DE
CAPE ET DE CROCS – LE MYSTÈRE DE L’ÎLE ÉTRANGE
Deux
fiers bretteurs – l'un loup, l'autre renard – découvrent, grâce à une carte
cachée dans une bouteille, l'existence du fabuleux trésor des îles Tangerines.
De geôles en galères, nos deux gentilshommes s'embarquent pour une incroyable
aventure avec pour compagnon le terrible Eusèbe, lapin de son état... Autour
des îles Tangerines, brume et mystère s'épaississent. Armand Raynal de
Maupertuis et Don Lope de Villalobos y Sangrin échappent de justesse à l'appétit
des féroces cannibales de l'archipel. Ils se lancent à la poursuite des pirates
qui, entraînant avec eux la belle Hermine, marchent à grands pas vers le
trésor. Mais la route est semée d'embûches : bêtes monstrueuses,
chausse-trappes et ponts branlants mèneront nos héros jusqu'aux entrailles d'un
volcan. Ces cavernes que hantent de bien étranges créatures leur révèleront les
rouages d'une inquiétante machination...
De Cape et de Crocs – Le mystère de l’île étrange
Scénario
: Alain Ayroles
Dessins
: Jean-Luc Masbou
Couleurs : Jean-Luc
Masbou
Couverture
: Jean-Luc Masbou
Editeur
: Delcourt
Genre : Cape
et Épée, Aventure
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 17
mai 2000
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Le mystère de l’île étrange,
quatrième tome de la série De
Cape et de Crocs, marque un premier tournant de taille dans la saga :
désormais, le lecteur, qui, depuis le premier volume, s’attendait à une
quelconque intrigue axé sur une chasse au trésor comme il en existe tant (ce
qui n’est pas forcement désobligeant) aura compris que ce cycle, bien au
contraire, l’entraînera dans bien d’autres chemins, forts éloignés de ce que
l’on aurait pu penser au départ. D’ailleurs, pour ce qui est de voyager, les
protagonistes de l’histoire en auront pour leur argent, mais pour le moment,
chut, il est encore trop tôt. Certains pourront être surpris par la tournure
que les événements commencent à prendre mais je pense néanmoins que ceux-ci ne
sont pas très nombreux, après tout, de multiples petits indices parsemaient
l’intrigue depuis le départ et faisaient penser que le postula de base, la
chasse au trésor, n’était qu’un prétexte, et que l’on passerait à un moment ou
un autre aux véritables enjeux de la saga. De même, les lecteurs les plus
attentifs auront, au fil des pages des quatre volumes, eu des doutes sur les
liens entre certains personnages, ou sur leurs origines ; les indices, dans le
cas présent, sont légions, même si, en toute objectivité, une relecture
s’impose forcement pour en apprécier toute la saveur et tous les trouver. Quoi
qu’il en soit, la révélation finale de Bombastus, à l’avant dernière page de
l’album, éclairera probablement la lanterne des plus perspicaces, voir
surprendra les autres, mais en tout cas, tout le monde aura plus ou moins compris
quelle sera à coup sur la destination du prochain voyage. Mais avant d’arriver
là, il s’est tout de même passer des choses dans ce quatrième tome, Le
mystère de l’île étrange, et pas qu’un peu ! Tout d’abord, je tenais à
saluer le coup de génie graphique et la mise en scène qui ouvre cet album, où
l’on retrouve, des la page de garde, nos deux compères dans leurs marmites, à
se lamenter, dans le noir (d’ailleurs, la scène fait suite au final du volume
précédant), et ce n’est que, après avoir décider qu’il fallait revenir sur
scène et quitter, de fait, les coulisses (symboliser par l’obscurité de
l’intérieur de la marmite), que le quatrième tome peut véritablement débuter.
Celui-ci, toujours aussi drôle, rassurez vous, est diviser en deux parties : la
première voit les différents protagonistes, chacun de leur coté, partir à la
recherche du fameux trésor et le lecteur suit ainsi les pérégrinations de
chaque groupe dans l’île principale de l’archipel, affrontant pour certains
quelques dangers qui n’auraient pas fait tache dans L’Ile Mystérieuse de
Jules Vernes. La deuxième, les voit tous arriver, les uns après les autres,
dans ce qui ressemble au premier abord à des ruines d’une antique civilisation,
mais qui s’avère être encore habiter, et par de bien curieux personnages : des
guerriers mimes (qui forcement, miment de façon théâtrale leur trépas
lorsqu’ils meurent et appellent à l’aide en silence), et toute une foule de
personnages, du simple quidam a ce qui semble être un souverain, portant des
masques, dans une salle de… théâtre ! Et ces rebondissements et ces révélations
ont lieu dans ce qui restera comme l’un des grands moments de la série, la
fameuse représentation théâtrale (encore plus drôle que la course poursuite du second
album) où tous les protagonistes, ou presque, de l’histoire, se retrouvent
sur scène, bien malgré eux, dans ce qui restera comme un grand moment de
burlesque rarement atteint. Puis, sous les applaudissements, Bombastus fait sa
révélation et le rideau tombe sur un excellant album, dans la ligne droite de
ces prédécesseurs, bref, toujours aussi excellant.
Points
Positifs :
-
Un album oh combien important que ce quatrième volume de De Cape et de Cros puisque celui-ci marque un tournant indéniable
dans le déroulement de la saga : en effet, a l’issu de celui-ci, le
lecteur comprend que la chasse au trésor des débuts n’était qu’un leurre et que
tout cela risque d’entrainer nos héros vers des cieux insoupçonnés jusqu’alors…
-
Le plaisir de retrouver un univers et des personnages qui nous sont désormais
familiers mais qui n’en restent pas moins toujours aussi attachants et… drôles.
Bien évidement, il ne faut pas oublier les nombreuses références culturelles
qui parsèment ces pages sans oublier un scénario écrit d’une main de maitre.
-
La scène finale, qui se déroule dans un théâtre et où la quasi-totalité des
protagonistes finissent par se rejoindre dans un grand moment de burlesque est
l’une des plus drôles de la saga dans son intégralité.
-
Bien évidement, on ne peut que louer, une fois de plus, les magnifiques dessins
de Jean-Luc Masbou.
-
Les Mimes qu’affrontent nos héros.
-
Première apparition des singuliers Sélénites.
Points
Négatifs :
-
Le premier tiers de ce tome est peut-être – je dis bien peut-être – un poil
inférieur mais cette impression est surtout due au fait que plus on avance dans
l’album, plus on atteint des sommets qualitatifs insoupçonnés, et ce, jusqu’à un
final époustouflant !
-
Une fois de plus, je me dois de souligner que sans un certain bagage culturel,
le lecteur passera a coté de bien des références qui sont le plus indéniable a
cette œuvre.
Ma
note : 8,5/10
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