samedi 4 juin 2022

NO MORE SHALL WE PART


NO MORE SHALL WE PART

Nick Cave and the Bad Seeds

1 - As I Sat Sadly by Her Side (Nick Cave) 6:15
2 - And No More Shall We Part (Nick Cave) 4:00
3 - Hallelujah (Nick Cave) 7:48
4 - Love Letter (Nick Cave) 4:08
5 - Fifteen Feet of Pure White Snow (Nick Cave) 5:36
6 - God Is in the House (Nick Cave) 5:44
7 - Oh My Lord (Nick Cave) 7:30
8 - Sweetheart Come (Nick Cave) 4:58
9 - The Sorrowful Wife (Nick Cave) 5:18
10 - We Came Along This Road (Nick Cave) 6:08
11 - Gates to the Garden (Nick Cave) 4:09
12 - Darker with the Day (Nick Cave) 6:07


No More Shall We Part
Musicien : Nick Cave and the Bad Seeds
Parution : 02 avril 2001
Enregistré : septembre 2000 – octobre 2000
Durée : 67:35
Genre : Post-Punk
Producteur : Nick Cave and the Bad Seeds, Tony Cohen
Label : Mute Records

Musiciens :
Nick Cave : chant, piano
Mick Harvey : guitare, batterie
Blixa Bargeld : guitare
Warren Ellis : violon
Martyn P. Casey : basse
Thomas Wydler : batterie
Conway Savage : orgue
Jim Sclavunos : batterie, percussions
Kate McGarrigle : chœurs
Anna McGarrigle : chœurs

Mon avis : Après l’extraordinaire The Boatman’s Call, paru en 1997 et une petite cure de désintoxication afin de régler ses problèmes d’alcoolisme et de drogue, Nick Cave, toujours accompagner de ses fidèles Bad Seeds, revenait, en cette désormais lointaine année 2001, avec un opus, No More Shall We Part, qui poussait encore plus loin la mue amorcée dans l’album précédent. En effet, si The Boatman’s Call avait déjà traumatisée une bonne partie des fans de la première heure de l’australien, force est de constater que No More Shall We Part n’allait pas les rassurer quant a la tournure artistique prise par leur idole, à mille lieux, désormais, de l’énergie punk de ses débuts, celui-ci lorgnant, de plus en plus, vers un style à la Leonard Cohen avec un petit je ne sais quoi de plus, peut-être un coté habité, dérangé, quasi mystique mais oh combien grandiose… En effet, si The Boatman’s Call était un grand album, No More Shall We Part, plus jusqu’au-boutiste, plus habité, nous démontre, de fort belle manière, que non seulement le sieur Cave et ses comparses sont capables d’adopter, à loisir, un style complètement différent, mais aussi, d’y exceller de fort belle manière tant le résultat est, ma foi, somptueux ! Il faut dire que s’il subsiste encore une poignée de titres plus explosifs, ceux-ci, désormais, sont l’exception et que, désormais, Nick Cave, au piano, donne le ton de chansons plus calmes, plus douces, plus belles – oui, cet album est beau, terriblement beau – et parfaitement maitrisées de bout en bout. Bien entendu, la présence des Bad Seeds au top de leur forme y est pour beaucoup et si, une fois de plus, il faut prendre le groupe pour ce qu’il est, c’est-à-dire, un tout, comment ne pas reconnaitre l’importance de Warren Ellis à la cohérence musicale de l’ensemble – décidément, dans la carrière de Nick Cave, il y eut un avant et un après Warren Ellis. Bref, vous l’avez compris, No More Shall We Part, s’il détonne  nettement avec les premiers albums de Nick Cave n’en reste pas moins comme étant une de ses plus belles réalisations, un opus magnifique, quasiment parfait de bout et qui nous prouvait, lors de sa sortie, qu’un artiste peut parfaitement changer de style, sortir de sa zone de confort, prendre des risques et prouver, a la face du monde, qu’il est tout aussi bon !


Points Positifs :
- La mue, bien entendu, avait démarrée auparavant, cependant No More Shall We Part, encore plus radical que son prédécesseur, The Boatman’s Call, nous prouve à merveille que Nick Cave avait, non seulement, énormément évoluer depuis ses débuts, mais que, surtout, il était un artiste qui maitrisait, à merveille, moult genres avec autant de talent. Le résultat ? Un album magnifique, parfaitement maitrisée et superbe de bout en bout, sans nul doute un des meilleurs de la carrière de l’australien !
- En dehors de un ou deux titres, peut-être un poil moins réussis – et encore – le reste est, soit très bon, soit exceptionnel, c’est pour dire le niveau qualitatif atteint dans cet album. Petite mention, pour ma part, a As I Sat Sadly by Her Side, Hallelujah, Fifteen Feet of Pure White Snow, Oh My Lord et We Came Along This Road. Mais ce ne sont que quelques exemples…
- Un Nick Cave habité comme jamais et qui nous démontre, une fois de plus, toute l’étendue de son talent de chanteur.
- Les Bad Seeds sont fidèles à eux-mêmes, c’est-à-dire, qu’ils accompagnent a merveille le sieur Cave. Quand à Warren Ellis, une fois de plus, comment ne pas rendre hommage a son importance au sein de l’évolution du son du groupe.

Points Négatifs :
- Indéniablement, encore un opus qui ne réconciliera pas les fans de la première heure avec leur idole. Il faut dire que nous sommes à des années lumières du punk des débuts…
- Bon, on ne peut pas dire que la jaquette soit une franche réussite.

Ma note : 9/10

vendredi 3 juin 2022

THE BOATMAN’S CALL


THE BOATMAN’S CALL

Nick Cave and the Bad Seeds

1 - Into My Arms (Nick Cave) 4:15
2 - Lime Tree Arbour (Nick Cave) 2:56
3 - People Ain't No Good (Nick Cave) 5:42
4 - Brompton Oratory (Nick Cave) 4:06
5 - There Is a Kingdom (Nick Cave) 4:52
6 - (Are You) the One That I've Been Waiting For? (Nick Cave) 4:05
7 - Where Do We Go Now but Nowhere? (Nick Cave) 5:46
8 - West Country Girl (Nick Cave) 2:45
9 - Black Hair (Nick Cave) 4:14
10 - Idiot Prayer (Nick Cave) 4:21
11 - Far From Me (Nick Cave) 5:33
12 - Green Eyes (Nick Cave) 3:32


The Boatman’s Call
Musicien : Nick Cave and the Bad Seeds
Parution : 3 mars 1997
Enregistré : Juin 1996 – Août 1996
Durée : 52:07
Genre : Post-Punk
Producteur : Nick Cave and the Bad Seeds, Flood
Label : Mute Records

Musiciens :
Nick Cave : chant, piano, orgue Hammond, claviers, vibraphone
Mick Harvey : guitare acoustique, guitare électrique, orgue Hammond, vibraphone
Blixa Bargeld : guitare
Warren Ellis : violon, accordéon, piano
Jim Sclavunos : mélodica, batterie, percussions
Conway Savage : piano, claviers
Martyn P. Casey : basse
Thomas Wydler : batterie, maracas

Mon avis : Indéniablement, dans la longue et toujours inachevée carrière de Nick Cave, il y aura un avant et un après The Boatman’s Call, car si avant, le sombre australien paradait de tout feu, tout flamme, avec la sortie de cet opus, en 1997, pour la toute première fois, celui-ci nous proposait un opus où les chansons n’explosent pas, où Cave, plus habité que jamais, nous livre a nue ses sentiments du moments, son état d’esprit, vis-à-vis du monde, de ses amours perdus – PJ Harvey – et du Créateur qui, ici, est rien moins qu’une femme. Le résultat, forcément, aura surpris a l’époque, ce, même si Murder Ballads annonçait déjà un peu la couleur. Mais dans The Boatman’s Call, Cave va beaucoup plus loin et abandonne toute la grandiloquence assumée de son précédant album pour un son plus épuré, plus habité où, dans la plupart des titres, il se contente, au piano et la voix, d’être accompagner par un seul membre des Bad Seeds – le résultat flirtant allègrement avec le sublime lorsque c’est Warren Ellis qui est a ses cotés. Ressemblant par moments a un pasteur, notre crooner ténébreux aura bouleversé nombreux de ses fans les plus anciens qui, a jamais, regretteront la brutalité et l’énergie des débuts, pourtant, avec The Boatman’s Call, Nick Cave nous démontrait, une fois de plus, que le punk excité des débuts était davantage que cela, qu’il était un énorme artiste, d’une complexité rare, qui revient sans arrêt a ses mêmes obsessions, certes, mais en se renouvelant a chaque fois de fort belle manière, bref, la marque des très grands, indéniablement !


