LES
TROIS ROYAUMES
En
208 après J.-C., l'empereur Han Xiandi règne sur la Chine pourtant divisée en
trois royaumes rivaux. L'ambitieux Premier ministre Cao Cao rêve de s'installer
sur le trône d'un empire unifié, et se sert de Han Xiandi pour mener une guerre
sans merci contre Shu, le royaume du sud-ouest dirigé par l'oncle de l'empereur,
Liu Bei. Liu Bei dépêche Zhuge Liang, son conseiller militaire, comme émissaire
au royaume de Wu pour tenter de convaincre le roi Sun Quan d'unir ses forces
aux siennes. A Wu, Zhuge Liang rencontre le vice-roi Zhou Yu. Très vite, les
deux hommes deviennent amis et concluent un pacte d'alliance. Furieux
d'apprendre que les deux royaumes se sont alliés, Cao Cao envoie une force de
800000 soldats et 2000 bateaux pour les écraser. L'armée campe dans la Forêt du
Corbeau, de l'autre côté du fleuve Yangtze qui borde la Falaise Rouge où sont
installés les alliés. Face à l'écrasante supériorité logistique de Cao Cao, le
combat semble joué d'avance, mais Zhou Yu et Zhuge Liang ne sont pas décidés à
se laisser faire... Dans un déluge de puissance et de génie tactique, la
bataille de la Falaise Rouge va rester comme la plus célèbre de l'Histoire et
changer le destin de la Chine pour toujours.
Les Trois Royaumes
Réalisation : John
Woo
Scénario : John
Woo et Chan Khan
Musique : Tarô
Iwashiro
Production : Beijing
Film Studio, China Film Group et Lion Rock Productions
Genre : Action,
Guerre, Historique
Titre
en vo : Chi bi
Pays
d'origine : Chine
Langue
d'origine : chinois
Date
de sortie : 12 juillet 2008
Durée : 148
mn
Casting
:
Tony
Leung Chiu-wai : Zhou Yu
Takeshi
Kaneshiro : Zhuge Liang
Zhang
Fengyi : Cao Cao
Chang
Chen : Sun Quan
Yong
You : Liu Bei
Lin
Chiling : Qiao Xiao
Ba
Sen Zha Bu : Guan Yu
Zhao
Wei : Sun Shangxiang
Hou
Yong : Lu Su
Hu
Jun : Zhao Yun
Tong
Jiang : Li Tong
Shido
Nakamura : Gan Ning
Song
Jia : Li Ji
Tong
Dawei : Sun Shucai
Qingxiang
Wang : Kong Rong
Mon
avis : Il m’est impossible de débuter cette
critique sans revenir quelques années en arrière, plus précisément lors de la
sortie de la PS2. A l’époque, j’avais fait l’acquisition d’un
jeu, Dynasty Warriors 2 qui m’avait tout de suite emballé et
qui entraînait le joueur, de batailles en batailles, dans une histoire
quasiment inconnue sous nos latitudes, celle des Trois Royaumes combattants. En
effet, si celle-ci est tout bonnement légendaire, pour ne pas dire culte, en
Chine, on ne peut pas vraiment dire que cela soit le cas en occident, en dehors
des spécialistes. Personnellement, avec mon frère, nous étions tombés sous le
charme de cette époque où les conflits étaient magnifiés par des chefs de
guerre exceptionnel, pour ne pas dire quasiment dignes d’être des demi-dieux.
Ainsi, lorsqu’il y a quelques années, j’appris que John Woo réalisait un long
métrage sur les Trois Royaumes, il
était évidant que je ne pouvais pas passer a coté ! Tout d’abord, je dois
reconnaitre que je ne suis pas fan du réalisateur chinois, et, à mes yeux, sa
filmographie américaine est indigne d’intérêt, mais pas plus que bon nombre de
films dits « d’action », d’où une certaine crainte de prime abord.
