LES
DRUIDES – LES DISPARUS DE CORNOUAILLE
Gwenc'hlan…
Mon maitre, celui vers qui se tournent toutes mes pensées maintenant, à l'heure
où il me tarde de le rejoindre dans l'autre monde, là-bas, par-delà les
brumes...Nous, druides, pensions à raison que l'écriture ne devait pas figer
nos sciences, que nous devions les enseigner par la parole et non par l'encre.
Mais vint le crépuscule des druides, et maintenant que nombre d'entre nous se
sont convertis à la religion du dieu unique et que les autres ont disparu, il
nous fout consigner par écrit ce qui sera perdu faute de bouche pour initier...
Il apparaît donc fort louable que ceux qui restent, et dont je fois partie,
transcrivent notre mémoire sur ce papier, si éphémère, mais qui demeure en ce
jour notre seule possibilité de perdurer au travers des époques à venir... Mes
souvenirs étreignent mon cœur, se changent en larmes et mes larmes se mêlent à
l'encre... Gwenc'hlan...Mon maître... Un forgeron est retrouvé mort en
Cornouailles. Eventré, les entrailles dévorées. Le druide Corann fait appeler
Gwenc’hlan et Taran, nos héros, pour qu’ils enquêtent sur ce meurtre et la
mystérieuse disparition de sa famille. De plus, il semble que cette disparition
ne soit pas un cas isolé, d’autres se sont produites dans la région. Une
nouvelle enquête par le désormais célèbre duo druidique, Gwenc’hlan et Taran.
Mars
2012 : pour la énième fois, je me lançais dans la lecture d’un cycle de
bande dessinée avec l’achat du premier tome d’une série qui promettait énormément,
Les
Druides. Œuvre de Jacques Lamontagne aux dessins et de Jean-Luc Istin
pour le scénario, cette BD portait en elle un fort potentiel qui m’avait pour
le moins intéresser : en effet, se déroulant à une époque peu commune, la
fin de l’Empire romain alors que le christianisme ne cessait d’étendre son
influence et les anciennes religions, dites païennes, de disparaitre petit à
petit, nous avions là une enquête digne du Nom de la
Rose (enfin, en comparaison puisqu’il faut tout de même reconnaitre que
le roman d’Umberto Eco est largement supérieur), les auteurs ayant poussé l’hommage
jusqu’à donner l’apparence de Sean Connery a leur protagoniste principal, le
druide Gwenc'hlan. Et donc, au cours de cette année 2012, je me suis procurer l’intégralité
de la saga, composée de six volumes, ceux-ci alternant entre le bon et le moins
bon ; en effet, au fil des tomes, il y eut un petit coup de mou, du, selon
moi, par la volonté de Jean Luc Istin de nous coller toutes les légendes
celtiques possibles et inimaginables dans son œuvre, le fil de l’enquête s’en
trouvant, par moments, occultés, par des digressions qui ne se justifiaient
guère. Cependant, malgré ces quelques défauts, le dernier tome, Crépuscule,
concluait fort bien la série, donnant finalement, a celle-ci, dans son
ensemble, une qualité qui n’en faisait peut-être pas un incontournable du
genre, mais, néanmoins, une bande dessinée plutôt agréable.
Mais
alors qu’en octobre dernier, j’achevais la lecture du sixième et dernier tome
des Druides, à ce moment-là, je
savais déjà que je n’en avais pas tout à fait finis avec les péripéties de Gwenc'hlan
et de son apprenti, les auteurs ayant décidé de nous offrir un nouveau cycle a
la série. Je dois l’avouer, j’étais un peu dubitatif quant à l’intérêt de celui-ci :
en effet, à mes yeux, les six premiers volumes se suffisaient à eux-mêmes et je
ne voyais pas trop ce qu’une suite apporterait a une série dont j’attendais énormément
mais qui s’était révélée, malgré ses qualités, loin d’etre à la hauteur de mes
espérances. De plus, je n’aime pas trop cette façon de faire qu’ont la plus
part des éditeurs actuels, c’est-à-dire de publier un cycle qui, soit disant,
doit se suffire a lui-même, puis, celui-ci achever, de se lancer dans un autre
voir même, qui sait, encore dans un autre, donnant davantage l’impression d’exploiter
le filon jusqu’à la corde plutôt que de donner leur chance a d’autres titres
bien moins lotis – mais parfois tout aussi méritants. Enfin bon, je le
reconnais, malgré mes réticences, vu que, dans l’ensemble, cette série ne m’avait
pas franchement déplu, je comptais bien me procurer la suite, voir où cela
allait nous mener, et puis, vu que je n’en attendais pas monts et merveilles,
je ne risquais probablement pas d’etre déçu… et le temps passa…
Il
m’aura donc fallut presque quatre mois pour me procurer ce septième tome des Druides, Les disparus de Cornouailles, puisque celui-ci était sorti, pour la
petite histoire, le jour de mon anniversaire, le 24 octobre dernier. Il faut
dire qu’entre les diverses sorties de la fin d’année dernière, assez nombreuses
(et du coup, plusieurs sont restées sur le carreau) et le fait que je me disais
que rien ne pressais pour cette suite, il s’en aura fallu du temps avant que je
ne me décide enfin. Mais bon, vu que je n’allais tout de même pas attendre qu’un
huitième volume ne paraisse avant de me procurer le septième, il fallait bien
que je me lance tôt ou tard ; ce fut tard, mais rien de grave en soit. Mais
alors, après tant de tergiversations, qu’apportent donc ces Disparus de Cornouailles a la série ?
Eh bien, comme je vous l’ai déjà dit, et sans vouloir etre méchant, l’on
pourrait dire : pas grand-chose. En effet, le premier cycle achever et se suffisant
a lui-même, l’obligation d’une suite n’était pas nécessaire, pourtant, malgré
ce constat lapidaire, force est de constater que, dès les premières pages, l’on
se prend gentiment au jeu et que si le fait de retrouver nos deux protagonistes
ne nous fait pas bondir de joie, le plaisir est tout de même au rendez-vous :
oh bien entendu, ne nous emballons pas, c’est l’effet que ça fait que de
retrouver de vieux compagnons de routes qui nous sont familiers, mais bon, au
moins, ici, nous sommes en territoire connu et même si Gwenc'hlan semble moins
vif qu’auparavant, il n’en reste pas moins fidèle à lui-même quoi que se
reposant de plus en plus sur son disciple. Mais cette familiarité, justement,
est peut etre un peu trop poussée puisque, une fois de plus, nous avons droit
aux mêmes ficelles que pour le premier cycle : un événement dramatique qui
pousse nos druides à enquêter, des coupables idéals qui ne sont qu’un leurre,
des personnages secondaires qui semblent peu sympathiques mais qui bon, qui
sait, pourraient l’etre finalement, et au final, qui sera le coupable ?
Hum… ils ne vont tout de même pas nous ressortir le coup du premier cycle tout
de même !?
Fort
naturellement, ce septième tome de la saga ne fait, finalement, que présenter
gentiment ce que sera l’intrigue à venir : personnages connus, lieux et
temps familiers, l’enquête n’est pas la même mais certains points communs sont
reconnaissables malgré tout. Certes, pour le moment, il est difficile de dire
ce qui ressortira de ce second cycle et j’espère que Jean Luc Istin s’éloignera
un peu de ce qu’il avait fait dans le premier, sinon, je ne vois pas trop l’intérêt
d’avoir donné une suite à une série qui n’en avait pas besoin. Mais bon, comme
je l’ai dit, nous n’en sommes qu’au tout début et il est inutile de faire des
plans sur la comète surtout que, pour etre tout à fait franc, sans posséder un
scénario transcendant, Les disparus de Cornouailles donnent envie d’en savoir
davantage sur ces mystérieuses disparitions… et puis, la scène dans la forêt,
avec ce mystérieux individu aux bois de cerfs m’aura laissé l’eau a la bouche.
Reste un petit bémol que je ne pouvais passer sous silence : les dessins. Jacques
Lamontagne s’en étant tenu aux crayonnés, les couleurs sont le fait de quelqu’un
d’autre et, sincèrement, la différence avec les premiers volumes et notable,
surtout dans les cases où les protagonistes sont représentés en tout petit… c’en
est même moche par moments ! J’espère juste que ce gros défaut ne sera pas
présent par la suite, ça serait franchement dommage…
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