Points Positifs :
- L’album du changement pour Nick Cave, peut-être le plus inattendu lors de sa sortie, un opus qui, pour la toute première fois dans sa carrière, nous montrait un artiste moins explosif, moins démonstratif mais toujours aussi habité.
- Peut-être un des opus les plus calmes de Cave – en tout cas, il l’était en 1997 – mais jamais ce dernier n’avait paru aussi ténébreux, aussi désabusé sur le monde, l’amour, Dieu. Bref, un Nick Cave au sommet de son art et qui nous fait part, une fois de plus, de ses traditionnelles obsessions.
- Les Bad Seeds sont fidèles à eux-mêmes, c’est-à-dire, qu’ils accompagnent a merveille le sieur Cave. Par moments, seul un d’entre eux apparait sur un titre, mais le résultat est toujours à la hauteur.
- Le résultat flirte parfois au sublime avec Warren Ellis.
- Une pochette simple, efficace, mais parfaitement réussie.

Points Négatifs :
- L’album flirte allègrement avec la perfection, c’est un fait, cependant, à force de nous asséner des chansons aussi calmes – en apparence – je n’aurai pas été contre un ou deux titres un peu plus pêchus.
- The Boatman’s Call aura traumatisé bien des fans de la première heure, plus habitués a un Cave plus explosif, mais bon, ce n’est pas non plus comme si cet opus fut une surprise absolue non plus…

Ma note : 8,5/10

jeudi 2 juin 2022

MURDER BALLADS


MURDER BALLADS
 
Nick Cave and the Bad Seeds
 
1 - Song of Joy (Nick Cave) 6:47
2 - Stagger Lee (Nick Cave) 5:15
3 - Henry Lee (Nick Cave) 3:58
4 - Lovely Creature (Nick Cave) 4:13
5 - Where the Wild Roses Grow (Nick Cave) 3:57
6 - The Curse of Millhaven (Nick Cave) 6:55
7 - The Kindness of Strangers (Nick Cave) 4:39
8 - Crow Jane (Nick Cave) 4:14
9 - O'Malley's Bar (Nick Cave) 14:28
10 - Death is not the End (Bob Dylan) 4:26
 

Murder Ballads
Musicien : Nick Cave and the Bad Seeds
Parution : 5 février 1996
Enregistré : 1993 – 1995
Durée : 58:43
Genre : Post-Punk, Alternatif
Producteur : Tony Cohen, Victor Van Vugt, Nick Cave and the Bad Seeds
Label : Mute Records
 
Musiciens :
Nick Cave : chant, piano, orgue, orgue Hammond, coups de feu, arrangements cordes
Blixa Bargeld : guitare, cris, chant
Martyn P. Casey : basse
Mick Harvey : batterie, guitare, guitare acoustique, orgue, orgue éolien, chœurs, arrangements cordes, basse, orgue Hammond, ceinture métallique, percussions
Conway Savage : piano, chœurs, orgue
Jim Sclavunos : batterie, percussions, cloches, tambourin
Thomas Wydler : maracas, batterie, tambourin, chant
PJ Harvey : Chant
Kylie Minogue : Chant
Shane MacGowan : Chant
Anita Lane : pleurs, chant
Warren Ellis : violon, accordéon
Hugo Race : guitare
Terry Edwards : cuivres
Katharine Blake : Chant additionnel
Jen Anderson : violon
Sue Simpson : violon
Kerran Coulter : alto
Helen Mountfort : violoncelle
Marielle Del Conte : Chant additionnel
Geraldine Johnston : Chant additionnel
Liz Corcoran : Chant additionnel
Brian Hooper : basse
 
