LES
AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – SOS MÉTÉORES
Des
phénomènes météorologiques d’une alarmante ampleur sévissent sur toute l’Europe
occidentale, bouleversant la vie de millions d’hommes… À un hiver long et
meurtrier a succédé un dégel propice aux inondations. Ces calamités n’ont pas
épargné la France, et c’est dans un Paris que les affres du temps ne laissent
pas d’inquiéter la population que débarque le professeur Mortimer. Préoccupé
par ces fluctuations météorologiques et ses désastreuses conséquences, son
gouvernement l’a chargé d’en déterminer les causes, et c’est avec cet objectif
en tête qu’il se rend à Jouy, chez son vieil ami le professeur Labrousse,
directeur de la météo.
Sous
le constat plus qu’évidant que cette couverture est décidément bien moche, nous
avons là la cinquième des aventures du duo de choc britannique, j’ai nommé Blake et Mortimer qui, après avoir pris
une part active pendant la troisième guerre mondiale dans Le
secret de l’Espadon, explorer les énigmes de l’Egypte ancienne dans Le
mystère de la grande pyramide, déjoué les plans diaboliques de La
marque jaune avant de, finalement, découvrir L’énigme
de l’Atlantide, se retrouvent cette fois ci aux prises avec des
phénomènes météorologiques d’une grande ampleur et qui dévastent l’Europe
occidentale, causant d’importants dégâts et de nombreuses victimes. Un synopsis
de départ plutôt intéressant et qui laisse sous-entendre, bien évidemment, que,
derrière ce dérèglement climatique, se cache la main de l’Homme, mais pas, bien
entendu, dans le sens où on l’entend de nos jours : ici, une volonté de
nuire est au cœur de l’intrigue, ce qui, ma foi, la rend diablement plus
intéressante que si nos deux compères allaient passer tout un album à jouer les
écologistes avant l’heure et a constater les méfaits de l’espèce humaine sur la
nature. Mais trêve de tergiversation, puisqu’il est grand temps de s’attaquer
au nœud du problème, bref, de savoir ce que vaut véritablement ce SOS Météores ?
Eh
bien, ma foi, s’il me parait évidant, après coup, que cet album ne fera pas parti
de mes préférés de la saga, je ne peux que m’incliner devant le fait que s’il n’atteint
pas les sommets qu’on put représenter à mes yeux des titres comme Le mystère de la grande pyramide ou L’énigme de l’Atlantide, ce SOS météores, dans un autre genre, n’en
reste pas moins un fort bon album, et ce, pour de nombreuses raisons. Tout d’abord,
comme je vous l’ai déjà dit, le synopsis de départ est pour le moins
intéressant – mais parfois, cela ne suffit pas, malheureusement. Ensuite, vient
le lieu où se déroule l’action : Paris et la région parisienne et plus
particulièrement l’ouest de celle-ci, fort bien retranscrite par ailleurs, et
une fois de plus, l’on sent l’immense (et je pèse mes mots) travail de
recherche de Jacobs pour nous rendre, dans cet album, des décors nets, précis
et fidèles à la réalité et ce, jusqu’à l’obsession, au point même que, parfois,
cela n’en devienne fascinant ; sincèrement, au cours de ma vie, des bande
dessinées, j’ai pu en lire des tas, mais des décors aussi crédibles que ceux-là,
force est de constater que cela ne court pas les rues, bien au contraire. Et
si, d’un point de vue graphique, il n’y a rien à redire, bien au contraire, le scénario,
lui, est tout aussi bon ; oh certes, nous ne retrouvons pas ici les envolées
rencontrées dans d’autres albums, ici, l’action est plus, comment dire, terre à
terre, mais qu’elle finesse dans les (très nombreux) dialogues, quel justesse
dans son avancée, ne serais ce quelques petits défauts que sont certaines
scènes un peu simplistes (mais c’est l’époque qui voulait cela) et l’on
tiendrait presque un album parfait, c’est pour dire à quel point la lecture de
ce SOS Météores m’a enthousiasmer
alors que, au départ, je n’en attendais pas spécialement grand-chose.
Bien
entendu, je n’en dirais pas davantage, après tout, il est inutile de trop
dévoiler une intrigue qui vous tiendra probablement en haleine, mais je pense
ne pas trop me tromper en affirmant que la présence, une fois de plus, d’Olrik,
dans ces pages est tout sauf un spoiler, et que, pour la petite histoire, vous
retrouverez quelques vieilles connaissances. Quoi qu’il en soit, un très bon
album de Blake et Mortimer,
probablement pas le meilleur, j’en conviens, mais qui vous tiendra suffisamment
en haleine de la première a la dernière page et où, une fois de plus,
transparait l’immense travail en amont de Jacobs – ce qui nous explique
également pourquoi celui-ci ne sortit pas davantage d’albums de la série. Pour
la petite histoire, et en guise de conclusion, l’on remarquera que les forces
étrangères ne sont jamais nommées en tant que telles mais que, entre le fait
que cela soit l’Europe occidentale qui est touchée et que quelques noms soient à
consonance… hum russes, celui-ci soit, comment dire, un petit peu soviétique,
non ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire