HOMO
DISPARITUS
Et
si le pire arrivait. Et si, par le biais d'un virus mutant, d'une stérilisation
subite ou d'un terrible deus ex machina, l'humanité était balayée de la surface
de la Terre, qu'adviendrait-il de la planète ? En consacrant un livre à cette
hypothèse, le journaliste américain Alan Weisman ne fait pas que se prêter à un
divertissant exercice d'écologie-fiction. Soustraire l'homme de la Terre revient
à calculer son empreinte, la domestication presque totale des êtres vivants,
des matières et des espaces qu'il a menées depuis des millénaires. Contrôle qui
s'est accéléré avec la généralisation de l'industrie, le règne de la chimie et
l'explosion démographique. Au point qu'Homo sapiens a non seulement soumis le
sol, le sous-sol et les océans à ses besoins croissants mais aussi modifié
l'atmosphère et ébranlé la machine climat... Et si le pire arrivait ?
L'empreinte de l'homme s'estomperait jusqu'à ne plus subsister qu'à l'état de
traces. Tout comme s'effaceraient les menaces qui pèsent sur la biodiversité.
La lecture du livre d'Alan Weisman incite parfois à penser que le pire aurait,
pour la planète, la couleur du meilleur...
Homo Disparitus
Auteur
: Alan
Weisman
Type
d'ouvrage : Essai
Première
parution : 10 juillet 2007
Edition
française : 02 août 2008
Titre
en vo : The World Without Us
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Christophe
Rosson
Editeur : J’ai
Lu
Nombre
de pages : 352
Mon
avis : Depuis quelques années, si l’écologie
a sut s’imposer, a juste raison, au cœur des préoccupations des sociétés
humaines, on ne peut pas vraiment dire que, jusque ici, des changements
notables aient vraiment eu lieu, politiques comme industriels poursuivant leur
fuite en avant dans le mode « après
nous le déluge » et ce, malgré les promesses des premiers qui, comme
chacun sait, ne sont que de la poudre de perlimpinpin. Ainsi, le monde continue
son développement tandis que certains nient la responsabilité humaine dans le
réchauffement climatique tandis que la plupart des partis écologistes, situés à
l’extrême gauche de la chose politicienne, s’inquiètent davantage des manœuvres
électorales et de diaboliser le simple quidam plutôt que de, effectivement, faire
véritablement avancer les choses… Bref, l’avenir qui s’annonce n’a rien de bien
engageant et ce futur, peu attirant, a déjà inspirer bien des auteurs au cours
des dernières années, ce qui, il faut le reconnaitre, n’est pas tout a fait le
cas dans le présent ouvrage. En effet, dans Homo
Disparitus et comme son titre le laisse supposer, l’espèce humaine, du jour
au lendemain, n’est plus : virus mortel, enlèvement par des extraterrestres,
conflit majeur, peu importe les causes, ce qui compte pour l’auteur, Alan
Weisman, c’est que nous ne sommes plus là et que, forcément, la Terre va
poursuivre son petit bonhomme de chemin, avec la faune, la flore, mais aussi,
et c’est là le principal problème mis en avant dans cet ouvrage, ce qui restera
de l’humanité… Car en effet, l’homme, depuis son apparition, aura bouleversé la
planète, que ce soit en défrichant les forêts primaires, en faisant disparaitre
la quasi-intégralité de la mégafaune, mais aussi et surtout, en laissant en
héritage de sympathiques joyeusetés comme des centrales nucléaires, le trou de
la couche d’ozone, des déchets par millions de tonnes, pour ne citer que
quelques exemples. Ainsi, tout le propos de cet Homo Disparitus est de, chapitre après chapitre, nous entrainer
tout au long de l’histoire humaine, sur les crimes de celle-ci : crimes
envers la nature dans son ensemble, que ce soit dans le passé ou de nos jours.
L’auteur, fort bien renseigner sur le sujet, met en parallèle les actions
passées de l’homme, comment était le monde avant son apparition et comment il
pourrait être après sa disparition… pas tout a fait le même, il faut l’admettre,
car même si on se doute bien que, a plus ou moins longue échéance, la Terre ne
se portera que mieux de notre absence, il est évidant que vu les cadeaux empoisonnés
qu’on lui aura laisser, elle portera encore pendant longtemps les stigmates de
notre civilisation… Bref, un excellent ouvrage que cet Homo Disparitus, assez pessimiste par moments, mais tellement bien
écrit et captivant qu’il ravira sans nul doute les amateurs du genre qui, de
toutes façons, ne croient plus en la rédemption humaine depuis longtemps…
Points
Positifs :
-
Comment se porterait la Terre si l’espèce humaine disparaitrait du jour au
lendemain ? A terme, mieux, beaucoup mieux même, cependant, avant d’y
parvenir, il faudrait tenir en compte tout ce que l’humanité lui aura laisser
en cadeau et vu l’impact négatif de celle-ci sur la nature, certains de ces
cadeaux dureront des millions d’années… Cependant, malgré un propos négatif
dans l’ensemble, il reste de l’espoir à la lecture de cet ouvrage où, au final,
la faune et la flore seront gagnants de notre disparition.
-
L’auteur prend le temps de nous montrer comment était le monde avant notre
apparition, comment il pourrait être après, quels sont nos impacts dans la
nature, comment ceux-ci pourraient infecter dans l’avenir la planète et, bien
entendu, l’espérance de vie des débris de notre civilisation.
- Il
est indéniable que Homo Disparitus
est un ouvrage déstabilisant de prime abord, cependant, Alan Weisman possède
indéniablement un talent de compteur hors paire et il réussit la gageure de
nous captiver, même dans les passages les plus difficiles d’accès pour le
néophyte – toute la partie sur le nucléaire par exemple.
Points
Négatifs :
-
L’auteur s’attarde par moments énormément sur certaines thématiques et en
survole trop rapidement d’autres selon moi.
- Dommage
que Alan Weisman n’ai pas davantage pris du temps pour nous narrer la durée de
vie de tout un tas d’objets de notre quotidien.
Ma
note : 8/10
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