LA PASSION DE DIOSAMANTE
LA
PASSION DE DIOSAMANTE
Reine
du royaume d’Arhas, incroyablement belle, Diosamante s’offre chaque première
nuit du Nouvel An à celui de ses valeureux guerriers qui aura mis à mort les
autres prétendants. Ils sont nombreux à vouloir partager sa couche, même s’ils
savent que, telle une mante religieuse, la belle reine finira par les dévorer.
A ce petit jeu, l’armée s’en trouve vite décimée. Les barbares sont aux portes
et rien ne peut plus les arrêter. Le royaume est à l’agonie. Interrogeant une
vielle femme sur les raisons de ce déclin, Diosamante s’entend dire qu’elle
n’est pas aimée, qu’en la personne du Roi Urbal, il y a plus fort et surtout
plus sage qu’elle. Pour la Reine, c’en est décidemment trop. Aussi
décide-t-elle d’aller tuer ce fameux Urbal de ses propres mains. Déserts,
fleuves, montagnes et divers périls, avant de se retrouver devant le souverain
du royaume de Sarabba pour accomplir son projet. Mais à peine a-t-elle fait
quelques pas pour s’approcher du trône d’Urbal, qu’elle en tombe éperdument
amoureuse. Un sentiment qui se mêle instantanément à la honte qu’elle éprouve
pour elle-même. C’est pourquoi elle décide de parcourir le monde les yeux
bandés. Elle ne les rouvrira que lorsqu’elle sera devenue digne de son aimé.
La Passion De Diosamante
Scénario
: Alejandro Jodorowsky
Dessins
: Jean-Claude Gal
Couleurs : Jean-Claude
Gal
Couverture
: Jean-Claude Gal
Editeur
: Les Humanoïdes Associés
Genre : Fantasy
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 01
mai 2010
Nombre
de pages : 80
Mon
avis : Indéniablement, Alejandro
Jodorowsky est un des plus grands noms de la bande dessinée française, ce, même
si celui-ci, désormais un vénérable vieillard de plus de 90 ans, est chilien de
naissance. Il faut dire que pour celles et ceux de ma génération, le nom du
scénariste est nettement plus familier qu’il ne l’est pour les plus jeunes et
est a accolé à des œuvres majeures comme L’Incal
ou La Caste de Méta-Barons, pour ne
citer que deux de ses créations parmi les plus connues – et sur lesquels, au
moins, les critiques sont toutes plus ou moins d’accord, ce qui n’est pas
toujours le cas avec cet auteur… En effet, aussi talentueux et reconnu soit-il,
Alejandro Jodorowsky est un scénariste qui divise le public depuis longtemps et
qui a du mal à plaire aux jeunes générations : scénarios souvent emprunts
de mysticismes et fort complexes, érotisme souvent inutile sans oublier le coté
BD a papa qui lui colle aux basques, comme bon nombre d’auteurs de son époque.
Ainsi, si l’auteur a sut gagner ses lettres de noblesses depuis longtemps,
force est de constater que bon nombre de ses créations sont pour le moins
discutables, du moins, scénaristiquement parlant puisque, s’il y a bien une
chose que Alejandro Jodorowsky a sut faire, tout au long de sa prolifique
carrière, c’est de s’entourer d’artistes majeurs, de grands noms de la bande
dessinée qui, a eux seuls, sauvaient un peu les meubles de bon nombres des œuvres
du scénariste. Selon moi, La Passion de
Diosamante est l’exemple parfait de ce que je viens de souligner :
tout simplement magnifique pour ce qui est de sa partie graphique – c’est le
sieur Jean-Claude Gal qui est aux dessins – ce premier volet de ce qui devait
être, à la base, une quadrilogie – hélas, Gal décéda en court de route et s’il
y eut une suite, celle-ci s’en tint a un seul et unique tome – pèche énormément
pour ce qui est du scénario. Ainsi, nous avons affaire ici a du Jodorowsky pur
jus avec une intrigue où son héroïne, la Reine Diosamante, passe une bonne
partie de son temps a poil ou a se faire prendre par le premier venu – y compris
un homme-singe – et où tout un tas de délires mystiques viennent alourdir un
scénario pas toujours compréhensible. Les plus jeunes, forcément, apprécieront
les dessins et fuiront cette intrigue sans queue ni tête tandis que les plus
agés, selon les gouts et les habitudes de chacun, y trouveront peut-être leurs
comptes ? Quoi qu’il en soit, sans être mauvais – il ne faut pas exagérer –
La Passion de Diosamante est loin d’être
un indispensable a moins, bien entendu, de vous lancer dans cette BD uniquement
pour les dessins de Gal, ce qui, au vu de la qualité de ceux-ci, peut
parfaitement se comprendre…
Points
Positifs :
-
Jean-Claude Gal fut un immense dessinateur, fort peu prolifique, certes, mais
oh combien talentueux et il le prouve fort bien dans cette Passion de Diosamante qui mérite presque uniquement le détour pour
ses dessins qui sont, ma foi, superbes !
-
Même s’il y aurait énormément de choses à redire quand au scénario de Alejandro
Jodorowsky, force est de constater que celui est loin d’être aussi mauvais qu’on
pourrait le craindre. Spécial, emprunt de mysticisme et d’érotisme inutile mais
si vous êtes un vieux de la vieille, si ce genre de BD à papa vous est
familière, alors, vous y trouverez peut-être votre compte ?!
-
Une couverture simple mais néanmoins réussie.
Points
Négatifs :
-
Scénaristiquement, il faut reconnaitre que tout cela est un peu trop faible
pour être honnête, mais bon, comme qui dirait, c’est du Jodorowsky. Du coup, on
retrouve les traditionnelles tares de l’auteur et ses délires mystiques qui ne
viennent pas aider à la compréhension d’une intrigue qui part dans tous les
sens…
-
Autre habitude avec Alejandro Jodorowsky : son érotisme de bas-étage. Des
femmes nues, du sexe totalement inutile et même, histoire d’aller encore plus
loin dans le grand guignolesque, une scène de bestialité avec un homme singe !
-
Les jeunes générations fuiront – probablement à raison – cette BD dont la seule
qualité incontestable reste les dessins du sieur Gal. Pas suffisant pour
justifier l’achat de cette Passion de
Diosamante, surtout quand on voit la concurrence…
Ma
note : 6/10
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