vendredi 6 novembre 2020

RIGANTE – LE CŒUR DE CORBEAU


RIGANTE – LE CŒUR DE CORBEAU
 
Huit cents ans ont passé depuis que le roi Connavar des Rigante et son fils bâtard, Bane, ont défait l’armée de la Cité de Roc. A présent les Rigante ont perdu leur liberté et leur culture, face à l’envahisseur Varlish, pour lesquelles tant des leurs avaient sacrifié leur vie. Ils vivent dans la crainte, en peuple conquis. Il ne subsiste qu’une femme qui suit les anciennes voies de la tradition, l’Étrange du Bois de l’Arbre à souhaits, et elle seule connaît la nature du mal qui sera bientôt libéré. Pourtant, selon elle l’espoir repose sur deux hommes : un guerrier aux allures de géant, descendant des Rigante, hanté par son échec à sauver son meilleur ami de la trahison, et un jeune dont les talents meurtriers lui vaudront la rancune des brutaux Varlish. L’un des deux deviendra le Cœur de Corbeau, un chef hors-la-loi dont les exploits inspireront les Rigante. L’autre devra forger une légende… et allumer les feux de la révolte !
 

Rigante – Le Cœur de Corbeau
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Heroic Fantasy
Première Parution : septembre 2001
Edition Poche : 22 septembre 2017
Titre en vo : Ravenheart
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Alain Névant
Editeur : Milady
Nombre de pages : 560
 
Mon avis :
 Si, depuis ma lecture de l’excellent Le Lion de Macédoine, en début d’année, David Gemmell est omniprésent sur ce blog, c’est que le regretté auteur britannique – malgré un style plutôt rentre dedans, des personnages assez stéréotypés mais attachants et quelques tics d’écriture qui reviennent sans arrêt – aura été, indéniablement, un des maitres de la Fantasy moderne, un auteur qui aura sut nous captiver sans la moindre prise de tête, nous offrant des intrigues a la fois simples et captivantes et une multitude de protagonistes inoubliables. Ainsi, si le Cycle Drenaï, débuté par le cultissime Légende, aura été son œuvre la plus marquante, force est de constater que Gemmell aura sut, a coté de celui-ci, nous proposer d’autres ouvrages de qualité, et, parmi ceux-ci, un autre cycle, plus court – quatre romans – que j’ai découvert il y a quelques semaines et que je peux, sans peine, classer sans peine parmi les meilleurs de l’auteur : Rigante ! Il faut dire que les deux premiers volumes flirtaient allègrement avec les plus belles réussites de David Gemmell et que suivre le destin du peuple Rigante et de ses grands noms comme Connavar, Ruathain ou Bane, dans cet univers parallèle fort semblable au notre et où l’on reconnaissait bien, d’un coté, les peuples Celtes, de l’autre, l’Empire Romain, fut un pur régal. Cependant, une fois achevé Le Faucon de Minuit, nous n’avions pas tout a fait achever Rigante puisqu’il restait deux tomes pour cela, et là, première grosse surprise avec ce fameux bond de huit-cent ans dans le futur pour retrouver nos fameux Rigantes cette fois ci aux prises avec un nouvel envahisseur, les Varlish. Bon, ici, comme chacun l’aura compris, les Varlish, bien évidement, ce son les anglais tandis que les Rigantes, désormais, ce sont les écossais, battus et colonisés par leurs voisins sudistes, Gemmell décidant de reprendre son idée d’univers parallèle, ne modifiant, finalement, que l’époque de l’intrigue. Bien évidement, ce saut dans le temps pourra en déstabiliser plus d’un, surtout que, par la force des choses, tous les anciens protagonistes sont morts depuis belle lurette et qu’un nouveau casting est au programme. Cependant, si les premières pages de ce troisième tome de Rigante déstabilisent un peu le lecteur, assez rapidement, on commence à se prendre d’affection pour les petits nouveaux, on saisit mieux la nouvelle situation, les évolutions technologiques – apparition des armes a feux par exemple – et, comme c’est quasiment tout le temps le cas chez Gemmell, on est rapidement captiver par une intrigue qui, ma foi, nous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page ! Bien entendu, aussi sympathique soit-il, Kaelin marque moins les esprits que Connavar ou Bane en leur temps, d’ailleurs, Gaise Macon, autre protagoniste qui apparait trop peu à mon gout, est nettement plus intéressant au vu du mystère qui plane sur ses origines. Cependant, même si nous n’avons pas un héros digne de ce nom, le reste du casting est assez marquant, principalement Grymauch, colosse au grand cœur qui n’est pas sans nous rappeler un certain Druss… Ajoutons à cela le talent indéniable de Gemmell pour nous raconter des histoires, la relation entre Rigantes et Varlishs tellement calquée sur celle qui vit les anglais dominer et mépriser les écossais, colonisant ces derniers, niant leurs racines culturelles jusqu’à vouloir les occultés, mais aussi, entre divers fait d’armes marquants et une belle petite attaque en règle des procès en sorcellerie et l’on obtient, au final, un troisième tome qui, malgré ses différences et ses nouveaux protagonistes, apparait comme étant presque aussi bon que ses prédécesseurs d’un cycle, Rigante, qui, ma foi, apparait comme étant de plus en plus une des meilleures créations de David Gemmell !
 

Points Positifs
 :
- Malgré le bond de huit-cent ans dans le futur et le remplacement de l’intégralité du casting par une flopée de petits nouveaux, force est de constater que David Gemmell réussit magistralement son coup et que la suite du destin du peuple Rigante est, ma foi, toujours aussi passionnante ! Bref, une réussite indéniable !
- Exit la lutte entre les Celtes et l’Empire Romain et place à la colonisation de l’Écosse par les Anglais : une fois de plus, David Gemmell se sert de l’Histoire pour nous proposer un univers parallèle fort proche du notre et qui apparait comme étant une belle réussite.
- S’il faut reconnaitre que Kaelin n’est pas le personnage le plus charismatique créer par Gemmell, le reste du casting, qu’il soit Rigante ou Varlish, marque les esprits, particulièrement grâce  à Grymauch qui ressemble beaucoup à Druss mais en plus travaillé, mais aussi par le biais de quelques protagonistes secondaires plutôt intéressants comme le maitre d’école Varlish qui change beaucoup au fil du roman…
- Mais quel est le véritable secret qui plane sur les origines de Gaise Macon, un personnage, indéniablement, intéressant même s’il apparait peu finalement.
- Amusant de voir toutes les petites références aux anciens protagonistes des deux premiers romans et de voir comment leur vie aura été modifié par les textes religieux voir par la réécriture de l’Histoire.
 
Points Négatifs :
- On peut tout de même regretter que Kaelin ne marque pas plus les esprits que cela. Il est certes sympa, pas désagréable, mais bon, Gemmell nous a déjà offert nettement mieux en tant que protagoniste principal, quand a la comparaison avec Connavar et Bane, il n’y a pas photo !
- Ce bond de huit-cent ans dans le futur et le changement total de casting peut en déstabiliser plus d’un.
- Bien entendu, les détracteurs de l’auteur remarqueront que, dans l’ensemble, la plupart des protagonistes rappellent bien d’autres personnages que l’on a déjà rencontrer dans des œuvres plus anciennes et que Gemmell a souvent bien du mal à sortir de ses stéréotypes.
 
Ma note : 8/10

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