la religion omniprésente dans un pays
fortement marqué par des collons que l’on qualifierait aujourd’hui de
fanatiques de part leur rigueur et leur fondamentalisme. Mais comme on s’en
apercevra assez rapidement, le merveilleux et le fantastique prendront
rapidement le pas sur la raison (qui justement, devra se faire une raison…
désolé pour ce jeux de mot plus que facile), ce qui fera vaciller un temps
notre très cher inspecteur, mais juste un temps comme il se doit. Alors bien
sur, les aigris trouveront toujours à redire entre ceux qui trouveront le
scénario un peu simpliste ou les autres qui n’y verront qu’un divertissement
banal, comme Hollywood nous en pond par centaines par an (et ce, uniquement en
raison de la poursuite finale), voir, pire, ceux qui affirmeront que Burton fit
bien mieux avant et après (ce qui est peut être exact mais fort réducteur). Tant
pis pour eux car Sleepy Hollow, entre son ambiance, ses acteurs
inspirés, ses multiples clins d’œil aux vieux films d’horreur de la
Hammer est plus qu’un simple divertissement, c’est un « Burton inspiré », tout bonnement, et
il me semble que cela suffit pour que l’on comprenne qu’il vaut largement le
détour.
Points
Positifs :
-
Un des meilleurs films du duo Tim Burton / Johnny Deep, avec un réalisateur en
pleine période fructueuse et novatrice et un acteur qui, sans en être a ses
débuts, faisait de plus en plus preuve de tout son talent.
-
L’ambiance générale du film. Que ce soit pour les décors, la luminosité, les
couleurs, les personnages, la musique, on est happé d’entrée de jeu par cette
ambiance inquiétante tellement bien mise en scène par le sieur Burton.
-
Une intrigue a priori simple – une enquête policière avec des relents de
paranormal – mais néanmoins efficace, surtout que l’on ne s’ennui guère devant
les nombreux rebondissements et coup de théâtre qui jalonnent ce film.
-
Le personnage principal, interprété par Johnny Deep, enquêteur cartésien au
sombre passé et plutôt drôle par moments au vu de ses réactions inattendues.
-
Si Johnny Deep est bien évidement la tête d’affiche de Sleepy Hollow, le reste du casting est loin de faire de la
figuration, bien au contraire.
-
L’opposition entre superstitions et modernité, magie et science, femmes et
hommes.
Points
Négatifs :
-
Ne nous leurrons pas, Sleepy Hollow n’est
pas non plus un chef d’œuvre. Disons que c’est un très bon divertissement, un
excellent Burton et, ma foi, c’est déjà pas mal.
-
La course poursuite finale, un peu trop much selon moi.
-
La scène de la vision de la sorcière qui, a force d’exagération, en est presque
ridicule.
Ma
note : 8/10
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