Mon avis :
 Comment un type aussi monumental que Nick Cave, un chanteur habité qui est sans aucune contestation possible, un des plus grands artistes de ces quatre dernières décennies, peut être aussi méconnu du grand public et n’est que trop rarement mis en avant, en dehors d’une certaine presse spécialisé qui, il faut le reconnaitre, plus grand monde ne lit ? C’est un peu la question que je me posais dans mes diverses critiques de ses albums que j’ai put vous proposer ces dernières semaines et auquel je n’ai toujours pas trouvé de réponse, car bon, comment dire… après l’excellent Let Love In dont je vous ai dit le plus grand bien il y a quelques jours, voilà que, avec Murder Ballads, j’aborde un album encore plus monumental, un truc énorme, un disque que l’on peut, sans la moindre exagération aucune, qualifié de chef d’œuvre absolu dès sa première écoute, c’est pour dire ! Car oui, et je pèse mes mots, Murder Ballads est un grand disque, un des meilleurs de Nick Cave et de ses mauvaises graines et, accessoirement, sans nul doute une des plus belles réussites des années 90. Il faut dire que le sieur Cave, toujours entouré de ses compagnons et de tout un tas d’invités prestigieux, nous livre ici un exercice de style pour le moins audacieux puisque, en décidant de nous sortir un album uniquement composé de ballades traitant de meurtres, genre de chanson populaire dans les pays anglo-saxons, le résultat, oh combien somptueux, mets tout le monde d’accord, ou presque, tant la perfection est atteinte de la première a la dernière chanson. Bien évidement, a bien y regarder, la thématique de ses titres, plutôt calmes en apparence mais aux paroles incisives, sinistres, colle comme un gant a notre brave Nick Cave qui, tel un poisson dans l’eau, est en terrain familier, posant sa voix d’outre-tombe dans des descriptions sans fioritures de meurtres et de crimes passionnels. Si l’on ajoute à cet ensemble cohérent et parfait les deux duos qui firent beaucoup pour la réussite de cet album, je veux bien évidement parlé de Henry Lee – avec PJ Harvey qui vivait alors une histoire d’amour avec Nick Cave – et, surtout, Where the Wild Roses Grow – avec Kylie Minogue, énorme succès de cette année 1996 et vous comprendrez, sans nul doute, a quel point ce Murder Ballads est l’un des albums majeurs du sieur Nick Cave et de ses mauvaises graines, incontestablement !
 

Points Positifs
 :
- Indéniablement un des meilleurs albums de Nick Cave voir, tout bonnement, un des plus aboutit. Il faut dire que Murder Ballads, vrai-faux concept album, est un opus monumental quasiment parfait de bout en bout, bref, un chef d’œuvre !
- Le genre des ballades meurtrières est absent dans l’hexagone mais très populaire dans les pays anglo-saxons et, force est de constater que celui-ci colle parfaitement a un artiste comme Nick Cave qui, de par son style, sa musique, s’y trouve parfaitement a l’aise, ce qui se remarque de bel manière de part l’ambiance générale de l’album.
- Les deux duos, bien sur : Henry Lee et le magnifique Where the Wild Roses Grow.
- Même si les deux duos avec Kylie Minogue et PJ Harvey se démarquent du lot, les autres titres sont loin d’être en retraits et Song of JoyStagger LeeThe Curse of MillhavenLovely Creature ou la reprise de Dylan, Death is not the End, méritent largement le détour !
O'Malley's Bar et ses 14 minutes de folie !
- Une pochette plutôt simple mais qui colle bien au contenu.
 
Points Négatifs :
- Histoire de pinailler, disons que j’ai légèrement moins accroché a The Kindness of Strangers et Crow Jane ; mais c’est vraiment pour pinailler…
 
Ma note : 9/10

MÉMOIRES D'UNE GEISHA


MÉMOIRES D'UNE GEISHA
 
En 1929, une jeune fille d'un village de pauvres pêcheurs du Japon, Chiyo, et sa sœur Satsu sont vendues par leur père à la tenancière d'une maison de geisha. Les deux sœurs sont rapidement séparées et Chiyo se retrouve confrontée à la sévérité de la maîtresse de maison et à la dureté de la vie d'une apprentie geisha. Elle doit également faire face à l'hostilité teintée de jalousie de Hatsumomo, geisha vedette de la maison qui, par ruse, réussit à la faire reléguer au statut de simple servante. Chiyo a perdu tout espoir en l’avenir lorsque, au hasard d'une rencontre, elle est séduite par la gentillesse d'un homme, président d'une entreprise d'électricité, dont elle tombe amoureuse. Elle décide alors de tout faire pour mériter son attention. Fort opportunément, une autre geisha, Mameha, la prend sous son aile et entreprend de lui enseigner les rudiments du métier en devenant sa grande sœur. Grâce à Mameha et aidée de sa détermination, elle devient bientôt, sous le nom de Sayuri, une geisha célèbre et admirée dans tout le Hanamachi.
 

