lundi 9 août 2021

LA PASSION DE DIOSAMANTE


LA PASSION DE DIOSAMANTE
 
Reine du royaume d’Arhas, incroyablement belle, Diosamante s’offre chaque première nuit du Nouvel An à celui de ses valeureux guerriers qui aura mis à mort les autres prétendants. Ils sont nombreux à vouloir partager sa couche, même s’ils savent que, telle une mante religieuse, la belle reine finira par les dévorer. A ce petit jeu, l’armée s’en trouve vite décimée. Les barbares sont aux portes et rien ne peut plus les arrêter. Le royaume est à l’agonie. Interrogeant une vielle femme sur les raisons de ce déclin, Diosamante s’entend dire qu’elle n’est pas aimée, qu’en la personne du Roi Urbal, il y a plus fort et surtout plus sage qu’elle. Pour la Reine, c’en est décidemment trop. Aussi décide-t-elle d’aller tuer ce fameux Urbal de ses propres mains. Déserts, fleuves, montagnes et divers périls, avant de se retrouver devant le souverain du royaume de Sarabba pour accomplir son projet. Mais à peine a-t-elle fait quelques pas pour s’approcher du trône d’Urbal, qu’elle en tombe éperdument amoureuse. Un sentiment qui se mêle instantanément à la honte qu’elle éprouve pour elle-même. C’est pourquoi elle décide de parcourir le monde les yeux bandés. Elle ne les rouvrira que lorsqu’elle sera devenue digne de son aimé.
 

La Passion De Diosamante
Scénario : Alejandro Jodorowsky
Dessins : Jean-Claude Gal
Couleurs : Jean-Claude Gal
Couverture : Jean-Claude Gal
Editeur : Les Humanoïdes Associés
Genre : Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 mai 2010
Nombre de pages : 80
 
Mon avis :
 Indéniablement, Alejandro Jodorowsky est un des plus grands noms de la bande dessinée française, ce, même si celui-ci, désormais un vénérable vieillard de plus de 90 ans, est chilien de naissance. Il faut dire que pour celles et ceux de ma génération, le nom du scénariste est nettement plus familier qu’il ne l’est pour les plus jeunes et est a accolé à des œuvres majeures comme L’Incal ou La Caste de Méta-Barons, pour ne citer que deux de ses créations parmi les plus connues – et sur lesquels, au moins, les critiques sont toutes plus ou moins d’accord, ce qui n’est pas toujours le cas avec cet auteur… En effet, aussi talentueux et reconnu soit-il, Alejandro Jodorowsky est un scénariste qui divise le public depuis longtemps et qui a du mal à plaire aux jeunes générations : scénarios souvent emprunts de mysticismes et fort complexes, érotisme souvent inutile sans oublier le coté BD a papa qui lui colle aux basques, comme bon nombre d’auteurs de son époque. Ainsi, si l’auteur a sut gagner ses lettres de noblesses depuis longtemps, force est de constater que bon nombre de ses créations sont pour le moins discutables, du moins, scénaristiquement parlant puisque, s’il y a bien une chose que Alejandro Jodorowsky a sut faire, tout au long de sa prolifique carrière, c’est de s’entourer d’artistes majeurs, de grands noms de la bande dessinée qui, a eux seuls, sauvaient un peu les meubles de bon nombres des œuvres du scénariste. Selon moi, La Passion de Diosamante est l’exemple parfait de ce que je viens de souligner : tout simplement magnifique pour ce qui est de sa partie graphique – c’est le sieur Jean-Claude Gal qui est aux dessins – ce premier volet de ce qui devait être, à la base, une quadrilogie – hélas, Gal décéda en court de route et s’il y eut une suite, celle-ci s’en tint a un seul et unique tome – pèche énormément pour ce qui est du scénario. Ainsi, nous avons affaire ici a du Jodorowsky pur jus avec une intrigue où son héroïne, la Reine Diosamante, passe une bonne partie de son temps a poil ou a se faire prendre par le premier venu – y compris un homme-singe – et où tout un tas de délires mystiques viennent alourdir un scénario pas toujours compréhensible. Les plus jeunes, forcément, apprécieront les dessins et fuiront cette intrigue sans queue ni tête tandis que les plus agés, selon les gouts et les habitudes de chacun, y trouveront peut-être leurs comptes ? Quoi qu’il en soit, sans être mauvais – il ne faut pas exagérer – La Passion de Diosamante est loin d’être un indispensable a moins, bien entendu, de vous lancer dans cette BD uniquement pour les dessins de Gal, ce qui, au vu de la qualité de ceux-ci, peut parfaitement se comprendre…
 

Points Positifs
 :
- Jean-Claude Gal fut un immense dessinateur, fort peu prolifique, certes, mais oh combien talentueux et il le prouve fort bien dans cette Passion de Diosamante qui mérite presque uniquement le détour pour ses dessins qui sont, ma foi, superbes !
- Même s’il y aurait énormément de choses à redire quand au scénario de Alejandro Jodorowsky, force est de constater que celui est loin d’être aussi mauvais qu’on pourrait le craindre. Spécial, emprunt de mysticisme et d’érotisme inutile mais si vous êtes un vieux de la vieille, si ce genre de BD à papa vous est familière, alors, vous y trouverez peut-être votre compte ?!
- Une couverture simple mais néanmoins réussie.
 
Points Négatifs :
- Scénaristiquement, il faut reconnaitre que tout cela est un peu trop faible pour être honnête, mais bon, comme qui dirait, c’est du Jodorowsky. Du coup, on retrouve les traditionnelles tares de l’auteur et ses délires mystiques qui ne viennent pas aider à la compréhension d’une intrigue qui part dans tous les sens…
- Autre habitude avec Alejandro Jodorowsky : son érotisme de bas-étage. Des femmes nues, du sexe totalement inutile et même, histoire d’aller encore plus loin dans le grand guignolesque, une scène de bestialité avec un homme singe !
- Les jeunes générations fuiront – probablement à raison – cette BD dont la seule qualité incontestable reste les dessins du sieur Gal. Pas suffisant pour justifier l’achat de cette Passion de Diosamante, surtout quand on voit la concurrence…
 
Ma note : 6/10

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