SOYEZ
SYMPAS, REMBOBINEZ
À
Passaic, dans le New Jersey, Mike est l'employé de Be Kind Rewind, le vidéoclub d'Elroy Fletcher, son père adoptif.
Alors que monsieur Fletcher est parti quelques jours étudier les méthodes de la
concurrence, la totalité des cassettes VHS de la boutique est effacée par
Jerry, un ami de Mike, qui a été magnétisé en tentant de saboter une centrale
électrique. Pour sauver le vidéoclub de la faillite et satisfaire la demande
des plus fidèles clients, les deux hommes décident de réaliser eux-mêmes les
remakes des films effacés. Après le succès inattendu de leurs versions de S.O.S. Fantômes et Rush Hour 2, ils tournent film sur film avec l'aide d'Alma et de
Wilson, l'employé de Jerry. Parmi leurs reprises, on compte Robocop, 2001 : L'Odyssée de l'espace, Boyz
N the Hood, Miss Daisy et son
chauffeur, Carrie au bal du diable,
et Le Roi lion. Ils deviennent
bientôt de véritables vedettes locales et on leur réclame toujours plus de
films « suédés ».
Il
fut un temps, pas si lointain que cela finalement mais qui peut etre l’équivalent
de la préhistoire pour les plus jeunes d’entre vous, un temps où le téléchargement
n’existait pas, un temps qui datait même d’avant le CD, c’était le bon vieux
temps des K7, support qui nous permettaient d’écouter de la musique, mais
également, de regarder des films, ceux-ci, par le biais de ce formidable
représentant d’une autre époque qu’était le magnétoscope. Et oui les jeunes,
imaginez une K7 (euh, vous ne savez pas ce qu’est une K7 ? Euh… comment
dire, imaginer un truc noir, sensiblement de la taille du roman, avec deux
trous et où défile une bande marron… ou mieux, servez-vous de Google, c’est plus simple), formidable
artefact d’une époque révolue, et qui, aussi incroyable que cela puisse
paraitre, était alors le must de chez must de ce qui se faisait en matière de
cinéma à la maison ; un truc sans chapitres, sans bonus, qui se contentait
de défiler dans le sens du visionnage, et qu’il fallait rembobinez à la fin, un
truc qui pouvait s’abimer assez facilement au demeurant, mais qui nous permettait
également, par le biais de ce fameux magnétoscope, d’enregistrer les programmes
diffusés à la télévision. Bref, imaginez ou bien, souvenez-vous, car la
génération qui aura connu ces fameuses K7, c’est la mienne et que, pour le
moment, nous sommes encore un certain nombre à nous en souvenir…
Mais
au fait, pourquoi vous parler de ces fameuses K7 ? Ce billet n’était-il
censé etre la critique d’un film ? Eh bien, tout simplement car cet
artefact, donc, car au jour d’aujourd’hui, on peut presque le considéré ainsi,
est bien évidement au cœur de l’intrigue de ce Soyez sympas, rembobinez – Be
Kind Rewind en VO ce qui fait tout de suite moins débile en anglais –
puisque c’est un vidéoclub qui est au centre de l’action du film : un
vidéoclub déjà vieillot et dépassé puisque ayant énormément de mal à lutter contre
le remplacement progressif et inéducable des K7 par les DVD (le Laser Disc, des
films dans des CD de la taille d’un 33 tour, étant tombé au champ d’honneur
assez rapidement) dans les années 90. Et donc, à la tête de ce magasin de
locations de films, un vieil homme solitaire, Danny Glover, son fils adoptif et
unique employé, Mos Def, un ami de celui-ci, le complètement détraqué Jack
Black dans un rôle encore plus cintré qu’a l’habitude, et, en tant que plus
fidèle cliente des lieux, ni plus ni moins que Mia Farrow himself, excusez du
peu ! Un magasin vétuste menacé par un projet immobilier de la Mairie qui dénaturera
le quartier, mais qui semble inéluctable, et donc, pour sauver les meubles, nos
deux olibrius – Jack Black et Mos Def – suite à un accident invraisemblable qui
efface toutes les bandes des K7 du vidéoclub, se mettent à tourner eux-mêmes leurs
versions personnelles, et très amateurs, de tout un tas de films comme S.O.S. Fantômes, Rush Hour, Robocop, 2001 : L'Odyssée de l'espace, Boyz N the Hood, Miss
Daisy et son chauffeur, Carrie au bal du diable, et Le Roi lion, et ce, afin de les louer aux gens du quartier, qui,
oh surprise, adorent le concept, le fameux « suédés »
– qui, au demeurant, suite à la sortie
de ce film, aura donner envie a tout un tas de gens de réaliser eux-mêmes leurs
versions suédés de films connus.
Alors
bien sûr, Soyez sympas, rembobinez,
du réalisateur français Michel Gondry, plus connu pour ses nombreuses
collaborations dans l’univers de la musique, est un peu débile tout de même,
mais pas forcément dans le mauvais sens du terme, bien au contraire, car si
nous avons là un film comique, nous sommes à mille lieux de l’humour facile et
souvent « pipi/caca/cul/cul »
que l’on peut trouver dans bon nombre de productions habituelles. Ici, c’est
souvent du grand n’importe quoi – et force est de constater que les deux
acteurs principaux y sont pour beaucoup – et certaines ficelles sont décidément
bien grosses, pour ne pas dire épaisses, mais sincèrement, rien que pour les
nombreux clins d’œil a je ne sais combien de films et bien évidement, les
tournages amateurs de nos compères, vites rejoints par les habitants du
quartier, et qui méritent largement leur qualificatif d’amateur – et sur ce
point, SOS Fantômes suédé est un must
absolu et le meilleur moment du film – font qu’au final, on ne peut qu’accrocher
à ce Soyez sympas, rembobinez, film
complètement déjantée, certes, mais qui fait un bien fou en cette période
morose ou tout semble aller de mal en pis…
2 commentaires:
J'ai revu ce moment de ciné purement jouissif avec grand plaisir, et j'ai autant ri qu'à la première fois où je l'avais vu... C'est effectivement drôle et plutôt attendrissant !!!
Oui, vraiment un fort bon divertissement.
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