Mémoires d'une Geisha
Réalisation : Rob Marshall
Scénario : Robin Swicord
Musique : John Williams
Production : DreamWorks Pictures, Spyglass Entertainment, Amblin Entertainment
Genre : Drame Romantique
Titre en vo : Memoirs of a Geisha
Pays d’origine : États-Unis
Parution : 29 novembre 2005
Langue d'origine : Anglais, Japonais
Durée : 145 min
 
Casting :
Zhang Ziyi : Chiyo puis Sayuri
Suzuka Ohgo : la jeune Chiyo
Gong Li : Hatsumomo, la rivale
Michelle Yeoh : Mameha, la geisha protectrice
Ken Watanabe : le Président Iwamura Ken
Kōji Yakusho : Nobu, l'associé du Président
Kaori Momoi : O-Kami
Yūki Kudō : O-Kabo ou Pumpkin, la sœur d'Hatsumomo
Zoe Weizenbaum : la jeune Pumpkin
Kenneth Tsang : le général
Karl Yune : Koichi
Ted Levine : le colonel Derricks
Cary-Hiroyuki Tagawa : le Baron
Paul Adelstein : le lieutenant Hutchins
Togo Igawa : Tanaka
Mako : Sakamoto
Samantha Futerman : Satsu, la sœur de Chiyo
Elizabeth Sung : la femme de Sakamoto
Thomas Ikeda : M. Bekku
Randall Duk Kim : le docteur Crab
Shizuko Hoshi : Narration de Sayuri
 
Mon avis :
 Ne trouvant guère l’inspiration, ces jours-ci, sur les diverses plateformes de streaming et pestant inlassablement sur le fait que, de nos jours, une bonne partie des films et des séries que l’on nous propose sont imbibés de wokisme ou sont destinés aux adolescentes, ce fut, totalement par hasard, que je suis tombé sur Mémoires d’une Geisha, long métrage qui date de 2005 – une éternité pour les plus jeunes d’entre nous, une bonne année à mes yeux, pas si lointaine finalement – et que je n’avais, jusque là, pas eu l’occasion de regarder. Du coup, pourquoi pas puisque je suis un vieil amateur de culture nippone – lorsqu’on a été élevé à coup de dessins animés japonais dans les années 80, c’est un peu normal – et que, sans attendre non plus ni monts ni merveilles de ce film, je m’étais dit que, au moins, il me ferait passer un bon moment et, accessoirement, m’entrainerait dans l’univers de ces intrigantes et mystérieuses geishas… Or, dès les premières secondes, un détail me choqua : mes pourquoi parlent-ils donc en anglais ?! Ah, mais oui, Mémoires d’une Geisha est un film américain, bon, pas, tant pis, on va faire avec… Même si, d’entrée de jeu, je n’ai pas put m’empêcher de me dire que pour la subtilité nippone, on repassera et que, qui dit film hollywoodien, dit avalanche de grands sentiments, de scènes convenues et d’autres joyeusetés du même genre… Un peu troublé par l’utilisation de l’anglais alors que le japonais me manquait, vint alors le deuxième problème de ce long métrage : les actrices principales sont des… chinoises ! Ah bah oui, mais c’est logique que dans un film traitant des geishas, un des symboles nippons les plus évidents et se déroulant au Japon – forcément – les rôles principaux soient tenus par des chinoises… Alors bien entendu, vous me direz qu’il ne s’agit pas de n’importe qui, que nous avons affaire, tout de même, a Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh – qui, pour la petite histoire, est malaisienne mais dont les parents sont chinois – bref, un casting cinq étoiles, c’est un fait ! Mais vous allez me faire croire que nos amis américains ne pouvaient pas trouver des actrices nippones pour leurs rôles principaux, surtout qu’ils l’ont fait pour le casting masculin et pour les seconds rôles ?! Bon, je sais, vous allez me dire que c’est un détail et que j’exagère un peu… oui, comme le public chinois et japonais qui n’apprécia guère la chose – on se demande pourquoi !? Arrivé là, on en arrive au troisième problème de ce film qui, en fait, n’est que la conséquence du premier : le romantisme dégoulinant. Eh oui, si Mémoires d’une Geisha avait été un film nippon, sans nul doute que nous aurions eu droit à une œuvre plus crue, plus dure mais plus en phase avec la réalité… mais comme c’est un film américain, nous avons affaire à un film terriblement conventionnel, romantique et où le coté dramatique n’est pas crédible pour un sou puisque l’on se doute bien que l’on aura droit à un happy-end. Bref, on se croirait presque dans un long métrage de Spielberg lorsque ce dernier n’est pas inspiré et qu’il nous offre du grand spectacle, des beaux décors, un casting cinq étoiles mais un scénario qui sent le déjà-vu… Tout cela est fort dommage car Mémoires d’une Geisha n’est pas un mauvais film, loin de là, mais bon, à un moment donné, ses défauts, ses fautes de gouts, ses choix hasardeux font que la sauce ne prend jamais et que l’on se retrouve, au final, avec un film qui se laisse regarder mais qui déçoit plus qu’autre chose. Dommage au vu de la thématique proposée mais bon, à un moment donné, quand on souhaite parler de certains sujets, autant laisser faire les personnages concernées…
 