Pourtant, au fond de moi, j’avais l’espoir que ce long métrage, qui
représentait un vieux rêve pour John Woo, serait d’un autre acabit. Et puis
bon, sincèrement, étant rarement déçu par le cinéma asiatique pur, je fondais
quelques espoirs dans la qualité de ces Trois Royaumes. Espoirs non
déçus d’ailleurs. Franchement, il est incontestable que nous nous trouvons là
devant un bon film. Certes, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais il fonctionne
parfaitement dans son genre, entraînant le spectateur dans un déluge de
batailles le plus souvent spectaculaires où se mêlent de hauts faits d’armes,
des actes héroïques et ou la flopé de personnages principaux rivalisent pour la
plupart de par leur incontestable charisme. D’ailleurs, à ce point, il fut
amusant de comparer les versions issues des jeux vidéo de Zhou Yu, Zhuge Liang
et autre Cao Cao avec leurs homologues cinématographiques. A chaque nouvelle
apparition, joie et surprise se mélangeaient, surtout lorsque l’on se souvenait
de tel protagoniste. Cependant, à ce point de ma critique, je doit avouer que
je me demande ce que j’aurais penser du film si je n’avais pas connu et jouer
pendant des lustres à ce fameux Dynasty Warriors : l’aurais je
trouver bon ? Oui, sans aucun doute. Par contre, il est indéniable que le fait
de connaître l’Histoire des Trois Royaumes joue pour beaucoup pour mon
sentiment final envers ce film : je n’étais pas en territoire inconnu, et du
coup, chaque scène, chaque personnage me ramenaient quelques années en arrière
et au jeu qui m’avait fait découvrir les Trois Royaumes. Du coup, le plaisir
qui, je pense, aurait été réel, s’en trouva agrandit, ce qui, je l’avoue, ne me
rendit pas forcement objectif vis-à-vis de l’œuvre de John Woo. Mais bon, même
ainsi, et pour ne faire qu’une simple comparaison, nous sommes là devant un
film autrement plus réussit qu’un Troie par exemple, que
j’avais, en son temps, attendu et qui ne m’avait pas franchement convaincu.
Avec Les Trois Royaumes, c’est le niveau supérieur : entre
batailles spectaculaires, grands sentiments héroïques et personnages
surhumains, le néophyte sera peut être un peu perplexe devant tant de débauches
guerrières pour la plupart du temps inconcevables et fort peu crédibles, mais
ce n’est pas le plus important, car cette œuvre historique, comme L’Iliade ou Le
Mahabharata, est un savant mélange de faits réels pour certains et
magnifiés pour d’autres ou légende et réalité se mêlent a un tel point que,
bien souvent, on ne sait plus vraiment ou finit le vrai et ou débute le faux.
Et la grande force de John Woo est d’avoir réussi à retranscrire au mieux ce
coté spectaculaire du récit et à ce point, le choix de la Bataille des Falaises
Rouges fut judicieusement bien choisis, de part son coté grandiose et épique.
Alors, entre scènes spectaculaires et d’autres plus intimistes, entre grands
sentiments et sournoiseries, le tout matinée d’un certain humour, le
spectateur, ne voit pas les deux heures passées, pris qu’il est par cette œuvre
spectaculaire (dans le bon sens du terme) qui ne connaît pas de temps morts et
qui ne donne qu’une seule envie : se plonger dans ces fameux romans des Trois
Royaumes, histoire d’en savoir un peu plus sur le sujet, ou, à défaut, de
se refaire une partie de Dynasty Warriors afin de prolonger le
plaisir.
Points
Positifs :
-
Une reconstitution magistrale de l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire
de la Chine à l’époque des Royaumes combattants, celle de la Falaise Rouge :
épique, riche en protagonistes charismatiques, plutôt fidèle dans l’ensemble a
la version romanesque de celle-ci, force est de constater que l’amateur de
cinéma asiatique y trouvera son compte !
-
Les très nombreux protagonistes, bien sur, car bon, comment dire, si naturellement,
Zhou Yu et Zhuge Liang sont ceux qui apparaissent le plus à l’écran, d’autres,
beaucoup d’autres ne sont pas en reste et ce film possède bien, au bat mot, une
bonne dizaine de héros et encore plus de personnages secondaires presque aussi
importants.
-
Scènes d’actions magistrales, affrontements dantesques, maitrise chorégraphique
sans faute, bref, l’amateur du genre en aura pour son argent.
-
Les fans de la saga vidéoludique qu’est Dynasty
Warriors seront bien évidement aux anges !
Points
Négatifs :
-
Le néophyte qui ne connait pas l’histoire chinoise et, plus précisément, celle
des Trois Royaumes, risque d’être rapidement perdu devant ce florilège de
protagonistes car il devient rapidement difficile de savoir qui est qui et de
se souvenir de tout le monde.
-
Certains passages où Zhou Yu est avec sa femme sont un peu longuets…
-
Mais pourquoi la version internationale est-elle aussi courte !? Il faudra
tout de même qu’un jour, je me coltine le vrai film, long de… 288 minutes !
Ma
note : 7,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire