lundi 29 juin 2020

BABEL


BABEL

En plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher toute une série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo. Séparés par leurs cultures et leurs modes de vie, chacun de ces quatre groupes de personnes va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur...


Babel
Réalisation : Alejandro González Iñárritu
Scénario : Alejandro González Iñárritu, Guillermo Arriaga
Musique : Gustavo Santaolalla
Production : Anonymous Content, Zeta Film, Central Films, Media Rights Capital
Genre : Drame
Titre en vo : Babel
Pays d'origine : Etats-Unis, Mexique, France
Langue d'origine : anglais, espagnol, arabe, japonais, français, berbère
Date de sortie : 27 octobre 2006
Durée : 143 mn

Casting :
Brad Pitt : Richard Jones
Cate Blanchett : Susan Jones
Adriana Barraza : Amelia Hernández
Gael García Bernal : Santiago
Rinko Kikuchi : Chieko Wataya
Kōji Yakusho : Yasujiro Wataya
Satoshi Nikaido : Detective Kenji Mamiya
Boubker Ait El Caid : Yussef
Said Tarchani : Ahmed
Elle Fanning : Debbie Jones
Nathan Gamble : Mike Jones
Mohamed Akhzam : Anwar
Driss Roukhe : Alarid
Mustapha Rachidi : Abdullah
Abdelkader Bara : Hassan
Wahiba Sahmi : Zohra
Peter Wight : Tom
Harriet Walter : Lilly
Michael Maloney : James
Clifton Collins, Jr. : Officier de la douane
Michael Peña : Officier John
Yuko Murata : Mitsu
Shigemitsu Ogi : le dentiste
Ayaka Komatsu : le top model en bikini

Mon avis : Il existe plusieurs catégories de films, mais en gros, on pourrait, après moult regroupements et simplifications, en choisir deux : celles au scénario simple et destiné au grand public, puis, les autres, nettement plus complexes et, soit disant, réservées à une quelconque élite. Bien évidement, on pourrait remettre en question cette classification on ne peut plus simpliste : après tout, dans la première, il existe d’excellentes œuvres, voir de véritables monuments du cinéma alors que dans la seconde catégorie, sous couvert de ce que les bobos appelleront l’art, l’on trouve parfois d’indicibles horreurs irregardables, voir carrément de belles bouses. Quant à ceux qui prétendent que l’on ne peut passer de l’un à l’autre genre, sincèrement, c’est ridicule : après tout, l’ont peut parfaitement aimer la filmographie de Bergman et rigoler devant Fantomas. Bref, tout ceci pour vous dire que Babel, malgré la présence accrocheuse d’un Brad Pitt et d’une Cate Blanchett – ces deux-là étant plutôt synonymes de grosses productions américaines – rentre plutôt dans la deuxième catégorie citée précédemment, ce, en raison de la complexité de son scénario, de ses multiples intrigues qui défilent en parallèle sous nos yeux, mais aussi, de par son coté mélancolique qui nous amène à réfléchir… Bref, voilà une œuvre qui, je n’en doute pas, en fera fuir plus d’un, ce qui, selon moi est fort dommage tant je considère Babel comme étant une pure merveille ! Mais bon, je plaide dans le désert et j’en suis conscient : les amateurs de bourrinages tout azimut n’apprécieront pas Babel et l’on n’y changera rien… Mais alors, quid, donc, de ces fameuses qualités qui ont fait que j’ai été tellement enthousiasmé par ce film ? Disons que après les pures merveilles qu’avaient été Amours Chiennes et 21 Grammes, on retrouve un Alejandro González Iñárritu fidèle à lui-même et qui, une fois de plus, utilise a nouveau les mêmes procédés qui ont fait de lui un des meilleurs réalisateurs actuels : plusieurs sous-intrigues sans lien apparents entre elles, individus marqués par la vie et réunis par le destin a la suite d’un événement, véritable nœud gordien de l’intrigue qui, le plus souvent, ne se révèle que vers la fin. Ainsi, dans Babel, l’élément déclencheur, c’est une simple balle tirée par un petit berger marocain par vantardise et qui va lier, aussi incroyable que cela puisse paraître, son sort et celui de sa famille, mais aussi celui d’un couple de touristes américains, d’une nounou mexicaine se rendant au mariage de son fils en compagnie des deux enfants dont elle à la garde et, pour finir, d’une jeune japonaise sourde muette, visiblement perturbée après la mort de sa mère et dont les relations avec les autres ne sont pas simples. Et c’est là qu’est tout le génie de Babel : ces différentes destins croisés, qui, a priori, n’ont pas grand-chose a voir – franchement, bien malin celui qui devinera ce que la jeune japonaise à a voir avec le reste – entre elles vont se mêler, au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue jusqu’au dénouement final, ou plutôt devrais je dire, les dénouements, car, malgré le fait qu’un lien existe entre les divers récits, ceux-ci gardent toujours leurs particularités et leur fil conducteur… A la fois dramatiques, sombres et pessimistes, ces multiples intrigues avec, chacune, ses protagonistes franchement marquants, sauront transporter le spectateur dans une œuvre franchement réussie et captivante, qui restera longtemps dans les annales, et qui fait de Babel, un superbe film à voir absolument… quelque part, comme chaque œuvre d’Alejandro González Iñárritu, mais, sur ce point, ce n’est plus vraiment une surprise…


Points Positifs :
- On pourrait croire que Alejandro González Iñárritu peine à se renouveler puisqu’il use, pour la troisième fois, des mêmes procédés narratifs, cependant, malgré cela, le réalisateur mexicain réussi la gageure de nous livrer, une fois de plus, une œuvre que l’on peut qualifier sans exagération aucune d’exceptionnelle, Babel étant, peut-être, le film le plus aboutit de sa trilogie…
- Comme il est de coutume dans les premiers films de Iñárritu, nous avons droit a plusieurs intrigues qui semblent, a priori, ne rien avoir les unes avec les autres, ce, jusqu’au moment où l’on se rend compte que celles-ci sont bien évidement liées entre elles. Au demeurant, ici, bien malin est celui qui devinera comment tout cela est lié !
- Un casting qui mélange fort habillement têtes d’affiches hollywoodiennes, acteurs mexicains, japonais, marocains et pas mal d’inconnus du grand public qui, ma foi, ne dénotent absolument pas dans l’ensemble. Il faut dire que tout ce petit monde est fort inspiré et apporte une touche de crédibilité aux diverses intrigues.
- Babel est, bien entendu, une œuvre qui nous amène à réfléchir : ici, le propos est plus universitaliste que d’habitude mais cela fonctionne toujours aussi bien. A coté de cela, on retrouve des thématiques plus terres à terre comme l’amour, la perte d’un enfant, la difficulté de communication, etc.
- La bande originale, magnifique, de Gustavo Santaolalla.

Points Négatifs :
- Comme cela avait déjà été le cas avec Amour Chiennes et 21 Grammes, Babel est une œuvre qui n’est absolument pas faite pour le grand public, ce, pour de multiples raisons qui, accessoirement, en font sa force et tout son intérêt. Un film pour un certain public cultivé ? Quelque part, et c’est malheureux à dire, oui…

Ma note : 8,5/10

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