Points Positifs
 :
- Malgré ses nombreux défauts, Mémoires d’une Geisha reste un film qui se laisse regarder et qui peut plaire à un certain public peut-être un peu moins regardant sur certains détails qui, selon moi, ont leur importance. Naturellement, le savoir faire américain pour nous pondre des œuvres à grand spectacle y est pour beaucoup.
- Même si le choix du casting principal est contestable, il faut reconnaitre que Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh, ce n’est pas n’importe qui et que nous avons tout de même affaire à un beau trio d’actrices. Quand aux seconds roles et le casting masculin, plus marqué nippon, reconnaissons qu’il est lui aussi de qualité.
- Une esthétique de toute beauté et une reconstitution du Japon des années 30 et 40 qui nous donnent l’impression d’avoir remonté le temps.
 
Points Négatifs :
- Mais quel dommage que Mémoires d’une Geisha ne soit pas un film japonais, on aurait évité le fait qu’il soit terriblement conventionnel, d’un romantisme dégoulinant et le fait qu’il soit totalement calibré pour le grand public, au point même qu’il en devienne caricatural…
- Même si Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh sont de grandes actrices, vous trouvez normal que pour un film se déroulant au Japon et traitant des geishas, on choisisse des chinoises ?! Il n’y a pas d’actrices nippones de qualité ? C’était la solution de facilité de nous pondre un casting connu des occidentaux et qui attirerait le spectateur ?!
- Un scénario convenu, qui sent le déjà-vu à plein nez et sans grande surprise. Bien entendu, histoire d’enfoncer le clou, nous avons droit à un happy-end.
- L’utilisation de l’anglais au lieu du japonais m’aura gêné tout au long du film même si je comprends pourquoi c’est ainsi…
- Il n’est pas un peu pédophile notre ami le président tout de même !?
 
Ma note : 6,5/10

LE CERCLE DES ILLUSIONNISTES


LE CERCLE DES ILLUSIONNISTES
 
En 1984, alors que se déroule le championnat d'Europe des Nations, Décembre vole un sac dans le métro. Dans le sac, il trouve la photo d'Avril, une jeune femme plutôt jolie. Il la rappelle, ils se rencontrent dans un café. Il va lui raconter l'histoire de Jean-Eugène Robert-Houdin, horloger, inventeur, magicien du XIXe siècle. Cette histoire les mènera tous deux sous le coffre de la BNP du Boulevard des Italiens, dans le théâtre disparu de Robert-Houdin, devant la roulotte d'un escamoteur, derrière les circuits du Turc mécanique, aux prémices du kinétographe, et à travers le Cercle des Illusionnistes.
 

Le Cercle des Illusionnistes
Scénario : Alexis Michalik
Mise en scène : Alexis Michalik
Décors : Marion Rebmann
Costumes : Marion Rebmann
Musique : Romain Trouillet
Genre : Comédie
Titre en vo : Le Cercle des Illusionnistes
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français
Date de sortie : 22 janvier 2014
Durée : 100 mn

Casting :
Clotilde Daniault, Cloé Horry, Fannie Outeiro, Charline Paul, Joséphine Berry, Déborah Krey, Pénélope Rose, Michel Derville, Olivier Claverie, Michel Robbe, Victor Boulenger, Charles Cabon, Arnaud Dupont, Guillaume Riant, Frank Cicurel, Matthieu Hornuss, Thibault Truffert, Adrien Cauchetier, Olivier Dote Doevi, Mathieu Metral, Clyde Yeguete.
 
Mon avis :
 En fin d’année dernière, j’avais eu le plaisir de vous parler de l’un des derniers succès du sieur Alexis Michalik, Les Producteurs, excellente pièce qui était, en fait, une adaptation de l’œuvre du grand Mel Brooks et qui, d’un point de vu personnel, marquait mes retrouvailles avec le théâtre puisque, en raison de l’épidémie de Covid-19, je n’avais guère eu l’occasion d’aller voir des pièces ces deux dernières années. Ne souhaitant pas, cette fois ci, attendre aussi longtemps pour me replonger dans le genre théâtral, je me suis dit que l’occasion était fort belle pour, enfin, découvrir Le Cercle des Illusionnistes qui était, accessoirement, une des toutes premières pièces de l’auteur mais aussi, un de ses plus grands succès… Ainsi, après Le Porteur d’Histoire et Edmond, deux pièces qui m’avaient fortement convaincus, ce fut avec un enthousiasme pour le moins certain que je me suis rendu au Splendid et, ma foi, après visionnage de la chose, disons que je n’ai nullement été déçu et que, une fois de plus, Alexis Michalik aura confirmer tout le bien que je pense de lui… Alors bien sur, désormais, après avoir vu quelques pièces de l’auteur, je suis en terrain familier et je peux affirmer que l’effet de surprise n’est plus vraiment au rendez vous : ainsi, son art de la mise en scène dynamique, ses décors plutôt simples qui ne cessent de changer sous nos yeux, son utilisation des jeux de lumières et de passages vidéos, sans oublier ses acteurs, peux nombreux mais qui interprètent plusieurs rôles, tout cela, cela sent le déjà vu. Cependant, le premier constat est que cette touche Michalik n’en reste pas moins toujours aussi efficace et que celle-ci possède le don certain de rendre les pièces de l’auteur toujours aussi captivantes. C’est donc pour cela que Le Cercle des Illusionnistes est, avant toute chose, une pièce captivante qui, une fois que l’on est happé par son scénario, qui mêle habillement diverses époques et divers personnages, nous tient en haleine jusqu’à sa conclusion. Ainsi, dans celle-ci, on retrouve, pèle mêle, les débuts des spectacles de magie avec un certain Jean-Eugène Robert-Houdin, les débuts du cinéma avec le célèbre Georges Méliès et même, en guise de clin d’œil, l’évolution actuelle du médium visuel par le biais des jeux vidéos, la pièce s’achevant en 2002 et un certain Tomb Raider faisant son apparition… Ajoutons à cela des personnages loufoques, pas mal d’humour et même un certain Championnat d’Europe des Nations 1984 et vous comprendrez que Le Cercle des Illusionnistes est, indéniablement, une pièce qui mérite le détour. Alors, si vous ne la connaissez pas, vous savez ce qui vous reste a faire, surtout que vous ne serez pas déçus, mais bon, après toutes ces années, ce n’est plus vraiment une surprise avec Alexis Michalik…
 

Points Positifs
 :
- Un formidable voyage dans le temps qui nous entraine, au fil des époques et des lieux, sur les traces de Robert-Houdin, de Georges Méliès et qui nous dévoile les origines des spectacles de magie et les débuts du cinéma. Scénaristiquement, c’est captivant au possible et le sieur Michalik nous prouve une fois de plus qu’il n’a pas son pareil pour nous proposer des pièces qui nous tiennent en haleine tout en nous amusant.
- On connait désormais la touche Michalik, mais bon, ce n’est nullement un défaut et celle-ci est toujours aussi efficace !
- Les nombreuses références a des événements et des figures historiques, a des œuvres du patrimoine et qui, bien entendu, revireront les amateurs éclairés.
- Vu que les acteurs et actrices, depuis la première de la pièce, sont interchangeables, je suis incapable de vous dire qui est qui, cependant, je ne peux que tirer mon chapeau aux interprètes qui ont alterné les divers rôles d’une main de maitre !
 
Points Négatifs :
- En tant que portugais, j’ai un peu fait la grimace à deux reprises : lorsque la pièce revient sur les éliminations du Portugal en demi-finales de l’Euro 1984 et 2000 face à la France.
- Certains regretteront peut-être que le style d’Alexis Michalik soit toujours, grosso modo, le même – d’un autre coté, Le Cercle des Illusionnistes est l’une de ses premières pièces, du coup, ce n’est pas avec celle-ci que l’on allait avoir une quelconque évolution…
Ma note : 8,5/10